TW : Possibilité de violence physique et verbale

Il est environ 21h et je me sens assez nerveux et mal à l’aise. Je n’ai pas remis les pieds à Bedwyr depuis l’attaque des paradoxes à Kalahari au Festival de l’Aube. J’inspire profondément pour me donner du courage. Je resserre mon long manteau couleur taupe sur mon corps. Un foulard prune est enroulé autour de mon cou pour ne pas que je prenne froid. Des gants en simili cuir recouvre mes mains. Ils sont bruns comme la boue.

Je regarde frénétiquement autour de moi. Je ne suis pas dans la Haute-Uthyrgham, mais bien dans les banlieues. La zone la plus pauvre de Bedwyr, malheureusement. Je frémis en entendant des éclats de voix provenir d’une bâtisse près de moi. Je trace ma route sans m’arrêter. Je dois me rendre chez un ancien patient, à sa demande. Je ne pouvais pas refuser les derniers souhaits de ce dernier alors qu’il se trouve sur son lit de mort. J’avais pris sur moi et avec une bonne concoction à base d’herbes calmantes, j’en étais là.

Un bruit derrière moi me fit sursauter et je me retournai vivement pour ne rien voir que la noirceur de la rue. Je soupire et secoue la tête. Je devais me reprendre et avancer. L’endroit était réputé pour sa criminalité, mais il y en avait partout, non? Je devais rester concentré sur ma route, sur l’adresse de cette personne qui voulait me revoir avant que la mort ne l’emporte. Il méritait que je réalise son souhait et que nous nous voyions une toute dernière fois.

- Ne t’en fais pas, tout va bien aller…

Je croisais peu de personnes dans les rues. Les répercutions de la plus récente attaque de paradoxes très certainement. Cela remontait à octobre, mais reconstruire des quartiers, des immeubles et tout le reste ne prenait pas simplement trois jours à se faire. Il fallait la main d’œuvre et les matériaux.

J’eus une pensée pour toutes ses familles détruites et déchirées suite à ces événements derniers. Je baissai les yeux pour regarder mes gants. Je compatissais à leur souffrance.


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1-10 : Je relève les yeux après un énième son derrière moi. Mes améthystes se posent sur la seule et unique personne que je ne veux plus jamais revoir dans ce monde. Nos regards se croisent et je sais qu'il me tient de nouveau entre ses chaînes. Son sourire mauvais et amusé me renvoie à une proie face à un prédateur. J'ai peur et j'en perds le souffle. Oh non, pas lui!

11-20 : Je continue ma marche rapide dans les rues de la zone la plus pauvre d'Uthyrgham. Je suis dans mes pensées, inconscient de ce qui va se passer sous peu pour moi. Je n'ai pas le temps de réagir qu'une poigne de fer s'abat sur mon épaule et que je suis brutalement retourné et propulsé contre le mur d'une bâtisse. Une main m'agrippe la gorge et un regard que je connais que trop bien rencontre la détresse du mien. Terry. J'ai l'impression de manquer d'air, mais il ne serre pas. Pas assez. Mon coeur manque un battement et je me fige, incapable de réagir.

- Comme on se retrouve, bébé. Tu m'as manqué, tu sais.

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Je continue ma marche rapide dans les rues de la zone la plus pauvre d'Uthyrgham. Je suis dans mes pensées, inconscient de ce qui va se passer sous peu pour moi. Je n'ai pas le temps de réagir qu'une poigne de fer s'abat sur mon épaule et que je suis brutalement retourné et propulsé contre le mur d'une bâtisse. Une main m'agrippe la gorge et un regard que je connais que trop bien rencontre la détresse du mien. Terry. J'ai l'impression de manquer d'air, mais il ne serre pas. Pas assez. Mon coeur manque un battement et je me fige, incapable de réagir.

- Comme on se retrouve, bébé. Tu m'as manqué, tu sais.



J’ai la gorge sèche tout d’un coup. Puis, mon cœur se remet à battre, mais de plus en plus vite et de plus en plus fort. Je sens la peur s’insinuer dans chaque cellule de mon être. Mon ex me tenait à sa merci. Il voit ma peur et ressent ma terreur. Il semble même y prendre plaisir juste à voir l’expression sur son visage. Je déglutis.

