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À la recherche d'emploi
Vici Noth
À la recherche d'emploi
Sam 8 Avr - 12:28
Vici Noth
TW:



■■■■■■Vici Noth

âge : 24  ans
pronoms : Il/Lui
métier : Accepte tout emploi (même le plus ingrat !)
groupe : Neutre
habite à : Lapis-Cité
feat : OC
Starter :Choix

Quels sont les objectifs de votre personnage ?
Vici souhaite rencontrer le Groupe Victini et devenir Dresseur. Du moins, il s’est persuadé que c’est son objectif, puisqu’il n’a jamais vraiment eu d’autre ambition jusque là ; et c’était là le rêve de son frère, aujourd’hui décédé, dont il a repris le nom. Il n’a, certes, pas vraiment réfléchi à comment il allait atteindre cet objectif, si ce n’est d’avoir fui son village natal dans les montagnes de Kalahari pour rejoindre la capitale, Lapis-Cité. Il a donc un souhait à court terme, plus pragmatique : trouver un travail. Les rêves, c’est bien beau, mais à la fin de la journée, ça ne remplit pas l’estomac.

Quel est son lien avec les Pokémons ? Les craint-il ?
Vici n’avait jamais possédé de Pokémon avant. Dans les montagnes de Kalahari, loin de Lapis-Cité, on les considérait comme l’incarnation de l’essence des dieux ; aussi, seuls les chefs de clan s’accordaient le privilège d’en avoir un — avec la complicité tacite de la militaria de l’Organisation, que le Fait arrangeait bien. Il n’avait jamais su pourquoi l’Airmure que possédait son père lui fût ainsi si docilement attachée, si elle n’était pas aussi mauvaise que lui ; lui qui ne cachait pas que les Pokémon n’étaient que des outils pour imposer le respect, et la crainte, à sa communauté et à celles alentour. Ce n’était pas l’opinion de son frère aîné, qui était convaincu qu’une union que celles de Champions ont avec les Pokémon était l’idéal. Aussi, on pourrait affirmer que Vici n’aime pas les Pokémon ; une vérité évidente qu’il n’admettra jamais à voix haute devant autrui est qu’il en avait peur, et tout particulièrement les Pokémon oiseaux. Un traumatisme durant son enfance avec cet Airmure a renforcé cette peur, et même maintenant, le contact physique avec ces derniers en particulier le révulse.

Cependant, maintenant qu’il a rencontré son Furaiglon, il commence à s’interroger sur ce rapport qui lui a été instruit depuis la naissance. Souhaitant par ailleurs devenir Dresseur, comme l’avait voulu son frère, il sait qu’il doit apprendre à contrôler — c’est, du moins, le terme bien mal avisé qu’il aurait choisi — les Pokémon de sa future équipe. Autant dire qu’avec cette peur ancrée en loin et une méconnaissance totale des Pokémon et du dressage, c’est loin d’être gagné.

Comment voit-il l'Organisation Trismegis ? Et le Groupe Victini ?
L’Organisation Existe. En tout cas, Vici n’a pas d’opinion en faveur ou contre elle. Certes, le fait même d’être sous l’autorité de la militaria de Bedwyr lui déplaît, avec cette fierté propre aux Kalahariens, en particulier au regard des tensions entre les deux districts ; mais puisqu’elle a la mainmise sur toute l’île d’Ahovu, il fallait bien faire avec. De toute façon, la politique, ce n’est pas son truc.

En revanche, Vici pensait autrefois que le Groupe Victini n’était qu’un tas d’idéalistes — ce qui n’était pas, dans son vocabulaire, un compliment. Il se serait trouvé assez bien placé pour savoir que l’Organisation avait raison de vouloir séparer les humains et les Pokémon, ou en tout cas garder le pouvoir de ces derniers dans les mains de ceux qui savaient le contrôler. Il faut dire qu’il a longtemps associé le « culte » de Victini avec son frère, et les conséquences de son rêve de vouloir rejoindre le Groupe et devenir lui-même un Dresseur, voire un Champion — et les rumeurs vont encore bon train sur l’état de santé défaillant d’Oûkha. Mais maintenant qu’il a lui-même un Pokémon, il commence à se demander si le Groupe Victini n’est pas uniquement idéaliste …


Physique :
Premier réveil dans cette chambre d’hôtel de Lapis-Cité. Il faisait frais, peut-être même trop frais, et Vici avait l’impression que quelqu’un avait vrillé un marteau-piqueur dans son cerveau, juste là, en plein milieu du front. La désagréable sensation familière d’un rêve oublié, ou d’un lendemain de cuite. Sans doute la façon de son esprit de lui rappeler qu’il avait fait une sacrée connerie, en quittant Baste-Agate. Mais bon, maintenant qu’il était là … Il chassa la couverture et se traîna nu et vacillant jusqu’à la salle de bains.

Feu sa mère avait l’habitude de dire qu’il fallait toujours prendre le temps de s’examiner le matin ; elle disait, en coiffant la chevelure blanche dont il était l’un des rares à l’avoir vue, que le moindre changement physique pouvait être le signe de la maladie. C’était un peu comme faire un état des lieux, en somme, sauf qu’il s’agissait de son propre corps, et qu’il n’y avait pas de déménagement possible. Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait jamais prêté une attention particulière à ce conseil ; peut-être qu’il ne ressentait son absence que maintenant, seul dans cette métropole totalement inconnue. Il ouvrit le robinet d’eau, mis les mains en coupe sous le jet glacé et s’éclaboussa la figure.

