Le temps des récoltes va commencé bientôt et quelques fermiers m'ont demandé de les aider à labourer les champs. Même s'ils ont des pokémons pour le faire, il faut quand même des humains pour superviser le tout et aider les bêtes. Il s'agit d'un travail très physique et même si je n'en ai pas l'air, j'arrive très bien à soulever de grandes caisses de fruits et légumes. Il faut seulement savoir utiliser les bons muscles!

Je m'apprêtais d'ailleurs à me diriger vers la ferme de Mathurin pour cette première journée, mais ce dernier m'avisa la veille qu'il avait également engagé un jeune de la ville pour l'aider à la demande de son père. Un jeune de la ville? J'avais quelque doute sur sa fiabilité. Disons plutôt que j'imaginais les adolescents de la ville comme étant particulièrement paresseux... De plus, connaissait-il au moins un peu ce qu'était le travail dans une ferme? Je n'étais pas très enthousiasme, mais ma soeur tenta de remonter le moral en me disant que peut-être que permettrait à un jeune de vouloir suivre ses traces. Je ne sais pas si elle croyait vraiment ce qu'elle disait, mais bon, je n'avais pas vraiment le choix. Ce n'est pas non plus comme si j'allais devoir lui montrer quoi faire non?

Alors que je préparais une monture et un chariot, je fus interpellé par un adolescent. Je le regardais de la tête au pied, mais je n'eus pas à me poser de question bien longtemps. Il s'agissait du jeune homme que je devais amener avec moi à la ferme de Mathurin. Une chose est sûr, il n'était pas habillé convenablement pour ce genre de tâche!

- Pour quelqu'un qui n'est jamais venu ici, vous êtes tombé sur la bonne personne! Je m'appelle Lysandre. En fait, nous allons travailler pour le fermier Mathurin qui habite de l'autre côté du rang. Pourrais-je savoir ton nom?

Je le regardais de haut en bas. J'espère au moins qu'il a d'autre vêtement avec lui, mais j'ai des doutes qu'il y ait pensé. À quoi s'attendait-il en travaillant dans les champs? Je me gratte la tête et tente de trouver une solution. Finalement, je vois Elisabeth ma soeur qui sort avec une chemise et une salopette. Elle a sûrement écouté ce que je disais et elle a été fouiller dans mes vieux vêtements maintenant trop petits.

- Voilà! Tu peux aller te changer, mais fait vite, le vieux Mathurin nous attend.

Il doit sans doute se demander où se changer. Je croyais pourtant que c'était évident, non? J'avais oublié qu'il venait de la ville. De plus, je n'étais pas très à l'aise qu'il entre chez moi et qu'il tombe par mégarde sur ma mère dépressive.

- Tu peux aller te changer dans la bécosse là-bas.

La bécosse était en fait une toilette «chimique» suffisamment grande pour qu'il puisse se changer. J'attendis quelques minutes jusqu'à ce que l'adolescent me rejoigne. Je lui fais signe de monter dans le chariot tandis que de mon côté, je grimpais sur la selle du Bourrinos.

- Alors! Qu'est-ce qui t'amène à venir travailler à Vermillon. Je suis étonnée qu'un garçon de la ville s'intéresse à nos campagnes. Dis-je sans quitter l'horizon des yeux.

Je ne suis pas certain de ce qu'il veut dire par swag, mais avec le ton de voix qu'il a, je doute que ce soit de très positif. Disons que les expressions des jeunes de la ville ne me reviennent pas vraiment. Les expressions utilisées par les jeunes tout court en fait. J'attends patiemment que le jeune homme reviennent habiller convenablement. Il valait mieux qu'il recoive un commentaire de ma part plutôt que du vieux Mathurin qui a tout un caractère. Il n'est pas méchant, mais disons qu'il a des idées bien fixes et qu'il n'aime pas délogé à ses pratiques même si parfois elles sont un peu archaïques.

J'attends le retour de Fei. J'ai comme un mauvais pressentiment avec ce garçon. Il ne semble pas du tout intéressé à être là. J'espère au moins qu'il mettra la main à la pâte et que nous ne soyons pas obligé de le tenir par la main. Les jeunes de la ville... Je me demande bien pourquoi il est venu travailler ici en pleine campagne. Il ne doit sûrement pas manquer d'emploi là où il vient. Je sens un poids dans le chariot, je me retourne et je le vois grimper à l'arrière. Les vêtements sont trop grands pour lui, mais ça fera l'affaire.

