Surya voulait devenir plus fort – c’était une évidence. Il voulait renforcer son équipe, encore et encore … et ceux même s’il était déjà champion depuis quelques mois.
Ceci expliquait peut-être pourquoi il était aux alentours du Lac Sakhai, emmitouflé dans un manteau et pourtant au bord de l’hypothermie. Oui, il voulait tester ses limites. Peut-être que d’aller dans une zone enneigée, en ayant grandit à Oma-Oma, n’était pas la meilleure des idées. Mais il avait fait ça sur un coup de tête, sacrifiant un de ses rares jours de congés pour s’aventurer en terre inconnue.
« T-tout va bien. » En tout cas, il essayait de se le persuader.

Ayant libéré ses Pokémons, il se concentrait sur des futures idées de stratégie, essayant d’oublier sa propre stupidité. Au moins … il se renforçait physiquement … probablement. Arrivé au bord de l’eau, il scruta les environs. Pas beaucoup de Pokémon en vue, mais il restait prudent ; c’était une zone sauvage, et il ne tenait pas à faire les frais d’une créature en colère.
Rapidement, il libéra Sushi et Ecume, recachant prestement ses mains dans ses poches.
« Je sais que vous n’êtes pas habitué à la température, mais faites de votre mieux. » Ainsi débuta l’entrainement dans le district le moins accueillant d’Ahovu …

Surya ne pu s’empêcher de fixer ses yeux clairs sur un Bekaglacon, passant dans les environs. Parce qu’il était complètement son opposé. Le Pokémon semblait faire de la patinoire sur le lac, totalement accommodé à l’environnement glaciale, et sans ça, il ne pourrait plus vivre. A l’opposé du dresseur qui ne supportait que trop mal la froideur. Il se fit la réflexion interne de ne plus s’aventurier sur ce genre de terres sur un coup de tête. Enfin, un entrainement, ce n’était jamais une mauvaise chose.

Il sentait toujours le besoin de s’endurcir, comme s’il n’était jamais assez puissant. Comme si une menace planait sans cesse sur lui, sur Ahovu. Peut-être qu’être dans l’Organisation lui avait vraiment dérailler le cerveau.
Voyant leur dresseur s’égarer dans ses pensées, les deux Pokémons c’étaient arrêtés. Surya repris un air un peu plus dur, se reprenant rapidement. Il n’était pas là pour faire de l’introspection.

« On reprend ! Ne vous relâchez pas ! » C’était un peu facile, de dire ça, sans rien faire, mais il restait un homme plutôt sportif, entretenu ; il n’avait juste pas vraiment la foi de s’endurcir ici. Le risque de glisser dans l’eau et de tomber en hypothermie était bien trop grand.

Surya cligna des yeux, voyant un Pokémon s’approchant de lui et de son équipe. C’était un … Psykokwak ? Ayant l’air visiblement remonté ? Le spécialiste eau ne comprenait pas bien pourquoi, mais il ne se posais pas plus que ça la question : après tout, sa simple présence pouvait être une raison de se battre, aux yeux des créatures sauvages.
Quand bien même, le canard n’allait sûrement pas les laisser tranquille.
« Il est temps de mettre l’entrainement en pratique. » Ce n’était pas une espèce réputée pour être très forte, mais cet individu semblait bouillonnant, et étonnamment expérimenté. Il n’était sans doute pas très loin de son évolution.

« Onigiri, Danse-Draco, puis Vibraqua ! » Le Pokémon ne mit que quelques secondes à réagir, même s’il venait à peine de remarquer le Psykokwak. Alors, le sushi tournoya sur lui-même, se chargeant d’une énergie draconique, avant d’émettre un cercle aquatique vers le canard. Cercle qui le frappa de plein fouet, et, qui par chance, rendait visiblement confus la créature.
Surya émit un léger soupir.  « Pas le plus intéressant des affrontements. »
Non, lui, ce qu’il aurait aimé, c’était rencontré une créature puissante, prête à en découdre. Pas un canard hystérique.  