Devant le miroir, c’était bien sa tronche. Cheveux châtains tirant au noir, la coupe inégale — il avait essayé de les couper maintes fois, presque par défiance des longs cheveux de sa mère, mais force était de constater qu’il n’était pas très doué pour être son propre coiffeur, et qu’ils n’avaient jamais plus poussés bien. Peau mate, avec quelques taches noires au coin des yeux — les signes précoces de l’exposition au soleil. Un petit bijou d’agate et de cuir pendu à son oreille — une relique de sa naissance dans la loi clanique de Kalahari, car il se souvenait seulement avoir grandi avec … Et les yeux bruns, presque ambrés, hérités de son père.

En somme, avec sa taille plus que moyenne, ses traits anguleux, et des muscles juste ce qu’il fallait pour dissimuler une légère maigreur, il faisait un garçon des montagnes de Kalahari tout à fait quelconque. Ce qui lui convenait parfaitement.

… Ah, oui, il y avait une vieille cicatrice qui lui barrait le visage, de l’arcade du nez jusqu’au bas du cou. Il en avait plusieurs, de belles scarres ; et même si celle-ci était sans doute la plus impressionnante, au premier regard, ce n’était pourtant pas la plus glorieuse. Une bagarre avec d’autres jeunes de Milurbà qui avait mal tourné — si on lui avait posé la question, il aurait simplement eu à répondre que le pauvre type qui avait réussi à lui couper la joue en était ressorti en bien plus mauvais état. Il y avait celle sur son flanc, de l’autre côté, qui s’étalait comme une étoile, le souvenir mémorable d’une de ses premières escalades. Une bonne leçon, selon son père, et pour le coup il n’avait guère matière à le contredire. Et puis celle sur son bras, qui partait tel un éclair sous son coude jusqu’au creux de sa main … Une légère décoloration noirâtre, là où aurait dû se dessiner son auriculaire, la phalange nettement sectionnée. Il ne se souvenait pas précisément de ce passage de l’histoire qu’était la sienne ; sans doute avait-il tenté de se défendre contre le bec de l’Airmure. Une raison bien futile et stupide, en rétrospective, mais il ne pouvait guère blâmer son lui enfant. La peur … Elle n’a pas de raison, justement.

Ce qui l’amenait aux dernières. Peut-être qu’une part de son cerveau espérait encore secrètement se lever un matin et les voir disparaître de son corps dépossédé, elles … Il s’attarda d’un doigt sur les longues lignes précises, presque chirurgicales, qui commençaient de chaque côté de son aine. Les autres cicatrices, c’était des accidents fortuits, le genre qui arrivaient immanquablement quand on vivait dans les montagnes peu hospitalières de Kalahari ; mais celles-ci … Il les détestait. Il ne les avait pas méritées, lui qui avait toujours respecté la loi clanique de son père. Les marques de l’Airmure.

Un piaillement aigu le tira hors de ses pensées.

« … Quoi, t’as quelque chose à dire, le poulet ? »

Le Furaiglon — son Furaiglon, ça prendrait un peu de temps pour se faire à l’idée — émergeait, un tas de fringues négligemment roulé en boule au fond de la cabine de douche ; ce qui en disait long sur l’intérêt que son Dresseur portait à sa garde-robe. Le bec enfoui dans son cou, il l’observait de l’air aussi grave qu’il était capable de conjurer. L’oiseau voyait, et reconnaissait bien les cicatrices dessinées sur cette peau ; mais ne comprenait pas qu’un rapace, comme lui, fasse preuve d’une telle malice. S’il avait pu attraper la coupable ! Il lui flanquerait une bonne raclée ! Wa-iou !

Vici se retourna de nouveau vers le miroir, étira les lèvres en un bref sourire inexercé — au moins, même s’il y avait pas mal de choses qui déconnaient sévèrement chez lui, il avait encore toutes ses dents — et décréta l’examen physique terminé. Il tendit une main par-dessus le rebord de la baignoire, et son Furaiglon fit un bond sur le côté, non sans protester contre ce délogement soudain de son petit nid douillet … Mais ses mains se crispèrent instinctivement avant même de toucher le tissu. Est-ce qu’il avait vraiment envie de mettre des vêtements dans lesquels un Pokémon avait dormi ? D’accord, il devrait s’en moquer, mais … Merde.

Bon, il n’allait pas lutter cent ans contre lui-même. Ce serait pour un autre jour. Il avait probablement laissé sur une chaise ce qu’il avait mis la veille, pour rejoindre Lapis-Cité. Le gilet que lui avait laissé Bennett-ou-Benath — le sauveteur n’avait jamais vraiment cherché à le corriger — était sans doute un peu trop large pour dissimuler les scarres et paraître présentable, et évidemment insuffisant pour se garder de la fraîcheur du sous-sol, mais ça devrait faire l’affaire.

Première journée dans la métropole de Kalahari. Il y avait tant de choses à faire, mais la priorité numéro une, c’était d’aller trouver un travail.

Mental :
« Vous voulez que je vous parle de ■■■■■■ ?

