Atara, Parc Naturel


  D'habitude, quand Letyh se chargeait de commandes, on l'envoyait souvent aux quatre coins de Véronèse, parfois même à plusieurs heures à pied de son travail, la forçant à prendre les transports en communs. Alors, pour une fois que ce n'était seulement qu'à une dizaine de minutes de sa petite librairie, et dans un endroit tranquille qui plus est, Letyh en profitait. Elle arriva une vingtaine de minutes en avance sur le lieu de rendez-vous - un endroit un peu discret au Parc Naturel où elle devait rencontrer un certain Osborne - et s'étira un coup. Elle passait une bonne partie de ses journées assises, que ce soit chez elle où à la librairie, et ce genre de petites sorties pour se dégourdir les jambes, c'était tout ce qui lui fallait.

  Elle posa son sac, un petit sac à dos brun foncé, et en sortit un bouquin comme pour confirmer qu'elle ne s'était pas trompée. C'était le livre qu'avait choisi son client. Il s'agissait là d'un livre qui traitait de la divination et de sa pratique, et bien que Letyh était plutôt sceptique quant à la véracité de ce qui y était écrit, elle avait probablement entre les mains le meilleur livre pour satisfaire les attentes de son client. Ce dernier voulait apparemment expérimenter tout ça sur un Pokémon à lui. J'imagine qu'il sait ce qu'il fait. - se dit elle, rangeant soigneusement le livre dans son sac avant d'aller s'asseoir machinalement à côté d'un arbre non loin.

  Elle regarda sa montre. Encore quelques minutes à attendre. Elle repensa à Lumine qui était toujours dans sa Pokéball, et se dit qu'elle serait peut-être une meilleure compagnie que la machine à son poignet. Un instant plus tard, la Funécire apparue à ses pieds. Mais comme à son habitude, Lumine se contenta d'attendre, passivement, les yeux fermés et la flamme volant au vent. Il va vraiment falloir que je comprenne pourquoi tu fais ça, toi... - murmura sa dresseuse, légèrement inquiète. Mais pour l'heure, ce n'était pas important. Lumine remplissait son job de compagnie, bien que silencieuse, et puis de toute façon Letyh préférait se détendre pour l'instant. Elle irait chercher des réponses plus tard. Et puis, son client ne devrait plus tarder de toute façon.

Le vent souffle doux et tiède sur ses joues, colportant une odeur très fleurie et infimes, d’arbres à papillusion peut être et de primevère. Il aurait eu envie… de ne pas être seul aujourd’hui. Il sorti la petite tasse de thé qu’il fit rouler entre ses doigts. Le soleil s’y refletait, rendant presque tentantes les volutes brunes et hantées. Il se pencha pour en aspirer la flaveur avant de relever la tête, une canine imperceptiblement dévoilée par une moue de répulsion.

L’odeur des feuilles de thé mortes fut vite remplacée par une agréable odeur de bougie et il poursuivit son chemin. Il y avait une fille au pieds d’un arbre accompagnée d’un funécire. Il la regarda du coin de l’œil avant de passer son chemin. Trois mètres plus loin, le voilà au lac où ils avaient rendez vous. Personne. Il s’assit sur le banc de pierres et posa la tasse de thé prêt de lui. Lullaby sorti aussitôt de sa poche et commenca à fureter sur la pierre à peine réchauffée au soleil.

Demi tour toute : cette matière était bien trop froide pour la tritox chromatique qui s’installa sur les trente-six degrés des genoux de son dresseur, s’étala de tout son long avannt de se retourner sur le ventre. Vitaly surveilla sa montre avant de s’amuser a toucher les griffes de la tritox une par une tandis qu’elle essayait de s’endormir sur un oreiller chauffant bien lourdingue.

  Cela faisait deux minutes que l'heure du rendez-vous était passée. Letyh avait bien vu un homme se promener, un beau blond assez chic, mais il ne l'avait pas approchée. Elle en avait donc conclu qu'il n'était pas son client. Mais alors que les minutes passèrent, le doute la prit. Voyant que l'homme bien habillé s'était assis sur un banc non-loin, et ne voyant personne d'autre à l'horizon, elle se releva. Désolé Lumine, mais je préfère éviter de te laisser seule. - dit elle en rappelant son Pokémon dans sa Pokéball.

   La libraire fit quelques pas dans la direction de l'inconnu qui semblait jouer avec un Tritox aux couleurs somme toute particulières, jusqu'à finalement arriver à son niveau. Elle lui fit un signe de la main, comme pour capter son attention. Monsieur Osborne ? - lui demanda-t-elle amicalement, à moitié aveuglée par le soleil. Elle se doutait bien de la réponse cela dit - Il faut dire qu'ils n'étaient que deux dans les environs, et que si ce n'était pas lui, alors on lui avait posé un lapin. Enfin, ça ne lui aurait pas tant déplu, ça lui aurait donné une excuse pour aller se chercher un café avant de reprendre le travail.

Le jeune homme leva des yeux intrigués face a la silhouette d’une femme qui se découpait dans le soleil.
Monsieur Osborne ?
Grand sourire, ravi qu’elle soit là en fait. Comment dire qu’il désirait tester la voyance par pur intellect : si on ne pouvait le faire avec un fantôme de thé, on ne pouvait pas lire de présage dans les feuilles de thé. Mais, tout comme il n’avait pas espéré voir quoique ce soit appart le hasard et la causalité, il n’avait pas songé qu’une femme viendrait.
“Bonjour!!” il se leva pour lui tendre aimablement la main. “vous pouvez m’appeller Vitaly.” Sourire numéro 3 du manuel du "blond non ténébreux mais qui l’aurait souhaité", celui de : qu’est ce que tu m’apportes comme cadeau. Il joignit au sourire un coup d’oeil appuyé et une agitation de gamin devant un cadoizo en hiver en observant le sac de la jeune femme.

