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Professeur Assistant
Hadrian Ata Tatjer
Professeur Assistant
Mar 22 Aoû - 10:05


Dernière édition par Hadrian Ata Tatjer le Ven 25 Aoû - 8:36, édité 1 fois
Hadrian Ata Tatjer

Hadrian « Ata » Tatjer

âge : 28 ans
pronoms : Il / Lui / S’en fiche
métier : Professeur assistant
groupe : Victini
habite à : Véronèse
feat : Yatora Yaguchi | Blue Period
Starter : Choix

Quels sont les objectifs de votre personnage ?
Là, tout de suite ? Aller flâner dans les rues. Faire du lèche-vitrine, juste pour le plaisir de voir son reflet dans une veste que ni son salaire ni son allocation ne pourront lui payer. Se rabattre sur le donut le plus gras et le plus bas-de-gamme qu’il puisse trouver. Minecraft. Les mauvaises langues diront que quelqu’un avec un trouble comme le sien n’a pas besoin d’avoir de rêve, d’objectif à atteindre. A quoi bon ? Il n’en aurait plus aucun souvenir au bout de quelques heures.

Hadrian ne le dirait pas ouvertement, mais il n’y a rien de plus faux. Sous son pseudonyme, « Ata », il a bien un but : celui de découvrir ce qui est arrivé à Ahovu avant et après le Grand Désastre. Et il est convaincu que Trismegis est derrière ce blackout historique. La population de l’île mérite de connaître la vérité. Et lui, même si ce souvenir lui échapperait également, sans discriminant, de laisser son empreinte.

(Il ne l’avouera à personne, mais il aimerait bien aussi rencontrer quelqu’un, peut-être pas l’amour, au moins une personne qui pourrait le supporter au quotidien. Ce serait déjà pas mal.)

Quel est son lien avec les Pokémons ? Les craint-il ?
Hadrian trouve que les Pokémon sont des créatures fascinantes. (Il paraît que dire cool, passé un certain âge, est vu comme juvénile, et il veut être perçu comme un adulte ; mais il n’en pense pas moins. Les Pokémon, c'est cool.) Il a un intérêt tout particulier pour les Pokémon qui semblent venir d’ailleurs, capables de communiquer avec d’autres mondes. Peut-être que l’adoption d’Utamanha, Uta, sa Lewsor, sa meilleure amie — et il prenait un malin plaisir à le dire, juste pour voir les réactions qu’une telle affirmation suscitait à Bedwyr — avait aiguillé sa préférence ; mais ils lui sont souvent plus intéressants que les humains.

Il est toutefois lucide : il sait que les Pokémon peuvent être dangereux, dans les mains d’un abruti. Il sait aussi que même sa chère Utamanha, si elle le voulait, pouvait lui faire éclater ce qui lui restait de cervelle d’un simple claquement de doigts. Mais toutes les sociétés passées ont dû apprendre à côtoyer les Pokémon pour se construire, que ce soit en les utilisant, en les vénérant ou en les craignant. Et Trismegis aurait beau faire, mais Ahovu n’échappe pas à la règle.

Comment voit-il l'Organisation Trismegis ? Et le Groupe Victini ?
Il serait facile de dire que le Groupe Victini, c’est les gentils, et l’Organisation Trismegis, c’est les méchants. Mais se réduire à ça aurait été un peu caricatural. Et ennuyeux. A Trismegis, il y a vraiment des personnes, pas très fute-fute, qui pensent agir pour le bien commun ; des personnes qui peuvent facilement basculer, si tant est qu’on leur donne une petite poussée dans la bonne direction, et qu’Ata veut bien garder à l’œil. Et d’un autre côté, le Groupe Victini est une amalgamation de bien trop de groupuscules différents, uniquement liés par leur besoin des Pokémon. Mais ces luttes incestueuses ne sont pas le problème d’Hadrian. Son affiliation, au-delà de son lien inséparable avec sa Lewsor, est purement circonstancielle : il est dans son intérêt de voir le groupe rebelle le plus important réussir dans sa mission de renverser l’Organisation. C’est tout. Si c’est à ce prix que peut éclater la vérité sur le passé de l’île …



Physique :

Nous étions le 11 juin 2323.

Et pendant quelques secondes, nous étions encore en 2314. Les murs de la chambre tournaient, dans la tête d’Hadrian, essayant de superposer dans ces contours étrangers le décor de sa vieille chambre d’étudiant ; avant qu’Utamanha n’intervienne. La Lewsor posa son front contre celui de son Dresseur, diffusant une onde apaisante dans la pièce. Nous étions le 11 juin 2323. Du moins, c’est ce qu’il disait, l’homme à la radio ; donc, ça devait être vrai.

Voilà, ça revenait, maintenant. « Salut, ma p’tite Uta. »

Hadrian avait une routine millimétrée. Il avait passé des années à l’apprendre, comme on apprend une pièce de théâtre. Comme d’habitude, il s’échappa de son lit, se saisit de son téléphone, ne manqua pas de poser un baiser sur le crâne d’Utamanha — ça, il le faisait depuis qu’il avait sept ans, sans que la lassitude ne s’installe — et se dirigea sans hésiter vers la cuisine, sa Lewsor flottant dans son dos attirée comme un aimant. Comme d’habitude, il prit son petit-déjeuner — biscotte beurre-pâte à tartiner, puisque ce régime ne semblait pas lui donner un peu plus de poids —, radio à fond, au doux son de la voix de l’animateur.

Puis comme d’habitude, il fit son chemin vers la salle de bain. Il posa le téléphone sur le rebord du lavabo et se rinça les mains. Insista un peu. L’extrémité de ses doigts avait gardé cette décoloration plus sombre — d’autant plus que le reste de sa peau était pâle, un pur produit de Basse-Uthyrgham — : selon son tuteur, la nécrose, à force de passer son temps à tap-taper sur un écran, mais plus probablement, un reliquat indélébile de l’accident. Il se découvrit également l’une ou l’autre crevasse, un nouveau pansement, mais si ça avait été grave, Utamanha le lui aurait fait remarquer.

Il jeta un peu d’eau savonneuse sur son visage, histoire de finir d’émerger. Et puis …

L’épreuve du miroir.

Il s’était préparé mentalement à trouver un visage complètement différent face à la glace. Et dans certains aspects, oui, il avait changé. Il avait toujours ces cheveux bouclés sans coupe, d’un blond clair, mais dans lesquels traînaient désormais de nombreux fils d’argent — une ou deux décolorations impulsives que l’Hadrian de l’an passé n’a pas dû apprécier, et le signe du stress précoce qui pesait sur son corps malgré tout. Il ne les comptait pas, mais les tâches de rousseur semblaient toujours plus nombreuses à consteller ses joues, ses épaules, la moindre petite parcelle de peau qui n’avait pas encore cédée la bataille. Et puis … Hadrian était certain qu’il n’avait pas toujours eu ces yeux vairons. Un œil brun et l’autre, vert vif, aussi clair qu’une émeraude.

(Il avait dû demander à Utamanha, une ou deux fois, mais elle n’avait pas semblé trouver ça curieux. La Lewsor trouvait toujours son Dresseur beau ; elle admettrait cependant avec modestie que son avis n’était pas tout à fait objectif.)

