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Feat Lyra Steelheart
Ce n'était pas courant de ma part, mais ça ne l'était pas au point qu'il s'inquiète. Il m'avait bien demandé la raison de cette décision, et comme toujours, ma réponse fut la même. Je veux passer un peu de temps au refuge. En réalité, c'était surtout que je souhaitais profiter de cette occasion pour complètement me vider la tête. Il n'y avait que mon père qui pouvait penser qu'au Culte sans arrêt et rester sain mentalement. Enfin, en quelques sorte.
Cela étant, après avoir assisté au rituel de ce matin, malgré le fait que je m'étais pourtant déchargée de cette tâche, et après avoir fait un tour au Refuge de l'Harmonie avec Myz' - où je me suis notamment permise de vérifier l'état de santé de quelques bouts de chou que je savais en traitement -, j'étais revenue aux Sanctuaires Izumo. Le temps avait filé à toute vitesse, et "malheureusement", j'avais un rendez-vous que je ne pouvais décaler. Un rendez-vous avec un type qui finançait les Trismegis. Un certain Sakurai si ma mémoire ne me faisait pas défaut.
Curieusement sage, Myz' sautillait sur la route du retour vers les sanctuaires, probablement inconsciente de pourquoi on le rencontrait en premier lieu. Si j'avais tenu à le rencontrer en personne et que je ne pouvais pas vraiment demander à Darwin de s'en occuper, c'était aussi car je voulais le voir en personne. Pas que sa vie de bourge minable m'intéressait, non. En réalité, seule son implication aux côtés de l'Orga m'intriguait. "M'était-il problématique ?" Voilà la question que je n'avais eu de cesse de me demander sur le chemin du retour.
Finalement arrivée, je jetais un œil à la babiole électronique qui était restée dans ma veste. On a encore le temps d'aller chercher Uaso. - M'adressais-je vaguement à Myz', m'étant déjà résignée à ce qu'elle ne m'ait pas écouté, tout en rangeant ma montre qui m'avait révélé l'heure. Il était 9h52, ce qui me laissait 8 minutes pour la récupérer et me rendre au point de rendez-vous.
Instinctivement, mes pas comme guidés par toutes ces fois où je m'étais mise à la chercher, je naviguais à travers les lieux, checkant tous les recoins où ma Wimessir aurait pu se retrouver. Et c'est au détour d'une allée, dans une cours, que je l’aperçut. Je n'étais pas sûre de ce que je voyais, mais on aurait dit qu'elle aidait un petit Tarsal à danser. Lui donnait-elle un cours particulier ? L'idée me fit doucement rire.
Goup ! - S'écria vigoureusement ma débile de Pokémon, ce qui ne manqua pas de faire sursauter le Tarsal et de lui donner un élan de panique. Ne t'en fais pas. Je viens juste chercher mon Pokémon. - Tentais-je de rassurer le Pokémon Psy avant de m'adresser à Uaso. On a de la visite. Ça te dérange de venir ? Sans hésitation, elle hocha la tête. Elle salua poliment le petit Pokémon timide, échangeant quelques "mots" avec lui, puis gagna mes côtés, prête à m'accompagner.
On s'était mis en route, et au bout de quelques minutes, nous étions presque arrivés à l'endroit de rendez-vous. Sans surprise, il y avait déjà quelqu'un. Par contre, il n'était pas seul. Ils étaient deux. Je parvins facilement à attribuer le nom de Mr. Sakurai à la silhouette somme toute plutôt ridicule. L'autre personne cela dit... Je n'aurais sû dire. Est-ce qu'ils étaient proches ? Peut-être était-elle simplement chargée de l'escorter jusqu'ici ? Ça m'évoquait un vague souvenir. Ce n'était pas impossible.
Remarquant la fixation qu'il semblait avoir sur elle, la seconde option me parut d'autant plus probable. Sans plus attendre, je pressais ma main contre la tête Myz' le temps de m'avancer encore un peu, et élevais la voix. Enchanté monsieur Sakurai. C'est un honneur de recevoir votre visite aujourd'hui. Le voyage n'a pas été trop compliqué ? - Le questionnais-je amicalement. Pour autant, je ne m'approchais pas. Je me contentais de le regarder, souriante, attendant à environ 5 mètres de lui. Tel un caprice, je m'étais décidée à ne pas lui accorder ces quelques derniers pas. Je voulais qu'il les fasse lui même. Assez ironiquement, ma Wimessir me suivit innocemment dans cette attitude, se contentant d'effectuer une simple courbette à mes côtés.
