[Vanille entre dans la pièce, et s’installe à la table. Son sourire est aussi grand que celui d’un enfant, le jour de Noel. L’autre homme l’y attend déjà.]
Vanille : Bonjour ! Ça doit être toi, Pierre, c’est ça ? [l’autre homme hoche la tête. Le Patâchiot sur les épaules du cuisiner le salue aussi]. Moi, c’est Vanille !! Enfin, ça, tu le sais déjà, non ?
L’homme répond à la positive.

Vanille, n’attend pas longtemps avant de reprendre : Enfin, bref ! Et tu fais quoi dans la vie, sinon ? Moi, je suis cuisinier, peut-être que tu le sais déjà, en fait ! Je sais pas si tu connais le petit restaurant, plus loin dans le quartier commercial ! Mon restaurant […]…
La conversation est à sens-unique pendant de longues minutes. Le rendez-vous amoureux a tout d’un monologue.
Pierre sirote son café déjà froid, regardant sa montre.

Vanille, se calmant un peu, à l’air un peu gêné : Désolé, je crois que je parle beaucoup, haha … (Il pose une main sur celle de l’autre homme) En tout cas, j’suis super content de te rencontrer ! Je trouve que le courant passait bien, quand on parlais sur l’application, non ?
Pierre a un léger mouvement de recul : Ah ouais … si tu le dit.
L’attention des deux est vite attirée par une créature venant d’apparaître dans les lieux.

Vanille avait déjà presque oublié sa boisson – un peu gêné, l’homme enfouit la paille dans sa bouche, comme pour se museler lui-même, avoir une raison d’arrêter de parler. Il sentait que l’homme n’était pas aussi réceptif que lui. C’était un peu embêtant.
Pourtant, il ne pouvais s’empêcher de lui envoyer quelques œillades et  … est-ce qu’il était entrain de lui faire du pied ?? Vanille rougit discrètement, mais son sourire s’élargit, alors qu’il vins poursuivre la caresse. Est-ce que ça allait se finir … comme ça se finissait à chaque fois ?

« Tu … » Il se stoppa, alors qu’il venait à peine de commencer sa phrase – pas très Vanille, ça… « il est quand même UN PEU GLUANT, TON PIED. » L’homme se releva d’un coup, comprenant bien que ce n’était pas un pied.
Debout au milieu de café, épier de tous, le cuisiner émit un long soupir en voyant l’Excelangue, sous sa chaise. « Euuh … Fausse alerte, en fait ! » Un rire jaune s’échappa de ses lèvres.
Encore une fois, il devait avoir l’air d’un idiot. N’étant plus à ça près, il se baissa, arrivant à la hauteur du Pokémon normal, qu’il regarda plus longuement. « Dit-donc, qu’est-ce que tu fais là, toi ? »
Sous le regard plein de jugement de son date du jour, qui regrettait sévèrement d’avoir passé la porte du café.  

Le Pokémon ne semblait pas avoir de dresseur … non ? Vanille le leva, le portant à bout de bras. Alors, il s’approcha de l’autre homme, ce beau Pierre-Valentin, qu’il voulait transformer en son … Valentin tout court.
Bref.
« Il est à toi, ce Pokémon ? » Sans même lui laisser le temps de répondre, Vanille approcha le type normal de son interlocuteur. Pas son Pokémon, non – mais ça n’empêcha pas l’Excelangue de laisser glisser sa langue visqueuse sur le visage de sa pauvre victime.
« … »
« … »
Vanille ne savais que faire, alors, un peu gêné, il laissa la bête retombée au sol, la laissant parti vers de nouveaux horizons (de nouveau visage à violer).
« Je suis désolé, je … vais te chercher une serviette ! » Ravalant son honneur, l’homme serra du poing sa tasse, comme s’il était prêt à la briser. Ah, le mariage, c’était clairement par pour tout de suite.
Son (pas) Valentin avait déjà filé au comptoir, prendre de quoi nettoyer ce carnage. Ce qui lui permettait, au moins, d’éviter un peu la colère de son date… Il se permit un petit soupir, telle une jeune fille embarrassée par ses histoires d’amour.