Pourtant, dans d’autres, Hadrian était exactement comme dans ses souvenirs. Est-ce qu’il devait s’en réjouir, d’avoir éternellement gardé le physique, les traits ronds d’un étudiant ? Il passa un doigt sous son œil gauche, tira la peau. Il lui restait même les cernes, celles qui trahissaient les longues nuits blanches avant les premiers examens. S’il n’avait pas pris quelques centimètres — si son corps ne s’était pas étiré, de manière un peu hasardeuse, sans lui laisser le peu de muscles qu’il n’eut jamais eu —, on lui aurait peut-être donné la vingtaine. Pas grand-monde n’aurait su affirmer qu’il avait vingt-huit ans. Bientôt vingt-neuf.

… Bon, à part ça, tout avait l’air OK. Comme d’habitude, même si cette expression ne voulait plus rien dire pour lui.

Un sourire à son reflet — le demi-sourire ironique, une patte de Lestombaile au coin de l’œil sans atteindre l’autre, en se demandant s’il avait eu récemment l’occasion de sourire franchement, sans la peur d’oublier, sans se demander si Utamanha ne volait pas par insouciance ces détails si insignifiants pour elle —, puis Hadrian se nettoya la figure.

Comme d’habitude, il retourna dans sa chambre. Se déshabilla — aucune pudeur face à Utamanha. Sous-vêtement, pantalon, T-shirt … Gilet ou veste ? Devant le miroir, difficile question qui, à en juger par les piles de vêtements jetées ça et là dans la pièce, avait déjà préoccupé Hadrian les matins précédents. Mais en même temps, pourquoi s’embêter à ranger ce qui serait le problème de l’Hadrian de demain — qui, se connaissant, ferait exactement la même chose, jusqu’à ce que son tuteur abandonne les armes et range lui-même ?

« … T’en dis quoi, Uta ? »

Utamanha se contenta de lever un bras, faisant briller un index approbateur. Gilet et veste ? Un œil se rapporta à l’emploi du temps détaillé dans son téléphone. Pas de cours aujourd’hui. Il pouvait donc laisser tomber les chemises coutumières du poste de professeur, et se permettre de porter ce qu’il préférait, c’est-à-dire tout et surtout n’importe quoi, de toutes les couleurs et de toutes les marques. Mais surtout des couches épaisses de textures. « Bon choix. »

Tout enfilé, et voilà, Hadrian était prêt. Mais devant le miroir, un doute subsistait.

Utamanha n’avait pas oublié. Elle se pencha doucement par-dessus son épaule, faisant mine d’admirer son reflet, montrant le collier autour de son cou, portant la même marque que sur sa Poké Ball. Pokémon d’assistance. A Véronèse, au moins, ce statut n’était pas aussi suspicieux qu’il ne l’avait été à Bedwyr.

Le reflet de son Dresseur lui sourit. « Ah, parfait. Toujours la plus belle ! »

Encore une journée qui recommençait !

Mental :

Salut, toi !

Ton nom est Hadrian Tatjer. Tu as… Je n’en sais rien, en fait. Moi, actuellement, j’ai vingt-six ans. Tu dois donc être plus âgé. Tu es né le 1er mai 2295. Tu es donc du signe du Tauros. Il paraît que les gens nés sous ce signe sont des extravertis, impulsifs et têtus. Ce n’est pas tout à fait faux. Tu as toujours été de toutes ces choses. Tu veux toujours tester de nouvelles choses, faire de nouvelles expériences, ça t’éclate. T’es pas le genre à avoir honte de danser en public, mais sans avoir bien appris comment. T’aimes bien embarrasser les autres, il faut dire. T’adores l’espace. Tu collectionnes les trucs doux. T’es plutôt sucré que salé. Tu es chatouilleux, surtout derrière les oreilles. Je sais, endroit bizarre.

… Mais ce sont des choses superficielles, pas vrai ? Ce n’est pas ça que tu as envie d’entendre. Bon.

Allons droit au but, même si tu le sais probablement déjà — sinon c’est une sacrée régression de ta part, Uta, si tu es dans le coin : traîne-le à l’hôpital le plus proche — : tu souffres de ce qu’on appelle une amnésie antérograde. C’est un trouble de mémoire qui se définit par l’incapacité à fixer de nouveaux souvenirs. En gros : tu as ces deux trucs spongieux qui ressemblent à des queues d’Hypotrempe, qu’on appelle des hippocampes, et qui servent entre autres à dire au cerveau, c’est du contenu inédit, attention. Eh bien, toi, tes hippocampes sont foutus. Tu as eu un … accident, quand tu avais dix-neuf ans. Tu as failli te noyer — ça, normalement, tu l’as déjà appris. Bref, le manque d’oxygène a causé des lésions partielles à tes petits tubes, ce qui fait qu’ils n’impriment plus aussi bien les nouvelles informations. Par exemple, tu ne te souviendras probablement pas d'avoir déjà écouté cet enregistrement. A moins que tu l’aies fait très souvent. Si c’est le cas … Wow. Ta vie doit être particulièrement chiante maintenant. Bref, au moment où je suis en train de parler, le psy estime que je peux garder mes souvenirs quinze heures d’affilée — si je ne suis pas loadé d’informations et si je ne dors pas entretemps. Toi, je suis sûr que tu fais encore mieux maintenant. Mais si tu as encore la moindre illusion, tu ne retrouveras probablement jamais des capacités mémorielles normales.

… Est-ce que tu as toujours cette phobie de l’eau ? J’espère que non. Le pire dans notre situation, c’est de se voir dans de vieilles photos de vacances, cheveux mouillés bouée et peau couverte de sable, et de ne pas comprendre pourquoi elles nous retournent l’estomac, parce que cet accident n’est pour nous qu’un putain de film.

Bref, je te rassure, normalement, tu sais gérer tout ça. Déjà, ta mémoire rétrograde, donc ta mémoire d’avant cet accident, va bien. Tout comme ta mémoire sémantique — tu te souviens qu’on a étudié tous ces trucs, pas vrai ? Les gens ont tendance à tout mettre dans le même panier, mais peu d’entre eux connaissent comme toi l’Histoire Antérieure. J’espère que tu en es toujours fier. Tu as étudié à l’Académie Uxie, après tout, et ce n’est pas donné à tout le monde. Tu serais capable d’y retourner, si tu le voulais.

Et puis, tes hippocampes ne sont pas totalement HS. Tu peux te souvenir si tu te répètes souvent les choses, comme une leçon. Et tu prends tout le temps des notes, sur ton téléphone, sur des bouts de papier, sur tout ce quoi tu peux mettre la main. Mon tuteur — est-il toujours le tien, d’ailleurs ? Est-ce qu’il en a eu marre, lui aussi ? — dit toujours que je suis trop bordélique, mais c’est un bordel organisé. Ce n’est pas qu’une excuse. C’est important que tu puisses rester autonome. Les rares personnes qui suspectent ton amnésie ont déjà tendance à t’infantiliser comme ça.

Je sais qu’une de tes hantises, c’est que l’amnésie dont tu souffres — dont nous souffrons — te paralyse dans l’adolescence. Crois-moi, les autres ne changent pas vraiment non plus.

Que dire d’autre sur toi …

Certaines personnes diraient que tu es un petit peu manipulateur. Que tu n’es pas honnête avec tes sentiments, et que tu te sers d’une façade pour obtenir ce que tu veux des autres sans leur céder quoi que ce soit. Tu as toujours le cerveau qui turbine avec une arrière-pensée. Tu souris, tu ris, c’est ce qu’on attend de toi, mais les autres ne peuvent pas s’empêcher de sentir le faux, l’intelligence qui transparaît derrière, comme s’ils mettaient les pieds dans la toile d’un Mygavolt. Est-ce que c’est un défaut ? Tout le monde est un peu manipulateur ; j’ai au moins l’honnêteté de l’admettre. Pourtant, j’aime les gens. Je pense que tu les aimes toujours aussi, ou alors tu as changé de métier, parce qu’on ne peut pas survivre avec une horde d’étudiants si on n’aime pas fondamentalement les gens …

… J’ai peur. La vérité, c’est que cet amnésie, c’est un boulet. On vit avec, parce qu'on n'a pas le choix, mais les gens finissent inlassablement par se lasser et par nous tourner le dos. Il est plus facile d’anticiper, de faire en sorte de pousser les gens à leurs limites, pour qu’ils ne s’attachent pas.