Alors que j'ordonne au Bourrinos d'avancer, je demande au garçon les raisons qui l'ont mené à venir travailler en plein campagne. Je l'écoute tout en regardant devant moi. Je ne vois donc pas la réaction de son visage lorsqu'il me répond: ses études? Je ne savais pas qu'il pouvait y avoir un cursus pour venir travailler dans les champs? Disons qu'il est assez rare de voir du monde de la ville venir travailler ici. J'apprends également qu'il a déjà vécu dans ce district, mais du côté urbain Heian.

- Heian je connais, j'y vais souvent pour vendre mes prises. J'espère au moins que tu t'amuseras un peu aujourd'hui. Mathurin a beaucoup de tâches à nous donner. J'espère que tu n'as pas peur de te salir les mains, car tu risque de sortir de là de la terre de la tête au pied. Dis-je en riant. J'adore la campagne, la nature, le grand air, les différentes odeurs. Il y a tant de possibilité, dommage qu'on ne vous en parle pas plus que ça en ville.

Je divagues un peu et parle sans vraiment laisser la chance à l'adolescent de placer un mot. De toute façon, je doute qu'il ait vraiment envi d'en placer une : il s'agit d'un adolescent, parler peut être un très grand effort. J'exagère peut-être, mais je ne me souviens pas avoir été ainsi à mon adolescence. Peut-être est-ce l'effet néfaste de la ville qui rend les adolescents si paresseux? Je jette un bref regard vers l'adolescent et je crois le voir jeter un oeil à ce qui ressemble à une montre intelligente. Une amie en a également une sur elle, donc je connais un peu. Malheureusement, il n'aura pas la chance de l'utiliser à cause du manque de réseau et ce n'est certainement pas moi qui vais lui dire où il peut en avoir sinon on va le perdre pour le reste de la journée!

- Qu'elles sont tes attentes pour cette journée?

Aller, je vais l'obliger à parler un peu. Je dois l'habituer, car le vieux fermier ADORE parler. Autant qu'il s'habitue un peu avec moi avant qu'on n'arrive chez Mathurin. 

Il semble sincère dû moins selon le ton de sa voix, je suis trop occupé à regarder devant moi pour analyser les traits de l'adolescent. En même temps, qui suis-je pour le juger? À son âge, je n'avais pas le choix de travailler, mais ce ne doit pas être ça pour tous les adolescents. Je comprendrais surtout pour un citadin. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de rire lorsqu'il donne son avis sur les gens de la ville. J'approuve complètement, mais je préfère ne rien dire pour ne pas l'offusquer. J'ai quelques préjugés sur les citadins c'est vrai, mais je ne peux m'empêcher de les imaginer sur leurs appareils électroniques. D'ailleurs, je jette un bref coup derrière moi et je surprends Fei à fixer sa montre qui semble bien plus high tech que les montres ordinaires avec une trotteuse pour les secondaires et deux aiguilles pour les minutes et les heures.

- Tu ne risque pas de trouver suffisamment de réseau dans le coin pour faire fonctionner ta montre intelligente. C'est tout juste si mon portable fonctionne chez moi! Mais bon, il y a du bon là dedans, au moins on peut vraiment profiter des gens qui nous entoure contrairement à vous les jeunes.

Je dis ça comme si j'étais âgé alors que j'ai tout juste 23 ans! Je ne peux quand même pas me voiler la face, mon mode de vie était complètement contradictoire avec celle des personnes de la ville! Même si je suis habitué avec la technologie, je ne comprendrais jamais cette obsession qu'a les jeunes de rester les yeux fixer sur leur portable ou ordinateur toute la journée.

Nous changeons de sujet et je lui demande ces attentes pour aujourd'hui. Autant me donné une idée de son désir de travailler. Il semble manquer d'intérêt et d'entrain, mais je compte bien changer ça!

- Je ne m'attends pas à ce que tu ais les piqures de la région et que tu souhaite t'installer dans le coin, mais au moins tu verra peut-être notre travail d'un autre oeil. Sans nous, les gens de la ville n'aurait rien à manger dans leur assiette et tu vas aujourd'hui les aider à se remplir l'estomac grâce à notre dure travail! Je prend une courte pause pour le laisser finir. T'inquiète pas! On commence tous quelque part!