- T…Terry…

Ma voix est un peu enrouée et faible puisqu’il met une certaine pression sur ma gorge. Son corps se rapproche du mien et il ricane. Je frissonne de tout mon être. J’ai envie de fermer les yeux, mais si je le fais, je ne pourrai pas éviter la suite. Je ne veux plus d’effet de surprise. Je ne veux plus de lui dans ma vie.

- Lâche…lâche-moi…

Sa prise se reserre et j’hoquette d’effroi. L’air semble me manquer de plus en plus et je n’arrive pas à bouger plus que mes lèvres.

- Oh…Non…Bébé. Tu crois réellement que tu as ton mot à dire? Vraiment? C’est toi qui est parti et qui m’a quitté sans un au revoir. Je ne suis pas le genre d’homme que l’on quitte!

Il hausse le ton et je me crispe davantage avant qu’il ne me relâche. Je prends une grande goulée d’air, cherchant mon oxygène alors que je glisse le long du mur pour m’asseoir dans les poubelles et les détritus. J’ai peur pour ma vie et lui, il ricane encore en se passant une main dans les cheveux. Je suis plus grand que lui d’environ trois centimètres, mais je sais qu’il me domine totalement malgré cela. Je n’ai pas la force mentale de le combattre.

- Ce que tu es pathétique, Trix! Tu crois vraiment être en mesure de me sortir de ta vie? Je t’ai simplement laissé tranquille, laissé croire que c’était facile. Tu vois, je ne fais que jouer avec toi et toi et moi, ça ne sera jamais fini. Jamais.

Il rigole encore et malgré son air malsain, il dégage encore un tel charisme. Je frémis. J’aimerais pouvoir bouger. Je dois bouger et faire quelque chose!

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1-10 : Une fois que j'ai repris possession de tout l'oxygène manquant et que Terry me balance toutes ses choses au visage, je me met à trembler. Je serre les poings alors que les larmes commencent à apparaitre au coin de mes yeux violacés. Je me sens si faible et pathétique comme il le dit si bien. Je ne peux pas le surpasser. Je ne peux pas le vaincre. Il va me hanter pour le restant de ma vie. La peur me rend incapable de quoique ce soit. Je le déteste tellement...

10-20 : Je ferme les yeux à peine une seconde ou deux. Je cherche à reprendre le contrôle de mon corps puisque je ne suis plus sous la prise de cet homme que j'exècre et déteste tant. J'ouvres les paupières et je le fusille du regard, reprenant un peu plus confiance en moi. Penser à Meteor et à Jin m'aide beaucoup. Je me relève lentement et tourne la tête pour voir si je peux le semer. J'ai envie d'essayer. Je dois essayer. Dans ma tête, je cours plus vite que lui. En réalité, je n'en ai pas la moindre idée.

- Nous deux c'est terminé...

Et alors qu'il éclate de rire devant mes quelques mots, je me mets à courir comme si ma vie en dépendait. Ce qui était dans la situation probablement le cas.

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Je ferme les yeux à peine une seconde ou deux. Je cherche à reprendre le contrôle de mon corps puisque je ne suis plus sous la prise de cet homme que j'exècre et déteste tant. J'ouvres les paupières et je le fusille du regard, reprenant un peu plus confiance en moi. Penser à Meteor et à Jin m'aide beaucoup. Je me relève lentement et tourne la tête pour voir si je peux le semer. J'ai envie d'essayer. Je dois essayer. Dans ma tête, je cours plus vite que lui. En réalité, je n'en ai pas la moindre idée.

- Nous deux c'est terminé...

Et alors qu'il éclate de rire devant mes quelques mots, je me mets à courir comme si ma vie en dépendait. Ce qui était dans la situation probablement le cas.

Je cours sans me retourner, regardant à peine devant moi. Je peux l’entendre rire encore et rapidement, des pas derrière moi. Contrairement à Terry, je ne suis pas un athlète. Je n’ai certainement pas la même endurance que lui. Non, c’est sûr que je suis moins en forme que lui.

Ses pas se rapprochent alors que moi, je tente de toutes forces d’accélérer. Je ne connais pas la banlieue. Je ne sais pas les raccourcis, les culs-de-sac et les impasses. Je sens déjà mes poumons me faire mal tout comme mes jambes. Je ne peux pas m’arrêter. Je ne dois pas m’arrêter sinon, je ne sais pas ce qui risque de se passer.