De toute façon, on a Uta.



Je pense que ce qui nous caractérise le mieux, en fait, c’est notre sens de la justice. Tu sais déjà que nous vivons dans un monde qui ne tourne pas rond. L’histoire d’Ahovu a complètement disparu des mémoires, des humains, et surtout des Pokémon. Ça semble juste impossible, pas vrai ? Et, statistiquement, ça l’est. Maintenant, la question pour le pactole, c’est : pourquoi ? Qui aurait l’intérêt, et les moyens, d’essayer d’étouffer près de deux cents ans de notre histoire collective ? Attends, je ne te dis rien, pour que tu puisses réaliser …

(Trismegis.)

Bingo !

Nous connaissons cette vérité, ou au moins une partie de la vérité. C’est pour ça que tu as rejoint le Groupe Victini … Oh, j’aurais peut-être dû commencer par ça. Oups. Oui, tu es un membre du Groupe Victini. Tu n’es pas vraiment une figure publique du mouvement, tu es plutôt un … historien, dirons-nous. J’aime bien ce mot, historien. On aurait pu l’être, à l’Académie, tu t’en souviens certainement. Tu fouilles, tu cherches des informations, et parfois tu trouves des choses qui pourraient bénéficier au Groupe. Tu es peut-être en train de te dire : wo—ow, les Victini, il n’y a pas de véritables criminels, des terroristes, là-dedans ? Et tu as raison. Mais c’est une nécessité. Le but, après tout, c’est de renverser complètement l’Organisation.

Et, nous le savons tous les deux, dans les deux camps, tous les moyens seront bons.

I- Avant 2314

C’est embarrassant d’avouer qu’il n’y avait rien de très intéressant à dire sur l’enfance et l’adolescence d’Hadrian Tatjer, alors même que ce sont pourtant ses souvenirs les plus distincts. Il est né à Basse-Uthyrgham, de dyn, c’est-à-dire d’une mère et d’un père tous deux bedwyrois. Ses parents s’aimaient, ou en tout cas s’aimaient suffisamment pour se supporter au quotidien. Ils n’étaient ni trop stricts, ni trop laxistes, il ne pouvait donc guère les blâmer pour ce qu’il était ou n’était pas devenu. Il avait dû apprendre qu’ils avaient divorcé, en 2319, à cause et grâce à lui. Il leur avait demandé. Parce qu’ils ne supportaient pas ce qui était arrivé à leur fils unique, qu’ils se blâmaient l’un et l’autre de ne pas avoir été là avant, lors de l’accident, mais s’accrochaient encore plus que lui désespérément au passé. Il ne se souvenait évidemment pas avoir dit ça, mais il n’arrivait pas à s’attrister de cette séparation. Les couples qui se séparent, dans le haut district, ce n’est pas une nouveauté. Sa mère appelait de temps en temps, pour voir si tout se passait bien, pour s’assurer que son tuteur ne l’avait pas encore fichu à la porte. Elle ne semblait pas se faire à l’idée que son môme vive ailleurs, dans un autre district, fût-ce le paisible Atara, et qu’il était bien assez grand pour prendre soin de lui ; mais il supposait que c’était une phase par laquelle tous les parents passaient, et que la sienne était juste un peu plus longue.

Souvent, les personnes qui veulent militer pour le Groupe Victini, pour l’union pleine entre humains et Pokémon, ont une grande tragédie pour justifier de leurs actions. Certains veulent renverser le gouvernement en place au nom de la fierté ancestrale de leur district, d’autres au nom d’un père lésé par le pouvoir en place, ou d’un fils disparu, ou d’une autre connerie du genre. D’autres veulent seulement devenir calife à la place du calife. Hadrian ne faisait pas partie de ces gens-là. A l’Organisation Trismegis, l’adolescent bedwyrois admettait qu’il devait tout, à commencer par son éducation. Il avait intégré à quinze ans l’Académie Uxie. Il n’était pas très bon en biologie ou en économie, mais il était plutôt doué en dialectique, en astronomie, et surtout, il adorait l’Histoire : celle d’Ahovu, bien sûr, mais aussi celle des régions d’antan, d’avant le Grand Désastre. Toutes ces cultures, ces langues, ces mythes, disparus à jamais … C’était peut-être là l’ironie : l’académie Uxie avait façonné à travers lui son propre ennemi.

Bien sûr, mis à part l’accident, il y avait quand même un souvenir notable dans la vie d’Hadrian. Sa rencontre avec Utamanha.

… Un souvenir qui, là encore, relevait du non-événement. Il avait sept ans, c’était les vacances d’été, et il avait trouvé le corps de la Lewsor enterré, hibernant dans son jardin, alors qu’il aidait son père à planter des baies.

(Elle ne se rappelait pas d’avant la rencontre avec son Dresseur. Mais elle doutait qu’il y ait eu grand-chose à se rappeler. On l’avait sans doute façonnée, elle et les autres membres de son espèce, il y a plus de trois cents ans, dans le seul but d’atteindre et de coloniser cette planète, leurs vaisseaux dispersés aux quatre coins du globe ; et, par chance ou par malchance, elle avait atterrie sur cette île. Programmée pour se mettre en hibernation, pour attendre que le biome soit viable, elle avait peut-être fait la grasse matinée, jusqu’à ce qu’un gamin aux cheveux blonds ne plante une pelle en plastique dans sa tête. Les deux cavités sur son cranium ne venaient pas de là, au fait.)

Aujourd’hui, il ne savait pas s’il voulait agrandir son équipe. Il ignorait si, avec son trouble, il saurait vraiment s’attacher. Mais à l’époque, le cerveau d’Hadrian allait parfaitement bien, et il était immédiatement tombé sous le charme. Un Chacripan errant n’aurait pas été mieux traité. Tatjer Père n’eut même pas le temps de se retourner que la Lewsor avait déjà une part de gâteau et un nom — Utamanha, la fille du futur.

Seulement, voilà, ils habitaient à Basse-Uthyrgham. Détenir un Pokémon était réservé à une élite privilégiée. Et les gamins de sept ans, fussent-ils les premiers de leur classe, ne faisaient pas partie de cette catégorie. Qu’à cela ne tienne ! Il la cacherait. Pour l’enfant, ce ne devait pas être plus difficile que de dissimuler un biscuit dérobé dans la boîte de sa mère, ou d’oublier malencontreusement un jeu emprunté à un copain de classe. Et, les premières années, c’était assez simple, en effet : Utamanha était aussi sage et disciplinée qu’Hadrian était fougueux. Dans un sens, garder la Lewsor était son premier acte de rébellion.

(Elle eut compris rapidement qu’elle n’avait peut-être pas dormi assez longtemps, finalement, pour ne pas vivre sous le joug de cette Organisation Trismegis ; alors que, pour elle, voir son Dresseur partir le matin pour l’école, à la lumière d’un astre mourant, était déjà un déchirement. Avait-elle été conçue ainsi, ou avait-elle adopté le caractère idéal pour son Dresseur ? Utamanha l’ignorait, et à vrai dire, ce n’était pas important.)