Nous arrivons à la ferme de Mathurin. Je vois ce dernier qui travaille déjà dans les champs à labourer les champs avec l'aide de son Frison. Je laisse ma monture près de sa vieille maison et fait signe à Fei de me suivre. Nous sommes accueilli par un vieux fermier à l'air sévère avec le fameux brin d'herbe dans la bouche. Le cliché quoi! D'ailleurs, je le vois bien qu'il juge du regard Fei.

- C'est lui le maigrichon qu'on envoi pour m'aider? Vous êtes en retard tous les deux. Prenez une pelle et aller nettoyer la grange des Écrémeuh.

Il commençait fort le vieux en nous donnant une  tâche aussi ingrate! Même moi je détestais devoir le faire, mais bon, il fallait bien que ces écrémeuh vivent dans un environnement propre. Je reste enthousiasme pour ne pas décourager notre invité. Je récupère une pelle et j'en tends une à Fei.

- Quelques petits conseils : regarde où tu mets les pieds et ne glisse surtout pas si tu ne veux pas avoir des mouches collées à toi toute la journée! Je te dis ça en connaissance de cause! Dis-je en essayant de blaguer pour détendre l'atmosphère. 

Fei se sentait obliger de m'expliquer pourquoi la technologie avait ces bons côtés. Je n'étais pas non plus si inculte que ça et moi-même je me servais de la technologie, mais uniquement pour la communication alors que d'autres, comme Fei, s'en servaient également pour tisser des liens plus proches avec des personnes vivant très loin. Des personnes qu'il ne rencontrerait possiblement jamais. Je me suis toujours demandé quel intérêt de tisser des liens avec des personnes que l'on ne rencontrerait jamais? En même temps, qui suis-je pour juger? Je vivais ma vie, il vivait la sienne et si tout le monde était content tant mieux!

Je sens dans sa voix de l'ennui et peut-être même une certaine condescendance? Je préfère me taire pour lui éviter de le faire fuir à l'autre bout de la région. Lorsque nous arrivons à la ferme, nous rencontrons le fermier Mathurin et ce dernier n'y va pas avec le dos de la cuillère pour interpeller Fei comme étant maigrichon. D'ailleurs, je vois bien que le fermier juge de haut l'adolescent. Il avait agit de la même façon avec moi dans mes débuts.

- Prouve le moi que tu y arriveras en te mettant au travail.

Nous prenons nos pelles. Alors que nous, nous dirigeons vers la ferme des Écrémeuh, je me dois quand même d'expliquer le comportement de Mathurin, car la journée ne fait que commencer et je sais que le fermier n'a pas fini de mettre la pression sur les épaules de l'adolescent et sur les miennes par la même occasion.

- Il n'est pas méchant, il aime seulement que le travail soit bien fait. Il est comme ça avec tous les jeunes qu'il engage, mais c'est uniquement pour nous obliger à donner notre maximum.

Nous arrivons devant la grande des Écrémeuhs. Le travail ici sera colossale. D'ailleurs, Fei prend des initiatives en me demandant s'il ne devrait pas plutôt commencer par la paille qui traine devant et qui pourrait causer des risques de chute. Au moins je vois qu'il prend des initiatives et qu'il veut s'impliquer.

- Oui, tient prend ce rateau, ça t'aidera à retourner la vieille paille souiller. Je vais t'aider avec la pelle.

Nous, nous mettons tous les deux au travail. L'odeur irrite les narines pour les moins habitués. Disons que Mathurin y va fort comme première tâche. J'espère au moins qu'il voudra lui proposer une tâche plus agréable un peu plus tard. Je crois qu'il y a la saison de la tonte des Frisons, il voudra peut-être que nous l'aidions. En attendant, nous poursuivons le nettoyage de la grange. Je jette parfois un coup d'oeil au garçon pour voir comment il se débrouille et je lui donne quelques trucs pour lui facilité la tâche. L'odeur va nous rester coller à la peau toute la journée!

- Suis moi, nous allons chercher de la paille sèche pour remplacer celle qui a été souillé. 

Je m'étais sûrement trompé sur son compte. Il était pas si mal le gamin finalement même s'il n'en avait pas l'air au départ lorsque je l'ai rencontré. C'est peut-être la tenue de fermier trop grande? Je ne sais pas, mais au moins il ne rouspète pas comme certain et il fait le travail qu'on lui demande. D'ailleurs, il me demande où déposer la paille souillée. J'oublie parfois qu'il n'a aucune expérience.