- Si tu savais comme j’adore chasser. Il n’y a rien de mieux que de sentir la peur du gibier une fois qu’il se rend compte qu’il ne pourra jamais s’en sortir. C’est un peu la même chose entre toi et moi, maintenant. Tu me fuis et moi, je te chasse.



Il se met encore à rigoler et je plaque mes mains sur mes oreilles pour essayer d’arrêter de l’entendre, pour ne plus l’écouter. Je décide de bifurquer dans une ruelle mal éclairée, ayant un peu d’avance entre nous deux. Je vais tout au fond et je me cache derrière des poubelles, haletant. Je n’ai pas envie d’être seul avec lui.

Je pose mes améthystes sur ma holo-watch à mon poignet et je déglutis. Je dois contacter quelqu’un. Un SMS ou un appel, quelque chose pour que je ne sois pas seul et que l’on sache ce qui se passe. Je sens des larmes couler sur mes joues alors que je me sens craquer légèrement. Je les essuis rapidement et la main tremblante, j’allume l’écran de ma montre prêt à m’en servir.

Je perçois mes battements de cœur, mais aussi des pas qui se rapprochent de plus en plus de la ruelle. J’espère sincèrement que Terry ne tournera pas dans celle-ci et qu’il va simplement continuer son chemin. Je pris tous les légendaires pour qu’il ne me trouve pas.

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1-10 : J'ouvre l'écran de mes contacts, la main toujours aussi tremblante. J'essaye de ne pas respirer trop fort. Mon doigt glisse vers le nom de Jin et j'ouvre son profil. Je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de presser le petit signe de combiné pour l'appeler. Cependant, un bruit de verre brisé tout près dans la ruelle me fait sursauté. Je lève les yeux et je vois une ombre humaine près de moi. Je garde le silence à l'autre bout du fil que Jin décroche ou pas.

- Triiix...Je sais que tu es là, bébé. Allez. Sors de ta cachette. Je ne te veux aucun mal. Tu me connais non? C'est moi, Terry.

10-20 : J'ouvre l'écran de mes contacts, la main toujours aussi tremblante. J'essaye de ne pas respirer trop fort. Mon doigt glisse vers le nom de Jin et j'ouvre son profil. Je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de presser le petit signe de bulle pour lui envoyer un SMS. J'ai le temps de lui envoyer quelques mots avant d'entendre un bruit dans l'allée. Je lève les yeux et vois une ombre tout près de moi. Une ombre humaine.

- Voyons bébé. C'est ridicule. Je ne te veux aucun mal et tu le sais très bien. Tu me connais, non? C'est moi, Terry.

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J’essaye d’arrêter mes tremblements, mais je n’y arrive tout simplement pas. J’entends très distinctement les bruits de pas des bottes à cap d’acier de Terry qui frappent contre le sol à chaque fois qu’il s’avance vers moi. Je vois l’écran de ma holo-watch qui s’illumine à plusieurs reprises et je tente de la cacher avec la paume de ma main pour ne pas être repéré par l’officier. Je me dis que j’aurais dû faire un appel téléphonique et qu’ainsi, je n’aurais plus été seul dans cette situation. J’aurais eu un vrai témoin auditif. J’étais incroyablement stupide. Un véritable idiot. Je me maudissais de ne pas y avoir pensé avant cela.

Un bruit juste à côté de moi me fit sursauter et je sentis une autre au-dessus de ma personne. Je relevai mes améthystes vers la source de cette ombre et je vis Terry accoudé contre le mur, me fixant de ses yeux à la fois doré et orangé, rieurs et amusés. Je me sentis trembler davantage face à ce qui se passait. Je pouvais encore fuir, mais à quel prix?

Des pokémons des environs devaient ressentir ma détresse puisqu’ils se mirent à faire barrière entre le militaire et moi. Cela sembla déplaire à mon ex dont le regard se fit plus sombre, moins lumineux et son sourire, complètement disparu.

- Fichez moi le camp! Je n’aurai aucun scrupule à vous tuer si vous ne faites pas ce que je vous dit. Ne m’énerver pas davantage. C’est entre lui et moi. Des merdes comme vous ne faites pas le poids contre moi.