C’était sans doute sa rencontre avec Utamanha qui lui donna son goût pour l’histoire et pour les astres. Qui sait ? Peut-être que, si la Lewsor avait été un vulgaire Chacripan, il aurait pu passer le reste de sa vie à nourrir des chats de gouttière. Ce qui était tout de même plus tranquille, mais la tranquillité n’avait jamais été une des aspirations d’Hadrian. Si c’était le cas, il ne serait pas devenu un Victini. Non, il était un découvreur dans l’âme.

Quelque chose que l’Académie ne lui reconnaîtra jamais.

Le Groupe Victini, si.


La définition de l’âme fascine l’humanité depuis des milliers d’années. Chaque culture, chaque région du monde a développé ses propres conceptions de ce qui constitue l’âme humaine et l’âme du Pokémon. (Il est toutefois à noter que certaines cultures, comme à Rhode ou à Oblivia par exemple, ne considèrent pas que les Pokémon aient une âme en propre, se référer aux travaux de Sester, ec. 19XX, à ce sujet.)

Pour ce qui est d’Unys, on retrouve notamment des textes prédatant la Seconde Civilisation d’Unys — correspondant à la première apparition des Pokémon fondateurs, Reshiram et Zekrom — écrits par une civilisation ancienne résidente du Château Enfoui, dans ce qui est de nos jours le cœur du Désert Délassant. Cette civilisation définit l’âme comme la somme de cinq éléments primordiaux :
- Khat, qui correspond au corps physique d’un individu.
- Ren, qui correspond au nom.
Cette civilisation considérait ces deux éléments non pas uniquement comme le vaisseau de l’âme, mais comme un lien entre le monde physique et le monde des morts, et par lesquels le reste de l’âme absorberait l’énergie nécessaire pour survivre après le décès, d’où l’importance de la préservation du corps et des effets personnels du défunt.
- Ba, qui correspond à la personnalité.
- Ka, qui correspond à l’essence vitale.
Le lien entre ba, ka et khat serait confirmé par les travaux du couple d’archéologues Gill et Aloé Boyd-Hawes, ayant notamment étudié le Pokémon Tutafeh. Leur étude de plusieurs masques de Tutafeh, « sculpté[s] à la main selon des codes très stricts qu’on ne peut attribuer qu’à des hommes » (ec. 19XX), a démontré le lien individuel entre Tutafeh et son masque, et ce que malgré l’évidente physiologie identique de chaque individu de l’espèce. Ils ont ainsi émis la théorie, corroborant les croyances de cette civilisation antique, que ces masques n’ont pu être créés que pour « substituer à un corps qui n’a pu être proprement momifié » (ec. 19XX).
- Jib, qui correspond aussi bien au cœur en tant que représentation physique, qu’au cœur en tant que siège des émotions.
- Sheut, qui correspond aussi bien à l’ombre en tant que représentation physique, qu’à ce qui serait un fragment de l’âme en tant que souvenir.

Cette définition de l’âme humaine en plusieurs fragments se retrouve de manière naturelle dans la Seconde Civilisation d’Unys. En effet, dans le mythe traditionnel, le Dragon Originel, en se fragmentant, se serait séparé en quatre Pokémon distincts, représentant chacun une partie de celui-ci : l’Idéal (représenté par Zekrom) et la Réalité (représentée par Reshiram) pourraient correspondre à ce ba décrit par la civilisation du Château Enfoui, tandis que Kyurem, le corps physique du Dragon Originel, correspond bien sûr au khat. Reste le rôle de Victini, qui est associé au concept de Volonté dans certains textes retrouvés à Janusia — nous pouvons par exemple évoquer le Poème de Drake, ec. 5XX : « Et de l’Ancien Souverain émergea l’Enfant Ailé, symbole de sa Volonté survivant à la Guerre » (traduction en propre). L’honnêteté académique nous incite toutefois à préciser que l’existence simultanée de plusieurs Victini (nous faisons ici référence au Victini qui aurait été découvert sur l’actuelle Île Liberté, selon Bartholdi, ec. 20XX) tendrait à faire croire que Victini est un Pokémon indépendant de Reshiram, Zekrom et Kyurem.

[CAVENDISH, Ernest, Définir l’âme au temps des machines, Kickenham, 20XX, p. 32-34]

L’existence d’un lieu comme le Heylink est unique au monde. En premier lieu, parce qu’il s’agit d’une île au centre de la région d’Unys, et pourtant dite inaccessible. Nous pouvons, certes, citer des lieux analogues, comme l’Île Mirage à Hoenn. Mais là où subsiste la particularité du Heylink, c’est son rôle dans la mythologie unysienne. En effet, selon les récits, le Heylink serait le point de regroupement physique entre le monde réel et le monde des rêves et des souvenirs.

Redéfinissons le terme de « rêve » pour l’expliquer dans la mythologie unysienne. Au sens rationnel et scientifique, le rêve est un processus naturel lié à l’activité cérébrale au cours du sommeil dans l’assimilation des différentes mémoires. Il est aussi intrinsèquement lié à l’affirmation d’une idée, le plus souvent d’une volonté de changement. Rappelons que le concept de Volonté est primordial dans la définition de l’âme selon les récits unysiens, à travers la vénération du Pokémon Victini (Cavendish, ec. 20XX), mais aussi celle de Pokémon tels que Munna et Mushana, connus pour leur capacité à absorber les rêves.

Le concept de monde parallèle n'est, bien sûr, pas propre à Unys, puisque de nombreuses régions ont incorporé ce concept dans leur mythologie — le monde parallèle le plus connu étant évidemment le Monde Distorsion, le siège du Pokémon légendaire Giratina, dans la mythologie sinnohite. Pour ce qui est d’Unys, on retrouve cette idée sous d’autres formes sur des milliers d’années, à commencer par le monde des morts reconnu par la civilisation du Château Enfoui, il y a 2500 ans (Boyd-Hawes, ec. 19XX). Mais pour la mythologie unysienne récente, le rêve, que ce soit celui d’un humain ou plus particulièrement d’un Pokémon, constitue également un monde parallèle, qui serait accessible par ce Heylink. De nombreux témoignages ont par ailleurs évoqué la possibilité de traverser d’un monde à l’autre par ce même Heylink, avec l’apparition récente de plusieurs espèces de Pokémon non-natives de la région, ou avec des capacités spéciales différentes des espèces natives (ce qui sera appelé les Talents Cachés, Keteleeria, ec. 20XX).

On peut rapprocher l’existence de l’île du Heylink avec les travaux des professeurs Mohn et Mohn à Alola sur l’existence de « brèches naturelles servant de points de passage entre différents points de l’espace et du temps » (ec. 20XX). Serait-il vraiment possible d’utiliser le Heylink pour traverser le temps et l’espace ? Serait-il possible, par le biais de simples souvenirs, d’explorer d’autres mondes ?

[GIUDEVENDURA, Giulia, Heylink, Levalendura, 20XX, Introduction]

Il y a dix ans, Alba Tross a pris la tête de l’Organisation Trismegis. Sa première décision fût la dissolution de la Ligue Pokémon d’Ahovu. La Ligue, déjà privée de son pouvoir décisionnaire avant le Grand Désastre, avec la colonisation galaroise, n’était que l’un des derniers symboles d’une époque révolue de cohabitation entre les humains et les Pokémon. Ces derniers sont désormais jugés trop violents, trop dangereux par l’Organisation.

Mais comment peut-on affirmer qu’il y ait un lien avec le Grand Désastre, quand aucune archive ne subsiste de cette époque ?

