La visite des sanctuaires était enfin terminée. Suite à cette visite, nous étions partis manger quelque chose, afin de ne pas débuter l’après-midi le ventre vide, et autant dire qu’on avait été très bien servis. La gastronomie locale était délicieuse… Leur tonkotsu râmen étaient tellement différents de ceux qu’on trouvait à Sunoh. Les recettes différaient beaucoup, d’un district à l’autre, ce qui était… bah normal. En tout cas, niveau cuisine, c’était assez simple de surpasser Bedwyr. Seuls les restaurants de luxe étaient vraiment notables, selon moi. Alors qu’ici, même les petits restaurateurs cuisinaient très bien, et en quantité plus que suffisante.

Nourriture à part, maintenant qu’on avait tout englouti, il fallait bien digérer un peu et profiter d’être à Heian pour faire les boutiques. Les dernières exclusivités du district allaient bientôt être en ma possession, même si je ne l’avais pas prévu dans mon budget…!

J’avais pour le moment décidé de me concentrer sur les Quartiers des Arts, puisque c’était là que je risquais de trouver le plus de choses. J’avais l’impression que les commerces s’étaient bien développés depuis la dernière fois que je suis venu. De nouveaux avaient ouvert, certains avaient même été remplacés par d’autres… C’était dommage, je l’aimais bien, cette boutique de kimono faits mains à bas prix… Mais ça ne devait pas être rentable pour les tailleurs, certainement. Comme je n’en portais pas, ça ne changeait pas ma vie, mais quand même… C’était assez populaire, à l’époque.

Je finis par m'engouffrer dans une boutique d’estampes, sans aucune intention d’acheter quoi que ce soit. Simplement regarder, ça ne ferait pas de mal au propriétaire ! Au pire, je pourrais toujours féliciter les artistes pour avoir meilleur conscience en sortant.

Alors que je sortais de la boutique d’estampe, un Plumeline atterit juste en face de moi et me lança le regard noir le plus noir que j’avais vu dans toute une vie. Les regards noirs de mes parents ne valaient rien à côté de celui-là. Ce que j’avais fait au volatile violacé ? Je n’en avais rien, alors je me contentai de l’esquiver en faisant quelques pas sur le côté à la manière d’un Krabby handicapé, en souriant avec une gêne assez marquée par mon sourire embarrassé.

Essayant d’oublier l’oiseau kôyôïte, je cherchai rapidement du regard une boutique où le risque de croiser un autre Plumeline serait rare voire nulle.

Une boutique de mangas, ça ne pouvait pas attirer les bestioles à plumes, si ? Oh, puis tant pis, si je le recroise, je n’aurai qu’à l’ignorer. Il doit y avoir d’autres Pokémons dans le coin, qui capteront davantage mon attention.

Je feuilletais les pages des dernières ventes du moment que je suivais de près ou de loin. Sans doute étais-je à la recherche de quelque chose de nouveau, puisque j’avais déjà consommé beaucoup de livres dans ma vie, déjà. J’avais maintenant l’impression de lire toujours les mêmes choses, que le genre ne se renouvelait que très peu. Quelques pépites attiraient parfois mon attention, mais attendre les tomes suivants était si long que ça en devenait lassant et terriblement frustrant.

Après m’être débarrassé du Plumeline effrayant, ce fut au tour d’un Hoothoot de me mener la vie dure, alors que je feuilletais les pages d’un manga en édition limitée. Le volatile nocturne (...que faisait-il ici en pleine journée, déjà ???) n’arrêtant pas de me piailler dessus, je finis par attirer l’attention d’un vendeur qui souhaitait que tout ce vacarme cesse immédiatement. Laissant un moment de côté ma lecture, je lui fis mes excuses, bien que je n’aie pas tout à fait compris ce qu’il me reprochait, étant donné son très fort accent… Heureusement qu’à Kôyô, ils ne parlaient pas tous de cette manière incompréhensible. On ne s'en sortirait pas sinon.

Après un long moment d’incompréhension mutuelle, je finis par comprendre que ça n’était pas moi qu’il engueulait. Déjà ça de pris… Par contre, celui-ci finit par attraper le Hoothoot pour le remettre dans sa (visiblement) cabane en bois nichée non loin de la caisse. Je soupirais puis repris ma lecture en essayant de me reconcentrer dessus. Pas que ça soit de la grande littérature, mais lire demandait quelques neurones actifs tout de même.

Espérons que les volatiles Kôyôïtes cessent de me bully, parce que je n’allais pas tenir jusqu’à ce soir, à ce rythme là. J’étais très clairement éreinté par toutes ces péripéties.

Si j’étais malchanceux ? Complètement. Il ne m'arrivait jamais de gros malheurs, mais la chance n’était pas souvent de mon côté, on va dire. Mais bon, en disant cela, je passais probablement pour une dramaqueen, un type pathétique qui ne fait rien pour aller mieux, un pessimiste, en somme. Comme je n’avais pas envie d’être ce genre de personne, j’allais de l’avant, quoi qu’il arrive.

Alors que je me dirigeais vers la caisse pour faire mes achats, un petit Evoli se décida à me suivre en… miaulant ? Aboyant ? En faisant un bruit d’Evoli, quoi. Sa petite frimousse effaça aussitôt tous les malheurs existants dans ce monde. Sans pouvoir résister, je lui caressais la tête, avec la nette impression que je n’avais en fait pas le droit à tant de douceur.

Je revins assez tôt à la réalité lorsque je dus payer mon livre. Puis lorsque le vendeur s’exprima avec son accent lugubre (bien que désormais plus compréhensible) à propos de cet Evoli. De ce que je comprenais, il voulait qu’il fiche le camp de cette boutique, car il était extrêmement chahuteur, en plus de bouffer les plantes des boutiques aux alentours…? Il était donc sauvage !! Voilà ma chance.

“Ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude des Pokémons indisciplinés, je vais le rendre aussi docile qu’un Moumouton !”

En criant “Bon débarras”, je me retrouvai finalement avec un jeune Evoli sous le bras, ronronnant presque de joie, puisqu’il avait l'air d’être trop jeune pour comprendre qu’on le trouvait pénible. En même temps, les jeunes Pokémons sans dresseurs sont chaotiques… Avec un peu de dressage, il devrait être adorable ! …Mais ça, je n’en pouvais pas être si sûr. d’ailleurs, j’étais tombé sur un rare phénomène, vue sa couleur…

HRP : Utilisation du ticket shiney.