Il s’adresse aux pokémons. Je le sais, j’en ai conscience, mais j’ai aussi cette impression qu’une partie de ces mots me sont destinés. Je déglutis et tourne un regard larmoyant vers un Tadmorv qui veut me protéger. Ma peur, ma détresse lui vont droit au cœur et il charge Terry pour l’empêcher de m’atteindre. Puis, un autre et encore un autre. Plusieurs Tadmorv qui veulent que je m’en sorte. Il y a même un Smogo qui lance une attaque Brouillard pour diminuer la visibilité de mon agresseur, me permettant de me relever et de fuir de nouveau, hors de ce cul-de-sac, loin de lui.

- Merci.

J’entend Terry qui crie de rage et qui se démène avec les pokémons de la banlieue. Je reprends ma course pour finir par glisser sur le sol glissant, deux rues plus loin. Je tombe dans un tas d’ordures, m’éraflant les genoux au travers du tissu de mon pantalon. J’ai le souffle court et les larmes embrouillent ma vision. Je ne suis pas en état de répondre à Jin, ni même de lire ce qu’il a écrit. Je commence à avoir une réelle crise de panique et j’ai l’impression de ne plus savoir comment respirer.

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HRP : J'utilise charme chroma sur Smogo.

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- M…Merda…


Je frissonne alors que je tente de chasser les larmes qui m’embrouille la vue, serrant des poings tremblants. Mon cœur me fait mal à battre aussi fort dans ma poitrine. Je sais que je dois me calmer, mais je ne suis pas rationnel…ou le suis-je dans la situation actuelle? Mon ex veut ma mort dans le pire des cas et dans le plus réaliste, me ramener à lui…m’emprisonner de nouveau. Je ne me sens pas bien et l’odeur forte des ordures dans lesquelles je suis tombée me donne des hauts le cœur et la nausée.

Je finis par rendre mon repas du soir juste à côté de moi et je tousse quelques fois. Je ne sais pas trop quoi faire. Je suis complètement terrifié par lui, par Terry et son comportement vis-à-vis de moi. Je m’essuis les lèvres du revers de la manche de mon manteau et je me relève difficilement. L’adrénaline m’aide à tenir bon, mais je ne sais pas pour combien de temps encore.

- TRIX!



J’entends la voix du soldat aux cheveux verts qui s’abat comme le tonnerre dans la nuit. Il prononce mon prénom avec puissance et autorité. Je tressaille en me retenant au mur à côté de moi. J’arrive à peine à respirer alors que je me sens paniquer de l’intérieur tout comme de l’extérieur. Je suis à découvert. Complètement à découvert.


- Ne sois pas bête! Tu ne peux pas te cacher de moi, bébé. Je te connais par cœur! Je suis la seule et unique personne à t’avoir aimé et à t’aimer encore. Tu n’as que moi et ce ne sera jamais autrement.

Ses mots résonnent dans ma tête et ils tentent de se forcer une place dans mon raisonnement. Je ne veux pas le croire. Non. Je ne veux plus le croire! Je ne l’entends pas venir, trop perdu dans mon esprit encore malade de lui.

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1-10 : Ses bras se serrent autour de moi alors que je relève la tête et que nos regards se croisent. Terry me sourit avec ce charisme si envoûtant et ce sadisme qui me fait tant peur. Je le lis dans ses yeux dorés. Je sens qu'il me serre de plus en plus fort et ce n'est pas normal. J'essaye de me débattre et je finis par lui donner un coup de genoux dans l'entre-jambe. Cela le fait lâcher immédiatement en grognant de douleur. Je me recule, chancelant et l'observe. Il me lance un regard menaçant.

- Tu viens de gagner ta place en garde à vue, bébé. Tu as visiblement besoin d'un bon coup de discipline.

Il se relève et son poing s'abat sur mon visage. Cela me fait tomber au sol, la lèvre inférieure fendue et moi, pétrifié par la douleur.


