Le quartier des arts d'Heian est, surement, mon endroit préféré de notre petit monde. Les artistes, qu'ils peignent, chantent, écrivent ou danses, ont leurs idées propres qui ne sont régit à aucune loi. Si leur coups de pinceaux ou leurs histoires peuvent suivre certaines règles, elles peuvent aussi les abattre d'une simple pichenette sans que personne n'en soit choqué. Ce sont des avant-gardistes du chaos.

L'autre raison de ma présence dans le quartier - hors du fait que je l'aime bien - est la maison close situé dans une de ses ruelle perdue. D'un certains côtés, les personnes qui s'y trouvent son aussi des artistes qui font des miracles de leurs corps. Au lieux de manié la peinture et les mots, ils façonne le désir et le plaisir. Certes, c'est éphémère, mais n'est-ce pas ce qui rends leur art si intense? Là ou certains éprouve du dégoût pour ses hommes et femmes de joie, moi, je leur donne tout mon respect, qu'ils travaillent par besoin ou simple envie. Comme pour le reste, malgré tout, je n'aime pas que l'on sache ce que je fais et où je vais alors par soucis de discrétion, en sortant de l'établissement, je continue à errer dans les ruelles sombres et oubliés, bien loin des grandes rues éclairés et animé.

Des ruelles normalement désertes qui ne le sont pas tant que ça aujourd'hui. Du coin de l’œil, passant aussi dans se labyrinthe sombre, j’aperçois plusieurs ombres et attrape, au vol, quelques mots. Planté, corps, sommes... Je n'aime pas vraiment me mêler des affaires des petites frappes inutiles de ce monde dont les répercutions sont bien trop minimes pour valoir le coup, mais en cas de problème ici, il y aura enquêtes et les premiers à être suspecté et emmerder, ce sera encore et toujours la maison close, simplement parce qu'aux yeux de beaucoup, leur "travail" n'est pas "bien" et ça, je n'apprécie pas vraiment. Pas du tout en fait. Le chaos doit servir à changer le monde, surement pas à le rendre encore pire dans ses défauts déjà visible.

Tournant les talons, je revenais sur mes pas, retrouvant facilement la ruelle où, de deux, ils étaient passé à trois. Une simple prise en tenaille... Si médiocre. Je sentais la colère monter en moi : Quel bande d'amateur, vraiment. Aucune discrétion, un plan à peine ficelé, une proie qu'ils savent même pas rassuré pour pas qu'elle ne parle trop fort. Je serais près a parier qu'ils ne savent même pas la somme et les Pokémons qu'ils vont pouvoir lui voler. Non, vraiment, ce genre d'idiots, ça agit sans réfléchir. Leur chaos aura un goût abject en plus d'être inutile.

Une grimace fortement irrité se pose sur mon visage avant que je ne lève la main et glisse deux doigts près de mes lèvres pour siffler et attirer l'attention de tout les trois. Vêtements, chapeau et barbe sombre dans une ruelle tout aussi sombre, ce qui se détache de moi n'est que la couleur bronzé de mon visage et mes iris bruns où c'est glisser un agacement qu'on ne voit que très rarement sur moi. Le sifflement à également rappeler Brûme qui se pose sur une des gouttière, son regard rubis se plantant sur ses cibles potentielles, lâchant à leur attention un cris strident de menace. Elle prends davantage de confiance au fil des entrainements et aujourd'hui, je n'ai aucun doute sur sa facilité à foutre une raclé à ses mômes.

"Vous êtes misérables. Dégagez."

Ma voix est sèche. Dur. Pas de grande phrases, pas de sous entendu, pas de mots choisi avec soin. Non, eux ne méritent pas cela. Brûme, elle, étends ses ailes, les ombres noirs sous son corps s'agitant férocement. Elle a bien comprit que je me fiche de savoir si la cible est humaine où Pokémon tant que le résultat y est. Celui qu'on cherche ? A garder ses ruelles sereines. Le seul chaos que je compte créer, c'est le bordel que je vais mettre dans leur plan foireux !

Et le Poichigeon qui s'est fait avoir bêtement ? Il est tout aussi responsable. Si il n'était pas naïf, je n'aurait pas besoin d'intervenir !

