J’avais quitté la maison un peu plus tôt dans la matinée, après des aurevoirs moins déchirants que ce à quoi je m’attendais, on m’a conduit jusqu’au studio que mon père allait louer pour le prochain mois afin de commencer mon voyage à travers la région.

J’ai loupé de peu l’assistant de papa qui était venu arranger le studio avant que je ne mette les pieds dedans. C’est dommage parce qu’il avait fait du bon travail. On pouvait sentir l’odeur du désinfectant au citron que j’adore rien qu’en ouvrant la porte. Je n’aurais pas besoin de repasser derrière, en passant mon doigt sur le dessus de la porte en bois, j’ai été agréablement surpris par sa texture lisse et l’absence de poussière sur mon doigt.

La pièce était disposée de telle façon que la pièce était coupée à l’aide de paravent pour séparer ce qui allait me servir de chambre du reste du studio. La plupart des meubles sont en bois ciré procurant une certaine chaleur à la pièce, je pense que l’odeur du citron fera vite place à celle du bois. C’est une de ces odeurs que j’aime bien, un peu comme celle d’un livre qu’on vient d’ouvrir.

Aurore s’étant déjà aventurée derrière les paravents, je la retrouve donc dans son panier installé au pied du lit. C’est un des rares objets que j’ai emmené avec moi, je me disais que ce serait mieux de garder un bout de chez nous pour lui rappeler la maison. Est-ce que les Pokémons peuvent avoir le mal du pays, pensais-je en passant ma main dans le doux pelage de la créature.

Je continuerais de visiter le studio plus tard, après tout j’ai quasiment un mois pour le faire, non ce qui m'intéresse vraiment aujourd’hui, c’est de profiter du temps doux pour aller visiter le quartier des arts de Heian. J’ai donc attrapé mon sac et attendu qu’Aurore me rejoigne devant la porte pour partir toutes les deux à l’exploration du quartier.

La rue est animée, je ne sais pas si c’est habituel ou s’il y a quelque chose de spécial aujourd’hui mais le brouhaha des gens dans la rue, de leur rire, conversations et du bruit de leurs pas sont impressionnants. à vrai dire s’en était presque harmonieux avec une certaine rythmique qui donnait rapidement une impression d’unité. Aurore semblait un peu mal à l’aise avec autant de monde autour d’elle alors j’ai préféré la rentrer dans sa pokéball.

Un de mes objectifs étant de trouver du matériel pour commencer le dessin voir même la peinture, j’ai tourné un peu en rond avant de trouver une papeterie dont la porte était ouverte. La boutique avait une odeur de bois ce qui la rendait tout de suite chaleureuse. En passant le pas, une sonnette indiquait l’entrée des clients me prenant un peu par surprise et comme un écho, la propriétaire souhaitait la bienvenue.

B-bonjour, bafouillais-je

Sans perdre un instant je me dirigeais vers les carnet à croquis. Pour tout dire j’en aimerais deux. Un petit format facile à transporter et un plus grand pour la maison. Je saisis un carnet au format A6 à la couverture rigide. En passant ma main sur le papier je pouvais sentir que malgré le fait que le papier soit très lisse, je pouvais sentir les grains du papier. La texture est fort agréable et le papier semble assez épais. A contrario, le deuxième que j’ai saisi était plus granuleux, le papier me rappelait un bois mal poncé. J’irais demander conseil au vendeur plus tard pour savoir quel papier prendre.

Un peu plus loin des boîtes de crayon était exposé dont une qui est ouverte qui laissait entrevoir le contenu de la boîte. J’en ai pris un avant de le porter sous mes narines. J’adore cette odeur de bois neuf, ça devait être en grande partie les crayons qui donnaient cette bonne odeur dans toute la pièce. En l’essayant sur un bout de papier juste à côté, je ne pouvais pas m’empêcher d’aimer la facilité avec laquelle il glissait sur le papier. Mais en essayant les autres le constat était frappant, je ne voyais quasiment aucune différence entre deux crayons à moins qu’il ne soit à l’opposé l’un de l’autre. Au fond ce sont juste des crayons non ? Y-a-t-il une si grande différence ? Je pense au final que le mieux c’est de me diriger vers la propriétaire pour des renseignements.

C’est fascinant tout ce que j’ai pu apprendre sur les types de crayons et de papier. Je ne saurais pas tout vous citer mais c’est quand même fou de se dire que des objets qu’on utilise au quotidien peuvent prendre un tout nouveau sens une fois qu’on en apprend plus à leur sujet.

Le mieux pour moi était apparemment de prendre ce que le vendeur appelait “son kit du débutant”, un simple cahier de croquis format A4 avec une boîte contenant une douzaine de crayons allant du plus sec au gras. Mais bien que débutant dans tout ce qui est artistique je me disais que peut-être m’arrêter au matériel de base c’était un peu se limiter.

Alors, aucune piste ne devait rester inexplorée, que ce soit la gouache ou le pastel en passant par le fusain sans oublier les crayons et marqueur de couleur. Pour tout dire le seul moment où je me suis vraiment stoppée c’était devant le rayon consacré aux aquarelles.

Après avoir écumé les derniers rayons du magasin, j’avais un peu plus de trois sacs de matériel ainsi que des vues sur un chevalet. Ne me voyant pas tout porter j’ai demandé si je pouvais revenir demain chercher le matériel avec l’aide de quelqu’un. Je sais qu’en un coup de file à la maison, j’aurais le numéro de quelqu’un pouvant m’aider sans aucun souci.

Je salue le vendeur et continue d’explorer un peu le quartier. Dans les rues toujours animées, je me surprends à m'arrêter devant une vitrine exposant de la calligraphie. Il faut dire que le mélange de texte écrit en alphabet latin ainsi qu’en kanji était en quelque sorte une combinaison intéressante. Si faire de la calligraphie ne m’intéresse pas, je dois avouer que j’aime bien quand même avoir une écriture propre même sur mes brouillons.

C’est là que l’idée de chercher après des œuvres dans un style qui m’inspire me vint. Comme ça j’aurais des inspirations de sujets vers lesquelles me tourner pour commencer.

Avant de partir en quête d’inspiration, il y avait un petit détail qui m’avait échappé. Peut-être ne l’avais-je pas remarqué parce que j’avais l’habitude d’avoir Aurore à côté de moi, mais en tout cas un évoli semblait attendre que quelqu’un lui ouvre la porte, peut-être que son propriétaire était à l’intérieur. Sans trop hésiter plus que ça, je décide de lui ouvrir la porte avant de partir. Il emboita le pas l’air satisfait.  

En continuant dans la rue je tombe sur un magasin proposant des textiles fait mains. Que ce soit du tricot, du crochet ou encore de la broderie, tout avait l’air confortable et méritait que j’y jette un coup d'œil. Alors presque sans hésiter, je pousse sur la porte pour découvrir une boutique qui fait aussi office d’atelier. Des personnes étaient autour d’une table en train d’apprendre l’art des aiguilles. Ne voulant déranger personne, je commence le tour de la boutique silencieusement, décidant même de faire sortir Aurore pour peut-être lui prendre un accessoire ou deux.