  L'homme lui tendit la main, tout sourire, confirmant par la même occasion son identité. Ah super. Vous pouvez m'appeler Letyh dans ce cas, monsieur Vitaly. - dit-elle, retournant le sourire qui lui avait été échangé. Le vouvoiement était peut-être de trop, après tout son client lui avait indiqué son prénom, mais c'était une habitude pour elle de ne pas s'adonner à la familiarité avec ses clients... Enfin, ceux qu'elle ne connaissait pas surtout.

   Remarquant le regard illuminé de son client sur son sac, elle ne put s'empêcher de rire légèrement. Ce n'était pas de la moquerie, loin de là, mais plutôt de l'amusement né de l'excitation de son interlocuteur. Letyh posa son sac sur le banc en pierre et sortit le livre que ce Vitaly désirait. Ramenant son sac à dos à son épaule gauche, elle tendit le bouquin à son client. Et voici. C'est 'Les Étoiles de Demain Matin'. C'est probablement ce qu'on a de mieux pour ce que vous voulez faire.

   Elle se tut un instant, regardant le livre une énième fois. La divination... Letyh n'y croyait pas. Pour elle, ce n'était rien de plus que des inepties racontées par des charlatans pour escroquer de l'argent aux plus crédules. Enfin, elle aurait aimé en être persuadé, mais un doute persistait. Après tout, elle n'avait aucune preuve. C'était peut-être pour ça que Letyh s'était mise d'accord avec son client plus tôt dans la journée pour tester ensemble les écrits du livre. C'était sans doute le moment idéal pour enfin savoir ce qu'il en était. Et en parlant de ça. Du coup, vous voulez faire ça où ? - demanda la libraire, toujours embêtée par le soleil. Je ne serais pas contre que l'on trouve un endroit un peu plus à l'ombre.

“Les étoiles de demain matin!! j’aime bien le titre.” dit-il en attrapant le livre de ses deux mains. Il était assez simple, ne ressemblait pas a un grimoire de sorcière, ce qu’on aurait pu espérer en possédant un tel livre : qu’il fasse une jolie déco.
Il posa la tasse sur sa cuisse avant de tendre le livre devant lui, voir si le fantôme aurait la moindre réaction. “hmmm… bon, est ce que tu aimes ou pas?” il regarda les feuilles de thé au fond pour voir si cela bougeait. “ça promet.” dit-il en constatant que rien ne bougeait.
“oui, si vous voulez!” dit il en désignant l’arbre de la tête où s’était précedemment installée la jeune femme.”

“Ok ok ok” dit il en se couchant a plat ventre, et oui, si Letyh, elle travaillait, lui il était en congé et comptait bien se détendre.
“je vais directement a la divination dans les feuilles de thé” sa tete se pencha en avant et il posa ses deux mains a plat dans l’herbe pour se redresser : “il fait tout pour nous inciter a le boire par contre, méfiez vous.” dit il en fermant légèrement les yeux, il avait été atteint par les brumes capiteuses de la petite tasse, toussota et ouvrit plutot le livre, faisait attention a ne pas forcer l’ouverture de la tranche.

“ Hmm, donc, ça peut etre avec ce genre de dessin là.

Il déplaça sa tasse pour la poser plus au pied de l'arbre, dans la terre et commença a reproduire les dessins de la soucoupe représentée dans le sol, creusant la terre de son index. Une fois finit, il tapota la tasse de la pointe de son doigt.

"Tu veux essayer?" demanda t il au pokémon.

[Après tirage de dé, il réagit a 10 sur 10]
La tasse se mit a vibrer inténsément, claquant terriblement sur sa soucoupe. Elle n'aurait pas été minuscule, ça aurait été tout sauf rassurant.

"Letyyyh!!!" appella t il, les yeux aussi ouverts que la soucoupe.

L'homme avait vraiment l'air heureux. Il lui avait subtiliser le livre à pleines mains, ce qui n'avait pas manqué d'amuser la libraire. Ils étaient parti s'installer à l'abri du soleil sous l'arbre qu'avait trouvé Letyh plus tôt. Toutefois, à peine installer, elle reçut une mise en garde. Il semblerait que le Pokémon en forme de tasse de thé essayerait d'inciter les gens à le boire. C'est la première fois que j'en entends parler. C'est curieux comme Pokémon. Elle était maintenant intriguée. Il n'avait pourtant pas bien l'air agressif ni même dangereux. Elle se demandait presque ce qui se passerait si elle venait à baisser sa garde, mais c'était certainement une mauvaise idée.

Immédiatement après que Vitaly se soit mit à feuilleter son livre fraîchement acquis, Letyh sortit sa montre et prévint sa collègue de son absence prolongée. Elle devait être de retour pour dans une trentaine de minutes, mais sa présence à la boutique n'était pas si nécessaire que ça, et elle avait vraiment envie d'aller se prendre un café. N'attendant pas de réponse, elle jeta un œil à ce que faisait son client. Bien qu'elle ne le souligna pas, elle appréciait voir le soin dont il faisait preuve pour son livre. Ce n'était hélas pas une norme, et Letyh ne le savait que trop bien.

Vitaly s'arrêta dans sa lecture, et se mit à dessiner quelque chose dans la terre, ou plutôt gratter s'il fallait être précis. C'était des dessins précis, et Letyh n'était pas sure de leurs significations, ni même de leurs origines. Au bout de quelques minutes, il avait enfin terminé. Vous pensez que ça va marcher ? - ne put-elle s'empêcher de demander, laissant transparaître son doute. Une part d'elle avait envie d'y croire, - après tous ces efforts, ce serait dommage que ça ne marche pas - mais elle restait sceptique... Puis le Pokémon réagit. Énormément même.