J'aurais aimé que ma Goupelin n'en fasse pas qu'à sa tête par contre... Accourant vers l'inconnue, esquivant Mr. Sakurai comme s'il n'avait aucune valeur, elle s'arrêta devant la dame et leva sa tête, la fixant d'un air pas très intelligent. Myz' avait grandie depuis le temps, et elle n'était plus du genre à devoir être surveillée au doigt et à l’œil, mais sûrement par habitude, je n'avais pu m'empêcher de siffler pour lui rappeler de se tenir. Pardonnez-la. Elle est un peu dissipée, mais elle n'est pas méchante. - Expliquais-je à mes invités, un petit rictus en coin de lèvres.
Lyra restait là, observant distraitement M. Sakurai, tout en essayant de garder son calme face aux comportements agaçants du dignitaire. Les paroles pompeuses de M. Sakurai semblaient remplir l'air d'une lourdeur étouffante, et Lyra sentait son impatience grandir à chaque instant.
Elle accueillit l'arrivée de la championne avec un soulagement indéniable, reconnaissant instantanément la présence imposante et la grâce tranquille de Kanae. Son visage impassible ne laissait rien transparaître de son soulagement, mais au fond d'elle-même, Lyra était reconnaissante que la championne soit là pour mettre fin à la monotonie des échanges avec M. Sakurai.
Pourtant, le soulagement fut de courte durée lorsque M. Sakurai se lança dans une tirade mièvre et maladroite, tentant maladroitement d'impressionner Kanae avec des flatteries vides de sens. “Madame Hasegawa, je suis ravi de vous rencontrer enfin ! Cela fait des semaines que je veux un rendez vous avec vous, mais si on m’avait dit que vous étiez aussi charmante, j’aurais plus insisté !” Lyra retint un soupir d'exaspération, se demandant comment un homme pouvait être aussi déconnecté de la réalité.
Elle remarqua le geste subtil de Kanae, un sourire qui en disait long sur ses pensées, et Lyra ne put s'empêcher de sourire à son tour, reconnaissant dans ce geste la marque d'une intelligence aiguisée et d'une patience infinie.
Cependant, la tentative maladroite de M. Sakurai pour se rapprocher de Kanae ne passa pas inaperçue. Lyra observa avec une irritation croissante chaque pas de l'homme, chaque mot qu'il prononçait, se demandant comment il pouvait être aussi insensible aux signaux évidents de son interlocutrice.
Pendant ce temps, Goupelin s'approcha d'elle avec une innocence déconcertante, son regard dénué de toute complexité laissant Lyra perplexe. Elle se rappela les avertissements répétés sur la dangerosité des Pokémon, mais elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine fascination pour la créature qui se tenait devant elle, mais sa dresseuse rappela rapidement à l'ordre Goupelin tout en s'excusant de son comportement "Je comprends, ce n'est rien." répondait Lyra, hochant la tête en direction de Kanae, lui lançant également un regarde désolé pour l'interlocuteur qui gardait sa main plus que de raison dans la sienne.
“AAAAH Les pokémon ils sont merveilleux, j’ai en ma possession quelques pokémon d’une rareté inouïe et d’une beauté éblouissante, mais rassurez vous très cher, Mademoiselle Hasegawa, ils ne vous arrivent pas à la cheville. Quel lourde tâche tout de même, être leader de culte du soleil à votre âge, n’est-ce pas trop fatiguant pour une femme ?” Les paroles insensibles de M. Sakurai, chargées de sexisme latent, firent bouillonner la colère de Lyra. Elle serra les dents pour ne pas laisser échapper un commentaire cinglant, se rappelant la nécessité de maintenir son professionnalisme en toutes circonstances. Mais chaque mot prononcé par l'homme lui donnait envie de lui rappeler la nécessité d'un peu plus de respect et de sensibilité dans ses interactions.
