De Oma-Oma à Bedwyr, j’ai fais un petit sommes dans le train. Il m’a permis de retrouver un peu d’énergie pour affronter la suite, me rendre à l’hôpital où s’était rendu ma mère avec mon père. Celui-ci a été hospitalisé d’urgence après avoir été retrouvé près de 24h après sa disparition. Plutôt dirais-je, son enlèvement suivi de multiples coups et blessures, torturé littéralement.

Je n’avais pas particulièrement envie d’y aller, je ne voulais qu’une chose, me reposer, mais mon frère allait m’y amener de gré ou de force. Il me croit responsable parce que je me suis volatilisé aussi sans donner de nouvelle, j’avais simplement découché, pas été enlever. Enfin, c’est la version que je vais maintenir ici parce que la réalité est tout autre et que mon frère n’a pas tout à fait tort, mais pas raison non plus. Mon père à chercher les problèmes aussi à s’en prenant à ce district, ma présence lui a simplement causé plus de tord en même temps de fort probablement lui avoir sauvé la vie.

Malgré mon envie de me reposer, j’ai aussi d’autre chose à y faire que de rendre visite à mon paternel. Alors autant tout faire d’un coup. J’espère simplement pouvoir voir un médecin aujourd’hui, quitte à demander le mien, même si je ne préférais pas. Je veux me débarrasser de ce truc que mon monstre de père a mis dans mon ventre pour la… cinquième fois et la dernière!

-Allez Dahlia, arrête de trainer! C’est mon frère qui me traine avec lui à son bras, comme s’il avait peur que je m’enfuie. Je ne marche pas très vite avec encore la fatigue et la gueule de bois même si j’ai pris des cachets contre ça.

-Ça va, ça va, ce n’est pas comme s’il allait disparaitre. Les meilleurs médecins sont probablement tous avec lui, ce n’est pas comme si on manquait de moyen! Mère aussi est avec lui.

-Tu pourrais au moins faire semblant d’avoir l’air inquiète!

-Je le suis, je suis juste meilleure que toi pour garder mes émotions à l’intérieur, contrairement à toi! Clairement, je faisais référence à son manque de maitrises à la colère. Il est comme notre mère, mais au moins, elle, elle a travaillé sur elle-même. J’ignora le regard haineux qu’il me lançait. C’est toujours comme ça de toute façon. On est comme chien et chat qui ne s’entendent pas.

Une fois les portes de l’entrée passé, mon frère va à l’accueil nous annoncer. Je vais m’asseoir en attendant que la dame lui donne les directives pour rejoindre les soins intensifs. Ça va être difficile de jouer les innocentes maintenant que j’ai récupéré une bonne partie de mes souvenirs… Je n’ai pas très envie d’aller le voir…

 

Pendant que mon frère est parti nous annoncer et avoir les renseignements dans quel secteur de l’hôpital on a amené notre père, je m’asseye et essaie de me reposer un peu. Non loin, un petit Skitty joue avec sa queue insouciante. J’aimerais bien ravoir cette insouciance en ce moment. L’ambiance avec mon frère est lourde, étouffante et froide. Puis, Ilan revient peu de temps après avoir passé par l’accueil.

-Il est aux soins intensifs au troisième. Dit-il sans rien de plus. La petite pause est finie, je dois le suivre à travers tous ces couloirs blanc, vide de vie. Je n’ai jamais énormément aimé venir ici. C’est toujours pour des mauvaises raisons qui rappellent de douloureux souvenirs et en créés des nouveaux touts aussi difficiles.

L’hôpital est grand et il nous prend une bonne dizaine de minutes pour nous y rendre. Les soins intensifs sont interdits d’accès et pour pouvoir rendre visite à notre père il faut sonner à la porte. Une infirmière vient ensuite nous ouvrir et vérifie la raison de notre visite.

-Pour Antoine Anton, nous sommes ses enfants. Ilan parle pour nous.

-Oh, oui, je vois, l’accueil m’avait avisé. C’est une personne à la fois. En attendant, asseyez-vous ici. Je vais chercher votre Madame Anton qui est à son chevet. Nous-répond l’infirmière.

Il y a quelques chaises aménagées pour les visites autorisées, mais c’est une personne à la fois. Au moins, on n’aura pas à attendre notre tour dans ce long corridor blanc et vide. Quoique la petite salle est aussi blanche de que l’autre.

Ma mère vient rapidement nous rejoindre. Elle a les yeux rougit et les traits tirés par la fatigue et l’inquiétude. Elle nous enlace tous les deux en même temps avant de se mettre à parler.

