Pour la première fois de ma vie, je sortais enfin de Koyo! Du moins, en étant toute seul et pas pour un déplacement au nom du culte, sans aucune liberté de visiter les lieux, ou rencontrer les personnes sur notre chemin. Alors lorsque je franchis la première frontière, j'eue une hésitation. J'étais partagée entre l'excitation de la découverte, l'inquiétude de l'inconnue.

En plus, je savais qu'il existait des tensions entre les différents districts. Est-ce que mon origine pouvait se lire sur mon front? Est-ce qu'on allait me chercher des problèmes. Mais finalement, l'excitation et l'envie d'évasion reprit rapidement le dessus et je fis le premier pas. Le premier pas hors de tout ce que je connaissais réellement. Une étape sur la voie de la liberté. Aussitôt, je me mis à courir sans cesser de rires aux éclats, accompagnée de mon fidèle Kintaro dont les yeux souriaient pour moi. Il n'avait jamais une telle expression envers personne que moi même. J'étais sa princesse, il était mon chevalier.

Sans me rendre compte, la course m'amena bientôt proche des premiers signes de civilisations: une ville. Cette fois-ci l'excitation redescendit bien vite. Je n'avais croisé personne jusqu'à présent et l'inquiétude s'était volatilisée, n'ayant rien à craindre face à la nature. Mais une ville s'était une toute autre histoire Que dirait-il en apercevant une étrangère? Pourtant, j'avais fais le plus difficile, je ne pouvais pas reculer.

-Allez Kalia! Tu es une grande fille maintenant! On se tient droite, on sourit et on y va!

Remontée à bloc, je m'engageais déjà dans les ruelles de la ville et tout son effervescence. Tout le monde m'ignorait ou les quelques regards ,que j'attirais, n'étaient nullement négative. Tout au plus de la curiosité ou un certain intérêt. Mais bientôt un homme sorti de la masse. Ce dernier faisait des grands signes et un sourire si rayonnant, que j'en souris aussi par automatisme. Avant de me tourner à droite et à gauche pour m'assurer que tous ses appels m'étaient réellement destinés. Mais sa cible était bel et bien moi.

Je trottinais donc dans sa direction, mais une fois à sa portée et qu'il terminait son discours, une ombre s'interposa entre nous. Sans surprise, je pouvais un petit soupir amusé. Après tout, je savais déjà qui était la silhouette protectrice entre nous deux. Kintaro, mon Scalpion, s'assurant toujours que tout inconnu respecte une certaine distance.  Aussitôt, pour ne pas effrayer le dénommé Salomon, je m'accroupi à côté de KIntaro, posant ma main sur son crâne

-Kintaro, ce gentil monsieur ne me veut aucun mal... Excusez mon Monsieur Salomon. Mon Scalpion est un peu trop protecteur avec moi.

JE me relevais pour me retrouver face à mon interlocuteur, toujours aussi surpris de sa façon chevaleresque de m'aborder. Mais cela m'amusa et c'est tout simplement que je lui sourit les yeux pétillant et plein d'innocence et de bonté.

-Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur. Je suis Kalia! Si vous avez besoin d'aide, c'est tout avec plaisir que je vous aiderais!

Je ne pouvais m'empêcher d'aider mon prochain, et même si je n'étais au courant de rien. Je n'avais aucun soucis d'apporter mon aide. C'était ainsi qu'on pouvait tisser des liens. Et je pouvais peut être apprendre beaucoup en cette nouvelle journée de découverte. Néanmoins, mon visage se referma légèrement, évitant le regard de l'homme, complétement gênée. C'était une chose de vouloir aider. Mais j'oubliais un point des plus important, que je soufflais de manière à peine audible:

-Mais je ne suis pas sûr de bien vous aidez...Je n'y connais rien du tout!

Mais qu'est-ce que je faisais encore, c'était le meilleur moyen de faire fuir cette nouvelle connaissance. Je repris aussitôt contenance, me frappa les deux joues de mes mains, ceci faisant revenir mon plus beau sourire qui faisait fondre n'importe qui:

- Mais je peux apprendre vite et je ferais ce que vous me dites, Monsieur Salomon!

L'homme devant moi semblait des plus sympathique. me laissant une légère honte alors que je m'étais totalement tromper sur les habitants d'ici. Salomon était très accueillant et aussi souriant, ce qui me rassurait.  Il en venait même en excusait mon petit Kintaro, prétextant qu'il avait un de ses compagnon identique. Je ne pus m'empêcher de partir d'un petit rire, que je retint rapidement, pour ne pas le vexer ou qu'il ne prenne mal mon comportement.

