J’étais toujours satisfaite à l’idée de donner un coup de main – surtout pour le festival ! Depuis mon retour à Kalahari, j’avais toujours fait de mon mieux pour y passer chaque année, et, à minima, aider un peu pour l’organisation. Cette fois-ci, je n’étais pas seule !
En fait, c’était un ami de plus ou moins longue date – je le connaissais depuis mon retour dans ce district, en fait. C’était un homme doux et gentil, même si j’avais toujours du mal à comprendre pourquoi il était parti travailler à Bedwyr … j’étais curieux, mais forcément, ça ne me regardait pas ! De ce fait, j’évitais tout de même de laisser transparaitre mon affiliation à Victini, ce serait dommage de gâcher une amitié pour ce genre de chose.

Une simple jupe rose et un chemisier blanc pour tenue du jour malgré le sable, j’attendais le blond prêt de l’entrée du (futur) festival. Kiwi était dans mes bras, regardant les alentours tranquillement. Et lorsqu’enfin, j’aperçu sa silhouette, je fis des grands pas dans sa direction, le saluant de geste de la main. « Coucou, Sen ! » Un grand sourire sur le visage, je ne lui laissais pas trop de temps de répondre avant de reprendre la parole. « Ça va ? Ça faisait un moment ! Ton travail se passe bien, j’espère ? Le retour à Kalahari a pas été trop dure ? Et ta famille ? »

Doucement, je posais Kiwi par terre, gardant mon regard fixé sur le blond, en l’attente d’une réponse. Je le savais beaucoup plus calme que moi, et ça ne me dérangeais pas, bien-sûr ! Puis, j’étais heureuse de le voir, sérieusement, quelle idée de se perdre à Bedwyr …

Sen était bien plus réservé, calme, mais … ça ne me dérangeais pas. Nos tempéraments étaient opposés, voilà tout. Puis, c’était bien un des rares hommes avec lequel je me sentais à l’aise. C’était précieux, comme relation – comme si c’était un peu un grand frère, avec son air tranquille et responsable. Le contact physique, de ce fait, ne me dérangeais pas du tout.

Toujours aussi nébuleux, discret sur sa vie. Je ne forçais cependant pas – je savais pour qui il travaillait, mais je préférais ne pas y penser. L’apprécier en dehors de son travail. Lui aussi, comme beaucoup .. Il avait fait l’erreur de se fier à Trismegis. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je savais que pour lui, c’était une issue, une façon de protéger sa large fratrie.

« Contente de l’apprendre ! Puis… tu as raison, profites en un peu, tu mérites bien des vacances ! Tu travailles si dur toute l’année ! » Dommage qu’il travaillait à Bedwyr, j’aurai bien aimé le voir un peu plus souvent, mais … peu-importe.

Hochement de tête, puis, je suivis le blond jusqu’à l’entrée, d’un pas vif et dynamique. Aucun problème non plus pour discuter, de tout, de rien, de la pluie et du beau temps avec le médecin. Ce genre de petites retrouvailles me mettaient du baume au cœur.
« Oh … eh bien, ça va ! Enfin, Uxie, je n’y vais pas trop souvent … je n’ai pas vraiment le désir de devenir professeur là-bas ! Mais autant dire qu’en été, je n’y vais pas du tout. » Après tout, je me contentais de simple interventions, de légers caméo dans d’autre cours. Sans doute que je pourrais travailler à l’académie, mais … autant me trouver une place dans un lycée ou une faculté de Lapis-Cité. Je n’avais jamais passé de longues périodes à Bedwyr, et je préférais éviter que ça arrive.

Pour l’ennuie, c’était bel et bien quelque chose que je ne connaissais pas. « Pas vraiment ! Puis, je bouge dans pas mal de district, pour des études ! Au moins, on a des réseaux ferroviaires efficaces, à Ahovu ! Il y a toujours beaucoup à faire. Comme pour toi, je pense ! » Médecin, ça devait être bien plus dur, à mon envie …
Et puis, seulement quelques instants après, vint enfin notre moment « assignation de tâche ». Sans plus d’information que ça, on nous indiqua d’aller aider à organiser les stands de boisson et nourriture … en espérant ne pas devoir installer les frigos, ou ce genre de truc, j’allais pas trop m’en sortir avec mes petits bras !