- Tu peux la déposer dans le bac là-bas, il servira à faire du composte.

Ce n'est pas nouveau, le purin, la vieille nourriture et la paille peuvent très bien servir d'engrais éventuellement pour aider à faire pousser de bons légumes et fruits. Je l'aide dans sa tâche, mais nous n'avons pas encore terminer que je lui propose de venir m'aider à aller chercher de la paille fraiche pour remplacer celle des Écrémeuh. Je le vois abandonner son outil au milieu du chemin et disons qu'un rateau ce n'est pas une très bonne idée de laisser trainer ça. Je vais le récupérer et le dépose correctement dans la grange.

- Un conseil, ne laisse rien trainer surtout pas les outils, quelqu'un pourrait se blesser.

En effet, marcher sur un rateau et recevoir le manche directement entre les deux yeux, ce n'est pas très agréable. Mais bon, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, c'est un adolescent et on doit toujours leur dire de ranger leur chose sinon ils les laissent trainer. Je le sais, je vis en permanence avec une adolescente à la maison! Alors que nous allons récupérer la paille fraiche, le garçon me demande quand nous allons nourrir les animaux. Je souris. C'est sans doute à tâche la plus agréable à faire ici.

- Sûrement tout à l'heure... Je crois que le fermier avait d'autre chose à nous faire, faire avant ça. Quant aux pokémons, on va trouver des volatiles comme des poussifeux par exemple, des pokémons équins, des pokémons canins. C'est assez varié... Il y a des pokémons en particulier qui te plait? 

Je suis un peu surpris de l'empreinte écologique du jeune homme. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup d'amélioration ces dernières années concernant les vertues écologiques et que tout le monde doit faire sa part. Il semblerait que la ville également ait pris ce mouvement alors qu'au début on les imaginait super polluant. Disons qu'à la ferme non plus nous n'étions pas vraiment mieux avec l'amélioration de notre matériel pour travailler la terre, mais cela date d'il y a plusieurs années avant même la grande catastrophe qui a détruit toutes les régions!

Alors que nous terminons de nettoyer la grange des écrémeuh, je demande si le garçon a des types préférés, mais avant de me répondre, il me demande s'il y a également des pokémons renards. Il me répond ensuite qu'il aime bien les types psy et ténèbre, deux types complètement contraire : le jour et la nuit en somme.

- Évidemment, j'ai souvent croisé des Goupilou dans les champs. Nous devons souvent les chasser pour qu'il ne dévore pas les troupeaux de Moumouton. Les feunnec se font plus rares et je ne me souviens pas avoir croisé un Zorua dans ma vie. On raconte qu'ils ont tendance à changer d'apparence.

Nous, nous arrêtons là où la paille sèche est entreposée. Nous remplissons deux chariots avec l'aide de fourche. Les écrémeuh seront ravis de cette paille toute neuve et qui en sent pas les excréments. D'ailleurs, je remarque que l'adolescent à un peu de mal à retirer la paille des bottes de foin.

- Tien essai comme ça, ce sera plus facile. Dis-je en lui montrant comment bien utiliser l'outil.

Pour entretenir la conversion sur le thème des types, il me relance la question. Je souris.

- Non, je n'ai pas de type favoris, mais je dirais que mon pokémon préféré est Bourrinos. Aller savoir pourquoi, je n'en ai pas dans mon équipe, même si j'aimerai bien en avoir un. Par contre, je crois que les types spectre m'apprécient beaucoup, ils ne me lâchent pas d'une semelle! Dis-je en riant.

- Arrêter de bavarder les mioches et mettez y du muscle... On n'a pas toute la journée! Lorsque vous aurez terminé, allez au poulailler chercher les oeufs. Nous cri le fermier alors qu'il passait tout près à dos de tracteur. C'est à croire qu'il ne fait que nous surveiller, mais je ne dis rien et lorsqu'il s'est éloigné suffisamment, je ne peux m'empêcher de faire un commentaire.