[Utilisateur anonyme, 2313]



Fin de la première année des études supérieures. Dix-neuf ans. Sourire crispé devant trois jurés parcheminés à qui on avait dû soutirer leur âme à la paille. Hadrian ne s’attendait évidemment pas à des éloges. Il ne s’attendait pas non plus à révolutionner le monde de l’enseignement de l’Histoire Antérieure … Bon, peut-être un peu. Mais il se disait, avec la naïveté propre aux jeunes adultes, que l’Organisation aurait compris son projet d’études, sa démarche, au nom du bien commun.

Les Pokémon avaient des souvenirs, comme les humains, cela allait sans dire. Certains Pokémon avaient une plus longue longévité qu’eux, bien plus longue. S’il était possible de voir leurs souvenirs de l’époque, l’Académie pourrait combler les trous dans l’histoire de l’île. Il y avait encore quelques documents, venant d’Unys, venant d’Alola, venant du vieil archipel. Hadrian avait passé toute l’année scolaire à éplucher les vieilles archives qui avaient survécu avec les réfugiés du Grand Désastre. C’était possible. Ça avait été possible !

Mais on ne valida pas son année.

Certains diraient qu’un tel résultat était prévisible, et qu’il n’avait eu que ce qu’il méritait. Un projet d’études sur les Pokémon, à Bedwyr, ça revenait à un suicide professionnel. Mais pour Hadrian, ça restait un échec, le premier grand échec de sa scolarité.

Les vieux jurés n’avaient même pas eu l’audace de lui dire en face. Il l’avait découvert devant le panneau des admissions, et c’était une véritable expérience, l’impression de se voir hors de son corps, pétrifié au milieu des autres étudiants soulagés, de ne pas lire son nom dans la liste de ceux qui obtenaient leur année. On lui avait préféré un cancre, mais un cancre docile.

Alors qu’il savait qu’elle avait raison ! … Qu’ils avaient raison.

(Il était important de dire qu’Utamanha n’avait jamais eu l’intention de s’immiscer dans l’esprit de son Dresseur. Ni l’inverse, d’ailleurs. A part une fois. Elle était curieuse, c’est tout ; sans doute un trait inhérent à son espèce.)

Un professeur ignorant qu’il ne connaissait pas — mais il s’en souvenait avec une clarté aveuglante, le frisson de franc dégoût qui lui avait traversé le corps, l’hypocrisie de cet homme ! — lui avait gentiment tapé l’épaule, en essayant de le rassurer. Ce n’était pas un drame. L’Académie Uxie était réputée pour son exigence et son exemplarité, incomparable sur tout le reste de l’île ; les recalés n’étaient que le reflet de ce niveau d’exception, même pour de dyn. Qu’il profite de son été. Il y avait toujours l’année prochaine.

L’été.

Quelque chose était remonté en lui comme un arc électrique, et sans qu’il ne s’en rende compte, il s’était mis à rire. Rire sans pouvoir s’arrêter. Oui, il allait … Se reposer. Son projet d’études avait sûrement été … Trop ambitieux. Voilà. Trop ambitieux. Il n’était encore qu’un adolescent, après tout ; ce sentiment de surpuissance inhérent aux ados l’avait sûrement fait voir trop grand. Il allait … Voir moins grand. Reprendre les bases.

Il ne se souvenait pas clairement de l’accident lui-même. Par certains aspects, c’était plus douloureux, d’avoir dû l’apprendre, encore et encore, en étant spectateur de ce qui aurait dû être sa propre mort. Son dernier souvenir net, c’était d’avoir posé le pied sur le quai à la gare de Bigorn'Eau, en pleine conversation au téléphone avec sa mère. Elle ne lui en voulait pas pour son année manquée. Elle pensait qu’il rentrerait à la maison, à Basse-Uthyrgham, pour l’été. Elle avait parlé de l’arthrite de son père qui lui tordait les doigts, des soucis pour tenir le jardin. Il avait dit qu’il avait besoin de décompresser, aussi loin de Bedwyr que possible. Elle lui avait demandé s’il passerait au moins en août, pour son anniversaire. Il n’avait rien promis. Il avait juste dit qu’il l’aimait — et il l’aimait toujours, juste avec cette pudeur qui convenait aux véritables adultes —, et qu’il allait rater le second train s’il ne se dépêchait pas. Dernier appel. Sifflet.

Et puis, plus rien. Le trou noir. L’été éternel.

(Seule Utamanha savait encore ce qui s’était réellement passé, ce jour de juillet 2314. Il va de soi que, si elle avait été là, elle l’aurait empêché. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était lui prendre le souvenir de cet accident, le seul qu’elle avait réellement volé à son Dresseur. Et elle l’emporterait avec elle au Ciel.)

II- ‥ ∴ · ∴·

Au début, tout semblait aller bien.

Couché sur un lit d’hôpital, Hadrian s’était réveillé avec une suée grasse sur toute la figure, et avant qu’il n’ait le temps de réfléchir, il avait arraché le masque sur sa figure et s’était retourné, à moitié couché sur son épaule, pour gerber sang et eau dans une bassine bien placée. Il y avait des Papilusion pourpres qui troublaient sa vision, et il sentait gorge et poumons se comprimer douloureusement à la recherche d’air. Il s’imaginait sans problème que ça devait être la même sensation que d'ingurgiter de la lave en fusion.

D’accord, il n’allait pas si bien que ça ; et il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il foutait là. Mais à part ça ? Rien de grave.

Une infirmière était entrée dans la chambre, avant de se ruer sur lui, telle une mère Ursaring sur sa progéniture. Une main ferme le plaqua de nouveau sur le dos, le plat de l’autre lui tâtant le front, avant de remettre le masque sur sa figure. A en juger par sa réaction, l’enlever n’avait pas été une super idée. Mais elle n’avait pas tort, il se sentit tout de suite … Moins mal.

Hadrian avait dû demander ce qu’il foutait là, ou au moins une vague approximation, tant à chaque mot il sentit une coulée de salive brûlante redescendre dans sa trachée ; mais elle avait probablement compris. Elle avait dû expliquer, lentement, mesurant chacun des regards alertes de son patient : un pêcheur de Bigorn'Eau, parti récupérer des branches de Corayon, avait vu un sac abandonné sur le bord de plage. Regardé pour trouver son propriétaire, et vu un corps inerte. Réussi à le traîner hors de l’eau. Il avait certainement glissé sur un rocher et perdu connaissance, ce qui expliquait pourquoi il n’avait pas réussi à rejoindre le rivage tout seul. Il faudrait sûrement faire des tests pour voir s’il y avait d’autres séquelles, mais que pour le moment, il devait surtout se reposer. Elle avait dû prononcer ce mot avec plus d’insistance, tandis que son expérience lui avait fait croire qu’il allait tout faire, sauf ça. Pour elle, aucun doute, il n’était qu’un de ces étudiants des districts de l’ouest, venu à Uchinâ pour faire la fête et se torcher la gueule. Aller à l’eau, en pleine nuit, quelle idée ! Il aurait pu y rester !

L’adolescent avait tourné la tête sur son oreiller. Derrière la fenêtre, la nuit d’Uchinâ était belle comme une toile d’encre, aussi claire et étoilée que dans les brochures. Tu parles d’un début de vacances d’été ! Il avait inspiré une bouffée d’air mentholé entre ses dents, essayant d’atténuer la douleur dans ses poumons.

Il avait dû poser les questions habituelles — l’infirmière se serait sans doute inquiétée de ne pas les avoir entendues. Où étaient ses parents ? On les avait prévenus, ils arriveraient dès que possible par le train de nuit. Ils avaient promis, avait-elle peut-être ajouté avec candeur. Et le type qui l’avait sauvé ? Dans la salle d’attente, la dernière fois qu’elle l’avait croisé, à essayer d’acheter un sandwich triangle du distributeur. Et Uta ?