D'ailleurs il m'expliqua que même si je n'y connaissais rien, je pouvais lui apporter l'aide qu'il désirait, ce qui évidemment gonfla mon cœur. Enfin, je pouvais aider quelqu'un par moi même. De mes propres mains, non sans aucune sortes de visions dont je ne croyais pas. Je pouvais arrêter de rester assis sur mon coussin devant des fidèles à longueur de journée. Oui, je pouvais donner réellement de ma personne pour aider autrui et se sentiment me rendait fier. Enfin encore fallait-il que je parvienne à faire la tâche qui me demandait.

Mais lorsqu'il m'indiqua qu'il possédait des créatures plantes, mes yeux brillèrent d'excitation. A chaque fois que je pouvais découvrir de nouveaux pokemon, j'étais folle de joie et d'excitation. Il me les montra même alors qu'elle... Dormait. Je regardais tour à tour, Salomon et les deux dormeurs. Comment pourraient-ils nous aider dans cette condition?  Mais qui j'étais pour juger? Alors je ne dis rien, même si mon visage s'exprimait pour moi. Parfois on pouvait vraiment lire en moi comme dans un livre ouvert. Autant dire que je devais travailler sur ça.

Mais à la place, je partis d'un petit rire cristallin, au vu de l'amusante scène sous mes yeux. Pas besoin d'en dire plus. Mais mon interlocuteur ne perdit pas son sang froid et poursuivit son discours, expliquant les raisons de sa mission ici. J'avais bien entendu parler de cette catastrophe, même si je n'y avais assister que de loin. Un drame pour lequel j'avais désiré faire plus et intervenir. Mais mon culte s'y refusait. Alors quand j'entendis la rancœur du fleuriste, ceci me peina rapidement. Au fond, je pouvais comprendre son émotion. Et c'est bien pour cela que je voulais agir. En partie pour cela que je voulais faire le tour de l'île. Je le regardais donc silencieuse. Jusqu'à ce qu'il demande d'où je vienne, me faisant irrévocablement perdre mes moyens.

Tel un animal prit au piège, je regardais à droite et à gauche, m'attendant à quoi? A vrai dire, je n'en savais rien, et je balbutia quelques mots:

- Que... quoi... Comment vous savez... oui.. Enfin vous avez raison, je viens pas d'ici. Mais...

Et malgré qu'il avait tout de suite compris que j'étais une étrangère, ceci ne le dérangea pas outre mesure, et il commença à se mettre au travail aussitôt, lui montrant comment faire. En élève sérieuse et attentive, elle observa. Tous ses mouvements scrutés au peigne fin, jusqu'à l'étrange sourire qu'il dégagea alors qu'il semblait penser à quelque chose de joyeux. A quoi pouvait-il penser? J'en étais aussitôt curieuse. Alors je lui souriais avec tendresse sans qu'il s'en rende compte, jusqu'à ce qu'il m'invite à choisir la prochaine couleur.

Je m'approchais des différents plants et mon regard fut rapidement attiré par une couleur jaune. Jauen comme le soleil et notre protecteur Ho-oh, représentant le soleil. C'est sans hésitation, que je m'activais et avec toutes les précautions du monde commença à la poser dans son trou. Travaillant ainsi à côté, du fleuriste sourire aux lèvres, je me mis à fredonner, puis à m'exprimer:

-Vous aviez raison, je viens bien de Kôyô... Et disons que je n'ai rien vu du monde. Je tiens à vous remercier pour votre gentillesse. Tant pour la ville et ses habitants que vous essayez de mettre du baume au cœur. Que pour moi pour me permettre de découvrir ce "nouveau monde".

J'en oubliais la sécurité, faisant naïvement confiance à mon coéquipier du jour. Puis, je posais mon regard brillant et sincère sur Salomon:

-Monsi... je veux dire Salomon, vous êtes une bonne personne!

Décidément, c'était une belle journée et cette rencontre tout aussi enrichissante. D'autant plus que Salomon se moquait bien d'où je pouvais venir. Il m'avait même fait un sourire chaleureux, tout en m'expliquant que lui même ne venait pas d'ici. Je ne pus m'empêcher de me demander la raison de sa venue ici. Après tout je n'étais pas dupe et ce district ne faisait pas l'unanimité au sein de l'île. Mais je n'étais nullement à juger, ce n'était plus qu'une curiosité et une soif de connaissance. Bien sûr, je n'évoquais rien à ce sujet, ceci était trop indiscret.