-Les médecins disent que les premières 24h sont importantes, mais que les probabilités qu’il s’en sort sont de notre côté. Elle essuie une larme en disant ça. Elle essaie d’être forte et je me rends compte que ma mère aime toujours son mari malgré toutes les années qui sont passés. Je vous préviens, il est branché de partout et il est dans un salle état. Je ne sais pas s’il dort ou s’il est réveillé, les médecins lui en donner beaucoup d’antidouleur.

-Est-ce que les médecins on dit tout ce qu’on lui avait fait? Ils ont passé des tests? Demande mon frère, comme s’il voulait que j’entende le diagnostic que la torture a laissé sur lui.

-Je... Si, mais… je ne sais pas si vous voulez l’entendre. Dahlia tu veux savoir? Me demande ma mère. Comme Ilan a posé la question, elle assume qu’il veut savoir.

-Je, heum, pour me préparer mentalement, je crois oui…

En toute réponse, ma mère s’éloigne et revient quelques secondes plus tard avec le dossier médical de mon père. Je crois bien que c’est trop douloureux pour elle de le dire à voix haute. Déjà, je l’imagine s’effondrer quand le médecin à du tout lui énoncer.

D’une main tremblante, je saisis le dossier et je vais m’assoir pour le lire. Je passe vite les termes médicaux qui ne font pas de sens pour moi, mais dans les grandes lignes je comprends qu’il n’a plus aucun ongle, ni aux mains, ni au pieds. Tous les os de son corps ont été fracturés, bras et jambes brisés, déshydratation et son entre jambe… Je ne peux m’empêcher d’être surprise, posant ma main sur ma bouche, cachant un rictus satisfait…

Je dois prendre une grande inspiration pour éviter d’en rire sadiquement. Il n’a ce qu’il mérite! Je sens presque un poids de moins sur mes épaules, plus jamais, plus jamais il ne pourra me toucher! C’est jubilatoire! Je me lève d’un bon déposant le dossier. Je ne vais pas pouvoir me retenir encore longtemps! Je courais pour me dépêcher de sortir d’ici le temps de reprendre mes esprits.

-Dahlia!! Me crie mon frère.
-Elle doit être sous le choc, laisse-la! Empêchant-elle à Ilan de me suivre.

L’infirmière au poste le regarde aussi avec l’air sévère, lui rappelant où il se trouve.

 

Sortant en courant des soins intensifs, je cache ma bouche par mes deux mains. Un rictus rieur, moqueur paraît beaucoup trop pour la situation actuelle. Je suis sur le bord d’éclater de rire. Je cherche les toilettes les plus proches et par chance s’en ait une petite avec une seule cabine. Je me dépêche de refermer devant moi, de verrouiller et là, j’éclate.

-HAHAHAHAHAHAHAHA *Inspire/expire* HAHAHAHA! Merde! Non! HIHIHIHIHI ~~~

Je suis littéralement pliée en deux au sol, j’en ai mal au ventre et j’en pleure, j’arrive à peine à me calmer, à reprendre mon souffle. Pourtant, je sais très bien que je ne devrais pas rire. C’est affreux ce qu’il lui est arrivé, mais tellement satisfaisant pour moi. Jamais je n’aurais osé. Mon admiration envers Zaya ne peut qu’augmenter!

Maintenant, je ne l’imagine qu’une fois qu’il sera en prison, prit dans les douches communes avec à rien entre les jambes! Est-ce qu’il aura une petite voix aussi comme dans les films? Oh, non, j’en peux plus! Je repars de plus belle à rire. ~~ Je n’aurais pas dû penser à ça!

Finalement, après une bonne dizaine de minutes, les émotions finissent par passer. Heureusement que personne n’à toquer à la porte. À m’entendre rire, les passants ont dû se dire qu’il valait mieux laisser la folle derrière la porte seule avec sa folie et c’est tant mieux.

Je me relève pour me regarde dans le miroir au-dessus du lavabo. J’ai le visage tout illuminé parce que j’ai passé les dix dernières minutes à rire. Ce n’est pas bon et j’ai encore ce petit rictus sur le coin des lèvres qui ne veut pas partir, même si j’ai arrêté de rire. Je vais devoir attendre encore un moment. Je tente au moins de m’humidifier le visage avec l’eau froide du robinet. Puis soudainement, j’ai une violente nausée. Je n’ai même pas le temps de me rendre à la toilette qui est pourtant juste à côté. Je me vide dans le lavabo, que de la bile, ce n’est pas étonnant comme je n’ai rien mangé depuis hier. C’est probablement le karma pour avoir trop rit, joint à mes nausées habituelles tant que je serais toujours enceinte. C’est aussi le moment qu’a choisi quelqu’un pour toquer à la porte finalement.