Utamanha !

Hadrian avait dû se redresser encore une fois, fébrile, la main de l’infirmière seule pour le retenir de bondir hors du lit. Il avait dû la chercher du regard, et la pièce, tourner, s’étirer, comme les lumières d’un manège. Le sac avait dû être laissé … Juste là, sur la chaise, en face. Il avait dû tendre le bras avec assez de force pour que la nurse comprenne, et qu’elle vienne le poser sur ses cuisses. Ses doigts tremblaient. Tout y était resté intact : ses fringues de rechange, son carnet de notes, son téléphone, le ticket de train en boule … La Poké Ball d’Utamanha. Surtout la Poké Ball d’Utamanha ; le reste, il s’en foutait.

S’il lui était arrivé quoi que ce soit, il ne se le serait jamais pardonné.

Elle avait dû attendre quelques secondes avant d’essayer de reprendre le sac ; mais alors, il l’aurait serré contre sa poitrine, s’enfonçant dans le peu de matière qu’offrait son oreiller, comme un Miaouss acculé. Qui était cette femme, d’abord ? Et où était-il ?

Et c’était quoi, cette horrible odeur de menthol bouillant dans ses bronches ?


< KnightO > STP
< KnightO > STP
< KnightO > STP
< KnightO > Allez, Q m’a dit que tu pouvais m’aider :eev_pray:
< Ata > Q a dû aussi te dire que je ne suis pas un hacker ∴ pas vrai ?
< Ata > Et puis, je n’aide pas par altruisme
< KnightO > Je me doute
< KnightO > J’ai une petite info pour toi
< Ata > Ah o


« M’sieur Tatjer ? »

Hadrian chassa la page du chat d’un mouvement rapide, avant de tourner la tête vers son interlocuteur. « Oui ? » M’sieur Tatjer, c’était probablement le mieux qu’il eut réussi à tirer des étudiants cette année.

« J’voulais vous demander, par rapport à mon projet d’études … » Quelques swipes pour revoir son dossier. Yû Tadashi. Atarien pur souche, pas très brillant, décent en tout mais expert en rien. Un projet d’études pas trop dégueu et hyper-consensuel qui s’esquissait sur l’eau et sa symbolique dans l’Histoire Antérieure du vieil archipel. « J’aurais besoin de quelques points en plus, avant de passer l’oral … » Quelle originalité.

Une mère aux abonnés absents — s’est foutue en l’air, avait théorisé l’Ata du passé. Un père obsédé par le travail qui trouvait que tenir le carnet de chèque de son fils substituait pour sa présence aux convocations disciplinaires. « Si vous pouviez juste remonter de deux points ma note en Histoire Antérieure … » Une suspension d’un jour, pour avoir fumé dans les toilettes. Une deuxième de quatorze jours, échappant de peu à l’expulsion, pour avoir fait entrer illégalement un Joltik en classe.

Peut-être, avait noté l’Ata du passé. Hadrian apprendrait avec les années qui passent à laisser à ses futurs lui des notes plus … explicites.

« Et pourquoi je t’offrirais deux points sur un plateau d’argent ? » Sourire de façade face à l’étudiant qui se tricotait les doigts. « J’ai pas le souvenir de t’avoir vu te défoncer cette année. »

A tous les coups, le daron en avait quand même eu marre d’aligner les billets pour voir les notes de son fils dégringoler. Il avait dû le menacer : s’il se faisait recaler, il n’aurait qu’à payer le reste de ses études en bossant, comme tous les autres. Le rêve de s’évader de la modeste Véronèse pour rejoindre Uthyrgham avait dû se fracasser à la dure réalité.

Tadashi bredouilla, une pointe d’égo ressurgissant. « J’ai … J’ai vraiment fait de mon mieux. »

M’sieur Tatjer n’en perdit pas son sourire. « Je n’en crois pas un mot. Essaie encore. » La bouche de l’étudiant s’ouvrit dans un pop sonore, tel un Magicarpe à la surface de l’onde. « Et avant que tu ne proposes, je ne suis pas intéressé par l’argent. Ni par un autre dessous-de-table, d’ailleurs. » Il la referma aussi sec.

« Bon. » Hadrian s’étira, avec le faux air d’en avoir rien à foutre. « Je ne peux pas changer tes points sans l’aval de Shimiya. » Il pourrait le faire. Facilement. Et il savait que personne n’aurait rien remarqué — le professeur titulaire était bien trop occupé avec toutes ses classes pour revérifier les notes du premier semestre d’un seul imbécile. Mais ce n’était pas très intéressant. « Par contre, tu sais qu’en cas de repêchage, tes absences et suspensions vont jouer, pas vrai ? » Tadashi hocha la tête, penaud. « Là, je pourrais peut-être faire quelque chose … »

Le visage de l’étudiant s’illumina instantanément. « C’est vrai ? »

« Après tout … » Hadrian fit mine de lire le dossier. « Faire entrer un Pokémon en classe ? C’est sans doute une mauvaise influence. On ne peut pas te blâmer, avec toutes ces manifestations de Victini qui se multiplient … » Son sourire s’étira en voyant la lueur trembler dans le regard de l’étudiant. Pris la main dans le sac. « N’est-ce pas ? »

Tadashi saisit la perche au vol comme un homme se noyant aurait saisi une branche. « O—oui, bien sûr ! »

« Fais en sorte d’avoir la moyenne à ton oral, et je ferais en sorte qu’on oublie ce petit incident de parcours. Et si tu tiens vraiment à utiliser ce billet dans ta poche, laisse une boîte de chocolats dans mon casier. N’oublie pas de signer. Des fois que tes petits copains aient la même idée. »

L’étudiant s’inclina à la mode atarienne. « Merci, m’sieur Tatjer ! » Et il fila sans demander son reste.

… Le doigt d’Hadrian parcourut à nouveau l’écran, s’arrêtant sur les notes laissées par l’Ata du passé. Les touches du vieux clavier cliquetèrent bruyamment. Peut-être — Potentiel Victini ? Gamin choyé qui cherche à se rebeller par n’importe quel moyen. Veut avoir son année. Idéalise l’académie Uxie. Trop.

Voilà. Retour à présent aux affaires urgentes du Groupe.

< Ata > Ah oui ?
< KnightO > J’ai entendu dire d’une connaissance basée à Baste-Agate que l’Orga a découvert un paquet de Balbuto enfouis dans le désert.
< KnightO > Elle va les rapatrier à Haute-Uthyrgham. Elle sera obligée de passer par Lapis-Cité. La mafia va probablement tenter un coup à ce moment-là.
< KnightO > C’est bien le genre de Pokémon qui te fait bander, non ? Ça te dit pas d’en voir un petit spécimen ? :eev_flushed:
< Ata > La Jaspe, c’est le niveau au-dessus, quand même ∴
< KnightO > TKT Tu toucheras pas à la mafia
< KnightO > De toute façon tout le monde sait qu’Ata ne sort jamais de son trou en personne
< Ata > Le mystère fait partie de mon charme : )
< KnightO > Si tu le dis :laughing_1:
< KnightO > Si je te dis que je te procure un de ces jolis Balbuto, tu me trouves mon info ?
< Ata > ∴


Il ne mentait pas : il n’était pas un hacker. Si c’était le cas, il ne s’embêterait pas à être assistant professeur à Véronèse avec un futur drop-out en train d’essayer mollement de le soudoyer. Avoir un petit talent en informatique, aussi médiocre soit-il, était presque un prérequis quand on était un Victini actif, et l’université avait une sécurité qui ferait passer un gruyère pour consistant. Et Bedwyr, c’était un morceau autrement plus épais … Mais ce qui l’amusait, c’était d’abord le challenge : voir jusqu’où il était capable de fouiner pour trouver des informations sans se faire repérer. D’avoir le contrôle.