« Je ne sais pas si je pourrais vous dire grand-chose. Il n’est pas du genre à beaucoup parler de lui … Ou à beaucoup parler tout court, maintenant que j’y pense. Au début, je pensais que c’était normal, vous vous doutez, après ce lehu lehu — pardon, cette pluie de cendres. J’ai vu des gens devenus mutiques pour moins que ça. Et puis j’ai pensé que c’était un peu de ma faute. On me dit souvent que je suis un vrai Pijako, je dois tenir ça de ma tūtū … Mais non, il n’aime juste pas causer. Ou plutôt, je suppose que ça ne l’intéresse pas ? En plus, quand il parle, il a cette voix … Métallique ? Ouais, elle est grave et lourde comme un tombeau, qu’on entend à peine si on n’y prête pas attention — et inutile de vous dire, je suppose, qu’il n’est pas du genre à se répéter ? —, et elle a cette couleur de rouille, comme s’il en avait perdu l’habitude.

« De toute façon, je suppose que vous savez déjà comment ça se passe, dans les montagnes de Kalahari ? Ceux qui vivent encore ici, loin de la capitale, ce sont des gens très fiers de leur culture. Ils ne s’ouvrent pas facilement aux autres, et encore moins aux étrangers. J’ai beaucoup voyagé dans ce district, et à Oma-Oma, aussi ; ils sont tous un peu pareils. Ils parlent en gestes, plutôt qu’avec des mots. Si on te respecte, alors on t’aide.

« Ce n’est pas plus mal. Il ne sait absolument pas mentir. C’est vrai qu’il peut dire ce qu’il pense, sans se soucier de la réaction des gens autour de lui. Je suis aussi du genre à croire qu’il vaut mieux une vérité blessante qu’un pieux mensonge, mais certaines … personnes trouveraient ça déplacé, et vulgaire. Il rétorquerait sans doute qu’il n’allait pas cacher ce qu’il était. La loi clanique, il avait grandi avec et … Tūtū, elle est très à cheval sur les traditions de Kalahari, alors je peux comprendre que ce soit important pour lui, fût-il un amaeth, un sauvage, aux yeux des étrangers. Et ça ne se partage pas. Je me souviens, un jour, je lui ai quand même demandé comment la communauté s’organisait, avec tous ces petits villages agglutinés les uns à côté des autres ; il s’était contenté de me dévisager, avec un de ces regards, comme si j’étais un Mélofée tout juste tombé d’un météore. Je n’ai jamais eu la réponse.

« … Oh, oui, j’y reviens, ça, pour être un bosseur, c’est un bosseur ! Même si je le suspecte que c’est plus un échappatoire que par un amour des tâches physiques. Je sais que l’éducation à Kalahari n’est pas géniale, au-delà des facultés de Lapis-Cité, alors le travail manuel, c’est souvent le choix par défaut. Même moi, j’ai dû aller jusqu’à Uthyrgham pour avoir mon diplôme de sauveteur, et lui, il n’a pas dû finir le collège. Je ne dis pas ça pour être méchant. Je l’ai surpris plusieurs fois, à galérer à écrire les reçus de salaire pour Trismegis, avec une grosse dyslexie ; évidemment, à chaque fois, il balayait mon aide d’un revers de la main, par fierté. Il est un peu buté, de ce côté-là.

« En fait, la première impression qu’il donne, je dirais … C’est qu’il se fout de tout. Je suppose que ça fait de lui quelqu’un d’égoïste ? Il n’est pas méchant, mais il est du genre à prendre ce qu’il veut des autres, sans s’embarrasser de savoir s’il va blesser quelqu’un. Des fois, je me demande même s’il n’est pas du genre à tester les gens. Voir jusqu’où il peut aller pour avoir une réaction …

« … Je ne veux pas vous donner une mauvaise impression de lui. C’est un bon gamin, au fond, vous savez ? Ma tūtū m’avait dit une fois, qu’on ne peut pas apprendre à nager à un homme qui n’avait jamais vu la mer. Il est un peu pareil, vous voyez le genre ? On ne peut pas apprendre une tendresse de laquelle on nous a sciemment privé, même en essayant très fort. Je crois qu’il m’a parlé, une fois, de sa sœur. Je crois qu’elle s’appelait Pion ? Moi, j’ai une grande famille, alors le détachement avec lequel il parlait d’elle m’a paru vraiment cruel, parce que je suis certain qu’au fond de lui, il avait vraiment voulu l’aimer, cette pauvre gosse ; il ne savait juste pas comment. Les villages sont trop étroits, les sentiments se tordent et s’atrophient, comme des branches de Désséliande. Alors, oui, quand il ressent quelque chose, ça a tendance à ressortir comme une colère, c’est ce qu’il connaît de mieux. Mais je crois qu’il se rend déjà compte de tout ça ; alors, en général, il intériorise, jusqu’à ce qu’inévitablement, ça explose.

« Mais vous ne m’avez pas dit pourquoi vous me demandez tout ça … Il a eu des ennuis ?

« … Il est parti de Baste-Agate ? C’est bizarre. Je veux dire, ça m’étonne. Je ne trouvais pas ça sain, de rester là, dans ce village où toute sa famille proche avait … Enfin, vous voyez. On avait besoin de bras, bien sûr, personne n’aime s’occuper du lahar ; mais lui, il était resté. Je ne sais pas si c’est une forme de déni, ou autre chose — ce n’est pas juste avec toutes ses marques sur le corps, il y a quelque chose dans ses yeux, d’absent, et j’ai bien dit absent, il n’a pas dû avoir une vie facile non plus. Je crois surtout que l’idée de faire des choix le paralysait.