11-20 : Ses bras se serrent autour de moi alors que je relève la tête et que nos regards se croisent. Terry me sourit avec ce charisme si envoûtant et ce sadisme qui me fait tant peur. Je le lis dans ses yeux dorés. Je sens qu'il me serre de plus en plus fort et ce n'est pas normal. J'essaye de me débattre et je finis par le pousser brutalement contre le mur de tout mon poids et je lui donne un coup de tête pour qu'il me relâche. Cela m'assomme un peu et je tangue avant qu'il ne me frappe au visage sans crier gare. Je me retrouve au sol, pétrifié de peur et la lèvre inférieure fendue. Il crache à côté de moi et me regarde avec froideur.

- Bébé...Voyons...Tu ose m'attaquer? Moi? Je crois que tu as besoin d'une bonne nuit en garde à vue pour te remettre les idées en place. TU m'appartiens.

HRP : J'utilise charme chroma sur Smogo.

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Je vais toucher ma lèvre endolorie et Terry se rapproche de moi en quelques pas pour m’agripper et me relever de force. Il me plaque ensuite face contre un mur et je grogne de douleur. Il n’y a aucune délicatesse dans ses gestes. Je crois que j’ai envenimé la situation et je ne le réalise que bien trop tard. Je déglutis alors que l’officier met mes bras derrière mon dos et qu’il les menotte bien serrés. Mes poignets sont très douloureux et je sens le métal froid qui se frotte contre ma peau. Il a fait exprès pour que mes manches n’entrent pas en conflit avec l’attache et qu’ainsi cela me soit très désagréable. Même mes gants ne me sont d’aucune utilité.

- Alors, qu’est-ce que ça te fait de te retrouver de nouveau avec moi, hum? Tu vas vite retrouver tes vieilles habitudes, je te le garantis. Je veillerai à ce que tu ne puisses plus te passer de moi. Plus jamais.



Il me tire ensuite avec lui et nous marchons dans les rues de la banlieue. Il doit être environ 21h30 maintenant. Je ne sens plus les larmes couler sur mes joues. Je ne sens que le vide qui m’accapare en sachant que je ne peux pas échapper à mon destin. Tout en marchant, il communique avec son régiment pour faire part de la situation. Évidemment, il exagère et enveloppe l’histoire à son avantage. Terry a toujours été un charmeur et un manipulateur. Je m’en suis rendu compte bien trop tard, cependant.

Mes bras commencent à s’engourdir dans mon dos, mais je ne dis rien. Je ne veux pas lui répondre. Je préfère me taire et laisser le silence être ma compagne de la nuit. Je tente d’ignorer l’homme à la chevelure verte, mais j’en suis incapable.

- Tu sais, maintenant que tu m’as frappé et que tu es clairement un danger pour les autres et pour toi-même, j’ai le droit de te fouiller.

Mon regard s’écarquille, laissant la terreur s’épanouir dans mes améthystes. Je comprends tout de suite ce que cela veut dire. Je tente de me débattre, mais il me plaque de nouveau contre un mur, me coupant le souffle.

- Doux…Trix, doux…ne rend pas tout cela plus difficile, okay?

Son souffle caresse mon oreille alors qu’il murmure à celle-ci. Je frissonne. J’ai de nouveau envie de vomir.

- On arrive bientôt. C’est chouette, tu vas t’amuser grave avec les autres détenus en garde à vue de la banlieue.

J’imaginais bien qu’il devait travailler de concert avec la police de Bedwyr. C’était un très gros district avec plusieurs lieux bien distincts. Je n’avais aucune idée de ce qu’y m’attendait.

Puis, une fois là-bas, au poste, Terry se fit un plaisir de vider mes poches et de prendre, mon portefeuille, ma holo-watch et mes pokémons.

- Confisqués.

Je n’avais même pas mon mot à dire, ni une quelconque déposition à faire. Terry avait déjà prévu le coup. De toute façon, j’étais le fautif. Il s’en était assuré.

Je me retrouvais dans une cellule en garde à vue avec quelques autres individus. Je restai dans mon coin, laissant les heures passer. On finit par me laisser passer un coup de fil lorsque je le demandai vers deux heures du matin. Je me trouvais dans le couloir avec un combiné de téléphone à l'oreille et Terry derrière moi qui me fixait avec un sourire arrogant et hautain. Il voulait certainement tout entendre de la conversation et surtout connaître à QUI je passais ce coup de téléphone.