Et puis, il commença à me rencontre un petit bout de son histoire, alors au fond il comblait ma curiosité et j'écoutais attentivement, avec un beau sourire sur le visage. Que j'aimais que les personnes s'ouvrent à moi, me parle d'eux, de leur vie. Je n'étais rien n'y personne ici et cet anonymat était si rafraichissant. J'opinais de la tête lorsqu'il décrivait mon propre district. J'étais toujours fier de ma propre cité et je ne pouvais être que d'accord avec ce qu'il disait.

Par contre quand il expliqua les raisons de son travail, je ne pus m'empêcher de reprendre mon sérieux, et surtout je n'aimais pas lorsque les gens semblait se dévaloriser sans prendre conscience de ce qu'il faisait réellement. Mais je ne dis rien encore une fois, je ne pouvais me permettre sans que cela semble être du jugement, ce qui était la dernière chose que je désirais.

Et malgré le sérieux que j'avais repris, je fus surprise de sa recommandation et de sa mise en garde. Cachait-il quelque chose? Avait-il un passé difficile ayant été lui même trahit ? Ou bien était-il lui même en quête de rédemption? Peut être que je passais pour une Naïve et c'était bien le cas, la plupart du temps. Mais j'avais ce petit don de pouvoir ressentir le bien chez les gens ou les efforts qu'ils fournissaient pour y parvenir. Et puis tout le monde avait le droit à une seconde chance.


Je n'avais toujours pas exprimer le moindre mot pendant mon travail. Mais quand il me posa enfin sa dernière question, je regardais le parterre de fleurs qui prenait forme, acceptant ses compliments. Pensive, mon visage n'exprimait aucune émotion. Puis sans prévenir, je me tournais dans sa direction, les yeux à semi fermés et le plus rayonnant des sourires qui reflétait bien le soleil qui brillait sur mon visage faisant luire mes cheveux roux de mille feux:

-A vrai dire, j'ai laissé mon cœur s'exprimait. Et le jaune m'a attiré comme une évidence. Il représente pour moi le soleil, comme le Pokémon légendaire Ho-oh. J'ai toujours rêvé de rencontrer une de ces " divinités". Et puis, pour moi le soleil re présente l'espoir, la seconde chance. Vous savez Salomon, peu importe qui vous étiez avant ou ce que vous avez pu vivre. Tout le monde possède un bon fond, on peut se perdre en chemin, mais nous méritons tous une seconde chance. Et le jaune est le symbole de cet espoir et de cette joie que le monde mérite.

Je m'approchais de lui, le vent souffla dans mes cheveux les faisant voler derrière moi, et je continuais en posant délicatement ma main sur le visage de l'homme:

-Le diable était auparavant un ange. Il est un trompeur mais peut être désirera t-il un jour reprendre le bon chemin, et c'est à ce moment que nous devrons lui tendre la main. Alors s'il vous plait Monsieur Salomon ne dites plus jamais que vous êtes ou étiez un salaud. Peu importe ce qu'il s'est passé dans votre vie. Ceci est derrière vous, il faut se concentrer sur le présent et travailler pour un meilleur futur.

J'apportais ma seconde main pour prendre son visage en coupe, tout en ajoutant:

-Alors Salomon, croyiez-moi lorsque je vous dis que vous êtes à présent une bonne personne. Je le sais...Je le sens!

J'opinais de la tête, pour finalement lâcher son visage, partant d'un rire pure et léger. Il était rare que je me permettais pareil proximité, mais cela arrivait parfois. Était-ce ce rôle de prêtresse qui me donner inconsciemment ce courage et ce charisme ou tout simplement la confiance que j'avais en mes paroles et mon pressentiment. Il m'arrivait d'agir ainsi avec des membres de culte, comme si j'étais doué d'une maturité surprenante par rapport à d'habitude. Sans m'en rendre compte, beaucoup de personne m'appréciait d'autant plus après cela. J'avais gagné bon nombre de fidèle, sans le vouloir en agissant ainsi.

Je retournais vers notre travail pour le contempler, et comme si cette façade de ma personnalité disparaissait, pour laisser place à la jeune fille naïve et inconsciente, je repris dans un sourire espiègle:

-On retourne au travail, Chef? Et si je peux me permettre de vous poser la même question: Pourquoi votre décision s'est portée sur ce bleu. J'ai cru vous voir sourire avec tendresse à l'observant? Enfin, si cela n'est pas trop indiscret!

J'étais prête à revenir à notre travail comme si je n'avais rien dis du tout et comme si je n'avais pas fait un rapprochement avec Salomon, dont plus d'une personne aurait été gêné. Par contre, toutes ses paroles me revenaient en esprit au cours de notre conversation. Il m'avait déjà repéré en tant que membre du culte du soleil. Bon sang, je me demandais qui il était pour avoir un sens de l'observation aussi pointu. Il me semblait pas m'être trahit à ce point pourtant.

