Chaques mots qui se veulent rassurants me donnent la nausée. Je ne veux pas entendre ça, je ne veux pas qu'elle me dise ses belles paroles qui n'ont aucun sens. Je me bouche les oreilles pour ne pas en entendre plus. Elle me dégoûte à être aussi gentille. Pourquoi elle n'est pas comme les autres : rustre, bête, violent. Je ne veux pas de son attention ou sa gentillesse... Nous ne sommes pas amies, pourquoi elle ne veut pas entendre raison.

Alors que je tentes d'obliger mon corps à avancer, ce dernier ne veut plus suivre et je tombe à genou. Je lui hurle ma colère, je ne veux pas qu'elle m'approche ni qu'elle me touche avec sa bonté. Lorsque je lève les yeux, je la vois qu'elle s'est retournée pour que j'accepte de monter sur son dos avec ses belles paroles philosophiques.

- Tu peux te la mettre où je pense ton aide... J'arriverai à marcher jusqu'à Bedwyr.

Avec tout ce blabla inutile, nous n'avons pas marcher beaucoup et le temps s'est écoulé rapidement. Tellement rapidement que nous voyons un autobus passé en sens inverse, il s'arrête en nous voyant.

- Tout va bien? C'est le dernier bus pour retourner en ville. Vous voulez monter?

Je ne dis pas non. Je me redresse et sans dire le moindre mot à Lydia, je vais dans le bus et vais m'asseoir au fond. Je me doute bien qu'elle va sûrement me suivre comme un pot de colle. Comment faire pour m'en débarrasser? Peut-être qu'il n'y a que la violence qui la ferait fuir? Je ne vais quand même pas la menacer maintenant que j'ai les fesses bien assis confortablement sur le banc : je ne voudrais pas que le chauffeur me mette dehors.

Je m'écrase dans le dernier banc au fond du bus. Heureusement, Lydia ne me suit pas, bonne décision! Je fixe le paysage défiler devant moi, mais je ne peux m'empêcher de jeter parfois quelque regard vers l'avant et chaque fois que je croise son regard, je fronce les sourcils et détourne aussitôt les yeux. Le trajet de bus se fait dans le silence ou presque si ce n'est des roues sur la chaussée.

Nous arrivons finalement à Bedwyr. Je vais donc devoir retourner dans mon trou à rat. J'imagine déjà ma mère qui m'attend pour me faire manger du savon pour ne pas lui avoir obéi, mais je n'en ai rien à faire. Je suis sortie victorieuse avec un peu d'argents en plus dans les poches. De plus, ce trophée médiocre doit bien valoir quelque chose. Elle ne pourra rien dire lorsque je déposera la liasse de billets devant ses yeux.

Je me redresse, mais la blonde plutôt que sortir s'est approchée de moi pour me remettre un bout de papier qu'elle dépose de force dans ma main. Son numéro de téléphone portable. J'écoute à peine ce qu'elle me dit et enfin elle se retourne et part de son côté. Je sors de l'autobus et ce dernier disparait dans la nuit. Lydia également a déjà disparu de mon champ de vision. Je me dirige sans presse vers les bas quartiers de la ville sans vraiment savoir ce qui m'attend vraiment. Dans ma main, je tiens toujours le papier que Lydia m'a donné. Je le fourre finalement dans ma poche. On ne sait jamais... Ça pourrait toujours m'être utile un jour qui sait?