Rien que quelques gribouillis et une petite tape avaient suffit pour lui donner la tremblotte. Non, pas juste la tremblotte. On aurait dit que le Pokémon allait imploser. Il n'avait pourtant pas l'air si dangereux que ça tout à l'heure ! Et... Était-ce vraiment dû au livre ? Letyh avait un livre pareil dans sa boutique !? Vitaly était extatique face à la scène qui se jouait devant eux, mais Letyh restait bouche-bée. Il se passe quoi !? Qu'est-ce qu'il fait !? Elle n'était clairement pas aussi rassurée que le blondinet.

Elle avait cependant rapidement fini par se calmer, car bien que le Pokémon était très agité et potentiellement dangereux, il n'était pas pour autant devenu agressif. Peut-être qu'il n'y avait rien à craindre ? Que dit le livre ? Qu'est-ce qu'il faut faire maintenant ? Elle n'avait pas encore regagné sa tranquillité de tout à l'heure, mais elle était au moins plus détendue. Le regard se détachant enfin de la tasse, elle s'adressa à Vitaly encore une fois, un peu perdue. Est-ce que ça veut dire... Qu'on peut lire l'avenir du coup ?

Défi d'écriture :

“J’en ai vu de temps en temps, mais principalement en cours. Ils génère du liquide que certains utilisent de manière un peu spéciale une fois évolué. Mais je m’étais jamais trop penché sur la question. Après, quand je l’ai trouvé lui sur le flan dans une petite rue, je sais pas, je l’ai ramassé.”

Le blond recula a quatres pattes quand le pokémon commença a remuer, peut etre ses pouvoirs étaient ils augmentés? Ou un truc du genre.


“Euuuh” il rouvrit la page, “qu’il faut regarder où il place les petits points de thé noir. Si c’est en haut de la tasse ça va arriver très vite si c’est au fond, dans longtemps.” mais il regardait juste le très vite.

“Hmmmm” il regarda. Le pokémon avait limité ses vibration mais dur de voir quoi que ce soit. “okk on t’écoute” dit Vitaly, pas persuadé. Finalement, la tasse a café cessa de vibrer.

“Faut lire dans le sens des aiguilles d’une montre en partant de l’anse.” ouais… il y avait plein de petits dépot noirs sur le dessin en forme d’oeil.

“Euhh vous croyez qu’il dit qu’il nous regarde?”
“On peut lui poser une question sur le présent déjà….

Est ce qu’il fait beau?”

Du thé se mit a couler sur la tasse, modifiant l’aspect du motif en porcelaine qui ressemblait un peu a un visage pour qu’il se mette a sourire.

  Letyh écouta les explications de l'homme. Ça m'a tout de même l'air bien compliqué... En fait, elle avait du mal à comprendre, et pendant un temps, elle s'était demandé si son client comprenait lui-même ce qu'il était en train de dire. La hauteur des points de thé noir définissait la proximité temporelle de ce qui était demandée, mais déjà le thé restait constamment en mouvement à cause de la tremblotte du Théffroi, et en suite... Comment était définit une réponse ? Fallait-il l'interpréter ? Mais comment être sûr de ne pas voir que ce que l'on voulait voir ? Non, il n'y avait rien à faire, Letyh restait sceptique.

   Le Pokémon finit par se calmer. L'homme souligna le fait qu'un amas de thé noir était maintenant présent sur la forme d’œil, mais la libraire n'était pas vraiment convaincue. Pour autant qu'on sache, c'est peut-être une coïncidence. Mais malgré tout, elle laissait l'homme poursuivre. Elle ne voulait pas le déranger. C'était son moment après tout.  Il posa une question plutôt simple à sa tasse, et cette dernière n'eut aucun mal à répondre correctement. Enfin, à sa manière. Le visage du Pokémon affichait un grand sourire. Est-ce que c'était sa façon de répondre à l'affirmative ? Letyh avait beau regretter l'éclat un poil trop brillant du soleil, elle devait bien le reconnaître, oui, il faisait beau. Le Pokémon avait raison.

   C'était peut-être trop simple comme question. Il faudrait lui demander quelque chose qu'il n'est pas censé savoir. - s'adressa-t-elle à Vitaly. Car oui, le Pokémon pouvait très bien juste se jouer d'eux. Il voyait bien qu'il faisait beau, ce n'était pas de la divination que d'ouvrir les yeux. Letyh réfléchit un temps, cherchant une question qu'elle pourrait poser au Pokémon et à laquelle il pourrait répondre. Une idée lui vint en tête. Elle se rapprocha légèrement de la tasse, gardant sa position assise. Suis-je originaire d'Atara ? Letyh se tourna ensuite vers son client. J'imagine que vous ne savez pas non plus, n'est-ce pas ?

   C'était devenu une petite guerre d'égo pour Letyh, qui tentait de se prouver à elle-même que tout cela n'était que bidon.  Letyh avait délibérément choisi une question dont même Vitaly ne connaissait pas la réponse. Elle préférait s'assurer que son Pokémon ne puisse pas s'aider de lui. Quant à la réponse en elle-même, c'était faux. Il aurait certainement fallu quelques essais à n'importe qui pour trouver sa réelle région d'origine, car elle n'avait pas vraiment le côté artistique typique des agapéens. Elle faisait beaucoup plus atarienne dans l'idée, quand bien même elle n'y avait emménagée que tout début de cette année... Elle se pencha, curieuse de voir la réponse du Théffroi.

C'était peut-être trop simple comme question. Il faudrait lui demander quelque chose qu'il n'est pas censé savoir. hmhm. Oui, en effet. Après, cela avait l’air d’être un bébé, dans tous les cas tout serait sans doute un peu compliqué pour lui.