Lyra savait que cette rencontre serait un défi à bien des égards, mais elle était déterminée à rester fidèle à ses principes, même face à l'arrogance déconcertante de M. Sakurai. Elle prit une profonde inspiration, se préparant mentalement pour les défis à venir, consciente que cette mission serait un test de sa patience et de sa détermination.
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Cependant, je ne pouvais pas me permettre de lui cracher au visage gratuitement. Alors à défaut de pouvoir me déchaîner, je laissais place à une once d'hypocrisie subtile. C'est trop d'honneur. Vraiment, il ne faut pas. Et puisqu'il aurait pu bien le prendre, je m'étais assurée de le fixer dans le blanc des yeux un temps - juste assez longtemps pour générer dans l'inconfort en lui - avant de passer à autre chose comme si de rien n'était.
Cherchant à déporter mon regard ailleurs, mon regard se déporta par réflexe sur la demoiselle... Elle... Elle me faisait de la peine. Qu'importe si elle était Trismegis ou non, ses yeux transpiraient l'embarras. En un sens, elle était dans une situation pire que la mienne. Pourtant, bien que je ne le portais déjà pas en grande estime, Mr. Sakurai réussit l'exploit d'empirer son cas. Chaque mot qu'il prononçait était pire injure que la précédente. J'avais l'impression qu'il se foutait de ma gueule, mais il avait l'air sincère et de penser que je me sentirais honorée. Je n'aurais même pas sû décrire la tête qu'avait tiré Myz'. Une sorte d'incompréhension, comme si elle essayait de comprendre tant bien que mal s'il était con ou s'il le faisait exprès.
D'une rareté inouïe, vous dîtes ? Le coin de mes lèvres se crispa brièvement alors que ces mots quittèrent ma bouche. Est-ce qu'il comparait réellement les Pokémons à des trophées ? J'enrageais intérieurement. Quelle merde...! Tentant de rester professionnelle, gardant une expression aussi bienveillante que possible, je poursuivis. Monsieur Sakurai... Les seules chevilles auxquels aucun Pokémon n'arrivera jamais, ce sont bien les vôtres. Intérieurement, je priais pour qu'il comprenne et qu'il réalise tout le mépris que j'avais pour lui, contrairement à là surface où je donnais surtout l'impression que ce n'était rien de plus que de la flatterie. Je mourrais d'envie de lui dire ce que je pensais réellement de lui, mais je savais pertinemment bien que me laisser aller n'allait m'apporter que des ennuis. Et il n'en valait pas la peine. Pas maintenant...
Bon, je présume que vous n'êtes pas venu que pour vanter mes mérites, n'est-ce pas ? Vous vouliez en apprendre davantage sur Ho-Oh de ce que j'en ai compris, mais c'est un sujet vaste et je crains n'avoir le temps de le couvrir entièrement. C'était évidemment un mensonge. Je n'avais juste pas envie de passer des heures en sa compagnie. Je pense que ce sera plus simple si vous me posiez vos questions directement. Voire aucune, en fait. Rentrez chez vous, j'en ai assez vu.
avait à peine dissimulé son mécontentement à l'égard de M. Sakurai, mais ce dernier semblait ignorer les fines pointes de sarcasme qui transparaissaient dans les paroles de la championne. Malgré la légère tension, la conversation continuait, et M. Sakurai, insensible aux subtilités, semblait poursuivre dans sa quête d'approbation.
"Oui, bien sûr, Ho-Oh, magnifique, magnifique. Vous pensez pouvoir le faire venir ? Le capturer pour l'étudier serait des plus exaltants", lâcha-t-il, le ton dénué d'émotion, comme s'il énonçait une simple liste de courses. Ses paroles résonnaient comme une volonté de domination, de contrôle sur la majesté même des Pokémon légendaires.
Avant même que Kanae n'ait pu formuler une réponse, la sonnerie stridente d'un téléphone rompit le fil de la discussion. M. Sakurai, sans préambule ni politesse, décrocha et s'éloigna d'un pas décidé, geste qui ne laissait place à aucune discussion. Son départ précipité laissait un goût amer dans l'atmosphère, comme une preuve flagrante de son manque d'égards envers ceux qui l'entouraient.