-Dahlia? Et ce quelqu’un c’est ma mère. C’est bien toi qui es là-dedans, n’est-ce pas? Ouvre-moi s’il-te-plaît. Tu as fini par te calmer?

Il n’y a qu’un mot qui me vient à l’esprit, merde! Je me rince rapidement la bouche et je fini par lui ouvrir embarrassée. Je n’ose pas la regarder dans les yeux.

-Vous êtes-là depuis longtemps mère?

-Depuis le début… je m’inquiétais tu sais. Ilan est resté avec votre père. Heureusement qu’il ne t’a pas entendu rire, il aurait été encore plus suspicieux!

-Je… c’est…. Heum… Je cherchais mes mots, comment expliquer ça? Je n’ai pas envie de lui dire maintenant, qu’il m’agressait.  Pas comme ça.

-On réagit tous différemment aux stresses. Ne t’inquiète pas. Dit-elle en me serrant contre elle. Ça m’arrange, qu’elle pense ça. Je la laisse faire. Elle met ensuite fin à son étreinte et me force à la regarder dans les yeux en plaçant ses deux mains sur mes joues. Elle a bien changé depuis le temps. Elle me couvre de petite attention, jamais elle n’aurait fait ça avant.

-Des vomissements, de la fatigue, une façon bien étrange de réagir aux blessures de ton père et puis, tu as ce petit glow au visage. Ce n’est pas qu’un lendemain de veille… Dit-moi tu es…?

Son visage rayonne tout d’un coup! Elle a compris et on dirait que ça l’enchante, contrairement à moi! C’est à ce moment-là que décide de passer un Nanmeouïe et de m’offrir une sucette et de me tapoter gentiment le ventre comme pour célébrer la nouvelle, mais il n’y a vraiment rien à célébrer!

-Tentative de capture

 

Moi qui ne voulais rien dire, juste avorter comme les autres fois et faire comme si rien ne c’était passer. Pourquoi il a fallu que ma mère comprenne juste en me regardant? Sans parler du Nanméouïe qui en rajoute une couche en tapotant sur mon ventre. C’est que certains pokémons sont sensibles à ce genre de chose, surtout les pokémons maternels, sauf que ce n’était pas le bon moment.

Je ne réponds pas à sa question directement, mais en me dégageant doucement de ma mère et en faisant un pas en arrière, détournant le regard, toute ma gestuelle y répond.

-Ohhh! J’avais raison! Se réjouit-elle!

-Je ne comprends pas pourquoi ça vous réjouis mère.

-Bien parce que je vais devenir à nouveau grand-mère! Alors qui est l’heureux élu! Dis-moi tout sur lui!

Visiblement, elle se fait des idées. À croire qu’elle a délibérément oublié que j’étais sortie hier soir m’enivrer avec un inconnu.

-Navrée, mais non, je n’ai personne et je ne vais pas le garder…

-*soupir* Bien que ce soit vrai que ça soit fait en dehors du mariage, tu peux le garder si tu veux… Je sais que ça a créé tout un drame avec Ilan et je ne veux pas revivre ça. Je ne regrette absolument pas la naissance de mes deux petits-fils. Tu n’as pas à me cacher ton petit copain! Et si on allait manger un morceau et en discuter?

Elle se trompe sur toute la ligne, elle est complètement à côté de la plaque. Elle croit que ce n’est que ça qui m’empêche de vouloir le garder? Est-ce qu’elle s’écoute parler? Je viens de lui dire que je n’avais personne!

-Il n’y a rien à discuter, je ne le garde pas c’est tout! T’as pas à t’immiscer dans ma décision! J’avais répondu sèchement en tournant les talons. Elle ignore tout de tout et je ne suis pas prête à lui dire la vérité pour l’instant.

 

J’ai tourné les talons, bien décidé à ne pas poursuivre cette conversation qui m’irrite, surtout avec les hormones.

-Dahlia attend! Où est-ce que tu vas?

Elle me suit.

-Prendre rendez-vous avec un médecin… tu ferais mieux de retourner voir père et Ilan.

