Jour 15

Déjà deux semaines depuis la mort de mes parents. Dont une passée à l’école à faire semblant que tout va bien. À garder le sourire, la même énergie, à m’habiller et me maquiller comme tous ont l’habitude de voir. J’arrive à ne plus pleurer le jour, je ne veux pas qu’on devine le chagrin béant qui m’habite. Le soir, je me roule en petite boule sous les couvertures, comme enfermé dans un cocon impénétrable, je ne retiens plus rien, les larmes, les sanglots, les cris de tristesse étouffé par l’oreiller. C’est comme ça que je m’endors depuis.

Je me sens épuisé, mais je continue à me montrer forte. Je ne veux pas inquiéter mes camarades et je ne veux pas de leur pitié. Je ne veux pas que leur attitude à mon égard change. J’ai déjà eu trop de changements en ce moment dans ma vie. J’en suis déjà à ma quatrième famille d’accueil… Je fous vraiment le bordel, une vraie tornade, mais tellement différente de ce surnom que me donnait affectueusement mon père. « Ma petite tornade. » J’ai encore l’impression d’entendre sa voix résonner dans ma tête.

La première famille, ils ont eu droit au traitement du silence, toute une semaine. C’est le traitement que j’ai offert à chacune des familles à vrai dire. À Agapé, je n’ai pas fait l’effort de me joindre à eux, de toute façon, c’était trop loin d’Uxie. Je savais déjà que c’était temporaire. À quoi bon m’attacher si c’est pour les quitter. Je ne voulais pas non plus qu’ils s’attachent à moi.

La deuxième, c’était la pire. Je n’ai pas fait 24h. Ils ont voulu me séparer de mes pokémons. Ils me les ont pris et enfermé dans à part. Je ne me suis pas gêné pour défoncer la porte pour rentrer et fracasser la fenêtre pour sortir et fugué de cette maison de débile. J’ai presque passé les 24 heures suivantes à l’urgence de l’hôpital avec l’assistance sociale pour faire soigner les plaies mineures que je me suis faite à cause du verre brisée de la fenêtre et de la petite entorse à ma cheville pour avoir sauté du deuxième étage!

La troisième, à la deuxième position dans mon top trois des familles où j’ai été. Une famille de gros… Je ne suis pas grossophobe où un truc du genre, mais il ne mangeait que des trucs frits et pannés. Je n’ai rien dit au premier souper, le deuxième, j’ai à peine touché à mon repas et le troisième, je n’ai rien mangé du tout. Ils ne mangeaient absolument pas équilibrer. Ils peuvent bien manger ce qu’ils veulent, mais j’ai toujours eu un régime assez structuré, équilibrés et surtout savoureux. La cuisine de mon père me manque. Alors le troisième soir quand tout le monde était couché, je suis descendu à la cuisine avec l’intention de me faire à manger. Pire mauvaise idée du siècle, moi et la cuisine, ça fait deux. J’ai mis le feu sans le faire exprès. L’alarme à sonner et les pompiers ont dû venir éteindre.  La maison à pas brulé au complet, juste ce qu’il y avait autour de la cuisinière. Alors après être retourné à l’hôpital pour brûlures mineur, ils n’ont pas revoulu de mo et moi non plus d’ailleurs, je ne voulais pas d’eux!

La quatrième, euh, je ne veux pas d’eux non plus, mais c’est la femme qui m’a fait rappeler que j’avais possibilité de prendre rendez-vous avec ma psychiatre. Avec les événements, j’avais oublié. Mais ce n’était pas une mauvaise idée. Ça va me faire du bien! Sakuya va pouvoir me dire comment me débarrasse de ma grosse boule dans l’estomac !! Je sais que je peux tout lui dire à elle.

Alors j’attends dans la salle d’attente de l’hôpital. Je feins toujours le sourire, mais je sais qu’il est moins éclatant que d’habitude, mes yeux aussi sont plus fatigués malgré le maquillage. Ça fatigue de faire semblant. Alors quand je m’assoie bien confortable et qu’elle me pose la même question habituelle qui ouvre toute nos séances, je craque.