Lyra se retrouvait désormais seule avec Kanae. Si le dignitaire avait eu besoin d'elle, il le lui aurait signifié, n'est-ce pas ? Elle n'allait pas partir à sa poursuite après tout. Elle attendrait ici bien sagement. Être un peu éloignée de cet homme lui faisait un bien fou. Ses muscles, qui s'étaient raidis pendant la conversation, se détendaient légèrement maintenant qu'il était sorti de la pièce.
Lyra se retrouvait désormais seule avec Kanae après le départ précipité de M. Sakurai. Si le dignitaire avait eu besoin d'elle, il l'aurait signifié, mais il était désormais hors de question pour Lyra de partir à sa poursuite. Elle attendrait ici, bien sagement, évitant ainsi de s'impliquer davantage dans les caprices de cet homme.
Le silence qui s'ensuivit semblait pesant, mais Lyra savait qu'il était de son devoir de maintenir le professionnalisme de la situation. Elle prit une inspiration pour briser ce malaise et engager la conversation.
"Leadeuse Hasegawa," commença-t-elle d'un ton calme et respectueux, "je suis là pour faciliter les échanges entre vous et M. Sakurai. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je suis là pour vous assister dans cette rencontre et veiller à ce que tout se déroule selon les attentes de l'Organisation Trismegis."
Son regard était attentif, prêt à recevoir les directives de Kanae et à agir en conséquence. Elle était désolée de la tournure de la conversation et aurait aimer s'excuser pour le comportement de M. Sakurai, mais son statut au sein de l'Organisation ne le lui permettait pas. En dépit des circonstances, Lyra restait concentrée sur sa mission et déterminée à remplir ses responsabilités avec professionnalisme et dévouement.
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Enfin, je n'allais pas pouvoir m'en sortir si facilement. Je pouvais encore l'envoyer voir quelqu'un d'autre du Culte en prétextant avoir une urgence à régler, mais encore fallait-il que je le prévienne. Alors à défaut d'avoir mieux à faire, j'attendais simplement. Je m'étais bien sûre rendue compte qu'elle non plus n'avait rien fait pour le retenir, mais je n'avais pas pris la peine de le lui souligner. S'il lui avait fallu 2 minutes pour me les briser, je ne pouvais que comprendre sa réticence à l'idée de l'entendre raconter plus de conneries ailleurs.
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'adresse la parole, pourtant elle le fit. Sa formalité en était presque déstabilisante, tant elle contrastait avec ce à quoi j'avais eu droit jusque là dans ce rendez-vous. Alors c'était donc ça. Elle avait été envoyée par l'Organisation. Quand bien même je m'en étais un peu doutée, j'étais presque rassurée qu'elle n'ait aucun lien réel avec l'autre demeuré. Non laissez, ce ne sera pas nécessaire. - Avais-je répondu d'une voix mi-fatiguée, mi-désespérée. S'il compte se moquer de moi, je préfère encore qu'il le fasse ailleurs. J'ai mieux à faire. Bon, c'était pas tout à fait vrai. Mais comme se jeter d'un pont restait une activité plus amusante que de lui adresser la parole à nouveau, j'avais quand même un peu raison.
J'avais fait quelques pas vers Myz', et commençais maintenant à lui gratter le bas du menton. Dîtes, mademoiselle sans nom. - M'étais-je adressée à elle, en lui faisant comprendre que j'aurais aimé qu'elle me dise comment elle s'appelle. Après tout, quitte à faire la conversation, autant qu'elle m'accorde cette faveur. Vous croyez qu'il est comme ça avec les femmes parce que ça marche, ou que c'est parce qu'il est comme ça que ça ne marche pas ?
Ma main passait maintenant derrière l'oreille de ma Goupelin qui avait tellement gesticulée que je n'en avais pas tant eu le choix. Et pendant ce temps, je continuais de réfléchir. Elle était là, m'avait même adressé la parole. Peut-être... Que j'avais une carte à jouer. Moi je pense... Que si ce n'était pour son argent, aucune fille n'aurait été suffisamment désespérée pour vouloir l'épouser. Mon faux ton sincère avait tourné en quelque chose de plus sec et agressif vers la fin. Corrigeant le tir, je poursuivis plus posément. Ça soulève quand même la question. Où a-t-il obtenu sa fortune ?