- Chercher les oeufs, c'est sans doute la tâche la plus ingrate après de nettoyer les granges. Les galifeu ont mauvais cactères et essaient toujours de nous arracher les doigts lorsqu'on veut les oeufs. Interdiction de les blesser... J'ai déjà essayer de les endormir et j'ai eu tout un savon de la part de Mathurin. Je tire la langue alors que j'imagine déjà les coups de becs sur ma peau. Quel mauvais souvenir j'en ai! Heureusement, j'ai appris des trucs avec le temps pour éviter de me faire picorer les mains et je compte bien les montrer au jeune homme. Il ne faudrait pas non plus que son père pense qu'il ait été battu sur la ferme!

- Allons terminer de nettoyer la grange des écrémeuh et allons répandre la paille fraiche. Dis-je en tirant l'un des chariots. J'ai bien hâte de voir comment il se débrouillera avec le second chariot. 

Je n'avais pas la science infuse des pokémons. Je m'y connaissais bien pour ce qui était des pokémons de ferme, mais pour ce qui était des autres espèces, j'en avais encore beaucoup à apprendre. D'ailleurs, j'appris que la transformation des Zorua n'était en fait qu'une illusion et non pas une véritable transformation comme les métamorph.

Alors que je montre quelques trucs à Fei, ce dernier me rassure en disant qu'il allait prendre le coup de main avec le temps. Personnellement, même si ce n'était pas le cas, il avait au moins fait des efforts et travailler contrairement à certains adolescents qui ne souhaitent pas travailler, ce jeune homme mettait la main à la pâte même si ce n'était pas sa spécialité et c'était suffisant pour que je « l'admire pour ça ».

Une chose est sûr, c'est que je ne travaille pas comme avec les morts, alors je n'ai aucune idée pourquoi je les attires. Répondis-je à Fei. Était-ce à cause de mon passé et du deuil de mon père? Tout le monde devait faire le deuil de quelqu'un un jour ou l'autre et ça n'attirait pas à la voler tout un tas de pokémon spectre! Je dois sûrement me faire des idées. Pour l'instant, mis à part Sinistrail qui a un sale caractère, je n'ai aucun problème avec les autres pokémons spectres faisant partie de mon équipe.

Nous terminons nos tâches. Entre temps, le fermier vient nous faire la leçon de travailler plus vite. Notre prochaine tâche consistera à aller récupérer les oeufs des pokémons volailles. Après avoir fait un commentaire à Fei, ce dernier s'emballe aussitôt et propose même de les endormir avec son Munna! Je ne suis pas vraiment convaincu, mais il semble plutôt borner. Peut-être que mes explications suffirons à le faire changer d'idée?

En fait, Mathurin ne veut pas qu'on les endorme, car ça diminue leur production et lorsqu'il les réveille, elles deviennent grincheuses et ne veulent plus pondre d'oeufs. Bref, je ne te conseille pas de le faire, je suis sérieux. Dis-je en déposant une main sur son épaule. Je ne sais pas s'il prendra mes avertissements aux sérieux, mais à voir cette petite lueur maligne dans ses yeux, j'ai de fort doute que tout ceci va mal se terminer. Nous en finissons avec les Écrémeuh et nous dirigeons vers le poulaillier. Je suis nerveux tout à coup... Qu'est-ce que mijote ce gamin?


Défi RP: Acrostiche : Faites un acrostiche en utilisant un mot dans le champ lexical de l’automne. (JAUNE)

L'adolescent avait plus qu'une idée derrière la tête. Contrairement à moi qui était près à prendre le risque de se faire mordre les doigts, Fei n'était pas de cet avis et proposa une nouvelle solution : éloigner les poulets pour nous permettre de récupérer les oeufs. Tant que les galifeu ne nous prenaient pas sur le fait ou qu'ils ne se disperçaient pas partout sur le terrain, nous ne devrions pas avoir de problème.

- Ça pourrait marcher!

Comme c'est lui qui a eu l'idée du plan, je le laisse le mettre à exécution. Je reste en dehors du poulailler, mais d'où je suis, je peux voir quand même se qui se déroule à l'intérieur. Les galipeux sont des pokémons aux tempéramments de feu et elles feront tout pour protéger leur oeuf. Si le plan de Fei se déroule bien, nous devrions être capable de récupérer les oeufs sans se faire picorer les doigts.