A croire que ma venue lui à fait pousser des ailes, au Poichigeon, le voilà qui réclame en plus son argent. Je ne sais pas ce qui me dépite le plus : Qu'il ose réclamé son dû à ses agresseurs ou que ceux-ci lui donne vraiment. A croire que je fais si peur que ça ?...  Alors que l'autre jure envers les fuyards que la prochaine fois ne se passera pas ainsi, je renifle ma manche : Peut-être que c'est plutôt mon odeur qui a fait fuir, comme certains sans abris ? Non... Je sens bon. Trop peut-être même, j'ai l'odeur sucrée des gels douches de la maison close que j'ai quitté.

Bon, maintenant que c'est régler, je compte bien repartir, mais c'est sans compter sur le piaf humain qui me harcèle de question et me tends une main. Mon regard passe du sien à la main... Puis de la main à son regard avec un long silence de ma part qu'il comble tout seul. Un nom bizarre pour un mec bizarre qui oscille entre la débrouillardise et le pseudo-courage. Je ne suis pas certains qu'il vaille le coup de faire connaissance, mais pas sûr non plus que ce ne soit pas le cas. Je calcule mentalement, toujours dans un silence qui, cette fois, dure après son rire cynique, puis lève finalement la main pour serrer la sienne. Une poignée de main qui juge la sienne plus qu'autre chose, n'y mettant ni force, ni volonté.

"il faut être maso pour aimer avoir "Salo" en surnom. Cela ne te colle pas du tout à la peau."

Je relâche sa main et, par réflexe, vérifie que j'ai toujours bien mon chapeau sur ma tête quand Brûme, d'un mouvement d'aile, vient se perché sur mon épaule.

"Détrompes toi pour le reste, je n'aurais pas lever le moindre petit doigts si tu avais été deux rues plus loin. J'aurais même surement profiter de l'amateurisme de ces voyous pour les voler à leur tour."

Je sors un paquet de cigarette de ma poche et en glisse une entre mes lèvres quand je sens de minuscules dents me mordiller la cheville. Mon regard se pose sur une bestiole qui me mordille les chaussettes. Fronçant les sourcils, je tente de l'écarter du pieds mais elle revient à la charge. Lâchant un soupir, je sors une ball que je lui laisse tombé dessus, un peu par dépit, avant de reposer mon attention sur l'autre homme que Brûme n'a pas lâcher du regard.

"Alors, Salo pas si salaud..."

Mes mains fouillent mes poches pour sortir un briquet me permettant d'allumer ma cigarette.

"... Tu me l'offres où, ce verre ? "

A-t-il au moins eu la jugeote de retenir le trajet qu'ils ont emprunter ? J'ai un gros doute la dessus. Pas certains non plus qu'il connaisse assez bien l'endroit pour savoir où boire. A moins qu'il ne m'invite à boire chez sa mère ? Je me demande si je la connais, tient.

Du vécus... Insinuait-il que j'étais vieux? Je n'ai pas le moindre poil ou cheveux blanc pourtant et j'avais encore une certaine forme. Assez pour continuer sans problème mon "travail" et mes loisirs en tout cas.

Tout comme moi, il fini avec une cigarette en bouche. Le genre roulé qui te prends du temps pour rien... Je n'avais jamais compris pourquoi les gens s'ennuyait à faire leurs propres cigarettes quand on pouvait en acheter des toutes faites, sans parler du tabac que tu perds quand, s'échappant de la feuille, il finit par terre.

"Comment tu peux ne pas connaître l'endroit alors que ta mère y vit...? T'as passé ta vie enfermé dans un placard? "

Parlant de terre, l'Evoli s'était échapper de sa ball et courrait pour s'enfuir. Preuve pour moi qu'il a simplement envie de liberté, je compte le laisser faire, mais s'est sans compté sur le Salo qui en fait une pseudo quête. Je secoue la tête légèrement de gauche à droite en fumant, la fumée suivant mes mouvements, une esquisse de sourire aux lèvres. Franchement, il ne connait rien du coin, n'est-ce pas? Qu'il est bizarre, ce type, à se paumer, se faire poichigeonner et proposer des verres sans connaitre les bonnes adresses. C'est un peu comme si il ne vivait qu'à l'instinct sans réfléchir.

