Alors, c’est un peu étrange et difficile à assumer, mais initialement, je n’avais absolument pas prévu d’être ici. Généralement, je n’ai aucun problème à naviguer de Bedwyr en Tôkan et de Tôkan en Bedwyr, puisque je le fais très régulièrement afin d’assurer mes deux fonctions. C’est vraiment épuisant de passer du temps dans les transports en commun chaque semaine, mais c’est la vie que j’ai décidé de mener disons… Quoi qu'il en soit, ça ne règle pas le problème dans lequel je suis. Oui. Je me suis trompé de train. Mais ça n’est pas dramatique puisque le réseau de transport est plutôt bien fait… Mais le prochain train qui partira pour mon district natal ne part que très tard ce soir.

Alors où est-ce que je suis ? Pas le district le plus déplaisant, en tout cas. Je me suis simplement retrouvé à Kôyô. J’étais dans un premier temps particulièrement paniqué avant de me rappeler que j’étais adulte et que j’avais un titre de transport illimité. Donc finalement… ce sont des vacances surprises…? On se rassure comme on peut. Puis ça me fera des choses à raconter.

Heian est une ville magnifique, en plus, j’ai vraiment pas de quoi le plaindre, malgré la perte de temps que je vais essuyer au final… Mais ici, les Pokémons sont libres. J’en vois absolument partout, et c’est très dépaysant, si on compare avec mon quotidien à Uthyrgham. La Haute. Même si c’est moi qui ai choisi d’abord d’y faire mes études et d’ensuite accepter le poste de professeur, je mentirais si je disais que ça ne me donnait pas le cafard. A Sunoh, on est plutôt proches des Pokémons, même si, évidemment, on se méfie des plus dangereux. Reste que pour Heian, c’est le jour et la nuit. Ils sont partout. Les rues sont autant bondées d’humains que de Pokémons et je dois dire que c’est un peu effrayant quand on en a pas l’habitude.

Cela ne m’a pas empêché de faire le tour des boutiques et de claquer en assez peu de temps une partie de mon salaire… Dans des produits dérivés. Oui. Et des accessoires. Et de la nourriture. Bref, je ne sais pas gérer mon argent, parfois. Mais comme j'ai un bon salaire, on va dire que le trou sera vite compensé…!

Kleis avait l’air content de pouvoir être à l’air libre. Il comprenait qu’à Bedwyr, il n’avait pas d’autres choix que d’être dans sa Pokéball, mais bon, ça me fait de la peine. Sinon, Prince… Prince. Il est boudeur en ce moment et ne veut pas trop en sortir. Alors autant ne pas le forcer.

Mes pas finirent par me mener proche des Sanctuaires d’Izumo. Je me rappelais y être allé une fois avec mon père. J’étais tellement jeune… Je n'en avais plus vraiment de souvenirs. Curieusement, j’avançais sous le torii de l’entrée avec curiosité, rattrapant Kleis par l’une de ses clefs rapidement car il fallait que je le briefe un peu avant cette visite.

« Je te promets que si jamais tu voles quoi que ce soit, tu peux dire adieu à ta liberté pour aujourd’hui. »

Et bizarrement, il acquiesça, un peu traumatisé par son manque de liberté à Bedwyr, justement. Alors il se contenta d’aller ramasser des feuilles mortes sur le sol alors que je prenais des photos tel un touriste.

Un petit cri strident parvint à mes oreilles alors que j’observais avec intrigue les yeux brillants de certains Zarbis un peu plus loin dans l’obscurité d’un des bâtiments du sanctuaire. Kleis, oui. Je me demandais ce qu’il avait encore, à attirer l’attention… En espérant qu’il n’ait pas attiré les foudres de la police locale, encore.

Sauf que non. C’était littéralement l'arroseur arrosé. Ou le voleur volé, en l'occurrence. Un Feunnec venait de lui chiper ses feuilles fraîchement ramassées. Ayant bien appris à ne pas agresser les autres Pokémons, à force de bourrage de crâne, le Trousselin se contenta de pleurer en boule dans un coin, recroquevillé dans un coin. Le renard, lui, s’en alla en ricanant, évidemment.

