Solstice est une personne profondément gentille. Trop sans doute. Elle ne sait pas vraiment voir le mal. Elle ne comprend que la notion du bien. Et pour elle, il y a une part de bon chez tout le monde. Solstice est naïve. Elle ne croit pas à la vengeance mais croit en la rédemption. Elle laisse toujours une deuxième chance. Puis une troisième. Et une quatrième. Elle ne sait pas faire la part des choses. Elle ne sait pas se protéger des autres. Elle ne sait même pas que c'est une possibilité. Sol ne se rend pas compte que ce n'est pas normal que l'on s'essuie les pieds sur elle. Si on vient lui en faire la remarque, elle balaiera la réflexion d'un de ces sourires dont elle a le secret, et puis elle affirmera que ce n'est rien de grave, que ça ne l'a pas touchée de toute façon. Et elle y croira dur comme fer. Ce cœur aura beau se tordre de tristesse et de colère, elle n'en tiendra pas compte. C'est à dire que pour elle, il n'y a que les sentiments d'autrui qui comptent. Les siens ne sont pas importants. Les siens ne sont pas un problème. Les siens n'existent pas.

Se présente rarement avec son prénom complet, Sol c'est bien plus court. ☆ Son love language c'est tous les love languages. ☆ Câline. ☆ Probablement accro au sucre. ☆ A toujours le sourire aux lèvres. ☆ Adore écouter les autres parler. ☆ Ni introvertie, ni extravertie, un juste milieu des deux.☆ Serviable. ☆ Arrive à trouver de la beauté dans tout. ☆ Dort encore avec une veilleuse. ☆ N'est pas très adroite avec la technologie. ☆ Parfois dans la lune, dans son propre monde. ☆ Une sur-utilisation de l'autodérision qui trahit son manque de confiance en elle.

Plus âgée de sa fratrie, Solstice est pourtant la plus petite. Un mètre cinquante-quatre, elle ne grandira plus. Ce n'est pas rare qu'on la prenne pour la petite dernière. Plus petite, plus maigre, plus faible. Ses frères et soeurs ont pris l'habitude de la charier par rapport à ça, mais à ses yeux ce n'est rien. Elle en rit avec eux. Elle rit pour cacher son inconfort. Quel inconfort ? Elle n'a pas le droit d'en ressentir, elle ne s'en donne pas le droit. Elle sourit simplement, toujours, en permanence. Le contraire est anormale. On ne la voit jamais pleurer, jamais se mettre en colère. Rien d'autre que son minois doux, et la candeur dans ses yeux pourtant si noirs. Toujours propre sur elle, Sol met un point d'honneur à être présentable. Pas tellement pour son propre bien être, plutôt pour celui des autres. Ses longs cheveux verts foncés sont impecablement peignés, coiffés, tressés. Jolie jeune femme qui s'ignore, elle ne sait pas réagir aux compliments. Rapidement, ses joues deviennent écarlates, ses yeux fuyants et puis elle bredouille des remerciements de sa voix fluette. Peut-être qu'un jour elle se verra autrement. Peut-être qu'un jour elle se trouvera belle.

Brouhaha assourdissant dans cette maison de fortune, construite dans la sueur et la douleur des mains d’un homme dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Un ancêtre peut-être. Ou juste une personne lambda. La tôle mériterait d’être retouchée. Voir même complètement changée. Au travers des fenêtres, on peut ressentir le vent passer. Il s’infiltre là où les joints n’existent plus. Bouffés par le temps ou juste inexistants. Les murs sont recouverts de peinture de couleurs aléatoires, juste histoire de décorer ces parpaings d’un gris affreusement triste. Du jaune, du vert, du violet. Là une tenture faite de chutes de tissus recyclés. Ici, une sculpture en bâtons. Un peu plus loin, une guirlande de plumes de divers pokémons.

Habitants des abords de Mahina depuis toujours, la vie n’a pas gâté ta famille. Vous n’avez connu que la pauvreté. Des générations de Preskian se sont succédées dans cette même maison. Une maison bruyante et bien trop petite pour vous tous. Ton père, ta mère, tes deux frères, tes deux soeurs, ton grand-père paternel, ta tante maternelle, ton cousin. Toi. Ça en fait du monde. Et surtout, ça laisse bien peu de place à l’intimité. Aînée de ta génération, tu es censée être l’exemple. Celle sur qui on place tous les espoirs. Parce que toi, Solstice, tu as toujours été sage, docile. Tu as toujours eu de très bonnes notes à l’école. Jamais impliquée dans les conflits. Toujours à aider à la ferme. Jamais à rouspeter. La bonne poire de la famille aux épaules pourtant si fragiles.