« IL N’Y A RIEN QUI VA EN CE MOMENT !!! »

J’avais hurlé sans le vouloir, de véritable cascade sortaient de mes yeux, j’avais beau essayer de les essuyer, je ne faisais qu’étendre mon mascara. Clairement, il n’est pas waterproof. J’ai beaucoup de mal à faire taire les sanglots et entre deux, je m’excuse. « Pardon, je voulais pas hurler. »

Ça ne doit pas être la première fois que quelqu’un cri ou pleure dans son cabinet, mais pour moi, c’est la première fois. Ça dû la surprendre. J’ai déjà monté un peu le ton en clamant que mes parents m’énervent, surtout ma mère, mais pas hurler. J’ai complètement craqué. Au moins, je sais que c’est devant la bonne personne. Je m’excuse et pour son chat aussi. Il ne doit pas m’aimer maintenant.

Je saisi la boite de mouchoirs qu’elle a poussé vers moi et je me mouche bruyamment. Encore désolé pour le chat et ses oreilles sensibles. J’essaie ensuite de m’éponger un peu le maquillage autour des yeux. Je dois avoir l’air d’un petit raton laveur avec du noir autour de mes yeux. Ça m’énerve! « J’irais me défouler, oui! Je prendrais bien un chocolat! Je vais juste arranger mon maquillage pendant que ça chauffe! »

Je me lève et prends mon sac avec moi pour rentrer dans la petite salle de bain adjacente. Je déteste me montrer sans maquillage, alors c’est encore pire quand il est tout dégoulinant. Prochaine fois, pour les prochaines semaines, je laisse tomber le mascara! Heureusement que j’ai tout le nécessaire dans mon sac. J’efface tout et je recommence. Un petit 5 min et c’est fini. Je ne mets jamais trop de temps pour le maquillage, il est toujours basic, un peu de fard à paupières et un eye-liner, surtout sans tuto.

Je retourne m’asseoir et la tasse de chocolat est prête. Je n’ai pas le droit aux trucs trop sucrés ou remplis de caféine normalement, mais au diable! J’ai plus de parents pour me gronder là-dessus de toute façon. Et ça fait mal malgré tout, que plus jamais ils ne me gronderont. Je les laisserai me gronder sans rien dire s’ils pouvaient revenir. Puis bien calée dans le canapé avec la tasse entre mes mains, j’en sirote une première gorgée. « Sucré! » Je ne sais pas pourquoi ça me surprend. C’est réconfortant! J’en bois une autre avant de finalement réussir à sortir ces mots-là de ma bouche. « Mes parents ils… ils sont mort. Ya plus rien qui va depuis. » Ça sonne faux sortant de ma bouche, je voudrais que cela soit faux. Le prononcé, c’est comme rendre tout ça réel, c’était comme admettre qu’ils ne reviendront plus jamais et je n’aime pas ça. J’ai toujours la mine basse, la mine triste.

Après m’être rafraîchi, je retourne m’asseoir et je prends ma tasse de chocolat chaud. Je caresse au passage la tête de Zinzin entre ses deux oreilles. Le chocolat et un Miaouss qui se laisse caresser, c’est réconfortant. Moi qui croyais qu’il ne voudrait pas me voir après avoir crié! J’ai pris une première gorgée de chocolat chaud et je fini par annoncer la mort de mes parents, ça me vire à l’envers. Je regarde le liquide brun dans ma tasse, crispée.

Le contact du poil doux de Zinzin me fait revenir dans le moment présent. J’étais à nouveau retombé dans mes pensées quant à ma réaction à l’annonce de leur mort ce jour-là. Je dépose ma tasse et je le prends dans mes bras à la place en le serrant un peu comme une peluche tout en lui gratouillant sous le menton! C’est bien la première fois qu’il se laisse faire avec moi, je degagre trop d'énergie pour lui d’habitude.

Et la réaction de Sakuya est beaucoup plus mature que la mienne. Je bredouillais un petit; « Merci… », a ses condoléances. Je crois bien que c’est le premier que je reçois… ou alors je n’ai pas écouté. Il n’y a pas eu de funérailles encore non plus. Je me demande déjà s’il va en avoir… Puis sans trop m’en rendre compte j’avais dû serrer un peu trop fort le chat de mes bras à cette pensée puisqu’il venait de se débattre un peu pour se dégager. « Oh pardon Zinzin! » Je le relâchais et repris ma tasse de chocolat chaud.

