J’avais de plus en plus de clients à Bedwyr. Un policer pour l’équipe canine ou encore un lieutenant à accompagner en mission. Cette fois un autre lieutenant de l’organisation. Ils doivent se passer le mot comme pas possible. Pas que ça ne me fasse pas plaisir, je suis contente de voir des gens de l’organisation vouloir mieux pour leurs pokémons, mais moi qui souhaite m’éloigner de la ville, je suis forcée d’y retourner plus souvent que j’y aurais pensé.

Cette fois, le rendez-vous était a Excalibourg. Ça me fera changement au moins de la haute-Uthyrgham. Les rues et les bâtiments sont plus anciens. J’étais attendu dans un café du quartier. C’était le lieu de rendez-vous. Mon client voulait discuter autour d’un verre pour m’expliquer plus en détail sa situation et ses besoins. Enfin quelqu’un qui comprends que j’ai besoins de détails pour travailler et pas un qui pense que je vais tout régler en un claquement de doigts!

Je regarde ma montre un instant, je suis a l’heure et pas très loin du petit restaurant. Je me fais regarder étrangement par certains passant a cause de ma tenue d’été alors que les feuilles commencent à tomber des arbres. C’est vrai, il fait plus frais, mais moi, ça ne me gêne pas. Plus loin j’aperçus un homme blond, plâtré et un pokémon blesser également à une terrasse du café, un Lougaroc diurne. Cela devait être mon client et je ne me trompa pas lorsqu’il m’interpellait après m’être approché.

Je fis le tour de la barrière qui délimitais la terrasse de la rue pour aller m’asseoir à la même table, chaise placé en face.

-Ravi de vous rencontrer M. Quartz. Vous pouvez m’appeler Dahlia simplement. En travail, je restais toujours polie et courtoise, pas d’idée frivole invasive, du moins pas maintenant. Je n’appelais jamais mes clients par leur prénom à moins que cela soit précisément spécifié. Pour mon prénom, je n’avais pas de titre honorifique comme professeur ou autre. Mon nom de famille? On l’assimile toujours a celui de ma famille qui travail dans la pointe de la technologie, pas au comportementaliste, alors j’évite. Dahlia suffit amplement.

-Et si l’on entrait dans le vif du sujet? Je me penchais légèrement pour porter un coup d’œil au pokémons couché tranquillement à ses pieds avant de revenir vers le lieutenant.   Il y a de forte chance que ce soit le Lougaroc en question. A première vue, ce n’est pas un problème d’agressivité comme j’ai l’habitude de voir.

-Je préfère aussi vous avertir, je pose beaucoup de question, mais c’est simplement dans le but de mieux cerner le problème et vous aider, elles sont dénudées de jugement. Il est aussi très possible que je puisse me tromper. La psychologie pokémons ce n’est pas blanc ou noir, ni de la science infuse. Le plus de détails j’aie et mieux je peux analyser. Ça ne se règlera pas non plus après une rencontre. Et maintenant, si vous commenciez  par me raconter comment il est normalement, ce que vous pensez qui a pu provoquer un changement de comportement et comment il est maintenant?

Je préfère déjà mettre les points sur les « i ». Beaucoup se font des illusions sur le comportementaliste, comme si c’était magique! Il y a parfois aussi beaucoup de travail a faire. Et malgré mon air froid, strict et distant. J’affichais finalement un sourire bienveillant. Ca me fait toujours plaisir de pouvoir offrir,  a ceux qui le demandent, de l’aide pour les dresseurs et leurs pokémons. Leur bien être est extrêmement important à mes yeux.

Une autre des raisons qui fait que je demande simplement à me faire appeler par mon prénom; En un peu plus d’un an, j’avais remarqué que de laisser tomber la formalité aidait plus les gens à se confier sur le problème rencontrer avec leur pokémon. Alors oui, juste Dahlia c’est très bien. Ça invite également mes clients à ce que je les appelle par leur prénom. De cette façon, ça m’évite toute bourde sociale, même si mon éducation a été assez sévère à ce sujet.

Cela nous mettait également sur un pied d’égalité, en quelque sorte.  Les gens des Basse-Ville se sentent moins intimidé et inversement, ça évite de me faire prendre de haut par les bourgeois, bien que j’en sois une également ou les hauts graders comme un lieutenant de l’armée. Ce petit cours de psychologie 101 m’aura été utile finalement à l’académie.