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L’espoir c’est comme les dominos, dès qu’il y en a un qui est tombé, les autres suivent…C’était ce que je pensais à l’instant même. Mon espoir était faible et maigre comme la flamme d’une bougie vacillante. Le souffle qui voulait l’éteindre était face à moi, un rictus satisfait sur son visage d’adonis. Je fermai les yeux de nouveau derrière les barreaux de ma cellule. J’avais quitté une cage pour une autre, visiblement.

Je désirais voir Jīnguó arriver d’une minute à l’autre, entendre sa voix et lui dire combien j’étais désolé de l’avoir fait venir ici, à Bedwyr et pour moi de surcroit.

Mon vœu fut exaucé lorsque j’entendis une voix familière fusée au loin, à l’entrée. Je rouvris les paupières et tournai la tête dans la direction du couloir. Mon cœur s’accéléra, mon attention retenue par un peu plus d’espoir de sortir réellement d’ici et de m’éloigner de mon tortionnaire des treize dernières années.

- Tch.

Je tournai la tête vers Terry qui venait de faire claquer sa langue contre son palais, irrité, visiblement. Je déglutis avant qu’un policier ne vienne à nous et m’ouvre la porte. Terry agrippe la porte en métal et jette un œil à l’agent.

- Je m’en occupe. C’est moi qui l’ai interpelé et qui ai été agressé après tout.

- Très bien. On vous laisse une pièce pour la déposition du détenu ou…

- Non, pas nécessaire. Je vais vite régler tout ça.



Je frémis alors que le regard orangé de Terry se pose sur moi, froid et empreint de menace alors que le policier retourne à l’accueil prévenir Jin que j’arrive pour la déposition de ma version des faits. Mon ex m’agrippe avec une force exagérée le bras et me tire en dehors de la cellule, me tirant pour que j’avance. J’obéis même si mes genoux sont douloureux. L’adrénaline n’était plus là pour jouer les anti-douleurs.

- Alors, vous êtes la personne ressource que monsieur Diabella? Je suis navré qu’il vous ait causé du souci. Les personnes psychotiques ont parfois tendance à décrire des évènements irréalistes et a s’imaginer des situations improbables.

Armé d’un sourire charismatique et de ses beaux airs, il me relâche le bras et je grogne en le frottant un peu, endolori. Je me rapproche de Jīnguó, mais m’arrête en jetant un coup d’œil à mon ex. C’est comme cela que tu veux le jouer alors? Me faire passer pour un tordu? Une personne instable mentalement et psychotique? Je baisse les yeux et commence à jouer avec les manches de mon haut.

- …

- Et donc, vous croyez réellement qu’il puisse remplir une déposition dans son état? Monsieur Diabella devait être dans une crise de paranoïa lorsqu’il vous a contacté au début de la soirée. C’est moi qui ai dû l’intercepter et il en est rapidement venu aux mains.

Mensonge. Je n’arrivais pas à parler. Je sentais son regard sur moi, la promesse de terribles actions à mon égard si j’osais réfuter le moindre de ses mots.

- Hm…Il…Il a raison…J’ai… Son sourire s’agrandit sur ses lèvres parfaites; …J’ai craqué…Je suis désolé...

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Je ne me sens pas bien dans cette situation. Je ne comprends pas pourquoi Jīnguó tente de me défendre vis-à-vis de Terry. Qu’il laisse tomber, qu’il fasse profil bas sinon, cela risque de me retomber dessus tôt ou tard. Je gémis lamentablement en les entendant parler et je cherche à éviter le regard de l’un comme de l’autre. Je suis fatigué et j’ai envie de dormir pour le coup. Je veux simplement m’éloigner du militaire et de son emprise étouffante et forte sur ma personne. J’aimerais disparaitre, mais ce n’est plus aussi facile maintenant qu’il sait.

- Jin…ce n’est pas grave…

Ma voix est faible, peut-être même inaudible pour l’Uchinien. Je n’en sais rien. Je sais simplement que tout va s’envenimer s’il continue à vouloir lui prouver que l’officier a tort.