"Okey. Si tu le chope, c'est moi qui te paye le verre."

Voyons voir ce qu'il s'est faire. Je lui tends une de mes autres balls et décide de rajouter une petite règle à cette chasse :

"Mais si tu le loupe, je finis le travail des autres abrutis qui se sont enfuis."

Je hausse un sourcils à son explication. Je ne lui ai pas demander de me raconter sa vie non plus... Si j'ai besoin de savoir plus, je cherche les réponses tous seul. Les gens mentent bien souvent après tout et il ne faut jamais croire une parole tant que tu n'as pas vérifié sa valeur.

Petite taquinerie enjôleuse, petite précision sur son Pokémon et le voilà qui file comme le vent. Il va vite, je dois l'avouer. Bon jeu de jambe. Il faudrait vérifié l'endurance. Autant, il ferrait un bon petit criminel. N'aime-t-il pas sa petite olive d'ailleurs ? Pourquoi pas un Victini?

Je les suit à distance en fumant, attentifs tel un oiseaux de proie. Le même regard que Brûme dont les serres restent enfoncé dans la chaire de mon épaule. Tient, l'animal à grimper, ferra-t-il de même ?  Et bien oui. D'en bas, je ne perds pas une miette et quand il me dis de viser, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Je pourrais viser sa tête, ça lui ferait une belle bosse aussi et lui laisseront un bon souvenir de cette journée. Mais, ah, je ne suis pas si sadique, je crois. Quoi que... une maladresse est aussi vite arrivé...

"Je respecte toujours ma parole."

Je sors une nouvelle ball et vise. La tête. Du pokémon. Mais je sais pas trop, une partie de moi à tellement envie de lui envoyé plutôt sur le front de cet étrange type. Il me fait penser à un Pokémon en soit, le genre qui aboie, fuit entre les jambes, puis court dans tout les sens.

"Bingo."

C'est instinctivement que je déclare ce mot quand la ball rouge arrête de s'agiter avec un "clic" caractéristique d'une capture réussie. Bon, je sais pas trop ce que je vais faire encore de cette bestiole mais, celle-ci ayant décidé elle-même de m'attaquer, elle devra bien dorénavant vivre avec les conséquences de ces actes. Je me demande si les Pokémons ont la même vision du chaos que moi : Chaque étincelle à plusieurs voies : Certaines provoqueront des incendies gigantesque quand d'autre s'éteindront aussitôt, mais toute ont besoin de quelqu'un pour les provoquer.

Je récupérais la ball qu'il me lança et la rangeait alors qu'il descendait du toit sous le regards surpris et suspicieux des gens du coin. Je hoche la tête à ses mots et prends les devant pour l'emmener à un bar situé vraiment pas loin.

"Ce n'est pas un secret, non. Tu n'as qu'à m’appeler Bingo."

Une fois au comptoir, je me commande un simple pastis et lui fait signe de prendre ce qu'il souhaite avant de le questionner un peu.

"Tu es plutôt rapide et agile comme un Ouistempo, c'était sympa à voir. Un peu décevant de ne voir aucune chute mais intéressant. Tu pourchasses souvent les Pokémon à main nue ainsi ?"

J'ai remarqué sa façon de faire également, tout en douceur. Cela plairait bien aux Victini. Un allié agile, rapide, embrassant leur vision du monde... Naïf et bavard, certes, mais personne n'est parfait.

Je ne pense pas que savoir mon véritable nom lui aurait rapporté quelque chose, et à moi non plus d'ailleurs, mais je notais sa façon légère de m'en faire la remarque. Il n'allait pas me faire unsyndrome de stockholm quand même ? Manipuler les gens avec les mots ne me pose aucun soucis mais dès que cela touche au cœur, le mien ou celui des autres, j'avoue être bien moins à l'aise. Enfin, le cœur... Côté amour niannian quoi.

