Pyrus devait se réhabituer à vivre avec sa Rafflesia – ce qui n’était pas si compliqué, dans le fond, car c’était tout de même son premier Pokémon. Sa peur, il devait apprendre à la dompter … même si elle planait toujours au-dessus de lui, comme une épée de Damoclés.
Mais ce n’était pas la fleur, le problème : non, c’était plutôt la Chlorobule, qui avait bien plus de défaut que de qualité. Un Pokémon pas très malin, bagarreur, sans doute un peu possessif, aussi … Bref, il n’avait pas été des plus chanceux. C’était un cadeau empoisonné, de son point de vue. Mais tout de même une plante, et aussi un Pokémon qui entrait dans sa spécialité. Il allait probablement réussir à en faire quelque chose. Avec un peu de chance.

Et les problèmes commençaient dès le matin. L’herboriste se levais toujours tôt pour prendre soin de son apparence, sachant qu’il était attendu, ce jour-là. Néanmoins, à peine prêt, qu’il entendait déjà des bruits de casses venant du rez-de-chaussée. Un soupir, et il descendit rapidement, un peu inquiet à l’idée de l’état de son intérieur.

La Chlorobule avait réussi à monter sur le buffet, et envoyait des feuilles tranchantes vers la Rafflesia, qui se contentait d’esquiver, restant à une distance raisonnable. Quelque bibelots trainaient par terre et la cuisine était dans un état … pitoyable. Des traces, des griffures, …
Dans l’escalier, Pyrus se massa l’arrête du nez, luttant contre l’envie d’aller se recoucher et de fuir son rôle de nounou.
Enfin, il s’approcha du Chlorobule, le prenant de force dans ses bras. « Tu veux vraiment que je t’enferme dans ta Pokéball ? » Il avait une voix calme, un peu menaçante, mais ça n’empêchait pas le petit oignon de se débattre, encore très contrarié.

Visiblement, avec tout ce bazar, seulement Muguet avait entendu frapper à la porte. Tranquillement, la Rafflesia s’approcha de cette dernière, puis vint l’ouvrir, se retrouvant nez-à-nez avec un Lysandre sans doute un poil énervé.

Une image sans doute différente de celle des souvenirs du pêcheur : oui, à la place du Pyrus fier, dresseur confiant, se trouvait … un homme entrain de se battre pour discipliner son Chlorobule. Enfin, l’un n’empêchait pas l’autre.
Finalement, l’herboriste avait réussi à forcer l’oignon dans sa sphère.
Puis, enfin, il remarqua l’homme attendant devant sa porte. Il écarquilla un peu les yeux. « Lysandre ? »
Il regarda l’heure, avant de reprendre. « Désolé, je suis en retard. J’ai eu quelques … imprévus. » Il soupira doucement, invitant le plus jeune à entrer.