C’est vrai, c’est si injuste. Je ne dois pas être la seule à avoir perdu des êtres chers et pourtant, je me sens seule. Je bouille de l’intérieur. Injuste, injuste, injuste. Je me levais d’un bon, complètement survolté. « Ils aurait pas du mourir!!! Ils m’avaient promis que même dans l’armée avec leur affectation actuelle ils ne risquaient rien!!!! Ils m’ont laissé tout seule!!! Je suis toute seule avec des étrangers qui prétendent savoir ce que j’ai besoin et prétendent vouloir être ma nouvelle famille, mais je n’en veux pas d’eux et eux non plus!!! Ils ont juste pitié!!! La preuve ils se débarrassent de moi dès que je brasse un peu trop d’air et j’en ai toujours brassé de l’air!!!! Même que je peux en brasser encore plus, ils ont rien vue encore!!!!! Je peux pas devenir quelqu’un d’autre juste pour eux et fiter dans leur petit moule de tranquillité!!!! »

Je me sens tellement en colère, triste, seule, incomprise. C’est une tempête d’émotion qui me transverse dans tous les sens. J’en ai assez de me sentir comme ça, cette grosse boule de négativité si je pouvais juste la froissée comme une feuille de papier, l’anéantir et la jetée loin, loin, le plus fort possible. Après avoir tout craché ou presque je me laisse retomber lourdement sur le canapé avec un air contrarié. J’ai encore envie de pleurer aussi maintenant, mais je me retiens, j’en ai marre, marre, marre!

Évidemment que j’allais me confier. Elle était là pour ça. Puis c’est facile aussi de lui parler. Alors voilà, j’avais tout ou presque craché ma rage, je pense. Ça fait du bien, surtout que je ne me fais pas gronder. Même si elle n’est pas dans ma situation, c’est la seule qui semble comprendre comment je me sens! « En colère comme l’attaque Dragon! Et je me sens perdu un peu après! Je me sens triste! J’en ai marre de ressentir ça, c'est moi normalement! Je veux sortir de ce système à la con qui brime ma liberté, oui !! » J’avais répondu du tac au tac, sans vraiment réfléchir sur les questions posées. Et je devais essayer de me calmer encore un peu. Je ne crie pas vraiment, mais disons que je ne parle pas très calmement non plus. Alors pour fermer ma trappe, la tasse de chocolat chaud aide, en buvant quelques gorgées. Enfin, quoique le sucre, je ne sais pas si ça va m’aider à réellement me calmer!

J’ai encore du mal à voir le point positif. « Majeur dans 7 mois. C’est trop long! Leur cadre, ils peuvent se les mettent dans le cul! » Bon, j’étais encore complètement révolter. Ça règle rien, en vrai, je ne m’attends pas à ce qu’elle puisse régler le problème, mais au moins, ici je peux m’exprimer! Et si seulement le problème n’était que l’argent… Il y a le testament de mes parents et ma foutu réaction stupide que j’ai eue quand on m’a annoncé leur mort!

« Le problème, c’est que j’ai mal réagis quand on m’a annoncé leur mort… J’ai fuis et on m’a retrouvé endormi en pleine forêt à Agape. J’aurais pu mourir de froid. Alors, ils veulent pas que je reste seule parce que j’ai été immature et ils ont peur que je me remette en danger… Si j’avais suivi les policiers et rencontrer l’assistante sociale sans rechigner, on m’aurait probablement foutu la paix dès le départ, mais à cause de ça, ils veulent pas m’émanciper. J’ai cette note au dossier qui m’en empêche !! Et, et, et, je leur donne raison de la façon dont j’agis dans les familles, mais j’arrive pas à m’en empêcher! Je me trouve stupide! »

Normalement, elle me donne toujours des conseils avisés, mais faire ce qu’il me demande? Je ne suis pas d’accord. Je croise les bras contre ma poitrine avec un air renfrogné! « Impossible! Leur donner ce qu’ils veulent c’est comme si je disais que ce que je voulais ne compte pas! Juste parce que ce sont des adultes ils croient avoir raison et savoir mieux que moi ce que j’ai de besoins! » Et je m’écrase un peu plus dans le sofa.

Je fini par lui raconter aussi comment j’ai appris pour mes parents et comment j’ai réagi. Ce qui me fait sentir encore plus prisonnière de ma vie. Je fais beaucoup de connerie a cause de mon énergie et de mon impulsivité, mais celle-là, c’est celle qui me pourrit le plus la vie. Je m’attendais à ce que Sakuya soit aussi de leur avis, mais je relevais les yeux quand dans le ton de sa voix je pu entendre de la contrariété. Ça me fit du bien à entendre. Je savais qu’elle comprendrait! Et j’avais soudainement une petite lueur d’espoir. « Kathy c’est pas la plus brillante et elle est nouvelle dans le métier, sans doute qu’elle savait pas qu’elle pouvait te demander conseil. » Bon, mon but n’était pas nécessairement de la défendre. « Mais du coup! Ça voudrait dire que tu pourrais lui parler maintenant et lui dire que je pourrais très bien être émancipé? » J’avais cette petite lueur d’espoir maintenant. En espérant que les notes qui se sont rajoutés à mon dossier ne me portent pas préjudice.