-Très bien, Météor dans ce cas. Un petit sourire apparu à ce moment précis. Un peu victorieux de cette psychologie humaine, mais sans prétention. Ça facilite simplement les échanges et il y en aura beaucoup.

En voila un client sérieux, régler le problème ne se fera pas, effectivement, en parlant d’autre chose. Je suis contente qu’il ne cherche pas à repousser le problème. Certain le font alors que ce sont eux qui font appelle a moi. Ça a le don de m’irrité. Je mets donc les point sur les ‘’i’’ dès le début et l’invite à parler de son pokémon.

Je l’écoutais attentivement et je ne peux m’empêcher d’avoir un regard et un sourire bienveillant. Son premier pokémon… C’est toujours celui qui prend le plus de place dans notre cœur. Surtout là façon qu’il m’en parle, je suis bien heureuse de constater qu’il ne considère pas son Lougaroc comme d’un objet jetable. En même temps, si c’était le cas, il ne serait pas là aujourd’hui. Il lui apporte également du réconfort en lui caressant le dos. Je me doute bien que le pokémon écoute également. Elles sont intelligente, pour la plupart, ces petites bébêtes.

Il marquait une pause et je gardais le silence, il semblait plus crispé et le langage corporel du Lougaroc avait légèrement changé. Lui aussi est tendu. Je compris pourquoi quand il raconta la suite, la raison du changement de comportement. Je fronçais les sourcils, le regard plus sévère, sérieux. Les paradoxes, ils sont au cœur de beaucoup de problème. L’attaque à eu beaucoup de répercussion sur la population et particulièrement sur les dresseurs et pokémons les ayants combattue.

Cependant, à l’écouter, je ne suis pas là pour régler un traumatisme. Les émotions dans sa voix et l’air dépité du Lougaroc, c’est le lien entre un dresseur et son pokémon que je dois ‘’réparer’’ ou du moins les mettre sur la bonne vois pour ce faire. Surtout que je ne décèle aucune colère venant de lui, et Météor, il est au bord des larmes, mais il retient tout. Je reconnais cet expression, je l’ai trop souvent à la maison quand je suis en présence de mon géniteur et que personne d’autre dans la maison ne doivent savoir.

À la fin de son récit, je m’adossais à ma chaise, les yeux fermé, pensive. Je mettais de l’ordre dans mes idées et les hypothèses qui fusait une à une dans mon esprit. L’événement, les actions posé par le dresseur et le pokémon, les comportements, les réactions à l’instant du pokémon. Je rouvris les yeux et m’avançai en m’accoudant à la table, fixant droit dans les yeux l’homme assis devant moi.

-Dite-moi, vous trouvez qu’il à l’air en colère votre pokémon? C’est un Lougaroc, aussi docile est-il, il a déjà dû être en colère auparavant, que ce soit contre vous ou quelqu’un d’autre. Vous l’avez depuis longtemps, vous devriez savoir… Regarder-le… Regarder-le. Est-il est en colère? Ou est-ce vous qui êtes en colère de l’avoir envoyé?

Il l’a depuis Rocabot tout fraichement sortie de l’œuf. Il l’a élevé depuis toujours,  c’est un pokémon extrêmement loyale. Le genre de pokémon qui préférait ce faire sacrifier que de voir leur dresseur blesser et tomber. Je ne crois pas une seule seconde que son pokémon soit en colère contre lui pour la raison qu’il évoque. Les dresseurs ont parfois cette mauvaise habitude de projeter leurs émotions sur leur pokémon et à penser qu’ils pensent comme eux. Je devais le mettre devant les faits de ses propres émotions.

Je manque sans doute de délicatesse, de tact. Mon client soupir lourdement et son pokémon l’observe, plus attentif qu’au début. Parfois, oui, les dresseurs sont aussi à l’origine des comportements changeants de leurs pokémons. Je n’avais pas le choix que de le mettre en face de sa propre émotion. Allait-il admettre ses propres émotions? S’il voulait améliorer l’état de son pokémon, il valait mieux, sinon j’aurais dû mettre fin au rendez-vous. Alors un sourire satisfait apparaît sur mon visage, même s’il me répond contrarier. Un serveur arrive entre temps pour prendre notre commande.

-Un Latte glacée avec un jet d’expresso s’il-vous-plaît.