< Ata > Deal !


Beaucoup auraient pensé qu’après son diagnostic officiel — amnésie antérograde consécutive à une anoxie cérébrale —, il aurait abandonné les études. Ça aurait été mal connaître Hadrian Tatjer. Bien sûr, s’il était resté un temps au domicile familial à Basse-Uthyrgham — avant le divorce —, il n’avait jamais remis les pieds à l’Académie Uxie. Non pas qu’il y serait retourné : il ne pouvait plus voir cette institution en peinture. Mais une fois que son état s’était stabilisé — tenir une soirée de plus de quelques heures avec ses parents sans se demander ce qu’il faisait là n’aurait pas dû être un tel exploit —, il avait repris les leçons en ligne. Il travaillait sans relâche pour se remettre à niveau en Histoire Antérieure, car il avait ce besoin compulsif de se tenir en éveil, de sentir sa petite cervelle s’agiter, avec la peur permanente du sommeil et de son inévitable oubli. Il avait fini par se trouver un petit poste d’assistant professeur au sein de l’université de Véronèse, et par s’installer dans la capitale atarienne avec son tuteur. Il avait pu faire accepter Utamanha en tant que Pokémon d’assistance, et mit bien moins de temps à s’habituer à ce statu quo qu’à d’autres fragments de sa vie. Il faisait sa vie.

Et à côté, il avait continué son projet d’études.

C’était l’obsession d’Hadrian. Peut-être était-ce dû en partie parce que c’était l’un de ses derniers nets souvenirs d’avant l’accident — et le rejet silencieux de l’Académie Uxie, le sentiment de colère et d’injustice aussi vivace qu’au premier jour —, mais ça n’avait pas d’importance pour lui. Il avait touché du doigt quelque chose de sensible, il le savait, et il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

Trouver des Pokémon pour tester sa théorie n’était pas aisé. Les sujets susceptibles d’avoir survécu à ces deux cents dernières années après le Grand Désastre ne couraient pas les rues, surtout avec le durcissement de la politique de Trismegis. Il avait donc dû se tourner vers le seul groupe qui avait les moyens de l’aider : le Groupe Victini.

En échange d’autres services, bien sûr. Transmission d’informations par-ci — s’il devait en juger par son expérience dans l’enseignement, certains Victini étaient bien trop parano, mais qu’importe —, recrutement de nouveaux potentiels par-là ; aider un honnête citoyen et son Pokémon à échapper à la milice, leur faire fermer les yeux sur quelques quenottes cassées. Celui que les réseaux appellent Ata n’était pas violent, mais ça ne le dérangeait pas de contribuer silencieusement au chaos, tant que ça mettait l’Organisation dans l’embarras.

Un jour de 2320, un de ses collègues lui avait présenté une de ses trouvailles : un Xatu sauvage.

Ses yeux avaient dû pétiller en le voyant, car il lui avait même proposé de le garder. Il avait refusé. Il ne savait pas s’il aurait été capable de l’aimer autant qu’il aimait Utamanha, elle qu’il avait connue avant son accident. Ça le faisait un peu flipper, quand il y songeait, la peur et la culpabilité le frappant toujours avec la même intensité qu’au premier jour : l’idée qu’aucun de ses sentiments ne sera plus authentique, et qu’en retour, plus personne n’essaiera. Peut-être que cela expliquait certains de ses traits. Il était facile de tirer sur la corde, de prendre, prendre, avec cette conviction insidieuse que même la plus grande docilité ne suffirait de toute façon pas à retenir les gens et les Pokémon.

En tout cas, c’était un spécimen parfait, ce Xatu. Sage et docile, les anciennes civilisations du vieil archipel prêtaient à cet oiseau à la longévité exceptionnelle la capacité de voir simultanément le futur et le passé. Si un Pokémon se souvenait du Grand Désastre et des deux derniers siècles d’Ahovu, c’était bien celui-là ! Bien sûr, ça restait un Pokémon, avec des sens bien différents de ceux des êtres humains, mais en réunissant les données, Hadrian serait certainement capable de reformer une chronologie du passé de l’île.

« Prête à l’action, Uta ? »

Utamanha s’était infiltré dans l’esprit du Xatu.

(Ça n’avait pas été facile : comme tous les Pokémon Psy, les remparts naturels qui protégeaient son esprit étaient particulièrement puissants, et elle soupçonnait également l’oiseau de lutter activement contre sa poussée. Si ce n’était pour son Dresseur, elle n’aurait certainement pas insisté. Elle se souvenait amplement à sa place, combien la curiosité pouvait être néfaste, et la Lewsor aurait préféré une vie simple et tranquille. Mais elle savait aussi pourtant se résigner au fait que le rôle de Victini était peut-être la seule chose qui motivait réellement son Ata à survivre.

Et donc, Utamanha poussa encore, dans l’esprit et la mémoire du Xatu. Elle poussa par-delà les souvenirs du temple d’Heian, par-delà les regrets d’une vénération passée qu’on lui vouait, poussa jusqu’au jour de sa naissance, sur une île encore vierge de colons. Et entre les deux …)

« … Rien ? »

La Lewsor leva un index rougeoyant en signe de dénégation. Rien.

Hadrian sentit son corps se tétaniser, ses mains se crisper en deux pelotes, comme il l’avait été ce jour de 2314 où il avait été recalé … Non, une telle chose était impossible. Ça n'avait strictement aucun sens. Il en savait quelque chose : même s’il avait été frappé d’amnésie totale, le Xatu aurait dû se remémorer quelque chose d’une si longue période de l’histoire.

Et il aurait pu croire que c’était l’oiseau, le problème. Mais il avait continué ses recherches, grâce au soutien du Groupe Victini. Et chaque Pokémon susceptible de l’aider présentait la même problématique : de l’avis d’Utamanha, c'était comme si quelqu'un avait pris une bobine de film et l'avait coupée nettement en plein milieu et rafistolée.

(Elle ne mentait pas. Elle l’aurait peut-être fait, si cela avait été nécessaire.)

Ces échecs successifs, loin de décourager Hadrian, n’avaient fait que renforcer son obsession. Il en était convaincu : de la même façon que les anciennes civilisations avaient réussi à trouver des brèches dans l’espace-temps au travers des rêves des Pokémon, quelqu’un dans l’histoire moderne d’Ahovu avait compris comment les refermer.

Et, selon Ata, une seule organisation avait encore ce pouvoir.


Nous étions le 12 juin 2323.

Et pendant quelques secondes, nous étions encore en 2314. Les murs de la chambre tournaient, dans la tête d’Hadrian, mais Utamanha n’était pas loin.

(Utamanha n’était jamais loin. Elle ne comprenait pas pourquoi le cerveau de son Dresseur s’attachait autant à cette chambre d’étudiant, alors qu’il aurait dû la détester. Ils avaient déménagé. Beaucoup. C’était une faille qu’elle n’avait pas su combler, et c’était une de ses rares frustrations.)

La Lewsor posa son front contre celui de son Dresseur, diffusant une onde apaisante dans la pièce. Nous étions le 12 juin 2323. Du moins, c’est ce qu’il disait, l’homme à la radio ; donc, ça devait être vrai.