« Elles sont trop restrictives! J’ai pas le droit de sortir sans autorisation! Je n’ai pas le droit de sortir mes pokémons à l’intérieur! Comment je suis supposé dépenser mon énergie et m’entraîner sans avoir même la simple possibilité de sortir courir. Même chose pour mes pokémons sans droits de sortie, eux-mêmes sont coincés! Eux aussi ont besoin autant que moi de sortir. Je dois manger à des heures fixes et c’est pas toujours mangeable! J’ai toujours eux un régime particulier avec les compétitions. Dormir et me lever à des heures fixes. C’est très loin de mes besoins! Et quand j’essaie d’en parler, on me dit que c’est pas comme ça que ça marche, que je dois me plier aux règles de la maison et blablabla! C’est de la grosse merde!!! »

Après on se demande pourquoi je me sauve par la fenêtre et que je fais les 1001 coups, pour quitter les familles qui m’accueille et qui ne me conviennent pas!

Heureusement qu’on me demande pas de me taire. Je parle toujours beaucoup. Enfin, sauf depuis que j’ai décidé d’infliger le traitement du silence à mes familles d’accueil et que j’ai parfois du mal à m’y tenir. J’espère éviter de dire des bêtises comme ça aussi, mais ce n’est pas très fructueux. Quand j’ouvre finalement la bouche pour dire quelque chose, ce n’est jamais très gentils ou polis ou nécessaire. Tournez ma langue 10 fois dans la bouche avant de parler, je ne sais pas faire. « J’essaie, mais c’est pas facile. Je l’exprime pas bien et sa sort en pas de façon super jolie. Et ça me fait faire d’autres conneries. Et on veut encore moins m’écouter. Je sais que c’est un peu de ma faute aussi, mais je contrôle mal mon impulsivité encore. » Ça sort en insulte ou un peu comme un ordre parfois. Mon caractère de cochon, je le tiens de ma mère. Elle ne s’est jamais laissé marcher sur les pieds et moi non plus. Probablement pour ça qu’on ne s’entendait pas super, mais elle, je la respectais tout de même.

Après, petite lueur d’espoir de voir les choses s’améliorer, mais si elle ne peut pas rien me promettre. « Ça serai déjà super, je suis sur que toi, elle va au moins t’écouter! »

Une adulte qui en écoute un autres surtout de métiers se rapprochant, mais je crois que Kathy, elle est pas dans la bonne branche. Pas beaucoup d’écoute et elle a presque déjà l’air proche du burn out!

Sayuka résumait bien mon impression des familles d’accueil. Oui, PIRE, que l’armée, mes parents étaient dedans. Ils savaient être stricts comme elle, mais ils ne me brimaient pas ma liberté. Par contre, je vois pas en quoi ce n’est pas étonnant. « Je sais pas si ca va aider, mais je veux bien rencontrer mon médecin si ça peu aider. J’ai l’impression que le système se contente de nous placer et d’essayer de nous faire fiter dans le moule de la normalité de la société! Il ne cherche pas à comprendre comment on vivait avant! Probablement parce qu’il considère qu’on avait pas une vie équilibrée ce qui nous a mener à être placer, mais mes parents sont morts… C’est pourtant très différent des jeunes à problèmes. À croire qu’ils ne font pas la distinction… Ça m’enrage!! » Je croisais les bras sur ma poitrine en finissant ma phrase. Cette incompréhension de la part de la société, elle me mettait en rogne comme pas possible!! Au moins, ça me soulageait un peu de pouvoir en parler à quelqu’un qui semblait me comprendre un minimum puisqu’elle essayait de m’aider.

« C’est plus que mon assistante sociale qui m’écoute même pas! » Je pris son attestation. Même si ça n’allait pas suffire, c’est plus que rien! Et je n’en pouvais plus de me contenter de rien! Une balade par jour, ce n’est pas encore assez puisque normalement je fais minimum 3 fois du jogging par jours en plus de d’autre sorte d’entraînement ou de sport pour canaliser mon énergie.