Vanille ne pu s’empêcher de se perdre un peu dans ses pensées ; Aaah… quand est-ce qu’un rendez-vous aller se passer bien ? Puis, après quelques instants de rêverie, il se rappela que son date l’attendait, et qu’il n’étais pas forcément pas très friand de bave d’Excelangue …
A grande enjambée, Vanille retourna à sa table, posant devant le bel Apollon une pile de serviette – au moins, il n’avait pas eu la bonne idée de lui nettoyer lui-même le visage.

« Encore désolé ! J’espère que tu ne m’en veux pas ! » Il avait conclu sa phrase d’un petit rire, pour cacher un peu sa gêne. Enfin, il se remit assis, ne pouvant s’empêcher de laisser ses jambes se balancer dans l’air.
Ne sachant plus comment relancer la conversation, finalement, son regard se posa sur un Rondoudou, chantant tranquillement. « Ah, qu’il est mignon ! Dit, toi aussi, tu as des Pokémons ? »
L’homme ne lui lança qu’un regard blasé.
« …J’ai dit quelque chose de mal ? » Pierre se leva d’un coup, déposant quelques pièces sur la table. « C’était sympa, mais je pense que je vais m’en aller ».
Vanille se tendit, se levant d’un coup, les traits plus tendus. Pourquoi est-ce que ça finissait toujours mal ?

Les mains du cuisinier tremblaient un peu. Il sentait son cœur ... presque se briser. Est-ce qu’il en faisait trop ? Est-ce qu’il ressentait encore les choses trop fortes ? Il s’attachait tellement si vite, et si fort, comme si son cœur ne cherchait que ça : à aimer, à se consumer pour quelqu’un.
Alors, avec douceur, il posa ses mains tremblantes sur celle de l’autre homme déjà levé, déjà prêt à partir. « Je suis désolé, vraiment !  Peut-être … qu’on pourrais apprendre à se connaître un peu plus ! Ce serait dommage d’être venu pour si peu, non ? »

Est-ce qu’il essayait de marchander ? Un tout petit peu. Après tout, ça l’embêterait de finir tout seul, là, en plein milieu du café. Même si ce ne serait pas une première.
Soupirant, l’homme accepta enfin de se rassoir – petite victoire ! Mais c’était quand même mieux s’il était consentant, non ?
Alors, un sourire avait de nouveau étirer les lèvres du cuisinier, ne se rendant pas compte qu’un Spinda était prêt à rendre ce rendez-vous encore plus catastrophique.

Vanille, passant encore d’une émotion à une autre, se remit – enfin – assis, tentant de poursuivre la conversation avec son (peut-être) Valentin. Petite disucssion qui dura tout de même, quelques minutes … et au moins, un tout petit moins dans un seul sens.

Et enfin, le cuisinier avait posé sa main sur celle de l’autre homme ; enfin, la distance se réduisait, peu à peu … jusqu’à ce qu’un petit cri s’échappa des lèvres de notre Pierre-Valentin nationale, qui regrettait décidemment ses goûts en matière d’homme.
Il se leva, d’un coup, la colère faisant briller ses yeux clairs.
Et sa boisson, visiblement renversée. « Tu peux pas faire un peu attention ? ! C’est trop pour moi ! » Et cette fois-ci, le rosé n’eu pas le temps de réagir – déjà, il se retrouvais seul, à sa table, les yeux des autres couples (espérons-le, plus chanceux) tourné vers lui.
Il résista difficilement à l’envie de se taper la tête contre la table.

Son petit Pokémon canidé était venu sur ses genoux, d’un saut, pour câliner un peu son dresseur, sentant que son état mental n’étais pas le plus stable ( mais ça, ce n’était pas nouveau).
Soupir de la part du dresseur, alors qu’il passait vigoureusement une main dans la fourrure duveteuse de sa créature, ce qui avait quand même le don de le calmer.
Il lui lança un petit sourire, cachant difficilement sa déception. Ce n’était pas la première fois que ça se passait mal – sans doute pas la dernière, aussi.

« Ne t’inquiète pas … ça va … ! » Il lui ébouriffa gentiment la tête. Quel malpoli, ce Pierre ! Peut-être qu’il avait esquivé une mauvaise personne, finalement ? C’était peut-être mieux de s’en persuader, oui.