J'interrompis les gratouilles dont Myz' ne semblait se lasser, et fixait cette fois-ci directement la Trismegis. Enfin, excusez-moi. J'imagine bien qu'une... - je bloquais. Je n'étais même pas sûre de savoir son grade au sein de l'Organisation. Soit. Enfin, que vous ne devez pas forcément être au courant de ce genre d'informations. Dans le fond, j'espérais me tromper. Je n'avais de toute façon plus l'intention de discuter avec Mr. Sakurai lui-même. Alors, si elle pouvait me filer elle-même les informations qui m'intéressaient à son sujet, ça valait la peine de lui demander.
Lyra observait attentivement Kanae, remarquant l'attachement profond qu'elle manifestait envers ses Pokémon. La Goupelin semblait véritablement ravie sous les caresses méticuleuses de la jeune femme.
Les commentaires de Kanae Hasegawa résonnaient étrangement avec les pensées de Lyra concernant M. Sakurai. Un léger rire s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se reprenne rapidement, se raclant la gorge. Il semblait en effet que Sakurai n'était pas le genre d'homme à attirer beaucoup de femmes pour sa conversation ou son respect, mais plutôt pour des motivations liées à l'argent, ce qui était souvent le cas.
Lyra était consciente que, au-delà de son soutien à Trismegis, c'étaient surtout les généreux dons de M. Sakurai à l'organisation qui lui avaient valu un certain statut au sein de celle-ci. Elle se rappelait vaguement avoir lu dans son dossier qu'il était propriétaire de terrains très avantageux, d'usines et d'autres biens propres à un homme d'affaires prospère. Pour parvenir à ce niveau, il ne devait pas être ignorant, ou alors il était très bien entouré.
"Madame Hasegawa, M. Sakurai est un homme d'affaires. En ce qui concerne sa fortune, il me semble que..." Lyra s'interrompit brusquement, se demandant si elle avait le droit de divulguer de telles informations.
"Je suis navrée, il ne m'appartient pas de révéler l'origine de la fortune de M. Sakurai, mais sachez qu'il s'agit d'un homme d'affaires prospère." Elle préféra garder pour elle les détails sur les affaires de Sakurai, convaincue que si elle était affiliée à Trismegis, cela ne pourrait pas poser trop de problèmes. Après tout, Trismegis était une organisation dont les principes semblaient irréprochables.
Lyra se tut, espérant ne pas avoir commis d'erreur. Le doute se lisait dans ses yeux alors qu'elle baissait son regard vers les Pokémon de Kanae. Il était étrange de les voir se promener librement. À Bedwyr, ce n'était pas ainsi. Les Pokémon, à moins d'être nécessaires, devaient rester dans leurs Pokéballs, car leur liberté pouvait parfois être dangereuse, comme en témoignaient les tragédies causées par les Pokémon Paradoxe.
Puis, Lyra porta son attention sur Kanae avec un sourire amusé, observant avec admiration la tendresse avec laquelle elle câlinait ses Pokémon. "Vous avez vraiment un don pour prendre soin de vos Pokémon, Madame Hasegawa," dit-elle, cherchant à détendre l'atmosphère. "Ils semblent vous adorer."
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Tentant de me montrer rassurante et de confiance, je la laissais parler, espérant secrètement en apprendre plus sur mon "ami" le fortuné. Hélas, cela s'avéra inutile. Elle se coupa dans son élan pour ne me révéler que des infos sommaires sur sa richesse. Bien que j'aurais pu l'être, je n'étais pas déçue. Après tout, même si elle n'était peut-être rien de plus qu'une lèche-botte de l'Orga, je savais maintenant qu'elle possédait des informations qui m'intéressaient, et c'était trop tard pour que je la laisse filer sans qu'elle me révèle ce que je tenais à savoir.