Surya était déçu de son précédent combat, bien trop simple. D’un regard, il scanna les environs, à la recherche d’adversaires potentiels. Et la seule créature qui attira son attention, c’était un pauvre Crabagarre, semblant bien trop faible pour être trouvable dans une zone aussi dangereuse.
Un soupir de plus, et le champion se désintéressa de la créature. S’en prendre à des Pokémons qui n’avaient rien demandés, ce n’était pas vraiment sa façon de faire.

« Reprenez l’entrainement ensemble. » Les deux Pokémons de sorties acquiescèrent sans trop se poser de question. Ils avaient envie d’en découdre, semblant aussi visiblement attendre qu’un adversaire de taille fasse son apparition sur le lac de glace.
Néanmoins, ce n’était pas les seules créatures que le spécialiste eau avait à ses côtés.

D’un geste précis, il libéra son Otarlette. Il ne comptait pas non plus la ménager. Lui donnant quelques ordres rapides, il lui indiqua de s’entrainer sur l’exécution de ses attaques, notamment la précision. Le Pokémon était déjà assez expérimenté, mais manquait très clairement de rigueur lors de ces attaques. Or, Surya voulait que tout soit parfait, lors de ses combats. Il imposait rigueur et travail à son équipe.

Surya restait encore et toujours concentré sur son entrainement – comme si c’était la chose la plus importante à ses yeux. Mais c’était un peu le cas, dans le fond. Son équipe était ce qui l’empêcher de couler. A ses yeux, son travail était aussi un peu une bouée … mais dans les faits, il prenait plus le rôle de poids.
Alors, autant se concentré sur son équipe. Surya voulait qu’ils s’améliorent. Parfois, il était peut-être un peu trop dur. Mais  … il faisait de son mieux, et c’était le plus important, non ?

Jusqu’à ce qu’il glisse lamentablement sur la glace. Un petit cri s’échappa de ses lèvres, et avant qu’il ne le voie venir, la glace céda, l’emportant dans l’eau. Oui – il était pas un poids plume, et malgré le côté frigorifique de Tôkan, l’île était tout de même baignée de températures printanières.

Son cœur commença à battre vite – l’eau était glaçante, il avait l’impression que son sang même c’était gelé dans ses veines. Face à lui, un Pokémon – un simple Crabagarre, mais la tête sous l’eau, loin de ses Pokémons, il se sentait perdu, démuni.
Quelques instants s’écoulèrent. Il ne savait pas s’il s’agissait de seconde ou de minute.
Puis, Ariel vint à sa rescousse, le sortant de son état de stupéfaction. Enfin, voyant l’otarie chasser le Pokémon, il se repris pour s’extirper de l’eau. Son équipe fut vite rassemblé autour de lui.
Il prit une grande inspiration. Peut-être qu’il était trop tendu. Ou pas assez concentré.

« Ne vous inquiétez pas. Je vais bien. »
Et, a contrario du reste de son corps, il ressentit une chaleur, dans son torse. Heureux d’avoir tout de même ses Pokémons sur qui compter.  

Et cette fois-ci, c’est un Obalie qui s’arrêta face aux dresseurs, persuadé que c’était … sa mère ? Surya voulait ne pas perdre le peu de crédibilité qui lui restait, alors, il ne tenta de ne pas donner trop d’attention aux Pokémon glace.
Il se releva doucement, enlevant sa veste pour l’essorer. Il soupira doucement. Ce n’était pas comme ça que c’était censé finir.

De plus, il n’avait aucune créature capable de le réchauffer. Ça allait être … compliqué. Oui, l’entrainement allait devoir probablement attendre.
« Nous devrions y aller. Je tiens à m’entrainer, mais je n’ai pas trop envie de risquer l’hypothermie. » Autant ne pas trop forcer, d’autant plus qu’il ne savait pas trop ce qu’il faisait là en premier lieu. Mais … ce n’était que partie remise.
Décidé, il se mit en route, gardant tout de même ses Pokémons de sortie. Il était e zone sauvage, il ne devait pas l’oublier.