À première vue, tout semble se dérouler comme il faut. Les galifeux ont mordu à l'hameçon et suivent l'abra qui a voler un oeuf au passage. Fei s'exclame qu'ils pourront récupérer tous les oeufs sans effort! Malheureusement, le plan tourne au vinaigre lorsque l'abra réapparait devant son dresseur attirant l'attention des galifeux vers ce dernier. Oups... Est-ce que je devrais lui venir en aide? Évidemment, mais après que j'aie récupérer les oeufs. Tandis que les galifeux portent leur attention sur Fei, j'entre discrètement par une autre porte et à pas de loups, je mets les oeufs dans le panier. Je jette un bref coup d'oeil vers Fei voir comment il s'en sort face aux galifeux en colère.

- Tu vas t'en sortir? Si l'abras leur remet l'oeuf, sa devrait les calmer suffisamment longtemps pour que tu puisse sortir, mais je te conseil de te dépêcher avant qu'ils ne remarquent la disparition des autres oeufs. 

Nous avons récupéré les oeufs comme il le fallait. J'aurais espéré que nous puissions les berner en leur remettant l'oeuf que tenait l'Abra, mais ce dernier refusait d'écouter. Je me demande comment il va se débrouiller. Je l'entends donner des ordres à ses pokémons et en quelque seconde je le vois apparaitre en dehors du poulailler.

- Tu as eu de la chance que ce ne soit pas toi qui se soit endormi et les Galifeu téléporter, on aurait été dans un sacré pétrin. Dis-je en me rapprochant. À première vu, il ne semble pas blessé. Je n'aurais pas imaginé que cette simple cueillette d'oeuf routinière aller tourner au vinaigre.

- Nous devrions les remettre dans leur nid... Avec un peu de chance, Mathurin ne passera pas par ici avant un moment. Allez vient m'aider avant qu'ils ne se décident à se réveiller tous en même temps.

Plonger dans un profond sommeil, il était facile de déplacer les galifeux qui ne bronchaient pas lorsqu'on les prenait dans nos bras. Si seulement ils pouvaient être plus amicaux, ça nous éviterait tout ça. Ils ont peut-être pris le caractère du fermier après tout ce temps. Ça ne me surprendrait même pas! Il suffit de quelques minutes pour les remettre dans leur nid. Nous avons les oeufs, il ne reste plus qu'à montrer à Fei où il doit les poser.

- Pouha! En tout cas, on peut dire qu'on ne s'ennui pas avec toi! Allons prendre une pause et ensuite j'irais te montrer les Bourrinos. Dis-je en lui faisant signe de me suivre. Après tout ça, nous méritons bien une petite pause. Nous allons donc nous asseoir sous un arbre à l'ombre pour profiter d'un petit moment de répis. Je ne vois pas Mathurin alors tout devrait bien aller.

- Alors! Tes passes temps? tu fais quoi dans la vie? Comment tu passes tes temps libres en ville?

Ah les jeunes! Trop téméraire. Il avait eu de la chance que son deuxième plan fonctionne et qu'il en ressort indemne.

- Je doute quand même que les champions d'arene t'envoie une horde de Galifeu ou de poussifeu. Dis je en riant.

J'ai un peu de mal à le cerner. Je n'arrive pas vraiment à savoir s'il est sérieux ou s'il blague: son visage n'est pas très expressif. Faut croire qu'il y a plusieurs types d'adolescents : les expressifs comme ma petite soeur et les renfermé- blasé comme Fei.

Je lui propose de prendre une pause avant qu'on aille voir les Bourrinos. Je souris à sa remarque, mais en réalité, je n'apprécie pas trop les termes qu'il utilise. Les pokemons méritent autant de respects que les humains. J'essaie de me calmer en me disant que ce n'est qu'un adolescent, mais je ne me souvenais pas avoir un tel langage à son âge.

Pour changer de sujet, je lui demande ce qu'il fait comme passe temps. Comme je m'en doutais un peu, il est assez renfermé. Traîner avec des miaouss errants? C'est un passe temps plutôt special... Mais qui suis-je pour le juger?

- Travailler ici doit etre assez déstabilisant. J'espère au moins que tu auras appris des choses utiles. Dis-je toujours avec le sourire.

Il me demande ensuite si je fais autre chose dans la vie qu'être fermier.

- Je suis pêcheur de profession. C'est de famille. La ferme s'est pour aider mes voisins. Il n'y a pas beaucoup de relève jeune dans le coin. Pour arrondir les fins de mois, je travaille parfois comme serveur dans cette chaîne de café qu'on retrouve un peu partout à la région.