« Sinon, comment on fait pour arrêter de se sentir coupable de la mort de ses parents…? Surtout les derniers mots que je leur aie dits. Je m’en veux… Je sais pas comment enlevé la boule que j’ai dans l’estomac… » Bon peut-être que j’aurais du commencer par ça. Sinon, ça sera une autre consultation. L’heure est presque déjà passée…

J’avais surtout conscience que mon impulsivité avait augmentée depuis. Après tout, ce n’est pas la première fois qu’on en parle. C’est un peu comme une rechute, façon de parler. Je me suis beaucoup laissé aller et je vais sans doute continuer! « Tant mieux, je n’ai pas trop envie de me forcer pour essayer de filtrer ce que je dis! » Et les jeux de rôle, ça peut être amusant, je ne crois pas qu’on en a déjà fait jusqu’à maintenant. « Ça peut être marrant, même si j’ai un peu de mal à visualiser le concept! C’est pas un peu gênant?» Quoiqu’il est rare que je me gêne. Je verrais bien, je reste curieuse.

J’étais pleine d’espoir qu’elle puisse parler à Kathy. Elle aura droit à un rapport détaillé. J’espère qu’elle y sera réceptive. Une autre adulte qui a plus d’expérience qu’elle avec moi, elle y gagnerait. À ça si on rajoutait un billet de mon médecin, beaucoup de chose irait en s’améliorant. Je voyais enfin un peu de lumière dans mon tunnel sombre, mais pas le bout encore. Le bout du tunnel, ce sera ma majorité où je pourrais tous les envoyer paître! « Euh à part lui dire que je l’aime pas même si elle s’en doute et que je la trouve débile, je crois que tu peux tout lui dire! »

Maintenant que tout était arrangé ou presque coté confort de vie physique, il fallait aussi que je lui parle de la grosse boule dans mon estomac. J’ai été horrible avec eux et même si elle me dit que je ne suis pas responsable, je me le sens pareil. Je le suis… Je n’aurais jamais dû souhaiter une telle chose. « C’est vrai, on s’aimait pareil, mais les mots blessent quand même… Je regrette tellement, je voudrais reculer le temps en arrière et dire autre chose de plus réfléchi, être moins impulsive et chiante comme fille. Je voudrais les serrer fort dans mes bras. Et peut-être qu’ils ne seraient pas morts. » Mes yeux s’embrouille et les larmes recommence à couler. « Le sujet?… C’est stupide, je voulais moins d’activité parce que je me sentais coincé, je n’avais jamais de temps pour sortir avec des ami(e)s. Mes deux parents ont refusé et j’ai répondu de façon impulsive comme toujours… Je, je, je leur aie dit d’aller crever que je sois plus libre! » Sur la dernière phrase les sanglots repartis de plus belle, plus fort. Je regrettais tellement, tellement mes dernières paroles. C’est tout l’inverse depuis qu’ils ne sont plus là. J’ai zéro liberté. « C’EST DE MA FAUTE, C’EST DE MA FAUTE!! JE N’AURAIS JAMAIS DU SOUHAITER CA!! JE VOULAIS PAS VRAIMENT!! MAMAN!! PAPA!! JE SUIS DÉSOLÉE… revenez… » J’avais hurlé, j’avais pleuré ma douleur en me recroquevillant sur moi-même. Je n'arrivais pas à m'arrêter.

Je me souviens qu’on m’avait déjà proposé de faire du théâtre pour mon côté très pipelette, mais justement, je l’étais trop et je ne suivais pas tant le script, je rajoutais beaucoup trop de dialogues parce que je trouvais que les personnages ne se parlait pas assez. « Je crois que si c’est de l’improvisation ça devrait aller, mais euh suivre un scénario n’y suis jamais vraiment arrivée. Même si ce sont de bons exercices de concentration, je dévie trop. » Je crois que je suis un peu à côté de la plaque, mais elle avisera quand on en fera dans une prochaine séance.

La logique voudrait qu’elle ne répète pas que je n’aime pas mon assistante sociale. Pas que je crois Sakuya trop stupide pour le faire, mais je préfère aviser. Je suis sûr qu’elle est très intelligente, sinon elle ne serait pas psy, non? Que les trucs utiles et qui vont me placer dans une meilleure position. J’hoche bien la tête vigoureusement d’enthousiasme sans savoir que j’allais bien vite tomber de mon nuage en finissant dans un centre jeunesse après deux ou trois autres familles d’accueils. LA GROSSE VACHE!