La panique me prit légèrement, mais il m'avait aussitôt rassuré, me prouvant encore une fois qu'il était une bonne personne. Mais dans ses paroles je sentais un léger pessimiste. Il avait bien retrouvé son chemin, mais mettait en avant que tout le monde n'y parvenait pas. Je ne voulais pas y croire. Non, le chemin pouvait être long et sombre, mais tôt ou tard, chacun retrouver son chemin et sa destination. J'en étais sûr et certaine.

Toutefois, Monsieur Salomon semblait plus sombre à l'intérieur de lui. Qu'avait-il pu vivre dans son passé pour devenir ainsi? Mais je me rassurais, il avait retrouvé son soleil, sa couleur de l'espoir. Et d'après ce qu'il me disait à la fin, cela provenait aussi par l'intervention d'une personne à qui il tenait. Et au vu de son sourire béat et d'amoureux transis, je ne pus m'empêcher de partir dans un sourire radieux. Il ne voulait pas en dire plus et je respectais cela. Mais malgré ma naïveté reconnue, je savais être observatrice. Et aucun doute que qui que soit cette personne elle faisait chavirer la tête du fleuriste.

Mais aussitôt, je repris une autre fleur prêt à remettre dans la terre. Mais je m'enfonçais dans mes pensées et mes réflexions. J'avais bien remarqué l'ironie quand à son surnom "salo". Sans comprendre sur l'instant, je faillis éclaté de rire, quand je compris le trait d'humour. A la place j'étouffais un gloussement. Mais comme pour confirmer son passé sombre, les paroles sur le diable et son père, me firent penser qu'il se sentait peut être bien proche de l'être démoniaque. Avait-il eu ou avait-il des problèmes avec sa famille? Finalement, Salomon était un véritable mystère. Oh je ne craignais pas du tout ce qu'il avait pu être, mais plutôt triste de savoir qu'il avait pu vivre certaines choses aussi désagréable.

Je ne sais pourquoi mais à cet instant, je voulais lui faire vivre une bonne journée. Il m'avait comparé à un rayon de soleil, alors pour cette journée, je voulais l'être jusqu'à ce qu'il retrouve l'être qui lui donnait ce sourire niais. Mais que pouvais-je faire? J'étais quelque peu inquiète de voir qu'il avait percé autant de mes secret en si peu de temps. Enfin heureusement, il supposait que je n'étais qu'un membre du culte du soleil, sans savoir de quelle branche et encore moins que j'en étais la prêtresse d'une des branches, qui possédait justement des pouvoir de divination. Enfin du dire des partisans du culte.

Mais peut être que je devais jouer sur cette corde pour au contraire masquer les vérités? Je relevais le visage vers Salomon, et un léger sourire sur le visage je repris la parole, après un moment de silence.

-Décidément, je me demande ce que vous étiez avant? Un enquêteur? Un policier? pour me percer autant à jour? Je suis un rayon de soleil et je ferais parti de ce culte!? Vous devez avoir vous aussi des pouvoirs de médium. Pourtant, je ne vous ai pas ressenti.

Je parti d'un grand rire, pour montrer que je plaisantais évidement. Et je voulais aller plus loin pour noyer le poisson. Alors je réfléchissais quelques secondes, tout en continuant de discuter:

-En tout cas, elle a de la chance de vous avoir et vous avez de la chance de l'avoir cette personne. Enfin, et si nous faisions un petit jeu, on montre nos pouvoirs de médium?

Je regardais les alentours, et mon regard se posa sur tout un tas d'individu et un léger sourire, je repris la parole:

-De par mes supposés pouvoirs, j'annonce que ce jeune homme en vélo va bientôt tomber de son vélo.

Quelques secondes passèrent, ans que rien ne se passe jusqu'à ce qu'il passe devant nous. Et alors que j'allais exprimais dans un rire, que mes pouvoirs ne fonctionnaient pas et qu'il racontait bien des bêtises, l'homme fut percuté par une forme qui le fit tombé aussitôt de son vélo. J'en restais bouche ouverte. Coïncidence? Ce ne devait être qu'une coïncidence. Je n'avais aucun pouvoir.