Je sursaute lorsque j’entends un claquement de langue agacé contre le palais de l’homme à la chevelure verte. Je tremble sans pouvoir y faire grand-chose. Oh non…Terry commence à s’irriter, à s’énerver. Je relève mes améthystes vers lui et nos regards se croisent. Je me fige et je sens la main de l’agent funéraire se refermer sur la mienne. Je tourne mes orbes violacés sur lui, l’écoutant parler. Je frémis à ses mots et secoue la tête, négativement. Jīnguó ne semble pas comprendre que ce n’est pas que de la peur. C’est une terreur sans nom qui me tenaille au ventre. Oui, c’est un trauma et non pas qu’un tout petit.

Je retire ma main doucement de celle de l’homme à la chevelure ténébreuse et je m’approche à mon tour de Terry. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Il me regarde de haut et avec arrogance et je le sais. Il sait qu’il a gagné la bataille, mais je ne compte pas lui revenir pour autant.

Je laisse Jīnguó et le policier parlementer alors que je me retrouve face à l’ennemi. Mon ennemi. Je déglutis et plonge mes prunelles violettes dans l’orangé de ses yeux.

- Tu ne pourras jamais m’échapper, Trix. Tu m’appartiens.



Il murmure à mon oreille et je frémis une énième fois. Nous sommes sous le couvert de la confidence pour une minute, tout ou plus.

- Je sais…Je ne pourrai jamais t’oublier…et c’est de ta faute.

Terry me sourit, satisfait en quelque sorte. Il a encore envie de jouer avec moi et je le vois tout de suite. Il dépose une main sur mon épaule et susurre à mon oreille d’une voix mielleuse.

- Ne crois pas te sentir en sécurité en dehors de Bedwyr. Ne dors plus jamais sans avoir peur de me revoir. Je serai là lorsque tu t’y attendras le moins et cette fois-ci, je ferai en sorte que tu ne puisses plus me quitter. Je t’aime, bébé.

-…Au revoir Terry.

J’use de tout mon self-control pour dire ses derniers mots et ne pas craquer sous la pression et la panique que je ressens au plus profond de moi. Je me détourne ensuite de sa main sur mon épaule et retourne auprès de Jin et de l’autre policier.

Terry lève les mains devant lui en signe de retraite, un sourire toujours ravageur et satisfait sur les lèvres.

- Je ne vous retiendrai pas, M. Diabella et vous, mais faites attention à vos propos. Ce n’est pas bon de spéculer sur la milice de Trismegis. Enfin, je suis d’humeur généreuse cette nuit alors, ne donnons pas plus de travail à mon cher collègue policier ici présent et terminons de signer ces papiers.

Ah. C’est le gentil Terry qui se trouve devant nous maintenant. Celui qui m’a fait craquer quand nous nous sommes rencontrés la toute première fois. Sympathique, charmant, drôle. Tout pour lui. Je ne réplique pas, ne le confronte pas et murmure un simple merci poli qui signe selon moi, la fin des représailles entre les deux hommes.

Je signe ma part des papiers, Terry en fait de même et Jin se porte témoin. Je me sens en sécurité avec l’agent funéraire, mais malgré la fatigue, je ne crois pas être en mesure de fermer l’œil du reste de la nuit. Les mots que mon ex m’a susurré à l’oreille tournent en boucle dans ma tête. C’est une réalité que je ne peux plus ignorer. Tout mes effets personnels en mains, je quitte le poste avec l’Uchinien et je soupire une fois loin de l’homme à la chevelure verte.

- Ne lui tiens plus jamais tête, je t’en supplie. J’ai cru à un moment qu’il allait t’arracher la tête…Tu as de la chance qu’il soit resté clément avec toi. C’est un officier de la milice de Bedwyr quand même…

Et mon ex. Mais cela, je ne lui dis pas ouvertement. Il doit avoir compris le passé qu’il y avait entre nous.

- Je n’ai pas envie de rentrer chez moi…une balade à Bourg-Guignon pourrait t’intéresser? Promis…je te rembourse dès que je trouve une banque ouverte…

Je me sentais mal que mon ami ait déboursé une grosse somme pour ma caution. Cependant, sans lui, je serais encore là-bas à croupir dans une cellule de garde à vue avec des personnes très peu fréquentables.

- Merci pour tout, Jīnguó…vraiment…

Je ne tenais pas à rester plus longtemps au commissariat et donc, dès que je fus libéré, je ne me fis pas prier pour partir. Je savais que Jīnguó voulait continuer de me défendre fasse à Terry, mais c’était mieux qu’il n’en rajoute pas. Même le policier en poste semblait épuisé de tout ce remue-ménage entre l’Uchinien et le Bedwyrois.