Suis-je originaire d'Atara ? J'imagine que vous ne savez pas non plus, n'est-ce pas ?
questionna Letyh. Vitaly détailla la jeune femme.
“euhh, non. Les cheveux roses et les yeux clairs est une particularité physique d’un district en particulier?” demanda t il, intrigué, il voyait ce phénotype assez régulièrement. Il prit un temps pour la détailler. Ses cheveux et ses yeux étaient vraiment jolis, beaucoup plus clairs que ceux de Niko ou de Peneloppe. Et la petite lueur de défi qui baignait désormais le fond de ses iris augmentait leur aspect translucide.

“on est a Atara.” dit-il à l'adresse de la tasse à thé, qui semblait avoir cessé de réagir. ça lui semblait un peu compliqué pour un début de lui dire des noms créés par les humains. Cette fois, la tasse à thé réagit, le liquide a l’intérieur se mit à tournoyer lentement.
“tu veux dire que tu ne sais pas?” la tasse vibra davantage. Ha.
“Euh? non?” la vibration ralenti.

“Il regarda denouveau le modèle du livre de Letyh. Hmmm. Il y a pas de symbole pour oui ou non.” constata t il, les yeux fendus de circonspection.

“Comment tu dis oui?” petite vibration. “non?” grosse vibration. “hé mais tu parles bien.” le thé se mit a déborder un peu. Ouaiis… pas évident.

“Tu sais d’où vient Letyh?” pas de réponse. Puis, la tasse s’agita très lentement. “peut etre si vous la touchez? Vu que… c’est un fantome.”réfléchit il a voix haute.

Le Théffroi avait l'air de ne pas trop réagir. La question était-elle si compliquée que ça ? C'était tout bêtement un vrai ou faux. Elle n'avait même pas demandé son district d'origine, juste si celui d'Atara l'était ou non. Son dresseur avait réussi à établir ce qu'était une réponse positive et négative, mais rien n'y faisait, même en lui reposant la question, le Pokémon ne réagissait pas.

Si je la touche ? Le raisonnement derrière ne semblait pas vraiment convaincre la libraire. Clairement pas convaincue que ça marchera, elle rapprocha sa main et tapota son index sur la tasse. Mais rien... Au bout de quelques secondes, elle tenta une autre approche. Suis-je originaire d'Atara ? Elle tapota à nouveau son index sur la tasse... Est-ce qu'elle comprenait la question ? Letyh se redressa et, légèrement agacée, se releva. Ça ne marcherait pas. Que ce soit car ce Pokémon était encore trop faible ou car la divination n'était qu'une arnaque bien entretenue, c'était idiot de s'attendre à un résultat. Elle s'adressa à son client qui était toujours parterre. Je suis désolé, je crois que c'est pas mon truc. Je vous laisserai expérimenter de votre côté.

Elle regarda l'heure. Le cadran affichait moins-quart. Elle avait largement le temps d'aller se chercher un café avant de se remettre au travail. Il faisait beau cela dit... Et puis, elle avait prévenu qu'elle aurait du retard. Elle pouvait se permettre de prendre son temps. Une idée lui vint en voyant Vitaly. Vous aimez le café ? Je comptais aller m'en prendre un. Vous pouvez m'accompagner si ça vous tente. - lui adressa-t-elle, le visage souriant, attendant presque qu'il accepte sa proposition pour pouvoir faire connaissance. Et puis qui sait, peut-être que le café aiderait le Théffroi à répondre aux questions. C'était un environnement plus proche de la nature du Pokémon après tout.

"Je ne peux jamais dire non a une invitation a prendre un café!" dit il joyeusement en se redressant. Il prit la tasse à la main.

"Bon, il a pas l'air de vouloir s'avancer, va falloir que je l'entraine mieux que cela si je veux faire les foires." rit il. En général, ce genre de manifestation dans la rue, il devait les décourager. Mais les gens qui étaient assez naïf pour se faire avoir par les voyants, ça ne le gênait pas tant de les laisser galérer. Il retira la terre sèche et les brins d'herbe de ses habits.

"Alors, vous avez un établissement de prédilection pour le café?" la questionna t il en lui proposant son bras. Il se laissa conduire jusqu'a une terrasse. Parfait, le moment promettait d'être agréable, calme, ensoleillé. Il posa la tasse a café sur la table de bistrot. Une fois les consommations posées sur la table il engagea la conversation avec un grand sourire.

"Vous venez d'où alors au final? Pas d'ici je présume au vu de votre question. Vous êtes venue pour votre premier emplois?" questionna t il. Elle semblait avoir une petite vingtaine d'années.

Les deux s'étaient installés à une terrasse. Heureusement pour Letyh, l'endroit était à l'abri du soleil. Quand la serveuse était venue leur demander ce qu'ils désiraient, elle avait répondu sans hésiter : Un café Latte s'il vous plaît. Elle prenait toujours ça. Ce n'était pas des plus original, mais c'était à l'image de sa vie. Simple mais efficace. Elle haussa un sourcil à la question de son client. Enfin, Vitaly. Il n'était vraiment plus tant son client que ça maintenant. Il n'était qu'une rencontre avec qui elle prenait le café.

D'Agapé. Je sais, je n'en ai pas forcément l'air. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais vraiment eu cette fibre artistique typique de là-bas. Elle en avait presque l'air déçue. Elle avait commencé à jouer avec un dessous-verre en carton qui traînait sur la table alors que son expression affichait maintenant de la mélancolie. Oui. Enfin, en quelques sortes. Je voulais partir, changer d'air, et ce travail était une bonne excuse pour quitter Agapé. C'était une partie de sa vie qu'elle essayait d'oublier. Elle y avait tant de souvenirs, mais beaucoup étaient douloureux, ou avaient été entachés par des événements ultérieurs. Elle reposa le sous-verre, et se secoua la tête. Je suis arrivée début de cette année..