« Je suis content, en fait. Je suis sûr qu’il trouvera une bien meilleure situation à Lapis-Cité. Certes, il n’a pas d’éducation académique, mais il a d’autres talents. Il travaille dur, il connaît très bien le désert de ce district, il cuisine un peu — même si, les rares fois où j’ai pu le voir cuisiner, je pense juste qu’il ne voulait pas être dépendant de l’aide de la militaria —, et je ne sais pas s’il parle une autre langue que notre commun ou le dialecte du coin, mais quand je parle avec le mien, comme ma tūtū, il capte. Je ne suis qu’un sauveteur, et un hapa haole qui plus est, alors je n’ai pas mon mot à dire, mais si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais embauché sans hésiter. Il y a de l’avenir, à Lapis-Cité.

« Ici, c’est des vestiges d’un autre monde. »

I- Les Garçons d’Ath Urbà

Dans le district de Kalahari, sur la pointe nord d’Ahovu, se trouvent encore quelques villages régis par la loi clanique. D’aussi loin que les habitants s’en souviennent, ils ont toujours été là, à Ath Urbà, à Mil Urbà ou à Lithurbà. Certains se disent encore les descendants des natifs de l’île, chasseurs venus de Poni des siècles avant la colonisation galarienne. D’autres pensent que les colons rhodiens, les kama’āina, arrivés en masse avec le Grand Désastre, s’étaient installés là et mêlés à la population locale, jusqu’à ce que leur culture supplante celle des anciens kanaka ainsi usurpés. Les origines n'importaient que peu, au final. Ce qui comptait, c’était l’obéissance à la loi clanique, au Fait, celui que plusieurs générations de ses aïeux avaient inscrit au fer rouge dans son subconscient.

Lui ? Oh, il n’était qu’un ios àrd. Un enfant bâtard, dans l’ancien dialecte, le fils d’une des femmes de Noth a Noth. Et la favorite, selon sa mère, dont la belle crinière d’argent trahissait sa naissance à Mil-Sùurbà, et pourtant fière comme un Palmaval. Elle n’aurait pas pu abandonner les garçons qu’elle aurait dû appeler ses aînés, là-bas, si ce n’était par amour ; ses souvenirs empreints de cette nostalgie très sélective qui ne servait qu'à attirer la jalousie de ses comparses d’Ath Urbà. Son père, le chef de clan, avait une vision bien plus pragmatique : une femme avec un jeune gosse, elle se garde d’elle-même.

Il était donc né à Ath Urbà. Il y avait grandi, et avait la haute ambition d’y rester. De toute façon, il n’allait pas aller bien loin. Pour quitter la montagne, il fallait déjà marcher entre les villages tribaux jusqu’à Lithurbà, la plus au sud. De là, prendre son petit vélo jusqu’à Baste-Agate — qui se payait le luxe indécent d’avoir la seule école du secteur. Et puis, si on avait l’âge, et si on passait le contrôle de l’Organisation, c’était le petit rickshaw jusqu’à Lapis-Cité. Autant dire que, pour le gamin qu’il était, la capitale se trouvait au bout du monde, depuis son trou du cul. Toute sa vie avait été décidée avant même sa naissance, dictée par le Fait. Une solution pour voir du pays aurait été de rejoindre le corps armé de Kalahari … Et eusse-t-il trouvé une quelconque vocation chez les militaires, alors quelque fierté ancestrale l’en aurait prévenu.

Pourquoi l’Organisation aurait voulu changer quoi que ce soit au mode de vie clanique ? Après tout, personne à Ath Urbà n’avait jamais eu de Pokémon. Seul Noth a Noth avait ce privilège, et il comptait bien le garder pour lui.

Il ne se souvenait que trop bien de ce Pokémon. Un Airmure. C’était la lame favorite de l’arsenal de son géniteur, et le simple fait qu’il eut possédé une telle créature imposait le respect aux gens d’Ath Urbà ; il ne douta jamais qu’elle était vicieuse de nature, faite ainsi par les dieux dans ces terres infertiles, mais n’aurait pas su dire si elle obéissait à Noth a Noth parce qu’elle reconnaissait en lui ce même vice. S’il avait eu le moindre iota de jugeote — et l’histoire récente lui dira que non, il n’en avait aucun —, alors cet Airmure aurait suffi à lui passer l’envie d’être Dresseur, mieux que tout le bourrage de crâne de l’Organisation ne pouvait le faire … Et pourtant, il craignait toujours moins l’oiseau aux yeux rouges que son Dresseur.

Mais revenons un peu en arrière. Il aurait semblé, à un étranger, que tout ça n’était qu’une arcane du Grand Désastre, et que la société avait un tout petit peu évolué. Ce jugement était … Bon, en partie vrai, mais être ios àrd, c’était tout simplement facile. Quand il n’y avait pas d’autre choix, on s’abandonnait vite à la simplicité et à la sécurité.

Mais à l’évidence, a vici n’avait pas lu le mémo.

Vici était son frère — son demi-frère, techniquement —, de six ou sept ans son aîné, il n’avait jamais guère été intéressé par les âges. Ce n’était pas son nom de naissance non plus : il l’avait choisi lui-même, et si c’était pour faire un bras d’honneur au règne du chef de clan, il n’en aurait pas choisi de meilleur. Car a vici était un conquérant, un victorieux. C’était une coïncidence linguistique qu’il semblait partager avec le Groupe Victini, mais nul doute que s’il avait pu les rejoindre comme il l’avait rêvé, il aurait embrassé ce signe du destin.