Je n’avais pas commenté, ni même fait le moindre geste pour prendre le parti de l’un ou de l’autre. J’avais simplement répondu aux propos de mon ex sur le même ton bas que lui, mais cela n’avait pas plus ni à l’agent de police, ni à mon ami. Tout c’était plutôt bien terminé au bout du compte, enfin…plus ou moins dans mon cas.

La dernière chose que je vis avant de passer le pas de la porte du poste de police fut le sourire satisfait du militaire et son regard orangé tirant sur le jaune qui me suivait jusqu’à ce que je disparaisse de son champ de vision. Je frissonnai lourdement et resserrant mes bras sur moi, sur mon corps. Quand nous fûmes assez loin, je pris la parole et Jin prit ma main de manière brusque, me faisant sursauter. Je posai mes améthystes sur lui, dans ses prunelles emplies de rage et je déglutis. Ses mots me pénétrèrent comme une balle, douloureux à entendre, mais compréhensibles tout de même.

Je sentais le désir de m’excuser m’envahir, mais les mots ne me venaient pas. Ils refusaient de sortir de la commissure de mes lèvres entrouvertes.

Je baisse les yeux quand il dit ouvertement une vérité trop réelle pour moi. Je serre mes doigts aux siens et j’hoche simplement de la tête. Je me sens misérable face à Terry et face à Jīnguó aussi. Je n’arrive pas à garder la tête haute même si je le veux, même si c’est ce qu’on me dit de faire. Cela me semble impossible.

- Je…

Je cherche quoi dire, quoi répondre à tout cela. Je finis par soupirer et relève mes orbes violacés sur le visage de mon vis-à-vis.

- Terry est mon ex…oui…et…c’est vrai que j’ai déserté…après qu’un incident le concernant m’ait blessé au bras…

Je soupire, triste de me retrouver de nouveau dans ce genre de situation. Je n’allais pas rentrer chez moi, c’était d’or et déjà convenu dans mon esprit. Ma maison était compromise. J’acquiesçai aux mots de l’agent funéraire et je savais déjà à qui demander de l’aide.

- Ne t’inquiètes pas…je sais déjà quoi faire et à qui parler…

Je tente de sourire à mon ami, mais mon sourire est léger et crispé, sonnant faux. Après cela, nous nous rendons à Bourg-Guignon comme je l’avais demandé et je respire l’air frais de la nuit, fermant les yeux.

Lorsque j’entends les mots de Jīnguó, je rouvre les paupières et pose mes améthystes sur lui. Un faible sourire apparait sur mes lèvres pâles et je vais simplement le serrer dans mes bras. J’en ai assez de pleurer et d’avoir peur même si c’est plus fort que moi. Je crois sincèrement que l’Uchinien s’inquiète pour moi et j’en suis ému et rassuré en quelque sorte.

- C’est gentil de proposer mais…tout ça….ça ne résoudra pas mes problèmes…

J’inspire et expire de grandes goulées d’air, me rassurant davantage au contact de l’autre homme avant de m’éloigner tout doucement.

- Je veux simplement passer à autre chose…et que cette pourriture aille brûler en enfer.

Ma voix ne tremblait pas à mes derniers mots. C’était une certaine détermination qui les animait à présent. Jīnguó l’avait mentionné, la justice était trop lente et moi, je ne pouvais plus supporter cette vie de peur et de paranoïa. Si je n’étais plus en sécurité nulle part, j’allais faire en sorte de l’être de nouveau en prenant en main moi-même mon destin ou plutôt, le futur destin tragique de Terry Bell.

- Il est tard…tu devrais rentrer chez toi maintenant… Je vais me prendre une chambre dans un motel et ensuite… je soignerai mes blessures.

Mon bon sens s’était fait la malle et mes derniers retranchements, mon instinct de survie et mon irrationnalité avaient pris le relais. J’allais contacter le lieutenant Quartz aux petites heures du matin, pas avant. Cela ne servait à rien de se précipiter alors que Terry ne risquait pas de venir tout de suite ici à Agapé, non?

- Merci encore pour tout. Je serai prudent.