Le silence regagnait les lieux. Intérieurement, je réfléchissais à comment lui tirer au mieux les Ferdeter du nez, continuant de masquer mes intentions par une expression bienveillante. La Trismegis, par contre, n'avait pas l'air très à l'aise. Regrettait-elle ce qu'elle venait dire ou n'avait-elle juste pas l'habitude de voir des Pokémons en liberté ? À tous les coups, ça devait être la deuxième option.
Sa remarque me fit doucement rire. Ça pouvait paraître comme un compliment ou de l'intérêt légitime, mais ce n'était rien de plus que de l'ignorance crasse digne de l'Orga. Ah bon ? Je ne m'étais pas rendue compte que prendre soin de ceux qu'on aime était devenu si rare de nos jours. Les yeux rieurs, ma réponse était malheureusement bien plus accusatrice que ce que j'aurais souhaité, laissant sous-entendre que les gens de son espèce en étaient incapable. Bah, tant pis. Je n'allais pas non plus me forcer à la respecter.
"Vous en avez ?" - Lui demandais-je en indiquant du regard ma débile de Goupelin. Dans le fond, ça ne m'intéressait pas vraiment. Elle devait sûrement en avoir si elle était là pour escorter ce Sakurai. En réalité, la seule raison pour laquelle je lui avais posé la question, c'était pour calmer le jeu. Si je jouais bien mes cartes, j'allais peut-être pouvoir l'inciter à me donner les informations qui m'intéressaient. Et puis, si jamais elle venait à se braquer, sa réponse me permettrait au moins de savoir si je devais passer par la torture ou si la menace suffirait.
"Bon par contre miss, vous avez un petit nom à me filer ou je dois vous appeler Chaussette ?"
"Excusez-moi si ma remarque vous a offensée, ce n'était pas du tout mon intention," répondit Lyra, un peu pincée par la remarque de Kanae, bien qu'elle tentât de le dissimuler. Elle avait l'impression que Kanae ne l'appréciait pas pleinement, ou du moins, n'appréciait pas ce qu'elle représentait. Dans tous les cas, Lyra se promit d'être prudente dans ses interactions avec elle.
"Et oui, j'ai effectivement des Pokémon," ajouta-t-elle, sans donner plus de détails sur leur nombre. En réalité, elle n'en possédait que deux, à peine entraînés. Elle venait tout juste de devenir dresseuse de Pokémon. Le premier lui avait été offert par son professeur après avoir réussi ses études, et le second, elle l'avait trouvé lors d'une expédition dans la neige. Le petit Marcacrin était particulièrement adorable, aimant coller son groin tout froid contre ses pieds lorsqu'il était en liberté dans son appartement, ce qui provoquait souvent des rires incontrôlables de la part de Lyra, étant chatouilleuse à cet endroit.
Kanae la ramena à la réalité en la rappelant à l'ordre. N'avait-elle pas présenté ne serait-ce que son nom plus tôt ? Lyra se sentit rougir face à cette remarque, regrettant son oubli. Elle se dit que le surnom de "Chaussette" lui irait bien à ce moment-là. Cependant, la remarque humoristique de Kanae sur son nom détendit légèrement l'atmosphère.
"Vous pouvez m'appeler Lyra," répondit-elle avec un sourire, tentant de désamorcer la tension. "Mais si 'Chaussette' vous convient mieux, je pourrais peut-être y réfléchir," ajouta-t-elle, espérant détendre l'atmosphère avec une pointe d'humour.
C'est alors que M. Sakurai fit son retour, l'air légèrement contrarié. Il semblait à peine remarquer Lyra, se tournant vers Kanae. "Je suis désolé, je vais devoir partir maintenant. Mon chauffeur est déjà là. Nous pourrons reprendre cette conversation plus tard, si vous le voulez bien, Mademoiselle Hasegawa. J'espère vraiment vous revoir dans un cadre moins... professionnel," déclara-t-il, saisissant la main de Kanae sans attendre son autorisation et y déposant un baiser trop ostentatoire. Lyra se demanda s'il était réellement intéressé par Ho-Oh ou s'il était simplement là pour ajouter Kanae à son tableau de chasse. Il lâcha alors la main de la demoiselle et s'éloigna rapidement vers la sortie.
"Officier, vous pourrez rentrer par vos propres moyens, n'est-ce pas ?" demanda-t-il rapidement, ne laissant pas le temps à Lyra de répondre, avant de disparaître à l'extérieur. Lyra resta un peu confuse face à la situation.