Le cerveau humain fonctionnait vraiment d’une manière bizarre, et il était vrai que, pour certaines choses, sa mémoire avait tendance à lui jouer des tours ; et quand il essayait de se souvenir de sa vie avant cette pluie de cendres, des personnes qui l’avaient partagées, il avait l’impression que les réminiscences n’étaient rien d’autre que des Magicarpe, tentant désespérément de gober des reflets de lune sous une grosse nappe de pétrole. Si on lui avait posé la question, il aurait été parfaitement incapable de décrire le visage de Vici. Il se souvenait de ses yeux, ce que leur père appelait ses yeux traîtres, qui faisait apparaître sa rébellion, et de ce sourire, qui semblait avoir été volé à quelqu’un, aucune chance qu’il ne vienne d’Ath Urbà ; mais les détails restaient insaisissables. Mais il aurait pu se remémorer avec perfection ces moments inutiles et insignifiants qu’ils avaient passés ensemble. Son frangin était alors l’unique fils légitime de Noth a Noth, et le seul à se préoccuper des petits bâtards comme lui. C’était lui qui lui avait appris à nager, et à faire du vélo, là où tous ses autres frères s’enseignaient mutuellement comment mettre les plus belles patates aux garçons des quartiers voisins ; et ils allaient parfois, seuls, jusqu’à Lithurbà, juste pour y acheter des livres. C’était bien le seul qui se préoccupait un peu de l’élever, de faire son éducation. Lui-même, lorsque son frère eut disparu, abandonna bien vite cette affaire.

Et, en échange, lui subissait les conneries qu’il ramenait de Baste-Agate, qu’il racontait avec cette ambition idéaliste et un peu con que devait avoir tous les adolescents. Les tournois Pokémon, la révolte menée par le Groupe Victini et, surtout, le Grand Plan, encore et encore. Vici avait ses vues sur une as àon, une étrangère de la capitale. Vici la rejoindra à Lapis-Cité pour devenir un apprenti ingénieur pour l’armée. Vici ira conquérir les Arènes d’Ahovu jusqu’à Haute-Uthyrgham. Vici deviendra même Champion. Vici ne le cachait à personne — et peut-être aurait-il mieux fallu pour lui, et pour tous les fils de Noth a Noth, les garçons d’Ath Urbà — : pour lui, l’avenir était ailleurs.

En tout cas, il était motivé, et parlait de ses projets comme si c’était la chose la plus simple du monde ; comme s’il suffisait de monter dans le premier rickshaw pour Lapis-Cité et de montrer son plus beau sourire, comme si Kalahari et Bedwyr n’étaient pas à deux doigts de rompre, et comme si l’Organisation n’attendait pas le décès prophétisé de leur Championne Oûkha pour tenter d’étouffer une bonne fois pour toutes les braises de la rébellion dans le district.

« Tu sais, ios àrd, » Vici lui avait-il dit un jour, « tu pourrais venir avec moi. » Il n’avait rien répondu. Il ne répondait jamais ; cela aurait été un aveu. « Noth ne survit que grâce à l’Organisation. Mais les gens sont en train de changer. Ils sont en train de comprendre. »

Il ne croyait guère en les prédictions de son frère. Noth a Noth était, bien avant d’être leur géniteur, le chef du clan d’Ath Urbà. Il ne l’était pas devenu, on s’en doute bien, en étant tailleur de pierres dans les ruelles de Baste-Agate, obéissant sagement à son propre père. Non, il contrôlait la vie du village entier, la poigne de fer incarnée de ce dieu dont il portait le nom. Il ne se souvenait que trop bien de la seule punition à laquelle il avait eu droit : si le bec de l’Airmure dans sa chair était froid, la main de Noth a Noth était chaude, puissante, assurée comme celle d’un chasseur sur sa figure.

Bref, le petit frère se faisait donc une prédiction plus réaliste : le chef de clan serait mort avant d’abandonner Ath Urbà et la loi clanique au culte de Victini.

Ce jour-là, la seule fois où il avait dit quelque chose, c’était pour poser une question. Pourquoi lui dire ça, à lui ? Un bâtard. Mais Vici lui avait répondu du tac-au-tac, comme s’il avait attendu que quelqu’un la lui pose :

« Parce que t’es le seul qui écoute. »

Mais le Grand Plan resta inachevé.

D’aucun ne savait si un des garçons avait fini par vendre la mèche — il était raisonnable de penser que si c’était le cas, celui-ci n’en dirait rien même sur son lit de mort — ou si Noth a Noth avait fini par le découvrir lui-même. Ça n'aurait pas été surprenant. Après tout, leur père était, comme eux tous, un simple produit de la loi clanique de Kalahari. Le respect qu’il imposait dans son village et dans les villages alentour, le privilège de sa position, il ne l’avait pas juste obtenu avec la bénédiction réticente de l’Organisation ; il avait dû se battre pour, et avait vécu dans la peur permanente que quelqu’un — oh, à tout hasard, son propre fils aîné — ne vienne le lui reprendre. C’était un homme ambitieux, mais surtout paranoïaque. Il devait l’admettre, un vice dont il avait hérité.