Le serveur partie, on retournait à nos moutons. Il restait cependant encore un peu dans le dénit, mais j’allais faire avec. C’était mieux que de complètement réfuter ce que je disais. Du coup, je le laisse me faire part de ses autres « idées » de ce qui a causé tout ça.

-Il y a plusieurs raisons qui peuvent pousser à un changement de comportement. Pas simplement l’aura du dresseur. On peut désormais écarter la colère de la palette d’émotion. Avec ce qui vous êtes arrivé, il peut y avoir de la culpabilité, dépression, manque de confiance, la peur aussi.

En vrai, ce n’est jamais qu’une seule émotion qui détermine l’état, mais plusieurs avec une dominante. C’est assez difficile à déterminer.

Le serveur revenait avec nos verres, je pris une gorgée avant de reprendre. Ça laissait aussi le temps à Meteor de penser à ce que je venais de dire. J’aimais bien laisser mes clients réfléchir un peu aussi. Puis, je reprenais.

-Avec ce que vous m’avez mentionné un peu plus tôt. Peu importes ce que vous faite pour essayer de lui remonter le moral, ça ne fonctionne pas. J’irai avec la culpabilité. Il ne pense pas mériter toute ces petites attentions, résultat, ça semble le déprimer encore plus. Je me tournais vers le pokémon concerner et d’un ton beaucoup plus doux, je lui demandais : A toi de me dire si je suis sur la bonne voie, je sais bien que tu nous écoutes. Ça le concernait après tout.

Sans le savoir, son dresseur l’avait encore plus poussé à se renfermer sur lui-même. Mais ça, je ne lui en tenais pas rigueur. Il pensait bien faire. Je pouvais alors mettre en ordre ou approximativement les émotions en ordre « d’importance ». Culpabilité, suivi d’une légère dépression causée par un manque de confiance depuis qu’il avait été incapable de protéger son dresseur. La peur que cela se reproduise et possiblement de la colère aussi en lui même, tout comme son dresseur est en colère après lui-même de l’avoir envoyé.

Je pouvais toujours me tromper, alors je listais tout et faisait par de ma déduction. Et c’est toujours satisfaisant de trouver. J’avais même l’approbation du Lougaroc.

-Ne vous sentez pas coupable, vous êtes au cœur du problème, alors que je suis les yeux extérieurs. Je ne suis pas influencé par mes sentiments, ni mes émotions, vous si.

Puis maintenant, on va pouvoir avancer pour améliorer la situation. N’empêche que c’est étrange, mais presque adorable de voir un lieutenant de Trimesgis s’inquiéter autant pour son pokémon. Je m’étais accoudé à la table, ma tête soutenue par mes mains, affichant un sourire bienveillant sur eux deux. C’était bien qu’il lui parle, la communication c’est toujours une bonne chose.

Je leur laissais le temps de ce dire ce qu’il avait à ce dire, du moins du dresseur au pokémon. Il l’inverse les pokémons ne sont pas doué de la parole. Les pokémons, il faut regarder leur langage corporel et son Lougaroc semblait réceptif à ce que disait Météor. Entre temps, nos boissons arrivaient, j’en bu quelques gorgées avant que nous continuions.

-Maintenant que vous savez un peu plus sur ce que vous ressentez tous les deux, simplement trouver la source du problème ne suffit pas toujours. Il faut penser à un plan d’action. Avez-vous une petite idée de ce que c’est?

Plus facile à dire qu’à faire, je sais bien. La culpabilité est un sentiment qui se contrôle bien difficilement. Au moins, le fait qu’il sache qu’il n’est pas en tord de ne pas avoir compris, ca lui enlèvera déjà un poids, c’est déjà ça. Après, je ne peux pas gérer ses émotions à lui, ni à son Lougaroc.

Maintenant, il est temps de parler du plan d’action. Je lui demande s’il en sait quelque chose. Si oui, ça facilitera les explications. Sinon, ce n’est pas grave, j’expliquerais. Et il va falloir que j’explique. Je reste cependant un peu surprise par le relâchement de professionnalisme, mais je ne fais pas de cas. Il est dans son jour de congé, pas en service comme lieutenant. Il peut bien se relâcher un peu. Puis discute aussi d’un sujet difficile pour lui, alors forcément ça fatigue mentalement.