Contrairement à d'habitude, elle n'essayait pas de cacher cette émotion avec un sourire. Toutefois, elle ne voulait pas plomber l'ambiance, alors elle poursuivit la conversation. Et vous, vous venez d'où ? Nan, attendez. Laissez-moi deviner. Était-il d'Atara ? Ça semblait presque évident. Oma-Oma ? Il avait l'air d'apprécier son Théffroi et semblait plutôt à l'aise tout à l'heure dans le Parc Naturel. C'était sa meilleure piste en tout cas, et elle ne voulait pas choisir Atara qui lui semblait être une réponse trop facile.

Et sinon, vous faîtes quoi dans la vie ? Je présume que je n'ai pas vraiment besoin de vous dire que je suis libraire. - poursuivit-elle en riant. Elle avait retrouvé sa bonne humeur. Comme quoi, son passé n'avait plus autant d'emprise sur elle que l'on pourrait le croire. Son regard se posait sur ses vêtements. Maintenant qu'elle y pensait, oui, il avait l'air plus chic qu'elle. Ce qui était une prouesse vu à quel point elle était toujours soignée et se baladait régulièrement en chemise. Encore un peu et les passants pourraient penser qu'ils sont en rendez-vous... D'affaires.

“Ah ouais, comment décririez vous une fibre artistique… tangible?” questionna t il avec un demi sourire. Il aimait dessiner par exemple, mais il ne savait pas que l’esthetisme dans l’oeil de quelqu’un se refletait tel un miroir sur lui.

"Oui je comprends, quand on a besoin de quitter un endroit, on essaye de partir le plus loin possible. Même si au final, rien n'est jamais vraiment loin". on faisait aisément le tour des grandes villes en train en une journée.

“J’ai l’air d’être d’Oma Oma?” questionna t il simplement, juste intrigué, juste il retenait l’information. Ces infimes impressions étaient ce qui faisait la différence entre une bonne et une mauvaise couverture. Tant qu’on avait l’air d’être naturellement ce qu’on prétend être eh bien… on a presque pas besoin d’en parler. A son niveau dans la police, le moyen de monter en grade était de pouvoir maintenant enqueter presque seul, ou a deux, s’infiltrer partout, obtenir informations et confidences. Alors, savoir de quoi il avait a l’air était important. Nécessaire, vu qu’au fond, il savait lui meme a peine qui il était.

“Je viens de Bedwyr, je suis policier.” dit il, surveillant sa réaction malgré son grand sourire. Cette première ‘impression” justement, lui donnait toujours beaucoup d’informations sur les gens.

Hmm, c'est assez difficile à dire. Je pense qu'à partir du moment où quelqu'un est naturellement attiré par l'idée de créer, il a une fibre artistique. C'est peut-être pas très clair, j'en suis désolée. - conclut-elle d'un léger sourire tout en se redressant sur sa chaise. Elle trempa ses lèvres légèrement dans son café toujours un poil trop chaud et approuva ce que lui disait Vitaly d'un simple hochement de tête.

Eh bien, je ne sais pas trop. Un peu ? Enfin, j'imagine que ce n'est pas le cas au vu de votre réaction. Elle lui renvoya le sourire. Sourire qui se ternit légèrement quand elle entendit le nom de Bedwyr. C'était comme si ce district la harcelait encore et encore ces derniers temps. Letyh reprit sa tasse et, bien qu'il était encore un poil trop chaud à son goût, prit une gorgée de café avant de la reposer. Elle passa une main dans ses cheveux, tentant de reprendre contrôle. Il n'avait rien fait de mal après tout. Et puis, il avait l'air plutôt appréciable pour un homme venant de là-bas.

Et vous vous intéressez quand même aux Pokémons ? C'est... Pas commode ? J'ai pas l'impression que ce soit une norme par chez vous. Son ton était en parfaite opposition avec son café : Froid et sec. Presque accusateur en un sens, comme si c'était de la faute de Vitaly. La libraire laissa un blanc avant de soupirer du nez. Ses émotions l'avaient rattrapés. 'fait chier. Concentre-toi ! Je suis désolée. Je... Elle cherchait ses mots. C'est rien de personnel. J'ai juste... Un peu du mal avec Bedwyr ces derniers temps. Ses yeux semblaient triste, mais elle finit par esquisser un énième sourire. Mais dîtes-moi... Vous vous intéressez quand même aux Pokémons ?

Il prit son café. “Oui peut être, dans ma famille, on est supposé avoir le gout du challenge et de l’aventure de manière quasiment inée” dit il en frottant son pouce entre son index et son majeur alors qu’une partie de son visage disparaissait dans la tasse à café. Je ne sais pas si c’est vrai ou s’ils se forcent.

Le ton de la jeune femme se refroidit et d’office, elle lui dit que dans son district, on ne s’occupait pas des pokémons. Les iris dorées se tintèrent de malice. Oh. Il la détailla un peu différent du regard. Etait ce une Victini?
C’était… probable en fait. Ce ton était définitivement vindicatif. Victini.

“Moi? Je ne sais pas. Que voulez vous dire par interesser? J’en ai.” il baissa le ton “deux.” il désigna sa veste. “Lullaby ma partenaire de travail. Je l’ai depuis qu’elle est bébé. Même si… elle a proportionnellement pas beaucoup grandit.” rit il. “Et lui que je viens de rencontrer. Mais je ne l’ai pas déclaré. Je sais pas dans quel dossier il rentre. Je l’ai ramassé à la base car il s’est fait ejecté du café glauque du quartier des ombres où il est né suite à une bonne baston de bistrot, je ne voulais pas qu’il se fasse casser. Puis on a commencer à discuter. Enfin… je monologue pas hein, je fais ce qu’on a fait tous les deux tout à l’heure mais en moins élaboré.