Et quand Noth a Noth avait fini par lui expliquer, après tout ça, la même main qui l’avait tenu immobile contre l’oreiller pendant que l’Airmure faisait son sale travail, passant dans ses cheveux avec cette tendresse paternelle si rare, inexercée : j’ai dû faire ça pour te sauver, tu comprends ; le fils ne savait toujours pas s’il comprenait vraiment, s’il avait répété les mots de son géniteur dans un délire fiévreux, ou comme une sorte de pardon. Mais il était certain en revanche que le chef de clan, lui, y croyait, en chaque mot, en chaque syllabe.

Quoi qu’il en soit, le Grand Plan d’a vici avait finalement remonté aux oreilles du chef de clan. Et ça l’avait rendu fou. Quelles choses avaient dû se passer dans la tête de cet homme, à qui le nom accordait un statut quasi-divin, et pourtant si dangereusement humain ? Pas de jolies choses, en tout cas. L’idée seule qu’un de ses fils — et son fils légitime par-dessus le marché — puisse revenir à Ath Urbà, pour lui planter un couteau dans le dos, avait dû lui être insupportable.

Tout ce qu’il savait, l’ios àrd, le bâtard docile, c’était qu’un matin, sur ses dix ou onze printemps, a vici n’avait plus donné signe de vie, sans que rien ne puisse dire que son corps eut réellement quitté les montagnes escarpées de Kalahari ; et Noth a Noth était sur le pas de la maison communale. Avec l’Airmure. Il voulait qu’aucun autre de ses fils ne pense à s’échapper avec les étrangères de Lapis-Cité. Et il avait trouvé un moyen absolument infaillible de s’assurer que tous les garçons obéissent à cet ordre.

Contrairement à la volonté de Noth a Noth, cet incident — le seul qui avait laissé une trace aussi vivace dans sa mémoire et dans sa chair — avait commencé à instiller le doute dans son esprit. Et dans ce doute, toutes les pensées d’a vici s’étaient glissées comme de l’eau glacée dans les canyons. Mais il n’avait pas eu le courage de tenter de quitter Ath Urbà.

Il dût attendre ses vingt-deux ans, et deux petits coups de pouce du destin, pour y songer.

II- Pluie de Cendres et Poulet Coco

A Kalahari, on connaît bien le danger des pluies de cendres. Les plus vieux habitants du district appellent ça les lehu lehu. Les gens tenus à la loi des noth, comme lui, ont dans leur dialecte oublié un autre nom : iv plùarajrdah — littéralement, la pluie de feu. Car quand elles tombent sur le sol et les habitations, elles forment des lahars corrosifs, et explosifs, qui marquent la pierre de traînées sombres. Elles sont, certes, plus rares qu’à Oma-Oma, où les vents charrient périodiquement les fumées du volcan Kibrûle, mais loin d’être exceptionnelles. Si elles ne viennent pas du district voisin, on pense qu’elles subsistent de la formation de ce mystérieux Cratère au cœur de l’île. Les plus anciens, ces kanaka, prétendent même, avec ce ton de voix faussement prophétique qu’on réservait à ces mômes qui n’avaient guère encore appris la prudence, que les cendres précèdent la reformation du corps d’un Ho-Oh, détruisant ce qu’il restait de sa dernière incarnation avant son réveil, et qu’il vaut mieux rester chez toi, si tu ne veux pas te brûler la peau, Benny.

C’était en tout cas ce que Bennett — ou était-ce Benath ? — lui avait dit. Il espérait peut-être, car le pauvre sauveteur n’avait pas été formé pour réconforter des survivants, et ne pouvait offrir que la maigre empathie d’un brave gars au destin plus clément, que trouver une raison à cet événement, même cosmique, pourrait le consoler. Il n’avait guère été sensible à ce geste ; il ne savait pas s’il n’avait pas envie de chialer devant un parfait inconnu, s’il avait oublié comment, ou si c’était juste le déni, mais il n’avait pas besoin d’être consolé. Ceci dit, il supposait qu’il fallait mieux croire, comme la propagande de l’Organisation ne cessait de le répéter, qu’il s’agissait des sautes d’humeur d’un Pokémon légendaire.

En tout cas, mieux que de savoir que l’incendie qui avait en une nuit avalé son foyer n’était que de la faute à pas d’veine.

En une nuit, la maison communale d’Ath Urbà avait brûlé. Tout le village avait été recouvert de cendres, mais c’est là que les dégâts étaient les plus importants. La structure en pierre noire, installée depuis a noth-sait-quand, avait dû finir par céder au temps et au poids de la chape de cendres.

Lui ? Il ne s’en souvenait pas. Bennett-ou-Benath lui avait dit que c’était parfaitement normal, après un traumatisme ; c’était une des façons du cerveau de se protéger. Il aurait bien aimé savoir ça avant. Ce n’était pas comme les Magicarpe et la nappe de pétrole : il y avait un trou béant, là où la réminiscence aurait dû se trouver, comme si quelqu’un avait découpé en plein milieu du film de sa mémoire. Un matin, il était parti travailler, bosser sur des travaux de dégagement de route à la sortie de Lithurbà … Et s’était retrouvé presque comme par magie, un jour après, dans une des ruelles, avec un sauveteur un peu benêt qui essayait de nettoyer la peau brûlante sur ses bras. Et pourtant, ce manque ne suscitait en lui rien, sinon le début d’une culpabilité. Après tout, pourquoi n’était-il pas rentré auprès de sa mère, de sa sœur et du bébé igàn ? De la plus jeune des femmes, Lithàmoriah, et de ses jumeaux ?