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C'était tout de même décevant de voir qu'elle était capricieuse quand il s'agissait de me donner les renseignements que je cherchais à obtenir. Soit. J'allais rester prudente. Tout cela ne valait pas la peine de me mettre dans le pétrin. D'un hochement de la tête, je la remerciai d'enfin me révéler son appellation, puis dû me retenir de lui demander si elle savait aussi donner la patte aussitôt qu'elle laissa entendre "réfléchir" au surnom ridicule mentionné plus tôt. C'était lamentable qu'elle puisse ne serait-ce que songer à me laisser piétiner son identité de la sorte. Décidément, c'était quelque chose l'Organisation.
Un moment de surprise alors que l'autre dégénéré refit apparition. Merde... Je l'avais presque oublié, lui. Réaffirmant mon expression amicale, bien qu'hypocrite, à l'égard des mes invités, je l'écoutais déblatérer ses conneries. "Vous partez ?" - M'étonnais-je. Pas que j'allais regretter son départ, non, mais je n'avais pas encore découvert ce que je tenais à savoir. Et puis... Mon regard se détourna vers cette certaine Lyra. Ça voulait dire qu'elle aussi allait devoir partir ?
Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit de plus, il s'accapara ma main et me l'embrassa de force. Ma paupière gauche sautilla brièvement. J'avais envie d'hurler et je m'imaginais immédiatement mille scénarios où je le soumettais aux pires atrocités pour pallier à sa pitoyable existence, mais professionnelle. Je devais rester professionnelle. Alors je lui souris. "N'hésitez pas à prendre à nouveau rendez-vous." - Avais-je simplement répondu, ne souhaitant pas lui faire preuve de plus de proximité que nécessaire.
Je levais tout de même un sourcil quand il se mit à partir sans celle qui l'avait escorté. Et presque comme s'il s'enfuyait, en un instant, il était parti... Hébétée, je fixais l'horizon un temps. Comment une telle personne pouvait exister ? Mon regard finit par se dévier sur la Trismegis. Elle aussi, semblait confuse. Toutefois, elle était toujours là. Elle n'était pas partie. Enfin, ça n'allait probablement plus durer, et je n'avais plus monsieur Sakurai pour la retenir artificiellement... Oh et puis zut, à défaut d'avoir le temps, je n'avais pas mieux à tenter.
"C'est dommage... On n'a pas eu l'occasion d'en discuter..." Je laissais planer ma phrase dans l'air, m'étant assurée de parler suffisamment fort pour que Lyra m'entende. Je n'avais pas mille options non plus, il fallait y aller au bluff, et ça commençait de là. Je me tournais ensuite vers elle, puis après une inspiration bien bruyante, j'expirais et lui fit part de mon "embarras". "Écoutez, ça me gêne un peu de vous demander ça, je comptais lui demander directement, mais je crains que ça ne mette des mois sinon..."
Les bras croisés, le regard fixant le sol un petit instant, je le relevais pour le plaquer contre ses yeux bleus. "C'est un projet confidentiel, donc je vous demanderai de n'en parler à personne, mais monsieur Sakurai voulait m'aider à contribuer à un projet d'agrandissement des Sanctuaires Izumo. Comme je ne le connaissais pas vraiment, je voulais m'assurer de la nature de son argent. Et cette rencontre devait notamment servir à ça, mais il semblerait qu'il ait oublié..."
Et on y était. La toile de mon mensonge avait été tissée. Il ne me restait plus qu'à continuer de jouer le jeu, et c'était emballé. "Vous sembliez au courant de la provenance de sa fortune cependant. C'est vrai ? Ça vous dérangerait de me révéler ce que vous savez ? C'est un grand projet, et au plus tôt je sais, au plus vite je pourrais prendre les décisions nécessaires, si tant est que le projet tienne toujours..." - Précisais-je presque déçue, comme si le problème dans cette histoire était le comportement de Mr. Sakurai, alors qu'en réalité, je savais très bien qu'aucuns travaux de la sorte n'étaient en cours de discussion. Un sourire un peu timide, je me courbais légèrement en avant, accentuant le côté "urgent" de la situation. "Soyez sans craintes. Ho-Oh en soit loué, vos supérieurs n'en sauront rien."