-Mais… je t’accompagne. Je ne veux pas te laisser passer cette épreuve seule… Elle a l’air déboussolée, ne sachant pas trop ce qu’elle devrait faire.

-Mère… maman… ce n’est pas la première fois ça va aller, vraiment, retourne voir Ilan et père. Et peut-être aussi avertir Jasmin. Mon petit frère. Elle n’a pas besoin de m’accompagner, vraiment, puis, ça ne veut pas dire que ce sera aujourd’hui. Tout dépend de la grosseur du fœtus en ce moment.

-Pas la première… quelle horrible mère je fais! Si elle me suivait en essayant de me convaincre de le garder, cette fois, elle s’était arrêtée. Elle culpabilisait. De quoi? De ne pas l’avoir su ou remarqué les autres fois? Elle n’a pas à s’en faire. Je l’évitais et je n’ai rien dit. Ce n’est pas sa faute. Et finalement, je me retournais vers elle pour la rassurer, en partie…

-Vous êtes loin d’être la mère idéal ou parfaite, horrible oui, quand j’étais plus jeune, mais votre ignorance sur le sujet ne fait pas partie des raisons pour laquelle vous avez été horrible… Trouver les bons mots, je n’étais pas très douée pour ça, c’est comme si je venais le lui verser un sceau d’eau bien froid sur la tête. Elle a l’air encore plus dépité! Je passais ma main derrière ma nuque, mal à l’aise. Je, heu, pardon, ce n’était pas ce que je voulais dire… vous n’êtes plus horrible… plus maintenant. J’apprécie de vouloir me soutenir, mais je préfère être seule là-dedans. Vous avez assez de l’état de père à vous préoccuper. Il n’y a pas vraiment à s’inquiéter d’un petit truc passager dans mon cas.

Finalement, un faible sourire apparaît sur le visage fatigué et inquiet de ma mère. À nouveau, elle vient m’enlacer. Je dois tenir ce côté tactile d’elle.

-Tu as raison ma fille. J’ai été horrible et je fais de mon mieux pour m’améliorer, même si ça veut dire accepter ta décision… Je vais retourner auprès de ton père. Vien quand même lui rendre visite après d’accord?

Je lui fais signe de tête que je passerais et je me dirige finalement vers la section de l’hôpital destiné aux femmes enceintes… La Nanméouïe tapote gentiment le dos à ma mère comme pour la rassurer et finalement, on dirait qu’elle a décidé de me suivre celle-là.

 

La Nanméouïe a décidé de m’accompagner. Elle sait où je veux aller alors elle me dirige dans les couloirs sachant plus que moi par où passer. C’est sûrement une habituée du lieu, peut-être qu’elle travaille avec son dresseur comme infirmière? Peut-importe, on atteint rapidement la section « maternité ».

Je me sens rapidement mal à l’aise. Il y a plein de femmes avec des ventres ronds, plusieurs accompagnées ou d’autres seules, mais avec un anneau au doigt. Je ne me sens pas vraiment à ma place. Je suis loin d’être dans leur situation, bien placé pour avoir un bébé.

Sentant mon angoisse, le pokémon infirmier se veut rassurant par sa présence. Ce n’est pas la première fois que je viens. Peut-être que j’aurais dû laisser ma mère m’accompagner. Finalement, je suis bien contente d’avoir au moins Nanméouïe qui m’accompagne. Il faut dire que les autres fois, je ne me souvenais pas que ce n’était pas la première fois… Je ne me souvenais pas du processus atroce, je n’ai pas envie de le revivre, mais l’autre et seul choix que j’aie de le garder me fait encore moins envie.

L’attente est longue, mais c’est normal comme je n’avais pas pris de rendez-vous. Ils ont quand même accepté de me prendre aujourd’hui. Et lorsque je suis finalement appelles, je sens encore plus l’angoisse monter. Heureusement, l’infirmière est sympa et elle laisse la Nanmeouïe rentrer avec moi dans la salle.

-Pour un écho de datation, est-ce que vous savez environ à combien de semaines vous êtes?

-Je ne sais pas, mes dernières règles, heum… je dirais six ou sept semaines? Je n’avais pas remarqué mon retard…

-Ça ne fait rien, l’échographie nous le dira. Est-ce une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle pour vous?