-Évidemment son repos et le vôtre est important. Je ne parle pas nécessairement de combat ou d’un retour au travail, même s’il est bon pour le moral de reprendre la routine quotidienne. Un plan d’action, peut entre-autre, vous faire sortir tout les deux de votre zone de confort pour expérimenter de nouvelle chose, ce qui en soi, augmente la confiance face au réussite. En cas d’échec… Ça vous oblige à vous dépasser pour réussir. C’est tout aussi bénéfique. Je ne propose jamais quelque chose d’impossible à réaliser. Parfois difficile, mais pas impossible. Puisque le but c’est de remonter la pente, pas de la descendre.

Je ne suis pas aveugle, j’ai bien vue qu’ils étaient tout deux plâtrés. Je n’allais pas proposer les combats comme plan d’action ou rien de physique en soit, du moins pour le moment. Il existe plein d’autre chose pour renforcer la confiance entre les deux. Et la petite pause pour donner de l’eau à son Lougaroc tombait bien. Tout juste le temps de réfléchir rapidement à quelques activités tout en buvant quelques gorgées de ma boisson.

Il fut le premier à reprendre la parole. Il résuma un peu de la solution et c’était encourageant de l’écouter. Ce n’est pas facile d’être sincère et surtout sans fierté mal placé. Il n’avait pas tord sur ce point. Mais ce ton de défi, encore un qui ne semble pas croire en la psychologie pokémons ou encore que ca se règle en un claquement de doigts. J’avais pris la peine de le mentionner dès le départ.

Heureusement, ça ne me démotivait en rien et ça ne me prenait pas non plus au dépourvu. Ce n’était pas la première fois qu’on remettait en doute mes capacités et aussi probablement à cause de mon jeune âge.

-Vous êtes amusant. Vous n’avez pas tord pour la communication, mais surtout, c’est loin d’être suffisant. Ce n’est pas si facile de communiquer et de laisser de côté une fierté mal placée. Je vais vous mettre dans une situation où vous n’aurez pas le choix de communiquer. En temps normal, je préconise les exercices physiques, mais dans votre cas, se sera plus ‘’tranquille’’! Du moins le temps d’être guéri. Intéressé à tenté l’expérience?

Il y a toujours moyen de sortir de la routine, le plus difficile c’est d’accepter d’en sortir. Or, il faut trouver autre chose que ce qu’il vient de m’énoncer. Rien de très difficile.

-Oui, allez explorer ailleurs, reste une option, mais vue les paradoxes en liberté dans les zones sauvages, j’éviterais à votre place. Inutile de renforcé le traumatisme. Il ne faut pas forcer les choses non plus.

Non, ce que j’avais à proposer était plus amusant, diversifier et ça allait les faire bouger et travailler en équipe. Par contre, il faudra attendre d’enlever les plâtres aux deux. Puis c’était pour bientôt de ce que je comprenais.

-C’est une bonne nouvelle. Je pensais plutôt à faire des courses d’obstacles et d’agilités. Il en existe de toute sorte différente avec des niveaux de difficulté différente. Il y en a un peu partout dans la région. C’est un entrainement très différent ce que vous faites et qui peut durer sur le long terme. Comme c’est un ‘’sport’’ dresseur/ pokémon, même le dresseur fait le parcours. Autre qu’obstacles et agilité, il y a ceux de force, de rapidité, saut en hauteur. C’est vraiment diversifier, pas le temps de s’ennuyer.

En attendant qu’il n’ait plus son atèle, j’avais une autre idée en tête. Je n’entrai pas dans les détails tout de suite. Mon but étant d’attiser sa curiosité et forcément, ça fonctionne à tous les coups. Un sourire satisfait sur le visage, j’expliquais.

-Ça s’appelle le parcours de l’aveugle. En gros, votre pokémon aura les yeux bandés et vous devrez lui donner des directives claires pour passer à travers diverse obstacles. Sa renforce la confiance, l’écoute et bien sur la communication. L’inverse se fait aussi. Le dresseur peut avoir les yeux bandé et le pokémon dirige celui-ci. C’est juste un peu plus difficile par contre puisque le pokémon ne peut pas parler comme nous. On peut faire un essaie, maintenant si vous voulez. Suffit de placer chaise et table sur la terrasse. J’irais demander au gérant la permission avant bien entendu.

La décision ne revenait maintenant qu’a lui.