Au bar, il laissa sortir sa petite olive sur ses genoux. Brûme la fixa intensément, comme un oiseau de proie. Je sentais ses serres sur mon épaule, planté, attendant que l'autorisation de ma part, mais hors de question qu'elle mange n'importe quoi.

" Vu comment tu t'es fait berné par des petits voyous, je suis pas certains que tu doivent vraiment te fier à ton instinct pour savoir le métier des autres."

Je pris une gorgée de ma boisson avant de reprendre :

"Sais-tu ce qui différencie une chose légal d'une illégal ? Les mots que tu mets dessus. Ta boisson par exemple. Je ne l'ai pas encore payé, je peux très bien affirmer que tu l'as voler."

Je le regarde du coin de l’œil alors que Brûme lâche un croassement à l'Olive, comme pour lui dire qu'elle la mangerait bien, avant de tendre ma carte au barman pour régler le compte de nos boissons. J'ai dit que je lui offrait, voyons, qu'il ne s'inquiète pas.. Même si il serait peut être mieux rassuré que je lui dise à haute voix que c'était une blague ? Non, ce ne l'est pas vraiment. Les mots changent le monde et les contextes, changent les réactions et les conséquences. Bien plus que les actes.

"Donc... Course-poursuite? Du mauvais côté je suppose."

Lui qui berne les autres? Je le juge un instant du regard. J'ai un gros doute, il faut dire que j'ai plutôt vu le contraire se soir.

"Je ne suis pas le plus honnêtes des hommes, mais je n'ai qu'une parole. Ce n'était qu'un exemple."

Petite grattouille au bec de Brûme avant de finalement la rentrer dans sa ball.

"Brûme a un régime spécial, je ne la laisserais pas manger n'importe quoi. Les olives 'en font pas parti. Disons que je suis juste une personne curieuse, pour le reste et courir vite peut être pratique quand on a certains colis précieux à livrer. Qui sait, si un jour tu es à cour d'argent, je pourrais peut-être t'embaucher. Soit rassurer, mon métier est tout à fait légal. Je ne suis qu'un simple coursier. Et puis, tu pourrais découvrir la ville et peut-être retrouver plus facilement ta mère."

Je repose un regard amusé sur lui :

"Quoi que.. Peut-etre risquerais-tu de perdre le paquet comme tu as faillit perdre cette petite bête."

Il est idiot d'affirmer être honnête quand on ne l'est pas et vice-versa, cela annule toute confiance par la suite. Je ne suis pas un homme d'honneur, avec du coeur ou des sentiments, vrai, mais je n'ai qu'une parole et cela suffit, en général, pour ceux qui me connaissent. Je ne promettrait jamais quelque chose que je ne peux pas faire. En revanche, les gens doivent apprendre à se méfier des mots... Souvent on entends ce que l'on veut entendre et pas ce qui est dit.

"Je suis auto-entrepreuneur et sache que j'ai une licence tout à fait réglementaire pour mon travail. Tu as raison sur un point cependant : On ne sait jamais ce que je transporte vraiment. Cependant, je pense pas que tu ferrais la même remarque à un postier, si?"

Je ne demandais jamais le contenue des lettres et colis que je devais transmettre même si parfois, c'était facile à deviner. Mon métier me permettait également d'être bien protéger : Un paquet est un paquet, les destinataires sont coupable, pas les coursiers qui ne font que leur travail. Que je sois au courant ou non, je peux toujours faire comme si ce n'était pas le cas ou, ce que je préfère, détourner les phrases et jouer sur les mots.

"Tu as raison sur un point cependant : je n'ai aucun remord." Je pris une gorgée de mon verre et rajoutais : "Et j'ai, moi aussi, de nombreux amis. Notamment à Bedwyr. Être coursier, c'est pratique. On se fait certaines attaches un peu partout."

Enfin, connaissances, seraient plus approprié. Des Victinis pour la majorité, quelques clients neutres, mais aussi de rares agents. Je repensais à Surya tient, en me demandant si il aurait des choses intéressantes a me raconter à ma prochaine visite. Type sympa, mignon, mais si peu bavard... Moi qui n'aime pas parler, je dois presque mener un 'interrogatoire avec lui.