Dites moi, qu’est ce que vous arrive avec Bedwyr ces temps ci?” questionna t il sans tension.

Ce n'est pas de ça dont je vous parle. - Lui rétorqua-t-elle alors qu'il venait à peine de finir. Il y a une grosse différence entre "en avoir" et "en prendre soin". Il y a trop de bedwyriens qui s'en servent juste comme des outils, et ça, c'est quand il ne les méprisent pas au point de ne même pas les vouloir à leurs côtés ! C'était naïf comme discours. Bien sûr que tous les bedwyriens n'étaient pas comme ça, et bien sûr qu'il y avait une nuance à apporter sur ce sujet, les cas qu'elle avait mentionnés étant principalement des cas extrêmes, mais elle ne pouvait s'y résoudre. À ses yeux, Bedwyr ne méritait pas cet effort...

...Et pourtant. Ces derniers temps, c'était comme si le district central venait de lui-même pour essayer de faire la paix. Ce n'était pas le premier bedwyrien qu'elle rencontrait qui cassait cette image qu'elle s'en faisait ce mois-ci. Et puis ses dernières visites au district ne s'étaient pas si mal passé que ça, enfin, plus ou moins. Letyh soupira. Oui, ces derniers temps, c'était compliqué pour elle. Il y avait du changement dans sa vie, et son cerveau avait du mal à suivre, au point que même ses croyances les plus solides en étaient fragilisées.

La libraire reprit une gorgée de café, puis plongea ses yeux sur la tasse que tenait Vitaly alors qu'elle déposait la sienne. Dois-je en conclure que vous appréciez vos compagnons ? Cette question était d'une bêtise, elle ne put s'empêcher de se moquer d'elle-même légèrement. Qui irait sauver un Pokémon et le garder s'il ne l'appréciait pas ? Ce petit moment de légèreté fut hélas rapidement interrompu quand le policier l'interrogea sur le problème que la libraire avait avec Bedwyr. Son regard était lourd, ça lui pesait, et spontanément elle répondit. C'est... Des histoires de famille. Mon frère bossait en Uthyrgham, et... On avait du mal à se comprendre. Elle se tut un instant, puis détourna le regard, fixant le coin de table, et se tenant le coup avec une main. Il est mort récemment.

C'était beaucoup d'émotions et de souvenirs, des bons et des moins bons, qui lui revenaient quand elle pensait à lui. Et fatalement, parler de Bedwyr ne l'aidait pas à penser à autre chose. Toujours perdue dans sa tête, son regard se déforma, affichant une ardeur momentanée, avant de revenir à une expression plus gaie. C'était comme si elle ne s'autorisait pas cette tristesse en face de cette personne dont elle savait si peu. Mes excuses. Je ne devrais vraiment pas vous embêter avec ça. Elle était gênée d'avoir ramené ce sujet sur la table. En général, elle le réserve à Lumine quand elle ne sait vraiment pas à qui en parler.

Dîtes-moi plutôt, qu'est-ce qui vous a motivé à faire tout ce trajet pour venir ici ? Il me semble que 'Les étoiles de demain Matin' existe en version numérique, et vous avez dit que votre Théffroi vient de votre district. Ça n'aurait pas été plus facile de se le faire livrer ?

Vitaly regarda sa tasse quand elle fit la différence entre "avoir et prendre soin."

Eh bien... euh... il ne savait pas. Il gardait ceux qui voulait bien rester avec lui déjà. Par exemple; il avait libéré le miaouss qu'il avait capturé pour lui éviter la frontière. Il l'avait mise dans un autre district et là où elle avait plus de chance de trouver de la nourriture sans piller. Mais les autres, en prenait il vraiment soin?
Il n'y avait pas de manuel ou protocole pour prendre soin de ses pokémons a Ahovu. Pas dans les écrtis légaux en tout cas.

Il acquiesça d'un petit mouvement de tête quand elle facilita la question par s'il les appréciait oui.

Il avança la main proche de celle de la jeune fille. Pas pour la saisir, seulement pour lui donner une impression de proximité. Il répondit a la question mais ne la laissa pas esquiver le sujet qu'elle venait d'aborder. Enfin, plus exactement, d'ouvrir aussi efficacement qu'une plaie.
"J'ai trouvé Arsenic a Kalahari, mais je crois que les theffroi viennent de partout où il y a des ombres. Alors, un peu partout et nulle part a la fois. Je trouvais cela interessant de lui parler. J'avais envie de partager cela avec quelqu'un.

"Je suis désolé. Que lui est il arrivé?"

Il lui avait pris la main. Ça l'avait surprise, mais elle n'essaya pas de se libérer. Ce n'est pas comme si elle était en danger avec un policier. La libraire l'écouta parler. Il trouvait ça "intéressant de lui parler" ? C'était... Elle n'en était pas sûre. Surprenant pour un bedwyrien, certainement. Mais cet homme - non, Vitaly ! - était différent. Elle avait déjà passé un petit moment avec lui, et elle l'avait déjà vu exprimer de l'affection vis-à-vis de son Théffroi, ainsi qu'à un Tritox au tout début de leur rencontre. Enfin, bien qu'intéressante, Letyh n'était pas sûre que sa réponse répondait à sa question initiale...