… De son père ?

Bizarrement, il n’était pas vraiment étonné d’apprendre que Noth a Noth — peut-être sa mère n’était pas seulement vaniteuse, quand elle avait prétendu être sa favorite — faisait partie des victimes collatérales de l’incendie. Pour les sauveteurs, c’était juste un autre nom sur un registre. Bien sûr, son géniteur aurait sûrement voulu partir d’une façon plus noble, ou plus honnête, et pas enterré sous un tas de boue fumante ; mais son fils le pensait bien trop fier pour abandonner la maison communale alors même que le feu la menaçait, certain que les éléments étaient, eux aussi, sous son contrôle. Un adage disait qu’un capitaine sombrait toujours avec son navire …

Et, les premiers mois, la disparition du chef de clan n’avait pas changé grand-chose, ni pour lui ni pour les autres garçons.

L’Organisation vint installer à sa place un de leurs propres militaires, un type tellement quelconque qu’il n’allait même pas prétendre essayer de se souvenir de son nom, voulant sans doute se prévenir de la déstabilisation du secteur, et éviter que les clans voisins viennent se bagarrer pour les quelques ressources d’Ath Urbà. Les habitants des villages de la région de Baste-Agate et les sauveteurs de Lapis-Cité eurent fort à faire pour nettoyer les lahars avant la prochaine pluie ; ça avait l’avantage de payer relativement bien — pas parce que le travail était compliqué, mais parce que personne n’avait vraiment envie de s’y coller —, et d’occuper l’esprit. Il y avait eu trop à faire pour penser à ce qui était absent, et à ce qui était resté. Le chef de clan avait passé tant d’années à tisser les mailles de son empire, que son fantôme semblait encore errer dans les rues du village …

Et c’est que tu entrais en scène ! Wa-iou !

… Bon, d’accord, pas tout de suite. Déjà, parce que tu n’étais qu’un œuf. Et, à ce moment-là de ton existence, tu n’avais pas franchement grand-chose d’autre à faire que de rêver ; enfermé dans cette coquille de plus en plus étroite, tu rêvais de ces choses que tes aïeuls avaient pu vivre. Des grandes plaines inondées de lumière, du parfum des pins blancs, de l’écho du cri des Gueriagle célébrant l’abondance — pas la même ambiance. Mais être un œuf ne t’avait pas empêché d’avoir eu une importance ca-pi-tale dans la vie de celui qui serait ton futur Dresseur, comme il le disait avec ce mélange étrange d’aplomb et de naïveté, sans trop de soucier de quel genre de personnes pouvait utiliser le mot — le genre révolutionnaire. C’était comme ça qu’il t’avait découvert, juste là, dans le creux d’un trou sous le lahar séché qui t’avait indirectement sauvé.

Tu n’avais aucune idée de ce qui avait pu se passer dans sa tête lorsqu’il avait reconnu ton œuf. Sans doute qu’il n’y avait pas tout de suite cru ; peut-être s’était-il imaginé que cette chose parfaitement ovale, blanche et tachetée de brun, qui semblait légèrement pulser au toucher d’une chaleur étrangère, n’était qu’un drôle de caillou. Mais il eut à se rendre à l’évidence : il connaissait trop bien les monts et les canyons de son district natal pour ne pas en reconnaître les pierres. Et ça n'en était pas une. Donc, c’était bien un œuf de Pokémon.

… Et alors, quoi ? Il avait paniqué, oh, certainement. Pensé merde une, deux fois. Peut-être même avait-il été assez audacieux pour le penser trois fois !

Que devait-il faire ?

Certains auraient sûrement dit que c’était le destin. Il aurait rétorqué que c’était des conneries : il connaissait son destin, probablement mieux que quiconque pouvait prétendre revendiquer le sien ; et il n’incluait certainement pas de Pokémon. Il ne se souvenait que trop bien de son père. De l’Airmure … Et peut-être que, s’il avait su dès le départ ce que tu étais — ta fierté de Furaiglon te faisait croire bien plus dangereux que ce que tu n’étais réellement —, il aurait simplement obéi aux enseignements de l’Organisation et t’aurait laissé là, pour que la nature décide elle-même de ton sort.

Mais il se souvenait également d’un autre fantôme ; un homme qui, lui, croyait encore à l’unité entre les humains et les Pokémon, au culte de Victini … Alors il avait pris son foulard de tête et l’avait serré contre ta coquille, comme il avait vu sa mère nouer la tunique contre le ventre du bébé des centaines de fois, et peut-être qu’à travers ces mains rugueuses couvertes de poussière et de sueur, c’était Ses mains ; et t’avait ramené, ni vu ni connu, dans son logement. Une impulsion, un coup de tête.

Voilà. A peine une semaine plus tard, tu pouvais enfin te montrer !

Contrairement à l’idée reçue qu’ont les humains des bébés Pokémon, tu n’avais jamais cru que cet humain puisse être ta mère. Tu n’avais évidemment jamais eu l’occasion de la voir, cette mère : tu ne savais pas si elle était déjà partie pour le Monde des Spectres, son corps enseveli momifié par les cendres en tentant de te protéger, enfant unique de ce qui aurait été certainement sa dernière couvée ; ou si elle avait fichu le camp, pressée de sauver sa propre vie — tu ne lui en aurais pas voulu, car un âge avancé, pour une Gueriaigle, n’était que la preuve de sa sagesse. Mais elle t’avait malgré tout transmis tout l’instinct de sa lignée.