Malgré ton excellence à l’école, tu n’as pas eu d’autre choix que d’abandonner après le collège. Dans aucun monde ta famille aurait pu t’offrir des études dans un autre district. Ce n’est pas l’envie qui manquait. Ni pour eux, ni pour toi. Mais toi, tu ne l’as jamais clairement formulée, cette envie. Cela aurait été égoïste de mettre une telle pression sur tes parents. Et ce n’aurait pas été juste pour tes cadets. Mettre un enfant dans une école supérieure aurait déjà été une sacrée dette, mais alors cinq n’en parlons pas. Alors tu as ravalé tes désirs. Tu as mis cette idée de côté, tu l’as enfouie, oubliée. Fais comme si elle n’existait pas, comme si elle n’avait jamais existé. Tu t’es plongée corps et âme dans l’entretien d’Appaloosa, votre bourrinos. Et quand elle a eu son tiboudet, c’est de lui dont tu t’es occupée.

Suivant les préceptes de Shaymin depuis toujours, tradition familiale, tu n’as jamais vraiment cherché à avoir plus. Reconnaissante pour ce tu avais déjà et par pour ce tu pourrais avoir. Une famille en bonne santé, de l’amour, de la tendresse. Si ta vie a manqué de bien matériel, elle n’a pas manqué des richesses du cœur.

Puis un jour on t’annonce une terrible nouvelle. Il faut se débarrasser du tiboudet. S’occuper d’Appaloosa coûte déjà bien trop cher et vous ne pouvez pas vous permettre de garder ce petit. Tu le vois dans les yeux de Papy Côme, ça ne lui fait pas plus plaisir qu’à toi. Tu es sans doute la plus attachée à vos pokémons, mais ça ne veut pas dire que le reste de ta famille n’y est pas, elle aussi, attachée. On te rassure, ce sera ton père qui l’amènera jusqu’au refuge de Heian, il veillera à ce que le petit bonhomme soit entre de bonnes mains là bas. Inconcevable pour toi. Tu l’as vu naître. Tu t’en occupes depuis toujours. Non, tu refuses. Avec douceur dans la voix, un sourire faux aux lèvres, tu annonces que tu feras le trajet toi-même, qu’après tout la ferme ne peut pas rester sans ton père plusieurs jours, que si toi tu n’es pas là, ce n’est pas très grave. C’est comme ça que, pour la première fois, tu voyages en dehors de ton district jusqu’à Kôyô. Tu as alors vingt ans.

Le chemin est assez long, déchirant. Les adieux sont tristes. Mais c’est pour le mieux. Il aura une belle vie. Il trouvera une famille aimante, un dresseur attentionné, quelqu’un qui pourra s’en occuper. D’une prière à Shaymin, discrète, tu le remercies d’avoir pu faire la rencontre de ce tiboudet.

Depuis ce jour, tu n’as pas réellement quitté le refuge. Enfin, si, plusieurs fois évidemment. Mais ton cœur, ton âme est attaché à cet endroit. Tu as commencé par faire des petits boulots, par ci par là. Des jobs qui ne payaient pas beaucoup, juste assez pour te permettre d’aller jusqu’à Heian. D’abord c’était juste pour rendre visite aux pokémons, et aux membres du personnel avec lesquels tu avais sympathisé. Puis tu es devenue bénévole. Ta famille te voyait de moins en moins. Soit au travail, soit dans un train pour Kôyô. Un jour, une petite affiche. “Recherche agent d’accueil. Poste à pourvoir immédiatement.” Toi qui prends toujours trop de temps à réfléchir d’habitude, tu as sauté sur l’occasion bêtement. Oh bien sûr, tu t’en es voulu après coup. La culpabilité de laisser ta famille. La culpabilité de vivre ta vie. Tu es partie en te retournant beaucoup, poussée par tes proches jusque dans ce minuscule appartement de Heian. Mais malgré tout, chez toi c’est à Mahina. Chez toi, c’est à Oma-Oma.

Espèce: Doudouvet ☆
Sexe: Feminin
Talent: Infiltration
Nature: Naïf
Téracristal: Plante
Niveau: 10

Descriptions: Cinna et Solstice c'est une histoire d'amour au premier regard. Elle s'en souvient comme si c'était hier de cette rencontre. Toute petite doudouvet cherchant désespérément à s'abriter de la pluie batante. Sans doute qu'elle ne l'aurait pas remarquée si elle était parfaitement commes les autres. Or, même dans l'obscurité naissante d'un début de soirée, ce sont les couleurs inhabituellement pétantes du pokemon qui ont attiré l'oeil de la jeune femme. Avec toute la douceur qui la caractérise tant, Sol s'approche de cette créature, aussi frêle et fragile qu'elle même. Elle reste là, Solstice. Elle reste là jusqu'à ce que la pluie cesse, penchée au dessus de Cinna comme pour lui créer un abri de fortune. Tant pis si elle se retrouve trempée. Et puis un éclairci du soleil couchant. Les trombes d'eau s'arrête. Le vent se lève et se sèche le coton du pokemon qui peut désormais reprendre son envol, qui peut partir et continuer sa route. Mais sa route, elle ne la continue pas. Et depuis ce jour, elles sont liées comme les deux doigts de la main.