L'homme se releva aussitôt, sans aucune casse ce qui me rassura et les passants l'aidèrent même. Le fautif n'était autre qu'un petit pokemon qui allait certainement trop vite pour l'éviter. Pourtant, je regardais autour, comme si je pouvais voir quelque chose qui ne devait pas. Et je l'aperçus dans un regard. Je reconnu un des membres de mon culte. Qui avait forcé le destin pour que ma prédiction se réalise. Comme si ce que je devais dire devait se réaliser. Une ombre passa dans mon regard. Je pensais être libre, mais je comprenais qu'il y avait toujours un regard sur moi. Pouvais-je dire que j'étais donc totalement libre? Me suivait-il ou bien n'était ce que par malchance qu'un de nos membres se trouvaient ici?

Je me retournais vivement. Je ne devais pas montrer ma colère éphémère. Après tout, n'avais-je pas promis à Salomon de rendre cette journée aussi rayonnante que le soleil. Je reprenais ce sourire, habitué à en avoir toujours un lorsqu'on me faisait apparaître au culte. En grommelant avec amusement:

-Ce n'était qu'un coup de chance! Revenons plutôt à notre travail, je ne voudrais pas faire attendre la personne qui vous ai si cher. Elle va sûrement s'impatienter. Donc quelle est la suite, chef?

Je voulais vite changer de conversation et surtout me concentrer sur Salomon.

Décidément cette journée me faisait aller de surprises en surprises. Tellement, que je ne réagissais pas toujours en temps et en heure. Mais j'avais bien entendu que son conjoint? Oui conjoint était flic? Deux informations  intimes et peut être sur lequel il voulait être discret qu'il me confiait. Et moi qui parlait en plaisantant de mes supposés pouvoirs. Devant le compagnon de la police. Allait-il m'enfermer pour sorcellerie?

Et si j'avais été plus  concentrée sur ce qu'il me disait, j'aurais pu réagir, plus rapidement pour son histoire de Pari. Après tout, j'étais perdante dans tous les cas. Je gagnais mon supposé pari que je ne désirais pas gagner et je l'invitais à manger. Je perdais mon pari et je ne gagnais rien en échange. Ce type était un véritable profiteur. Ceci aurait pu m'amuser en d'autres circonstances. Mais le fait est que gagner se Pari me fit réaliser bien plus qu'il ne le pensait. Je n'étais pas seul, et où que j'aille, il y avait un membre du culte du soleil. Ma liberté n'était pas totale au final, même si j'essayais et j'essaierais encore de me prouver l'inverse.

D'ailleurs cette mélancolie qui m'avait gagné un instant, ne me permis pas d'entrer dans sa plaisanterie sur le fait que nous étions observer, car au final il n'était pas loin du tout de la vérité. Oh ce n'était pas Trismegis, mais à mon sens, c'était bien pire. Car Trismegis ne m'enfermait pas dans cette prison dorée dans laquelle j'avais toujours vécu. Mais comme je m'étais convaincu que je n'allais pas gâcher la journée de Salomon, j'avais vite repris ma bonne humeur, et je plongeais dans l'humour de mon interlocuteur et surtout dans le travail.

-J'espère que votre compagnon ne m'arrêtera pas pour mes supposés pouvoirs.

J'essayais donc de plaisanter sur un sujet qui me coûtait beaucoup, pour passer rapidement de sujet, tout en reprenant.

-Je vous pris d'ailleurs de m'excuser. J'ai eu la maladresse de croire que "il" était "elle". Mais c'est avec plaisir que je passerais la soirée avec vous, à défaut de votre amant. Même si je me suis fais bien avoir par votre pari. Peut importe ce qui se passait j'étais perdante. Vous êtes un petit malin, chef!

Je lui souris avec malice, lui faisant comprendre qu'il ne l'emporterait pas au paradis, et que la vengeance était un plat qui se mangeait froid. Pas besoin de paroles, parfois.  Mais son idée de rajouter des guirlande dans la ville me plu que je bondis tout excitée:

-Je vois pourquoi on a prit un fleuriste aussi doué que vous pour ce travail. Ceci sera magnifique sans aucun doute.

Il apporta un escabeau pour nous permettre de monter au lampadaire, et attrapant une guirlande au fleur rouge, je commençais à monter dessus, jusqu'à ce que sa question me prenne au dépourvu. Pris par surprise, je failli manquer une marche, me rattrapant au derniers moment en veillant à ne pas abîmer la précieuse guirlande. Je rougissais aussitôt de gêne et quelque peu de crainte. Je culpabilisais même de ne pouvoir lui dire la vérité. Mais jusqu'à ce qu'on me ramène dans ma prison, je n'étais plus la prêtresse du culte mais tout simplement Kalia Malu. Une jeune fille tout ce qui a de plus normale et qui n'avait même pas réfléchie à une histoire à dire aux gens que je rencontrerais. Et je n'étais pas très bonne pour mentir. Je bégayais donc, en espérant qu'il mette cela sur le compte de la timidité:

-Rien du tout. Disons que je préfère croquer la vie et ma liberté à pleine dents. A vrai dire, je n'ai jamais réfléchi à me trouver quelqu'un.