Sinon pour passer le temps... disons que je le passe sur l'eau à profiter de la nature, mais la plupart du temps de travail. Dis-je en souriant. Pas très palpitant tu vas me dire, mais ça me plaît. On rencontre des gens, on socialise et on prend de l'expérience.

J'ai l'impression de me justifier à travailler autant alors que pourtant j'aime beaucoup ce que je fais. Plutôt que d'ennuyer Fei avec mes histoires, je me redresse pour m'étirer.

- Fait moi signe quand tu es près à y aller.

- Tu crois qu'il pourrait y avoir une autre catastrophe comme il y a de ça 300 ? Si ça devait arrivé, je crois que sa signerait la fin de l'Humanité à moins qu'il y ait quelque part ailleurs sur la planète une autre région comme la nôtre qui aurait survécu au cataclysme.

Nous tombons dans un sujet bien sérieux tout à coup. C'est vrai qu'en apprenant la base de l'agriculture, il y a de forte chance pour que l'Humain survive, même si on raconte qu'il y a de ça des millards d'années, il vivait uniquement de la chasse et de la pêche, mais cela remonte à bien avant le cataclysme et la cohabitation avec les pokémons. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une ile pour accueillir des milliers de personnes alors que le reste du monde a été détruit : par quoi? Personne ne s'en souvient. Est-ce des pokémons? Est-ce la surconsommation qui a mené à sa chute? Une catastrophe naturelle? Seul les grands historiens de ce monde le savent peut-être, mais je ne serais pas étonné que tout ceci ait été caché par les autorités. Connaitre la vérité c'est dangereux.

Je reporte mon attention sur Fei. Il semble étonné que je sois si polyvalent. Disons que je n'ai pas vraiment le choix. D'ailleurs, il parle un peu de famille. Je fronce brièvement les sourcils. Disons que la famille en ce moment, ce n'est pas la joie. Tout ça... Je le fais pour eux même si j'ai parfois j'ai l'impression que je ne reverrais jamais le sourire de ma mère.

- Ce n'est pas facile je l'avoue. J'ai très peu de temps pour moi et je ramasse tous les petits emplois possibles pour mettre de la nourriture sur la table. J'ai la chance d'avoir des soeurs présentent et une mère aimante. Je mens sur le dernier point... Il n'y a que ma petite soeur qui est encore présente tandis que les autres ont fait leur vie avec leurs conjoints. Et ma mère... Je préfère ne pas y penser au risque de me fâcher.

Encore une fois, mes pensées obscures sont brusquement chasser alors que Fei se redresse: il est près à aller s'occuper des bourrinos. Je souris devant sa remarque : il sera content, enfin je l'espère.

- T'inquiète pas... La plupart sont docile et très affectueux, sauf peut-être le vieux bourrinos du fermier, lui je dirais qu'il a le même caractère que son maître, mais je ne te laisserais pas seul avec lui, il ne faudrait pas qu'il arrive un accident.

Allez hop direction l'enclos des chevaux! D'ailleurs, il n'en faut pas longtemps pour entrer dans la grange où chaque bourrinos est dans son boxe. Il y aura beaucoup à faire, mais je crois qu'il aura plus de plaisir à s'occuper des bourrinos que des selles d'écrémeuh et des galifeux en colère. Je vais fouiller dans le matériel de soin aux cheveux et j'en ressors une brosse ainsi qu'un cure-sabot.

- Nous allons les brosser ainsi que les nettoyer leurs sabots. Tu utilise la brosse pour retirer la terre et la pointe arrière sert à gratter plus profondément pour tout retirer. Viens je vais te montrer.

Je l'amène dans le premier boxe. Une belle Bourrinos se penche pour attendre des caresses. Je lui donne se qu'elle souhaite avant de montrer à Fei comment bien brosser le poil du cheval ainsi que le nettoyage des sabots.

- Ça ne leur fait pas mal... Je te laisse commencer avec Princess, je vais m'occuper du vieux Bourrinos pendant ce temps. Je serais à l'autre bout si jamais tu as besoin de quelque chose.