-Une mauvaise…

Je m’attendais à du jugement, mais elle m’envoie plutôt un sourire compatissant. Elle me demande si je souhaite le garder et je lui réponds que non. Alors suivant ma réponse, elle va simplement se contenter de vérifier sa grosseur pour que je puisse m’en libérer par la suite.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n'est ni trop petit ou trop gros. Elle me donne les papiers et je vais pouvoir descendre d’un étage pour avorter. Ça aura été rapide cette fois, il avait déjà été trop petit, donc j’avais dû revenir et une autre fois presque trop gros. J’ai vraiment eu une grosse frayeur cette fois-là.  Je ne suis pas mécontente qu’à la fin de la journée, tout sera fini. En partie!

 

Je sors de la salle du médecin prête pour la prochaine étape, du moins, prête au mieux. Je suis toujours accompagnée par la Nanméouïe. Je comptais m’y rendre tout de suite à la salle « chirurgie d’un jour », mais une voix m’interpelle et me prend par surprise.

-Mademoiselle Dahlia? La voix est douce, non agressive. Elle ne semble pas certaine de bien faire de m’interpeller et je ne la reconnais pas non plus jusqu’à ce que je me retourne.

-Lily-Anne? Je n’étais pas certaine non plus. Il faut dire que je ne croise pas souvent ma belle-sœur très souvent. C’est à peine si nous nous parlons. Après tout, c’est la femme de mon frère Ilan. Et je suis surprise de la voir enceinte jusqu’au cou! C’est quand la dernière fois que je lui aie parlé?

-Oh, c’est bien vous, je suis surprise de vous voir ici. Vous attendez aussi un enfant? C’est surprenant!

-Heum… Je… Vous aussi on dirait!

« Vous aussi » !! J’aurais pu trouver mieux, je viens d’admettre indirectement aussi que j’ai ce truc dans mon ventre, ce truc qui n’y restera pas encore longtemps.

-Pardon, je vous mets mal à l’aise. On n’a pas souvent l’occasion de discuter malgré que nous vivions à la même adresse. Vous êtes occupé? On pourrait en profiter pour discuter un peu.

Je suis surprise, elle est plutôt avenante pour avoir remarqué que j’étais embarrassée. Puis, c’est vrai que je ne la côtoie pas souvent. Il fait dire qu’elle est toujours occupée avec ses deux fils et que je ne m’entends pas avec mon frère, alors cela rend les occasions très rares. Est-ce que je devrais la saisir? Elle m’a l’air sympa, j’ignore si je pourrais en tirer quelque chose de bien…

HRP:Tentative de capture

 

Est-ce que je veux vraiment passer un peu de temps avec la femme de mon frère? Je ne sais pas. Elle ira sans doute raconter notre discussion à Ilan s’il y en a une. En même temps, ma mère sait déjà ce que je compte faire de l’enfant, mon père aussi sait, il l’a deviné avant moi et l’a répété à son bourreau qui l’a répété à Zaya qui me l’a dit. Autrement, je ne m’en serais pas rendu compte. Alors au final, qu’est-ce que ça peut bien faire qu’Ilan finisse par le savoir. En dehors de me traiter de traînée à nouveau, ça ne changera pas grand-chose.

-J’ai un peu de temps, à vrai dire, je dois descendre d’un étage pour un rendez-vous. Et arrêter d’être si formelle, pas besoins avec moi.

Elle sourit, contente que j’accepte. Lily-Anne soupir aussi de soulagement. Mon frère l’a ramenée de la Basse-Ville, même après cinq ans, je vois bien qu’elle n’y ait toujours pas habituée, du moins que ça la rend mal à l’aise.

-Laissez-moi vous… t’accompagner jusqu’à l’étage du dessous dans ce cas. Et je te remercie, même après cinq ans, j’ai toujours peur de faire une gaffe.

-T’en fait pas, j’ai grandi là-dedans et je déteste ça aussi. Ce n’est qu’une façade pompeuse pour préserver la belle image. Lui dis-je avec un certain agacement envers cette façon de parler saoulante. Quant à elle, elle glousse, visiblement amusée. On prend tranquillement le chemin de l’ascenseur pour descendre et elle ne marche pas vite, elle est grosse!

-Alors, t’es a combien de semaines? Me demande-t-elle soudainement. On ne peut pas dire qu’elle tourne autour du pot.

-Heum, selon l’écho 9.2. Quelque chose dans ces alentours là, mais c’est une erreur de parcours, je ne le garde pas. T’es du pour quand? Autant changer de sujet rapidement, je n’ai rien à dire sur le « mien ».