Je n’avais pas l’habitude de voir mon dresseur aussi maladroit – ben oui, d’habitude, c’était moi qui casser des trucs ! Mais des fois, il était bizarre.
Ça faisait longtemps que je le connaissais ; je l’avais rencontré quand j’étais qu’un bébé Nigirigon ! Ça me faisait peur, les humains. Mais lui, c’était un petit humain, donc ça allait.
Parfois, du coup, il avait tendance à regarder dans le vide et à se perdre dans, bah … je sais pas trop quoi. Les humains, ils faisaient pas tout ça, je crois.

Et là, il avait fait un sale plouf. Heureusement qu’Ariel l’avait repêché ! Moi, j’étais trop concetré à m’entrainer ; je voulais devenir fort pour battre tous les Pokémons qui venaient à l’arène ! Le reste, des fois, je l’oubliais aussi, donc peut-être que j’étais un peu pareil dans le fond.

Bref ! Maintenant, j’étais remonté sur lui, et je sentais qu’il avait froid – sa température du corps était pas la même que d’habitude. Moi, je savais mesurer ça, vu que j’aimais bien trainer sur lui. J’étais tout petit, comparé aux autres de l’équipe ! Mais c’était pas bien grave.
Puis c’était moins fatiguant, j’avais pas à marcher. Car on était assez loin dans le lac, et ça allait prendre du temps pour retourner à la civilisation … c’était l’heure pour moi de faire une petite sieste !  

Encore un canard – décidément, Surya manquait de chance. Enfin, il avait souvent cette impression, mais ce n’était pas vraiment le moment de développer sur ses démons interne.

Il commençant à avoir vraiment froid, et ça devenait plus que dangereux. En même temps, qu’est-ce qu’il faisait là, en premier lieu ? Tokan n’était pas vraiment son endroit préféré de la région.
D’un regard averti, il surveillait tout de même le Psykokwak, car il savait que ce dernier pouvait l’attaquer d’un moment à l’autre – en fait, il semblait déjà vouloir en découdre.

« Onigiri. Occupe-toi de lui, s’il te plait. » Le Nigirigon pensait déjà pouvoir se reposer, et pris donc quelques secondes pour réagir, avant d’aller chasser l’autre type eau à coup de Vibraqua. Surya le repris ensuite sur son épaule, le voyant déjà s’installer pour faire une bonne sieste.

Et là, il se rendit compte d’une chose importante : il ne savait même plus par où il était passé. Un soupir émana de ses lèvres. La journée allait être longue.
Et sans surprise, aucun réseau.

Droite, gauche, il peinait à trouver son chemin. Toujours pas de réseau.
Alors, le dresseur avait eu une simple idée potable : revenir en arrière, pour essayer de trouver des points de repères. Il commençait à fatiguer, et même son petit Pokémon, à sa place habituelle, commençait à lui paraitre lourd. Il craignait que son état corporel s’aggrave, mais le plus important, sur le moment, c’était de retourner à la civilisation.
Peut-être qu’il s’était un peu surestimé – il passait tout de même une majorité de temps à Bedwyr, qui n’était clairement pas le district le plus sauvage qu’il soit, sans compter son cratère.

Et puis, encore un Bekaglaçon … à croire qui les attirer. Ce dernier glisser sur la glace, bien plus dans son élément que le dresseur.
Bref : il était déjà passé près du trou qu’il avait créer dans le lac de glace, avant de s’avancer un peu plus loin, il commençait déjà à discerner ses traces de pas sur le sol, vers la forêt.
Un soupir s’échappa de ses lèvres. Plus de peur que de mal. Comme si c’était la meilleure chose à faire, il fouilla dans sa poche, en sortant un paquet de cigarette et son briquet.