Ceci n'était pas prévus pour une prêtresse de l'ordre. Alors je n'y avais jamais réfléchi au vu de mes responsabilités. Je ne me rendais même pas compte que je pouvais plaire ou même que je pouvais attirer. J'avais certes compris que j'avais un physique avantageux, mais le seul entourage que je connaissais, j'étais quelqu'un d'incassable à leurs yeux et surtout à vénérer. Cette idée alourdis quelque peu mon cœur. Toute ma vie allais-je être seule? Lorsque je devrais retournais au culte, car tôt ou tard, ils reviendraient me chercher? C'est sans m'en rendre compte que j'articulais doucement:

-Et puis qui voudrais de moi?

Mais je me ressaisi bien vite, car il avait d'autres questions et je ne devais éveiller aucun soupçons. Je n'avais pas de problèmes d'argent, avec une famille assez riche.

-Disons que j'ai fini mes études et que j'en profite pour découvrir le monde et rencontrer de nouvelles personnes. De nouveaux amis?!

Est-ce que je me posais la question à moi même? Peut être bien! A vrai dire tout était nouveau pour moi à présent. Tout n'était que découverte

-Vous savez, il n'y a aucune information compromettante sur moi. Je suis plutôt une fille banale et probablement ennuyante. Rien de spéciale à mon sujet.

Bien sûr, je travaillais dure pour noyer le poisson. Est-ce que ceci fonctionnerait, je l'espérais de tout mon cœur.

-Bon, vous me passez la guirlande, car je bosse, je bosse, mais je vous attends, chef!

La conversation prenait un tournant qui me dérangeait quelque peu, mais je me devais de ne rien montrer pour n'éveiller aucun soupçon. Mais il m'y un point en évidence. Tellement excitée de découvrir ce nouveau monde que je n'avais pas réfléchi une histoire à inventer et dans laquelle je me conforterais à chaque fois qu'on me poserait des questions. J'étais donc totalement prit au dépourvu. Et la scène de mes dons de visions n'avaient en rien arrangé les choses

D'ailleurs, il m'avait dit que je n'avais rien à craindre tant que je m'en servais pas pour le mal. Comment pouvais-je m'en servir à mauvais escient un simple don de prescience qu'évidement je n'avais pas malgré les croyances des membres du culte. Je n'avais donc pas relevé ce point. Pour passer au suivant qu'en il mentionna de voir son homme en femme. Une image saugrenue me vint en tête. Je n'étais dans aucun jugement, mais j'imaginais un homme viril, grand et musclé, en uniforme de policier à la normal s'habillait en tenue de femme, avec jupe et tout l'attirail. Deux opposés réunis en un seul être. Je rougis aussitôt à cette image, mais je n'allais certainement pas partager mes pensées absurdes.

Par contre j'appréciais grandement, qu'il s'ouvre ainsi à moi, allant me parler de sa maternelle qui lui avait donné la passion des fleurs. Je le regardais avec tendresse. Il semblait proche de celle-ci. Ce qui n'était pas mon cas, même si je l'avais toujours voulu. Pourquoi? Possiblement, que je n'en saurais rien. Et je ne voulais pas m'attarder sur cette triste image. Par contre, la suite de ses paroles me firent réagir au quart de tour:

-Pas du tout, j'ai fais des études, et j'ai eu de nombreux précepteurs pour m'apprendre tout et plus encore. Et je ne suis pas une religieuse, enfin pas vraiment. Enfin...

Pourquoi il fallait que j'en dise trop quand je m'emportais? Pourquoi je réagissais mal au fait qu'on mette en doute mes connaissances. Peut être était-je un peu trop fière. J'aimais apprendre, découvrir et j'avais soif de toutes connaissances. Remettre en doute cela, ne me plaisait guère. Mais ceci pouvait se retourner contre moi. Surtout que le reste de ses paroles me fit devenir rouge telle une tomate bien mûre. Je me mis à bégayer:

-Merci... merci... mais vous me connaissez à peine... Et puis, je suis pas si jolie que cela. Plein de filles sont beaucoup plus belles que moi. Et puis vous êtes bel homme aussi...Mais qu'est-ce que je je dis...Par Arceus! A vrai dire, je ne sais pas si je suis vraiment attirer par les hommes ou par les femmes. Je... Ah mais tais-toi, Kalia!