Je racontais aussi mon immense chagrin et le pourquoi je me sentais coupable de la mort de mes parents. Souhaiter leurs morts, c’était la dernière chose que je leur avais dite, comment je pourrais, ne pas me sentir coupable? J’écoutais d’une oreille ma psy qui tentait de me dire le contraire. Elle a toujours les bons mots, même si cette fois ça risque d’être plus difficile que d’habitude parce qu’il y a aussi autre chose. J’hochais de la tête, la vois plus basse que mon habituel entrain. « D’accord… mais euhm, il y a autre chose qui me fait penser que c’est de ma faute… Je, j’hésitais à le dire, même si je peux tout te dire… Kathy m’a dit que selon les témoins survivant qu’ils ont sauvé avant de mourir, mes parents n’aurait pas du se trouver là. Ils étaient affecter à la base a Uchina, mais en entendant les nouvelles, comme je suis bien du genre à sécher certain cours et à descendre dans la basse ville parfois pour faire du parkour, ils se sont rendu sur les lieux par peur pour moi, qu’il m’arrive un truc de grave, mais finalement c’est a eux que c’est arrivé. Tout ça parce qu’il n’avait pas confiance que je serais en cours pour une fois… Alors c’est un peu aussi de ma faute, je suis une mauvaise fille, j’ai brisé leur confiance trop de fois. Si seulement j’avais été plus sage et si j’avais un peu moins d’énergie ou d’impulsivité ou moins de, de, de moi, tout ça… » Ce n’est pas faute d’avoir essayé de me responsabilisé avec mon métier étudiant comme sauveteuse ou encore avec tout les sports de combats, entrainement de ma mère et compétitions de natation. J’étais en train de me dénigrer maintenant. J’en avais encore lourd sur le cœur.

Kathy m'a dit indirectement que c'était de ma faute... Des propos maladroit, mal interpréter par une adolescente en deuil.

Avec l’idée des jeux de rôle, j’avais déjà hâte à notre prochaine séance! Je me demandais quel rôle j’allais jouer. J’avais confiance en ses idées, elle m’a toujours bien écouté et conseiller sans trop de jugement. Je n’avais jamais été déçu d’une rencontre avec Sakuya. Et même aujourd’hui, je sentais que c’était bénéfique. J’allais peut-être ressortir avec le sourire, un vrai sourire aujourd’hui? Mais…

Le truc avec le bonheur : il peut disparaître en un battement de coeur. Le mien était partie et avait laissé place à beaucoup de tristesse et de culpabilité. J’avais beau essayer de me dire que ce n’était pas de ma faute, mais les événements d’avant et les paroles de Kathy tournaient en boucle dans ma tête. J’eu un peu peur de me faire dire qu’en effet c’était de ma faute lorsqu’elle fronça des sourcils. Elle a un air contrarié sur le visage. Je savais que, c’est ma faute. Je baissais les yeux, me sentant toute petite, bien assise sur le canapé, encore les genoux contre ma poitrine et mes bras autour de mes jambes comme pour les retenir.

Et finalement Sakuya, elle avait toujours les bons mots pour me rassurer et me réconforté. Ils agissaient comme un câlin réconfortant. Comme de ce que j’avais besoins d’entendre. L’entendre dire comme quoi qu’elle avait merdé comme d’une adolescente en colère, ça m’avait surpris, mais c’était agréable pour mon oreille d’ado rebelle. Les explications aussi faisaient tout leur sens. Je n’étais pas anormale des mes petites rebellions. « C’est pas parce que j’ai brisé leur confiance qu’ils sont venu dans la Basse-Ville, mais parce qu’ils s’inquiétaient et qu’ils m’aimaient? Pourtant, je passais mon temps à les contrariés. Je passe mon temps à contrarié les familles d’accueille et Kathy et eux ils se gênent pas pour essayer de se débarrasser de moi le plus rapidement possible. Mes parents, c’était vraiment les meilleurs, j’aurais dû être plus gentille avec eux, plus reconnaissante de tout ce qu’ils ont fait pour moi. Je me rends compte maintenant…»

Un moment, je me sentais mieux de savoir que j’avais un comportement normal, mais rapidement à nouveau, je me sentais coupable quand même d’avoir été si difficile avec eux. Ça va être un long combat contre moi-même.  