Mais, avant qu'elle ne puisse lui faire remarquer, il l'interrompit avec sa question plutôt personnelle. C'était sa faute, elle s'était aventurée sur ce sujet en première. On n'en est pas sûr... Son regard se plongea sur sa main, le ton de sa voix laissant clairement transparaître son inconfort.  La police semble s'accorder sur le fait qu'il a été victime d'une attaque de Pokémon. C'était difficile pour elle de développer plus. Elle n'avait pas cherché à en apprendre beaucoup plus, anxieuse de ce qu'elle pourrait apprendre. Le plus dur, c'était les émotions conflictuelles et les souvenirs enterrés qui accompagnaient forcément ces moments. Heureusement qu'elle avait Lumine avec elle. Elle ne répondait pas vraiment, mais c'était un bon soutien moral.

Letyh sourit bêtement, puis se tourna sur sa chaise et commença à fouiller dans son sac. Rapidement, elle en sortit une Pokéball, et, non sans jeter un coup d’œil à l'homme d'en face, elle libéra sa Funécire sur la table. Ne vous en faîtes pas, elle contrôle sa flamme. Aucune chance qu'elle brûle vos vêtements. - Lui dit-elle, comme si elle cherchait à le rassurer. Elle avait pour habitude de garder sa Funécire à l'air libre quand elle restait statique. Elle trouvait ça plus agréable, et sûrement que son Pokémon devait ressentir la même chose, bien que ce dernier se contenta de continuer de dormir...

Plongeant son regard dans sa petite bougie, Letyh resta un petit moment sans rien dire, profitant du calme. Sa tasse était maintenant vide, et elle hésitait à commander autre chose. Ramenant son bras vers elle, la libraire vérifia l'heure. Cela faisait deux minutes que l'heure avait sonnée. Pourtant, aucun message de sa collègue. Sans doute qu'elle avait encore un peu de temps devant elle. Je vais peut-être me prendre encore un truc. - dit-elle, le visage un peu plus apaisé. Vous aviez quelque chose d'autre de prévu cet après-midi ?

Il avait finit par lui prendre la main et la presser doucement avant de la relacher et garder sa main a proximité de celle de la jeune fille.

"Je suis vraiment désolé pour votre frère."

Il la regarda attendant de voir si elle s'apprêtait à parler. Visiblement oui. Du moins, elle avait quelque-chose à dire. Mais cela ne vint pas. A la place, elle sorti un petit funécire. il se contenta d'un sourire engageant, habitué a avoir ses vetements détruits en ce moment, il n'était, au pire, pas à une chemise près.

"Allez y, prenez ce qui vous tente. Je vais reprendre aussi quelque-chose et non, je suis en jour de récupération donc je suis libre. J'ai tout mon temps pour me prélasser au soleil en compagnie d'une excellente tasse de café et une jolie demoiselle." Il dragouillait un peu moins en ce moment, évidemment, mais ça restait une des meilleures techniques de diversions pour les coeurs brisés 'une façon où d'une autre. Il jetta un coup d'oeil à la bougie, rare que les pokémons partenaires ne réagissent pas dans ces conditions.

"Que faisait votre frère?" questionna t il. Au final, elle n'avait pas changé de sujet, ce n'était pas à lui de le faire. Et assurément, elle avait besoin de se confier.

Elle devait l'avouer, cette tendresse était réconfortante. Ce n'était peut-être rien de plus que de la politesse, mais avait-ce seulement la moindre importance ? Même si ça devait n'être rien de plus qu'un automatisme, cette gentillesse n'avait pas moins de valeur à ses yeux à ce moment-là. Letyh était du genre à beaucoup garder ses chagrins pour elle. Alors, même si ce n'était pas grand chose, ça lui faisait du bien d'être écoutée.

Elle hocha la tête, et rit en l'entendant parler, puis l'air amusée, le taquina. Vous êtes du genre à draguer aux enterrements, vous. Non ? Ces petites interactions semblaient soulager la rose. L'ambiance était devenue un peu trop lourde à son goût, et ces quelques échanges firent office de bulle d'oxygène pour elle. La libraire sonda les environs, mais les serveurs semblaient tous occupés. Tant pis, elle attendrait que l'un d'entre eux passe pour commander une deuxième tasse.

L'espace d'un instant, elle se demandait si commander à nouveau à boire ne serait pas exagéré sachant qu'elle était supposée travailler, mais l'image de toutes les fois où ses "collègues" l'avaient laissée seule durant des journées chargées lui revinrent à l'esprit, et sa petite escapade lui sembla soudain beaucoup plus acceptable. Sûrement que pour une fois, elle pouvait se le permettre.

Pendant ce temps, Vitaly avait poursuivit son interrogatoire sur encore et toujours le même sujet : Son frère. Il était chercheur, ou un truc du style. Il avait trouvé un job en Uthyrgham, et j'ai plus vraiment eu de contact avec lui après ça. Elle semblait fermée quand elle lui répondit. Letyh n'était clairement pas à l'aise à l'idée d'en parler. Elle avait même commencé à se gratter l'ongle de l'index droit, mais se ressaisit presque immédiatement quand elle se sentit repartir. Au moins, je suis encore là. - Affirma-t-elle souriante, le visage pourtant légèrement crispé. Ça sonnait plus rassurant dans sa tête...

La rose finit par soupirer. Je suis sincèrement désolée de vous avoir embêter avec ça. C'est... C'est entre moi et lui... Elle laissa un léger blanc avant de reprendre sur un ton plus jovial. Dîtes. Elle attendit qu'il la regarde pour continuer. Vous avez dit que vous étiez en jour de récupération, c'est exacte ? Vous vous êtes blessés durant une intervention, ou quelque chose du genre ? Ça a pas l'air facile d'être flic. Bien que c'était avant tout un moyen pour elle de changer de sujet, elle semblait sincèrement curieuse. Après tout, elle aussi avait envie d'en connaître davantage sur son interlocuteur.

Il rit sincèrement, regard malicieux : "les croquemorts à l'air coincés et au costume moulant me font fondre. Sinon, je me rabat sur les familles en deuil."