Je commençais vraiment à dire n'importe quoi, alors je fus la seule chose sensée à cet instant précis. Je fis mon travail en continuant avec mes fleurs pour embellir un peu plus la ville. Mais je restais tout aussi sans voix, quand il demanda quelles études j'avais pu faire. Je n'avais vraiment pas prévus cela, ni même réfléchie à cela.

A vrai dire, depuis petites mes journées n'étaient ponctuées que de cours, de précepteurs, de présentations devant le culte. Rien n'était trop bon pour mon apprentissage. Il n'y avait pas le temps pour le réel amusement et les amis. Alors je passais mon temps à étudier, mais certainement pas à pratiquer. Alors au final, je pouvais faire un peu tout ce que je voulais, et il me suffisait de demander un précepteur dans un domaine pour en avoir un.

Ce qui au fond était complétement stupide, puisque ma voie était tout tracée. Je ne choisirais pas le travail ou l'avenir que je désirais. Il m'était tout tracé. Alors devais-je être franc avec Salomon? Ou bien m'inventer la vie que je voudrais? Je le regardais sans m'en rendre compte avec une nouvelle intensité, comme si je jaugeais quelle décision je pouvais prendre et quelles informations lui donner. Je fermais les yeux un instant, poussant un soupir, avant de m'exprimer dans un souffle:

-A vrai dire, les études ne sont pas vraiment un problème. Ma voie est déjà toute tracée et je ne pourrais pas choisir par moi même. Alors à quoi bon en parler. Comme je vous l'ai dis ceci est ...comment dire? Comme une année de césure avant de poursuivre l'entreprise familiale.

J'en disais un peu, sans trop dévoiler. D'ailleurs, je ne voulais pas plus et j'espérais qu'il le comprendrait. A quoi bon discuter d'une chose aussi peu intéressante qu'une entreprise familiale.  D'ailleurs, je perdis mon si rayonnant sourire. Mon visage se tint de nostalgie et je me forçais rapidement à sourire à nouveau. Mais celui-ci était factice. Plus faux, voir triste.  Comme si un immense fardeau retombait sur mes épaules. Ce qui n'était pas loin de la vérité. Enfin, comme je le disais si bien, j'allais profiter de ces instants de liberté autant que possible. Je repris rapidement mon sourire lumineux:

-Bon, on parle, on parle. Mais nous n'avons plus de fleurs à déposer de ce que je vois. Y a t-il un autre endroit à aller? Ou aider d'autres fleuristes dans la ville?

Le silence. J'étais restée silencieuse un moment, en faisan semblant de me mettre sérieusement au travail. Mais bien sûr, j'écoutais tout ce qu'il me disait, sans en perdre un mot. Au fond, ces paroles me parlaient, et je les comprenais. Certaines me faisaient du bien à entendre, mais tout autant mal. Était-il possible de ressentir des émotions aussi contradictoire en même temps? A priori, oui puisque c'était le cas à ce moment précis!

Malheureusement, je ne savais pas quoi dire, ni comment réagir. Chacune de mes interventions semblaient être percées à jour, comme s'il lisait en moi comme un livre à moi. A se demander si s'était bien moi qui avait des supposés pouvoirs et non pas plutôt lui. Ceci m'inquiétait presque, mais il n'avait pas montré une fois un signe d'agressivité ou de dégoût ou quoi que se soit. Bien au contraire même.

Le temps était passé sans que je m'en rende compte et sans même que je ne réponde quoique se soit. Et aussi vite que notre rencontre avait commencé, il m'annonça que sa journée était finie et qu'il était temps pour lui de partir. J'ouvris la bouche à plusieurs reprises sans qu'aucun son n'en sorti, tel un poisson hors de l'eau. Je ne voulais pas que ça s'arrête aussi vite et sans assurance que nous nous revoyions. Surtout que j'avais senti son humeur s'assombrit. Était-ce de ma faute? Alors que je m'étais promis de lui faire passer une belle journée?

Il s'éloigna devant mes yeux de quelques pas pour ranger ses affaires. Et ce fit le déclic, je m'approchais de lui, les badauds s'étaient éloignés, il n'y avait plus personne autour de nous. Était-ce mal? Avais-je raison? J'étais si naïve, mais cette fois-ci je m'en moquais, je voulais être moi même juste un infime instant. Je me tins dans son dos et je finis par m'exprimais de la seule façon que je parvenais plus facilement. De ce talent que disait certains et que je cachais au plus grand nombre. Je me mis à chanter. Bien sûr ces paroles ne lui étaient pas directement destinées. Je ne lui faisais pas une déclaration d'amour, surtout en si peu de temps. J'exprimais ce que j'avais sur le cœur. Mon amour pour le monde, mais ma solitude.


