Enfin, il voit la silhouette de sa cadette se dessiner parmi celle des autres personnes. Un long soupir s’échappe de ses lèvres, avant qu’il ne s’approche de cette dernière.
« Heureusement que je te l’ai rappelé. Comment tu as pu avoir ne serait-ce un seul diplôme, vu ton incapacité à arriver à l’heure ? » Elle lui ricane au visage, puis répond d’un simple « v » des doigts ; Encore un soupir de la part du plus âgé, mais finalement, les deux viennent se serrer dans les bras.
Ils s’apprécient toujours énormément, malgré la distance et leur caractère de cochon respectif. Lilium, en tant que Kalani pure souche, prend vite la parole, pour raconter ses dernières aventures, exploit. Pyrus est souvent le frère chiant, dans ce genre de situation ; mais au fond de lui, il a un peu peur que les fréquentations de sa cadette lui retombent dessus. Il est inquiet, mais il a du mal à se l’avouer ; Après tout, elle sait ce qu’elle fait … non ?
Sans trop attendre, les deux commencent déjà leur explorations du parc. La journée risque d’être bien animée …

Pyrus suit sa sœur, évitant parfois les attractions les plus … audacieuse. Et ces moments seuls sont un peu trop propices à ces pensées trop nombreuses, qui s’accumulent dans sa boîte crânienne. Les opérations prochaines des Victinis, les infos sur le groupe … il a un peu peur, dans le fond. Il sent que quelque chose ne va pas, et pourtant, il ne sait pas quoi.
Mais une certaine angoisse tiraille son estomac, lui remue les tripes ; Lilium lui a dit qu’il allait « vraiment faire bouger Bedwyr », comment ? Dans quoi est-ce que sa petite sœur s’embarque encore ? Il sait qu’elle ne lui dira rien, néanmoins, il en est presque à interroger son ami d’enfance – chose qu’il ne fera pas, car sa fierté et sa confiance sont tout autant ses pires ennemis que ses meilleurs amis.
Lilium revient enfin de l’attraction, et la vague d’inquiétude grandit de nouveau. Comment est-ce qu’il pourrait faire, pour vraiment la protéger, en même temps ?  

Ils continuent de se promener dans le parc, avant de s’arrêter aux bords de l’eau – les deux se lancent dans des conversations animées, sans forcément queue ni tête. Juste la joie de se retrouver, entre membre de la même fratrie.
Pyrus ferme les yeux quelques instants, profitant de l’air frais. Il ne peux s’empêcher de pense rà ce que sa sœur lui a dit précédemment.
« Lilium … tu es sûre que ça va ? Enfin, avec les Victinis, évidemment. Ton travail, je sais que tu t’en sors. Enfin … tu te perds pas trop dans le désert, quoi. » Il conclut d’un petit ricanement, même si dans le fond, il est vraiment inquiété.
Elle hausse les épaules. « Ca devrais aller … je pense ! Après tout, j’ai pas encore eu de soucis depuis le temps. Tu t’inquiètes beaucoup pour rien, je pense ! »

Pour rien ? Est-ce qu’il sinquiète vraiment pour rien ? Il soupire doucement, et tapote la tête de sa cadette, dans un geste d’affection simple. Il ne peux s’empêcher de laisser cette problématique se développer dans un coin de sa tête, pourtant, … il essaie de la croire : d’avoir confiance en elle, et surtout, d’avoir confiance en les Victinis.
Bref, les heures passent, animées de rire et de pique ; rien de bien étonnant venant des deux Kalani. Jusqu’à ce que le moment de se quitter arrive ; Pyrus a décidé de ne plus remettre le sujet sur le tapis, pourtant, il reprend la parole. Pour lui dire de le contacter, quand même, en cas de soucis !  
Elle accepte dans un haussement d’épaule – encore rien de surprenant. Enfin, Pyrus voit sa silhouette s’éloigner, disparaître dans la masse de gens présents dans les rues. L’inquiète toujours présente dans un coin de son cœur.

Pyrus la laisse partir, et prend du temps pour s’aérer un peu l’esprit, dans ce beau district d’Agapé – il n’y viens pas souvent, pourtant, il est lié. Ses grands-parents, notamment. Peut-être qu’il pourrais leur rendre visite ?
Mais finalement, il se perd entre les rues, baigné dans la lumière orangée de la fin de journée.
Enfin, il décide d’affronter son appréhension, en se plantant devant la porte de ses aïeuls. Il s’en veux toujours d’avoir laisser Lierre aussi longtemps entre leurs mains … même s’il a fini par aller la chercher, la ramener à ses côtés pour ainsi retrouver son partenaire de toujours.
Les dernières de la journée sont bien plus tranquilles que ce que à quoi Pyrus s’attendait. Il repart même avec un petit Balignon, que ses grands-parents avaient trouvés dans le potager. Et surtout, il a le cœur plus léger.