Notre conversation devient plus sérieux alors que nous partageons cette idée d'un autre apocalypse, de territoires non connues et encore de notre histoire et les raisons qui ont mené à la description des autres continents. J'aborde surtout l'idée que nous n'avons aucune information sur cet événement. Mon interlocuteur donne son avis sur le sujet. Quant à moi, je préfère éviter, car il penserait tout de suite que je suis un extrémiste. En fait, comme certain, j'imagine que la haute société nous cache quelque chose ou qu'elle ne souhaite pas dévoilée ce qui s'est passé il y a 300 ans. Pourquoi? Je ne sais pas... D'ailleurs, a-t-on déjà tenter d'aller voir ce qu'était devenu le reste des continents? Je ne me souviens pas qu'une telle expédition ait déjà eu lieu par le passé.

Nous changeons finalement de sujet pour discuter un peu de nos passes-temps avant d'aller s'occuper des Bourrinos. Je lui laisse la charge de Princess, une bourrinos docile. Je n'allais quand même pas lui laisser le bourrinos personnel de Mathurin que j'appelle « affectueusement » Diablos à cause de son pelage noir, mais également à cause de son caractère. Après mes explications, je vais m'occuper de Diablos. Je n'ai aucun doute que Fei parviendra à bien s'occuper de la bourrinos. Jusqu'à maintenant, il s'est bien débrouillé et il m'a montré qu'il savait y faire avec les pokémons de ferme.

Lorsque j'arrive à l'enclos de Diablos, ce dernier me jette un regard noir pour me convaincre de ne pas approcher, mais je me suis habitué à son caractère. Il n'est pas facile d'approche et la seule façon que j'aie trouver pour effectuer mon travail correctement, c'est en le nourrissant de gâterie pour pokémon.

- Doucement, tu sais pourquoi je suis là. Tu devrais être habitué depuis le temps que je viens m'occuper de toi.

Le pokémon me répond en bougeant sa tête de gauche à droite et en tapant des sabots sur le sol. Je soupire. Je lui explique que s'il est calme, je lui donnerais des friandises. Ce dernier me jette des éclairs et ne me croit pas. Pour lui prouver, j'attends qu'il se calme avant de lui donner quelques gâteries.

- Tu vois! Maintenant, je vais nettoyer tes sabots. Si tu te laisses faire, je te donnerais d'autre gâterie. Je sais que ça ne te plait pas, mais ça ne me plait pas non plus et si je ne le fais pas tu risquerais d'avoir des blessures.

Le pokémon frappe des sabots sur le sol. J'espère qu'il ne tentera pas de m'assomer avec ses pattes ou pire. L'endormir serait un bon moyen de m'occuper de lui sans risquer d'être blesser, mais après ce qui s'est passé avec les Galifeu, je préfère éviter. Avec un peu de chance, il acceptera mes conditions. Je lui donne d'autres gâteries pour qu'il comprenne, puis il me laisse faire. Fiou... J'ai eu peur de finir à l'Hôpital avec des bleus et des fers à cheval tatoués sur tout le corps.

Finalement, la tâche sera plus longue que prévue, car Diablos n'est pas aussi coopératif que je l'aurais voulu. Il doit avoir terminer un sac entier de gâterie. Si Mathurin se plaint que son pokémon prend du poids, il devrait peut-être veiller à ce que son pokémon obéisse aux autres dresseurs qui s'en occupent. À mon avis, il devrait faire affaire avec un comportementaliste pokémon pour tenter d'aider avec son caractère bourru. Mathurin également d'ailleurs...

Avec tout ça, je me demande comment s'en ait tirer Fei. Je ne me souviens pas l'avoir entendu m'appeler, ce qui veut certainement dire que tout c'est bien déroulé. Comme l'on dit : pas de nouvelle - bonne nouvelle. Après avoir terminé avec Diablos, je vais rejoindre Fei.

- Alors? Tout c'est bien passé?

Je m'arrête lorsque je vois l'apparence de Princesse. Je ne peux m'empêcher de sourire. Il a du talent et j'avoue que les tresses lui vont parfaitement à cette petite jument. C'est bien dommage que Mathurin les retirera dès qu'il en aura l'occasion. Par contre, ça ne semble pas déplaire à Princesse.

- Tu as du talent! Tu crois que tu pourrais m'en faire aussi. Dis-je en rigolant. Je m'approche de Princess pour lui caresser la tête gentiment avant de faire glisser ma main sur son dos que je tapote gentiment. Ça te dit de la monter? Nous pourrions aller faire un petit tour autour de la ferme. Je crois que nous en avons fini pour aujourd'hui alors on pourrait en profiter avant que ton père vienne te chercher.