Invité
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Lun 8 Mai - 20:02
Coucou !
Alors voilà, j'essaye de me remettre à l'écriture en reprenant une vieille histoire que j'ai en tête depuis petite (et modifié avec les années).
J'aimerais vos avis et vos critiques (constructives s'il vous plait!) pour m'améliorer mais aussi ce que vous ressentez, qui vous appréciez ou non, ce que vous pensez qu'il va se passer, ect. (J'aime mettre des indices mais sans pour autant que la suite soit trop prévisible alors c'est très important pour moi! )
PS: Je sais déjà que je fais beaucoup de faute, c'est pas faute de me relire T-T.... Merci de me donner d'autre conseils que celui-ci.
Alors voilà, j'essaye de me remettre à l'écriture en reprenant une vieille histoire que j'ai en tête depuis petite (et modifié avec les années).
J'aimerais vos avis et vos critiques (constructives s'il vous plait!) pour m'améliorer mais aussi ce que vous ressentez, qui vous appréciez ou non, ce que vous pensez qu'il va se passer, ect. (J'aime mettre des indices mais sans pour autant que la suite soit trop prévisible alors c'est très important pour moi! )
PS: Je sais déjà que je fais beaucoup de faute, c'est pas faute de me relire T-T.... Merci de me donner d'autre conseils que celui-ci.
- 1. Sanglot:
Ils étaient tous là, drapé de somptueux vêtements bleu, rouge et jaune. Chacun arborait la couleur de son clan sans se mélanger à l'autre, coupant ainsi la grande salle en trois. De chaque côté de l’allée qui menait à la Chambre des Sanglots, les Saphirs et les Rubis se faisaient face tandis que l’Or s'était posé autour de la Fontaine de Sang où aurait lieu la cérémonie. Les murmures allaient bon train sur le devenir de l’enfant à venir, spéculant sur le destin qui lui sera proposé, certains lui espérant une bonne et longue vie quand d'autres souhaitaient qu’il ne lâche jamais son premier souffle. Les rancœurs sont parfois tenaces dans les sphères les plus hautes de la noblesse, même contre un enfant innocent.
Le bourdonnement de leurs discussions se stoppa pourtant quand le grincement des grandes portes de chênes sculptées introduit, en s’ouvrant, les pleurs aigus, apeurés et affamés d’un nouveau-né. Prenant la tête de la procession, l'aîné, vêtu d’une robe blanche et d’une écharpe brodée des trois couleurs primaires, s’avança à petit pas, le bruit de sa canne suivant le rythme de chacun de ses pas. De son bras de libre, il tenait le linge blanc rougit de sang d’où ressortait les cris assourdissants. Le dos voûté, la tête dégarnie, le visage fripé, son regard brumeux s’était fixé sur le chemin qu’on lui avait dégagé jusqu’à la fontaine de marbre.
Derrière lui, deux jeunes enfant d’une dizaine d’année, de chaque sexe, mais tout les deux vêtu de la même robe miniature, le suivait. L’un portrait un coussin tout aussi blanc sur lequel était posé une aiguille en or alors que l’autre maintenait dans ses petites mains gantées une simple petite boite en bois. Ils avaient à la fois le regard curieux et impatient de la jeunesse, mais aussi le calme et la droiture de ceux qui ont un grand rôle à accomplir. L’un d’eux, un jour, prendra peut-être la place de l'aînée, qui sait ?
A leur suite, l’air épuisé, les longs cheveux blonds en bataille, le corps en sueur malgré la légère robe bleue qui la couvrait, mais le regard fière, la jeune mère se tenait aux bras de son époux. Son teint rosé était encore plus pâle que d’habitude, faisant échos à celui de son mari. L’un comme l’autre désirait participer à la cérémonie malgré la fatigue et la douleur de l’accouchement. Malgré une certaine crainte également, car selon le résultat, ils savaient, l’un et l’autre, que leur enfant leur serait peut-être enlevé. La jeune femme affichait pourtant un regard fière et fort. Elle avait confiance. Ce petit serait comme elle. Lui aussi se verra vêtu des tenues bleus des Saphirs. Il aura le sang de la famille, cela ne pourrait pas en être autrement. Pas après tous ses efforts pour parvenir enfin à le garder et le mettre au monde. Pas de rouge, pas de jaune, encore moins de mélange. Leur ligné était pur et bleu depuis des générations. C’est ce qui rendait leur fertilité si faible… Mais aussi leur clan si puissant.
Les suivants, le reste de la famille proche restaient silencieux alors que dans la pièce, les petites mains vêtus de gris commençaient à ranger et laver la Chambre des Sanglots pour les prochains à venir. Si la fontaine n’était pas si loin, le temps d’y arriver parut une éternité pour tous ceux dont cet enfant allait changer la vie, en bien ou en mal. L'aînée prit d’abord le temps, religieusement, de nettoyer l’enfant dans le bassin, murmurant pour lui-même plus que pour les autres les vieilles prières d’autrefois avant de le tendre vers le père. Laissant sa femme à d’autre bras pour la soutenir, il s’approcha, prenant le petit avec précaution dans ses larges mains. Tous comme comme sa femme et l’enfant qui le regardait en pleurant, il arborait des yeux d’un bleu electrisant. Le vieil homme en profita pour récupérer l’aiguille dorée. Un regard au père, à la mère, à la foule puis à l’enfant, et le voilà qui prit entre ses mains tremblantes le petit talon qu’il piqua sans la moindre hésitation. Les cris redoublèrent alors que le père tendit la minuscule blessure vers l’eau cristalline de la fontaine. Une goutte de sang glissa le long de la peau pour tomber dans le liquide, changeant sa couleur pour le rendre aussi blanc et opaque que du lait.
Pendant un instant, le silence fut intense, seulement brisé par les pleurs du nouveau-né. Le père et l'aînée échangèrent un regard, mais ce fut la jeune femme qui fut la plus vive. Malgré sa fatigue et sa difficulté à tenir debout, soutenue par son instinct maternel, elle se précipita maladroitement vers son époux, bousculant le vieil homme dans la fontaine. Derrière elle, dans une fumée d’un bleu nuit intense, une paon de deux mettre se matérialisa, se servant de sa longue queue pour faire reculer la foule qui commençait à se réveiller en réclamant la mort de ce nouveau-né sans couleur. Les plumes de celles-ci, aux yeux dorées, s’étendirent ensuite en un large éventail, les cachant aux yeux des autres. L’animal étendit également ces ailes, son regard doré menaçant quiconque ferait le moindre pas. A moitié rattrapé par son époux qui s’était écarté d’un pas, la mère accueillit, les yeux en larmes, le front de celui-ci contre le sien. Dans un adieu silencieux, elle se redressa avec mal alors qu’il s’éloignait avec l’enfant, les Saphir derrière eux libérant un chemin jusqu’à une fenêtre. Certains d’entre eux libéraient également de la fumée toute aussi bleuté pour contrées celles rouges et dorés qui prenaient vie pour s’opposer au paon. Le nouveau-née dans les bras, sans un autre regard vers la bataille qui commençait, le père sauta du haut de la bâtisse. Sous une nouvelle fumée d’un bleu cyan, un immense Aras prit alors forme, récupérant le père et l’enfant entre ses serres pour s’envoler avec vers les nuages gris. Ce n’est qu’après avoir vu leur silhouette disparaître dans ceux-ci que la mère tomba épuisé au sol, son animal disparaissant brutalement derrière elle, son corps ignoré par ceux qui s'affrontaient autour. Jamais cérémonie de vie ne fut aussi mortelle que celle-là…
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