Mes yeux se fermèrent. Je ne savais pas s'il s'était tourné ou même s'il était encore présent. J'avais trop peur de le voir disparaitre. Mais au moins, il n'y avait personne autour. Il n'y aurait aucun spectateur, à présent. Personne pour voir que je me confiais à quelqu'un, comme je n'avais jamais pu le faire auparavant. C'était de la folie alors que je ne le connaissais pas. Mais je me libérais indirectement. Le pouvoir de la chanson et du cœur. Et quand j'allais faire retentir la dernière note, j'ouvris les yeux. Des yeux brillant d'émotion.

Et s'il était là, je reprendrais la parole dans une chuchotement:

-Monsieur Salomon, c'est vous qui avez en partie des pouvoirs!

Je me mettrais à sourire, en penchant la tête sur le côté:

-Vous avez en partie raison, je fais partie d'une culte religieux et je suis issue d'une famille assez riche. Et vos paroles m'ont fait du bien. Je sais que je pourrais refuser et ce serait même l'un de mes rêves de partir à l'aventure et rencontrer plein de personnes telles que vous. Je suis vraiment ravie de notre rencontre. Malheureusement, trop de monde compte sur moi. On m'a donné tant de responsabilités que je ne peux pas m'en défaire. Il n'y a pas que ma famille dans toute cette histoire. Mais je ne peux en dire plus, je ne sais ce qui pourrait arriver. Toutefois, le temps de liberté que j'ai je vais en profiter à chaque secondes, à chaque minutes. En profiter comme je l'ai fais avec vous aujourd'hui. De simples petits moments si commun pour beaucoup, que je vais pouvoir chérir. Merci Salomon!

Je repris un sourire éclatant, chassant une larme qui s'était mis à couler. La tristesse avait disparut. Ce monde était magnifique, malgré la noirceur qui pouvait aussi l'habiter. Les habitants étaient beau, malgré les mésentente et les incompréhensions. Malgré le passé de Salomon que je ressentais difficile, il était à présent une flame prête à briller de mille feu.

-D'ailleurs, j'ai perdu mon défi, il me semble. Et une parole est une parole que je dois tenir. Je dois vous offrir un verre. Et pourquoi pas un repas. Autant profiter de la fortune de mes géniteurs, ne pensez vous pas?

Je lui présentais une main dans sa direction, l'invitant à me suivre.

Salomon était toujours là. Il n'avait pas fui et ne m'avait pas prit pour une folle. Je soupirais d'un coup, comme ôter d'un immense poids que je portais sur les épaules. Je l'avais peut être même touché, alors que je le crus voir verser quelques larmes, à moins que cela était mon imagination. Je ne saurais le dire. Surtout qu'il plaisantait déjà, comme pour sa cacher de quelque chose.

Les hommes se cachaient souvent derrière le sarcasme, en faisait-il parti? Il était trop tôt pour le dire. Mais je lui souris tout de même. Je gardais mon sourire sur le sujet de la séquestration. Le culte n'était peut être pas à ce point, mais je faisais partie d'une firme plus extrémiste. Et ma famille n'aurait aucun mal à cela, si le besoin se faisait sentir. En un sens, il le faisait depuis ma plus tendre jeunesse. Alors qu'est-ce qui les arrêteraient?  Mais je n'allais pas témoigner mes émotions, alors que je venais de le faire assez les dernières minutes. Il n'avait pas besoin de savoir cela.

Surtout qu'il était parti dans un fou rire, lorsque je lui avais proposé de profiter de la fortune de ma famille en allant au restaurant. Il ne fallut pas lui dire deux fois. Je rejoins rapidement son hilarité, hochant de la tête pour le rejoindre à un restaurant de Sushis. Sans lui dire que j'espérais ne pas tomber sur de la viande de Pokemon. J'avais entendu dire que cela se faisait. Je n'allais pas le juger pour cela, mais très peu pour moi. Au pire, je prendrais un plat végétarien. Mais je lui attrapa les mains pour rechercher notre objectif.

La journée se terminait de manière positive et j'avais pu me confier en lui sans aucun soucis, même si je n'avais pas tout dit. Oui, je pouvais le considérer comme un ami à partir d'aujourd'hui. Je communiquais d'ailleurs rapidement mes coordonnées.

J'avais hâte de voir ce que l'avenir nous réserverait...