Les paroles de Sakuya se veulent toujours rassurantes et réconfortantes. Toujours à tenter d’apaiser mes tourments dans ma tête.  Elle a toujours une explication logique et qui n’est pas basé que sur mes émotions. Je n’ai pas a culpabilisé, mais ça c’est plus facile à dire qu’a faire. En attendant que le temps avance et que ça aille mieux, je dois me contenter de mes familles d’accueilles. « Ce jour-là, il est loin et pour trouver la bonne famille, déjà il faudrait qu’on arrête de me placer dans les familles typique homme/femme qui convient parfaitement avec le moule de la société. Une famille avec pas autant de règle qui me laisse sortir. Je sais pas moi, un couple de deux hommes ou de deux femmes pour faire changement. Ou un ancien délinquant qui s’est replacer,  qu’on me prouve qu’on peut s’en sortir ou un truc du genre!! Ou j’aimerais bien aussi qu’ils aient une piscine que je puisse continuer à m’entrainer, même si je sais bien que je peux rêver!»

La séance se terminait, malheureusement, mais elle me laissait toujours avec un mot encourageant ou une idée qui pourrait m’aider le temps d’une prochaine consultation. Cette fois, c’était une citation. J’allais devoir me pencher sur le sens de ce qu’elle voulait dire. Enfin, vite comme ça, c’est exactement ce que je fais, je crois. Je continue de sourire parce que c’est plus facile que de chercher à s’expliquer. S’il y a un autre sens, je ne le vois pas. Ça se voyait que j’y réfléchissais et puis après un petit moment, elle m’en expliqua un peu le sens. « Je vais essayer, à commencer par en parler à des amis plus proche, mais hors de question de m’ouvrir au famille, ce ne sont que des inconnus!!» Sakuya est un peu une exception, l’adulte à qui je peux tout dire, il faut dire que c’est ma psy et je ne suis pas à ma première consultation avec elle.  Même avec encore parfois un peu de difficulté, mais ce sont des émotions nouvelle aussi que j’ai ressentie. C’est normal je pense d’avoir eu du mal à les nommez.

«Je vais faire sortir la colère maintenant alors! Je peux aller dans la salle d’apaisement, crier et tout taper pour faire sortir le méchant?»
J'avais grave besoin de me défouler, mon énergie, je ne la dépensais pas assez. Surtout placer dans des famille siiii tranquille! Une famille que j'allais devoir rejoindre après avoir quitter la salle d'apaisement. Je vais prendre tout mon temps!!

Ça serait chouette pour mon imagination d’ado de tomber sur un couple homosexuel, mais pas avant que Kathy est épuisée tout les couples hétéro normatif de la société. Je la trouve coincé Kathy! Les autres critères aussi, ça risque d’être difficile, je sais bien que mes attentes sont trop élevées. Je ne me fais pas trop d’espoir.

Après en parler avec des amies, il va falloir que je démêle les vrais des faux? Je fais ami-ami avec beaucoup de gens dans l’école et je sympathise aussi beaucoup à l’extérieur avec mes collègues de travail, mais je me rends compte que personne ne m’a vraiment écrit ou appeler pour savoir comment j’allais en apprenant mon congé pour décès dans ma famille. Aucun camarade, non plus, ils ne m’ont pas demandé pour mes nombreuses absences en classe. Ce ne sera pas si facile, je me rends compte maintenant que je suis moins bien entouré que je le pensais.

Après, c’est le temps du défouloir. Je suis Sakuya jusqu’à la pièce spéciale, qu’elle me débarre. Je vais en profiter à fond et ça étire le temps avant que je doive retourner dans ma famille de la semaine. « Merci. À bientôt! » J’allais rentrer dans la pièce, mais avant dans un élan d’affection, j’allais faire un gros câlin à Sakuya. Je sais bien que ce n’est pas tant permis pour elle, le contact avec ses patient, mais comme ça viens de moi, je l’ai aussi pris par surprise, elle se fera pas disputer, j’espère! J’en avais besoin. Je lui affichais ensuite un beau sourire, un vrai pas un factice. J’aurais aime que elle puisse m’adopter! Et finalement, je rentrais dans la salle de défoulement. J’allais martyriser ses pauvres blocs de mousse avec mes prises de karaté et crier à plein poumons. Si les murs avaient des oreilles, ils sont rendus sourd maintenant!