Tout avait été très vite. Il n’avait pas perdu son calme, loin de là, mais il allait avoir besoin de quelques instants pour faire retomber la pression. Niko allait bien – son Pokémon allait bien. Son Trousselin était même venu assister, comme il pouvait, Onigiri dans sa tâche. Onigiri qui avait de toute façon fini K-O, emporté par l’affrontement, puis  finalement par sa propre attaque souvenir.

Le cœur de Surya battait vite dans sa poitrine. Les jambes légèrement tremblantes, il passa une main sur son visage, avant de regarder la main en question. Il avait presque du mal à comprendre ce qu’li  voyait – à comprendre d’où ce vermeil venait. Tôkan était vraiment un district qui lui apportait de la malchance. Il allait commençait à réfléchir plus sérieusement à ces escapades dans ces contrées de
glace.

Niko, sans surprise, paraissait profondément soulagé, et plein de reconnaissance. D’abord vers le Pingoléon, mais aussi envers le policier. Surya avait dû mal à gérer ce genre de sentiments, de regards pleins d’émotions – il ne savait pas trop comment il était censé réagir.
Alors, il se contenta d’un hochement de tête. Tête qui tournait dangereusement, d’ailleurs.
D’un pas instable, il retourna sur la terre ferme, s’installant à terre, le temps de reprendre ses esprits et accessoirement son équilibre. « Je vais penser par croire que Tôkan à quelque chose contre  moi. »

Plus que pour Niko, c’était pour lui-même qu’il avait murmuré ces paroles. Il se  considérait malchanceux – même si ce genre de choses n’étaient que subjectifs, néanmoins, ce genre d’événement peinait à lui faire penser le contraire.

Puis, c’est sur le Pingoléon qu’il reposa son regard clair. Un léger froncement de sourcil, avant que  quelques flashs ne lui reviennent en tête. « Je … t’avais déjà vu. La dernière fois que je suis venu à  Tôkan. » Oui, il venait de s’en souvenir, même si le Pokémon n’était pas encore évolué à ce  moment.
« C’est toi qui m’as sauvé. » Et maintenant, c’était lui qui était redevable.
Sentant son corps  se stabilisait un peu, il se releva doucement. Du sang perlait toujours de son visage, mais ça ne
semblait pas très profond – probablement juste une blessure de guerre qu’il allait se trimballer quelque temps.

Surya était sonné, perturbé – pourtant, son attention était encore sur le petit renard. Est-ce qu’il allait bien, était blessé ? Comme souvent, il avait le sens du sacrifice. Peut-être un peu trop.
Un jour, peut-être qu’il allait se sacrifier pour quelqu’un, décider que sa présence était moins importante que celle de quelqu’un d’autre. Mais ce jour là n’était pas encore arrivé.

Pourtant, son regard se posa finalement sur le Pingoléon – comme s’il ressentait une connexion. Comme si les deux avaient quelques choses en commun. Il n’arrivait pas à l’expliquer, mais il voulait le garder à ses côtés. Dans ses yeux, il retrouvait quelque chose qu’il possédait dans son propre regard. Une sorte de nostalgie, peut-être. Un cœur déjà meurtri par de sombre événement.
Il sorti de ses pensées lorsque Niko lui réadressa la parole. Effectivement, il porta sa main à sa tête. C’était rouge.
Il n’était pas plus inquiet que ça, mais surtout embêté, ne tenant pas à passer sa vie à l’hôpital. Niko s’occupa de lui assez vite, sans qu’il n’ait le temps de réagir.
« Je … devrais peut-être ne pas trop tarder. Et aller chez un médecin. » Pas qu’il ne voulait pas suivre Niko, mais parfois, il valait mieux être prudent. De toute façon, le champion conte allait probablement devoir le raccompagner.
Surya se releva doucement, voyant le monde danser autour de lui. Il ne voulait néanmoins pas paraître malpoli. « Enfin … ça peut attendre. Ce n’est pas trop profond. Je crois. » Il avait dû mal à tenir sur ses pieds, mais ce n’était sans doute que l’adrénaline.

Il posa son regard clair sur le Pingoléon, qui, d’un petit cri, confirma sa venue. Surya, avec douceur, posa une main sur la tête du Pokémon, dans un geste plein de sens, à ses yeux.
« On te suit. »