Ton Dresseur s’était occupé de toi du mieux qu’il pouvait, avec les connaissances limitées qu’étaient les siennes, et comme tous les enfants du monde qu’ils fussent humains ou Pokémon tu saluais l’effort. Mais non, ce n’était pas ta mère, ni ton père d’ailleurs. Lui était, en comparaison, un bipède au physique … Très peu remarquable, en vérité. Certes, avec son plumage mi-mâle mi-femelle sur la tête, et les longues scarres qui marbraient sa peau, il n’avait pas grand-chose à envier aux balafres des Gueriaigle mâles. Mais c’était bien la seule ressemblance qu’il pouvait avoir avec ton espèce.

Puis, tu te souvenais du moment où tu avais ouvert les yeux pour la première fois. Que tu avais vu ton Dresseur en vrai. Tu avais reniflé cette vieille odeur de sueur et de sang qui émanait de lui. Tu avais levé le bec pour en chercher l’origine, instinctivement attiré par elle ; mine de rien, ça creuse, de casser une coquille … Tu avais senti ses doigts t’effleurer, pour se replier loin de toi avec ce qui ne pouvait être que du dégoût. Oui, il aurait été évident à n’importe qui qu’il n’aimait pas les Pokémon, et cette répulsion infantile n’allait pas miraculeusement lui passer, eusses-tu été le Furaiglon le plus adorable d’Ahovu. Et même âgé de quelques minutes, tu comprenais instinctivement que cette réaction ne pouvait pas appartenir à un parent. Heureusement, ça épargnerait à l’humain de t’enseigner comment voler.

Ce n’était pas ta mère ; et pourtant, malgré tout ça, tu l’aimas, dès le départ. Et alors que ton nouveau Dresseur te regardait, droit dans les yeux, il … Bon, il ne t'aima pas miraculeusement en retour, mais il ne reconnut ni la colère aveugle des Pokémon sauvages dont l’Organisation le prévenait, ni la cruauté réfléchie de l’Airmure de son père.

Il en ressortit alors une chose évidente, à laquelle il n’avait sûrement pas pensé avant. Il n’allait pas pouvoir s’occuper de toi et rester indéfiniment à Ath Urbà. Il n’était pas complètement idiot, et il savait que, même si l’Organisation ne décidait pas de simplement te confisquer — si ces militaires osaient …! Tu leur pincerais les doigts ! —, il n’avait absolument pas les compétences de dressage de Pokémon des gens nés de Lapis-Cité. Il ne pouvait se tourner que vers ce fameux Groupe Victini … Et il ne pouvait pas quitter les montagnes.

Soit. Il avait regroupé ses quelques possessions : son foulard de tête, deux ou trois vêtements, un jeu de cartes aux coins usés, un paquet de clopes froissé sait-on-jamais ; ta première Poké Ball achetée la veille à Baste-Agate juste pour l’occasion, les derniers six mois de son salaire pour survivre en attendant de trouver un taff. L’année passée fourrée sans cérémonie dans un sac de voyage. Puis il avait sauté dans le premier rickshaw en partance pour Lapis-Cité, avant que la peur que Noth a Noth avait façonnée dans son esprit ne vienne étranger l’impulsion.

Oui, ■■■■■■ ne pouvait pas quitter Ath Urbà … Mais Vici Noth, lui, le pouvait.

C’est ce que le grand frère avait voulu, et il allait suivre ses pas. Ou se faire arrêter en essayant !


Surnom : /
Espèce : Furaiglon ★
Sexe : Mâle
Talent : Regard Vif
Niveau : 5
Nature : Hardi
Teracristal : Spectre

Description : Le premier Pokémon de Vici, qu’il a découvert comme œuf abandonné. Il est reconnaissable des autres Furaiglon à son plumage roux moucheté et à l’unique plume blanche et bleue qui se dresse sur son front.

Son Dresseur le garde la plupart du temps dans sa Poké Ball. Il a cependant la vilaine habitude de profiter de l’inexpérience de ce dernier pour en sortir quand il le veut. Comme beaucoup de Furaiglon, il a tendance à vouloir aller provoquer n’importe qui et surtout n’importe quoi, juste pour prouver qu’il est le plus fort, le plus courageux, le meilleur ; et comme beaucoup d’enfants, il n’est pas téméraire non plus, et est prompt à se réfugier dans les jambes de son humain. Il lui arrive même parfois de s’en prendre au vide, sans que Vici ne puisse expliquer pourquoi — peut-être voit-il des choses au-delà de la perception humaine ?

S’il n’a pas, pour l’instant, de surnom, Vici le nomme parfois le poulet ; ce terme peu flatteur ne semble toutefois pas vraiment le déranger.

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Vici Noth Hexago13




[C'est avec plaisir qu'on a pu redécouvrir Vici, et on a grave hâte de créer de nouveaux liens avec ! Même si apparemment, on t'a bully 👀 Toujours aussi intrigué par son vrai nom........]

Tu commences donc ton aventure avec 1.000 P$, ainsi que 5 Pokéballs ! N'oublie pas de faire ta T-Card avant de commencer à RP ! En espérant que tu te plaises à Ahovu. ]

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