Lyra se trouvait à la croisée des chemins, déconcertée par les événements qui se déroulaient sous ses yeux. Le départ précipité de M. Sakurai avait laissé un vide palpable dans la pièce, une tension silencieuse qui pesait sur les épaules de chacun. Elle sentait son cœur battre un rythme irrégulier, ses pensées tourbillonnant dans un tumulte d'incertitudes.
Face à Kanae Hasegawa, elle se sentait prise au piège entre le devoir de préserver les secrets de Trismegis et le désir de répondre aux interrogations légitimes de son interlocutrice. Chacun de ses mots était une danse délicate sur le fil du secret, jonglant entre révélation et retenue.
"Madame Hasegawa", commença-t-elle d'une voix empreinte de prudence, "je comprends votre curiosité et votre désir de percer le mystère qui entoure M. Sakurai." Son regard, empreint d'une lueur d'hésitation, cherchait à exprimer toute la complexité de la situation. "Cependant, la source de sa fortune reste un sujet délicat, jalousement gardé par les voiles du secret."
Elle laissa ses paroles flotter dans l'atmosphère chargée, consciente de la gravité de chaque syllabe prononcée. L'ombre du mystère planait autour de M. Sakurai, son influence insaisissable défiant toute tentative d'analyse.
"Nous sommes tous conscients de son soutien financier à Trismegis, mais les détails de ses affaires restent enfouis dans les profondeurs de l'obscurité", avoua-t-elle, une lueur d'incertitude dans son regard clair.
Le souvenir de l'escorte manquée de M. Sakurai vint la hanter, rappelant la fragilité de sa propre position dans cet écheveau d'intrigues. "Et quant à son départ précipité, je suis tout aussi surprise que vous, Madame Hasegawa. Mon rôle d'escorte initial m'a laissée dans un état de perplexité que je peine à dissiper."
Lyra ressentait le poids des secrets qui pesaient sur ses épaules, luttant pour naviguer à travers les eaux troubles de la politique et de la loyauté. Elle espérait sincèrement que ses paroles pourraient apaiser les doutes de Kanae tout en préservant l'intégrité de Trismegis, dans cette danse délicate entre vérité et mystère.
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Je la fixais, hésitante. Pendant un moment, je me demandais si ça valait la peine. Si la menacer ou directement la torturer allait lui faire cracher le morceau. Si ces informations valaient vraiment la peine de se mettre un petit peu plus dans les radars de l'Orga. Je la scrutais en me posant toutes ces questions, tentant toujours de garder cette expression, certes remplie d'hypocrisie, qui témoignait d'un embarras mais également d'un respect envers cette escorte.
"Soit, je comprends." Je m'étais finalement décidée. Et si de prime à bord, je pouvais donner l'impression d'avoir abandonner, ce n'était pas tout à fait le cas. Je voulais tenter une dernière approche. Une plus sournoise pour également la tester. Voir jusqu'où allait sa dévotion pour les Trismegis. Car si mon autorité ne pouvait pas la faire plier, et que les moyens moins orthodoxes risquaient de m'apporter plus d'ennuis que nécessaire, je pouvais toujours jouer une dernière carte.
"C'est fort dommage cela dit. Je ne sais pas si le projet aura vraiment lieu du coup... Enfin, ce ne sont pas vos problèmes." - M'exprimais d'abord sur un ton déçu, avant de rebondir plus "rassurante", laissant entendre que j'estimais que c'était de sa faute si ces travaux, qui n'étaient pas prévus de toute façon, n'auraient pas lieu. C'était ça ma dernière idée pour lui faire cracher le morceau. Jouer la carte de la culpabilité.
Sans lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit, j'enchaînais en faisant preuve une nouvelle fois de bienveillance. "Je suppose que vous avez du travail, donc je ne vous retarderai pas plus longtemps. Vous êtes libres d'y aller. Si toutefois vous restez dans le coin, je ne peux que vous conseiller d'aller jeter un œil aux quartiers des délices. Je suis sûr que la cuisine locale vous plaira."
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