"Oui je comprends." dit il et il se contenta de sourire lorsqu'elle lui annonça qu'au moins, elle, était encore là. Cela ne servait a rien de presser. Si jamais d'autres informations étaient nécessaires, elle parlerait plus tard. Ce qui attisait sa curiosité était qu'il n'y ait pas eut de détails sur le décès du jeune homme en tant que chercher d'Uthrygram. C'était... inhabituel.

"Je n'ai pas été blessé si récemment non." il remonta le bras de sa chemise pour la laisser voir une cicatrice relativement fraiche et encore traitée. Les marques de crocs qu'avait laissé un mysdibule disparaissaient progressivement de sa chair. Heureusement que c'était un accident de travail, aussi les frais de cicatrisation étaient pris en compte. Il tira ensuite sa chemise sans être mal à l'aise : confidence pour confidence, dévoilement pour dévoiler.

Mais j'ai fais beaucoup d'heures de nuit ces derniers temps. ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas posé la question et pas traité de chien. Pourquoi?" lui demanda t il, à lui d'être intrigué. Elle semblait ne pas apprécier Bedwyr, en détester le service d'ordre aurait été un comportement des plus standards.

À la vue de cette blessure, Letyh eut un léger mouvement de recul. De toute évidence, il s'agissait d'une morsure de Pokémon, mais duquel ? Avait-ce vraiment la moindre importance ? Ce n'était pas comme si les marques laissées étaient encore très distinctes. Et ça va ? Vous n'avez pas eu de séquelles trop graves, j'espère... Bien sûr qu'elle était au courant que les Pokémons pouvaient être dangereux, mais elle avait tendance à l'oublier. La passivité de son unique Pokémon ainsi que sa faible, très faible même, fréquentation de lieux considérés comme dangereux, l'éloignaient de cette réalité.

Vous vous êtes fais ça quand ? - Lui demanda-t-elle, presque inquiète que cette blessure n'ait pas fini de guérir alors qu'il semblait dire qu'elle n'était plus tout fraîche. Était-ce si dangereux d'être flic à Bedwyr ?

Cette question trouva rapidement un semblant de réponse alors que Vitaly recouvrit à nouveau ses marques dans sa manche. La rose était presque gênée en l'entendant, et une mine désolée se forma sur son visage alors qu'il semblait s'étonner de sa curiosité. C'est... De la politesse de base... - Répondit-elle d'un ton qui minimisait la bonté dont elle avait fait preuve et qui rendait son embarras limpide. On vous traite vraiment si mal que ça à la police d'habitude ?

Bordel... Si Bedwyr essayait de lui montrer qu'il était capable de faire du bien, il lui prouvait également son incapacité à être un district respectable. Même elle, qui essayait de garder le plus de distance possible avec le district central traitait mieux ses habitants que le-dit district. On parlait quand même d'un policier, un défenseur de la justice, quelqu'un qui exécute les ordres pour le bien commun. Difficile de trouver plus noble comme profession, et pourtant...

Son poignet vibrait. Letyh ramena son poignet plus proche, jetant un oeil à la source de cette vibration : Des messages sur sa Montre-Hologramme. Zut, c'était Mathilde, sa collègue. La rose avait un peu traîné, il est vrai, mais ça n'aurait pas dû poser souci, si ? Une seconde. - Adressa-t-elle à son partenaire de table, accompagné d'un signe de la main avant de jeter un rapide coup d’œil aux messages.

Les nouvelles étaient... Exaspérantes, pour rester poli. Sa collègue qui était sensée l'aider jusqu'à ce soir était partie en plein milieu de sa journée de taffe pour rejoindre son mec et éviter les bouchons. Letyh fixa le soleil quelques secondes, comme pour se prouver à elle-même qu'il était encore bien loin d'être le soir, puis replongea ses yeux sur les messages. "Dis-rien à la patronne STP, t'es la best !!! <3<3<3". Elle sentit ses doigts se crisper. Sans pour autant répondre, elle éteignit sa montre.

Je suis terriblement navrée, mais je crois que je ne vais pas avoir le plaisir de me commander autre chose au final... La rose en avait l'air déçue, mais c'était comme si elle s'y était attendue. À chaque fois qu'il y avait du travail, c'était toujours pour elle, et elle ne pouvait pas compter sur ses collègues. Alors oui, elle avait flâner dans la ville avec un client, mais n'avait-elle pas ce droit ? Peut-être que moi aussi, je devrais me prendre des jours de récupérations en fait. - Dit-elle à moitié en rigolant, tout en rappelant son Pokémon qui n'avait pas bougé d'un pouce. Vous voulez qu'on gère comment pour le payement ? Chacun sa part ?

Il tourna la paume vers le ciel en agitant les doigts avec un sourire : non, pas trop de séquelles! "Euh... en mai'. répondit il après un coup d'oeil a la peau entaillée.

"Je ne suis pas maltraité haha! Mais... les gens aiment bien qu'on soit là quand il y en a besoin mais sinon... pas trop non." expliqua t il en achevant de réajuster sa chemise et attacher les boutons de son poignet. Il sourit en la voyer s'énerver en lisant ses messages. Il appuya sa joue sur son poing redressé en la laissant gérer l'apparente urgence. Gestion qu'elle fit par une dissimulation de l'information.

"Je vous le conseil oui, y en a besoin, ça détend bien." répondit en détaillant les iris roses. Elle était super mignonne quand elle se sacrifiait pour son taff.

"Je vais vous inviter quand même, où seraient mes bonnes manières?." Dit il avant de lui montrer le livre qu'elle lui avait apporté. "Merci pour la compagnie! Au plaisir une prochaine fois!" dit il en se levant avant d'aller payer et revenir pour lui souhaiter une excellente fin de journée et un bon courage.