Voilà, ça revenait, maintenant. « Salut, ma p’tite Uta. »

Comme d’habitude, il s’échappa de son lit. Se saisit de son téléphone. Posa un baiser sur le crâne d’Utamanha. Se dirigea sans hésiter vers la cuisine. Prit son petit-déjeuner — biscotte beurre-pâte à tartiner, et s’il avait eu la tentation quelquefois d’être un peu plus audacieux, il revenait toujours à ce plaisir gras et dégressif —, radio à fond, au doux son de la voix de l’animateur radio. Il ne l’écoutait qu’à moitié. Il se foutait de son nom. Il n’avait pas besoin de se souvenir pour savoir qu’il débitait toujours le même ramassis de conneries.

Comme d’habitude, il fit son chemin vers la salle de bain. Posa le téléphone sur le rebord du lavabo et se rinça les mains. Jeta un peu d’eau savonneuse sur son visage. Examina attentivement son reflet dans le miroir. Tout avait l’air OK.

… Il s’essuyait la nuque quand la nouvelle tomba. La voix chaude et exotique de l’animateur laissa subitement place à la sécheresse impérieuse d’Alba Tross.

Les Pokémon qui sont apparus à Kalahari s’appellent Pokémon Paradoxes. Trismegis prendra toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité des habitants d’Ahovu, mais aussi pour trouver l’origine de ces Paradoxes. Jusqu’à nouvel ordre, les sorties en zone sauvage seront alors restreintes—

« Pokémon Paradoxes … Pokémon Paradoxes … Merde. »

Hadrian attrapa le téléphone et commença à naviguer dans les applications, sans cesser de répéter ces deux mots. Pokémon Paradoxes — il ne risquait pas d’oublier dans la seconde, bien sûr —, Pokémon Paradoxes — mais il y avait toujours cette peur des premiers jours, une psychose, d’une distraction qui lui fasse perdre tout le fil de ses pensées —, il fallait qu’il le note, vite.

Utamanha traça un cercle de lumière jaune dans l’air, interrogative. « Allons, Uta ! Tu ne penses quand même pas que ces Pokémon Paradoxes sont apparus du jour au lendemain sans que Trismegis n’en sache rien ? » Clignotement rouge. « Et même si c’était le cas, » Hadrian éluda, « tu penses bien que je ne suis pas le seul à y avoir pensé ! »

(Utamanha s’en doutait bien. C’était là tout le problème. Elle n’avait aucune idée de ce que pouvaient être ces Pokémon Paradoxes, mais elle comprenait que si on avait pris la peine de remplacer l’ennuyeux homme à la radio, c’est qu’ils étaient au moins dangereux. Mais quand son Dresseur avait une idée dans la tête, autant essayer de parler à un mur.)

« Ah-ah ! »

Comme il l’espérait, les échos de Véronèse étaient bien plus intéressants que la langue de bois habituelle de Bedwyr. Il copiait les phrases dans ses notes aussi vite qu’il les lisait, son pouce parcourant les pages tandis qu’il fit son chemin mécanique vers la chambre. Azusa aurait été approché par l’Organisation Trismegis pour sa participation dans la défense de Lapis-Cité Nord — La présence suspecte de Lev Adé, fondateur du mouvement Victini — La sécurité ne pouvait être assuré par une Championne malade — La faute à Kalahari —

« Cours, aujourd’hui ? » Utamanha fit briller un digit vert. Petit swipe rapide sur le calendrier. Deux heures d’Histoire Antérieure en début d’après-midi avec la classe de seconde année. Ça allait laisser du temps à Ata de voir ce qui se tramait chez les Victini. Une chose était cependant sûre, avec tout ce qu’il venait de lire …

C’était le meilleur moment pour se trouver de nouveaux membres.


Surnom :Utamanha « Uta »
Espèce :Lewsor
Sexe : Femelle
Talent : Synchro
Niveau : 5
Nature : Calme
Teracristal : Ténèbres

Description : Utamanha — ou « Uta », même si seul son Dresseur a le droit de l’appeler comme ça — et Hadrian se sont rencontrés lorsque ce dernier eut tout juste sept ans, hibernant dans le jardin de la maison familiale. D’un naturel plutôt placide, peu expérimentée dans la communication avec les Pokémon terrestres, son regard perçant pourrait intimider ; mais elle préfère rester dans sa Poké Ball quand son Dresseur est de sortie, montrant ainsi sa désapprobation de ses plans, n’en sortant de son propre chef que quand quelque chose pique sa curiosité ou quand elle sent son meilleur ami menacé. Elle sait qu’il est tout à fait autonome, mais ne peut s’empêcher d’être prudente. Bien qu’ils aient des tempéraments très différents, la Lewsor et son Dresseur sont inséparables. Ata n’est rien sans Uta, et Uta n’est rien sans Ata.

Comme tous les Lewsor, Utamanha communique principalement avec ses petites articulations digitales colorées, avec un code bien précis qu’Hadrian a su en partie décrypter avec les années, avant son accident. Elle a aussi la faculté d’envoyer des images dans l’esprit des Pokémon et des humains. Il ne faut cependant pas s’y tromper : ce sont les souvenirs d’un Pokémon, et donc loin d’être parfaits ou fiables. Ce talent n’est pas extrêmement développé, étant avant tout un Pokémon de compagnie et d’assistance. Elle n’est de toute façon guère intéressée par les combats : c’est une casanière nocturne, qui passe ses longues soirées à observer les étoiles et à regarder les séries B à la télévision.

Pseudo : Mimca
ge : 25+ (pour encore quelques mois …)
Pokémon préféré : Rhinolove
Découverte du forum : Toujours bully par les admins
Autre ? : Hérisson.
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Jīnguó Lóng
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Jeu 24 Aoû - 11:30
Jīnguó Lóng
Je viens commenter ta fiche parce que je l'ai adorée, genre, même si j'ai fait la sieste entre deux lectures, j'ai été captivé 😳
Trop hâte de RP avec lui, même si son cerveau est une passoire

Je viens également tirer le dé de shiny tant qu'à faire, niark niark
Tu avais le droit de le lancer toi-même, je dirais, mais je te le fais sans souci ♥
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Jeu 24 Aoû - 11:30
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Le membre 'Jīnguó Lóng' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Chromatique' :
Hadrian « Ata » Tatjer ∴ 0ely
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Champion de Bedwyr | Inspecteur de Police
Sūrya Mirza
Champion de Bedwyr | Inspecteur de Police
Jeu 24 Aoû - 23:29
Sūrya Mirza
Avant de valider ta super fiche, on a juste un micro soucis : il parle de Bigorn'Eau mais également d'Oma-oma pour le lieu de son accident, je pense que c'est une erreur, c'est Uchinâ le district de Bigorn'Eau.
Sinon, c'est tout bon ! La fiche était vraiment bien, le personnage très cool et original, j'ai hâte qu'on fasse des bêtises ensemble!

Hésites pas à nous contacter quand c'est bon !
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Meuble éternel
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Aléas
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Réorientation
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PNJ
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PNJ
Ven 25 Aoû - 11:38
Staff

Bienvenu.e à Ahovu !

Hadrian « Ata » Tatjer ∴ Hexago13




[Wawawaaah l'histoire était tellement bien, j'ai accroché direct et quand c'était fini... Bah j'en voulais encore è_é
Vivement qu'on fasse du terrorisme ensemble !]

Tu commences donc ton aventure avec 500 P$, ainsi que 5 Pokéballs ! N'oublie pas de faire ta T-Card avant de commencer à RP ! En espérant que tu te plaises à Ahovu. ]

Halloween
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