-Une erreur? Tu devrais juste l’assumer plutôt que de l’effacer comme si de rien n’était et tout oublier. Avoir des enfants, c’est merveilleux! Oh et j’en suis à 37 semaines. C’est pour bientôt! Rajoute t’elle joyeuse comme si ce qu’elle venait de dire juste avant n’était pas offensant et remplie de jugement. Je me suis d’ailleurs arrêté de marcher, serrant des poings offusqués.

-Ça ne vas pas? Tu as l’air contrarié. Elle en a du culot… je comprends pourquoi elle s’entend bien avec mon frère. J’aurais envie de lui hurler qu’elle ne sait rien de rien et qu’elle ne comprend rien de rien, mais fidèle à moi-même, je garde mon calme et j’y répond tout aussi calmement.

-Je l’assume déjà en faisant le choix de ne pas le garder… Tu n’as jamais dû avortée pour dire ça, ce n’est pas juste « effacer » une erreur, c’est quelque chose qui enlève une partie de nous-même qu’on n’oublie pas… C’est atroce comme sensation! J’aurais préféré ne jamais revivre ça, mais je préfère le revivre que de donner une vie pourrie a un enfant qui n’a rien demander! Je me remets à marcher et j’atteins l’ascenseur, appuie sur le bouton et j’attends qu’elle arrive. J’ai peut-être monté un peu le ton sur la dernière phrase.

-Ne pas revivre? Ce n’est pas la première fois alors. S’étonne-t-elle. Tu devrais faire plus attention! Encore du jugement. Elle n’a pas du tout écouté ce que je viens de dire.

-Je fais attention… aucune contraception n’est efficace a 100%… Je ne sais même pas pourquoi je me justifie. Elle ne sait pas dans quelle condition je me suis ramassée comme ça. C’est la faute de mon père, je ne suis jamais tombée enceinte d’un coup d’un soir jusqu’à maintenant… Il n’y a que lui qui ne se mettait aucune protection.

L’ascenseur arrive et ouvre ses portes. Ma belle-sœur embarque, mais je ne la suis pas.

-Je vais prendre les escaliers finalement.

Elle hausse des épaules et appuie sur le bout fermeture des portes et pendant qu’elle se ferme, j’ai le temps de dire un dernier truc.

-Tu passeras voir Ilan aux soins intensifs…

La porte se referme. J’ai eu le temps de voir son expression paniquée avant que l’ascenseur ne se met en marche. Je la laisse pensé qu’Ilan, le père de ses enfants, est dans un état critique. Même s’il n’est qu’en visite pour veiller sur notre paternel!

 
//!\\ TW: Avortement \\!//

Bon, c’était sans doute cruelle d’inquiété une femme enceinte jusqu’au coup de l’état de son mari pour rien, mais c’était mérité, elle l’a cherché! Alors je prends mon temps pour descendre d’un étage. D’un coup qu’elle ait décidé de m’y attendre, même si je ne crois pas. À sa place, je me serais dépêché de rejoindre les intensifs justement. La Nanméouïe me suit toujours, elle est bien décider à m’accompagner jusqu’au bout du processus.

En chemin, je me fais interrompre par un petit Skitty joueur qui m’attaque les pieds. Je le laisser faire, amusé. Il ne fait que jouer et il apprendra en temps et lieu qu’elle force il est adéquat d’utiliser. Le jeu fait partie de l’apprentissage.

Je continue ma descente jusqu'à me rendre à l’étage plus bas et je passe à l’accueille  des chirurgies d’un jour. La réceptionniste prend mes papiers et m’indique qu’elle m’attendait. Probablement qu’elle a reçu l’information par sa collègue d’en haut.  Peu de temps après, je me fais amener dans une salle où on m’installe et m’explique la procédure. Je sais déjà tout ça, mais je les laisse parler.

La procédure ne dure que quelques minutes, mais c’est suffisant pour me sentir si mal à l’intérieur. Je souhaiterais  hurler et gueuler, des mots sales me passent à l’esprit, les larmes coulent sans aucun contrôle. Encore heureuse que l’on nous drogue… Je suis ensuite transféré en salle postopératoire. Je suis complètement engourdi par ce qu’il nous donne pendant l’opération. C’est la dernière fois, plus jamais à refaire, c’est trop douloureux physiquement et mentalement.

La Nanméouïe m’a accompagné tout le long et je la sens qu’elle me caresse la tête tout doucement d’une main maternelle. Je suis contente finalement qu’elle m’ait accompagnée. Elle fait meilleure figure maternelle, parentale que les miens…

HRP : Défi difficile, mort au V