M’approchant de Kleis et s'agenouillant proche de lui, je lui suggérais : "Viens, je vais t’acheter un omikuji. Normalement, on est censé les laisser accrochés ici, mais on fera une exception pour le tien, d’accord ?"

Ayant retrouvé le sourire, le trousseau de clefs ambulants me suivit jusqu’au stand où je nous en pris un chacun. Je dus d’ailleurs demander des renseignements concernant leur signification. Et…

"Demi-malédiction pour toi, Kleis ! En… Spéculation du marché ? Bon, c’est pas comme si c’était fiable…"

De mon côté, j’avais eu… Presque petite bénédiction. En voyage. C’était un peu ce que je vivais aujourd’hui, alors ça ne m’apportait rien de spécial.

En tout cas, je continuais à me balader proche des sanctuaires avec Kleis, parce qu’il y en avait un certain nombre à voir.

The sun was high in the sky when I ran in the sanctuary with the Klefki. What happened just now ? I was taking pictures of a statue of Ho-Oh, a legendary Pokémon who was venerated in Johto, a former region. In the world of before. Sometimes, I would like to visit this world. 300 years ago. Uhm… Anyway, I was talking about the reason why I was hiding with Kleis. When I was taking pictures, a very creepy Drowzee with a big nose tried to hypnotize me. And… When I tried to, I was thinking about a very funny video with a man saying : “I am a Great Magician !”, and then, another one saying : “I am a black belt in conjunction of coordination”. I was sure his stare was saying something like that.


After making sure he was not purchasing us, we finally went out of the sanctuary. I was not sure if we were authorized to enter there. After all… A weird monk with a lugubrious physiognomy stared at me for about two long minutes… That was awkward.


So, I decided to return to that one Ho-Oh statue. The amounts of details were impressive. History and Mythology were not my subjects of research, but… I’ve always loved learning about that. Probably because my father is a historian.

Il était une fois, une petite princesse carillon qui vivait dans un sanctuaire. Sa famille vivait ici depuis des décennies, toujours cantonnée à la même rengaine :celle de jouer le rôle des carillons qui sonnent au gré du vent dans le sanctuaire tout au long de la journée.

Cependant, la petite princesse, depuis qu’elle est toute petite grelot, n’a de cesse d’espérer qu’un jour, un beau prince vienne la chercher pour mener une vie plus palpitante que celle d’un carillon de sanctuaire. Ici, elle savait que la vie serait monotone. Toujours les mêmes carillons. Toujours les mêmes renardes enchanteresses. Toujours les mêmes tapirs hypnotiques. Et par-dessus tout, toujours les mêmes visiteurs indignes de son intérêt.

Quel ennui ! Geignait-elle tout au long de la journée. Elle soupirait, prête à perdre espoir en sa chance de trouver un jour son prince.

Pourtant, le voilà. Il était dans son armure argentée, à visiter les lieux avec intrigue en flottant allègrement. Le demoiselle carillon pensait que jamais ce jour n’arriverait. Folle de bonheur, elle vint à la rencontre du bellâtre qui…

…N’était finalement pas le bon. Il ne s’agissait que d’un simple serrurier en visite touristique.

La petite princesse carillon saura désormais qu’il serait nécessaire d’obtenir une paire de lunettes avant de confondre un prince avec un trousseau de clefs ambulants.

Fin.

Un Eoko était venu à notre rencontre un peu plus tôt. Cependant, en voyant Kleis, le pauvre petit carillon avait directement couru en sens inverse en pleurant à chaude larme. Kleis n’avait pas plus compris que moi le pourquoi du comment de cette scène dramatique. Mon Troussein était un fauteur de trouble, mais de là à faire pleurer un autre Pokémon, c’était vraiment incompréhensible. Il n'avait pourtant rien volé, à ce que je sache.

Après inspection du Kleis, nous continuâmes notre visite en faisant bien attention à ne déranger personne. Même si les lieux étaient touristiques, j’étais épaté par le peu de personnes qui étaient présentes. Sans doute parce qu’on était en milieu de matinée ? Comme je ne dormais jamais beaucoup (à part ce matin dans le train, visiblement, puisque je n’ai pas pris la bonne correspondance), je ne me rendais jamais trop compte qu’à 10h du matin, certains se levaient seulement… Dormir était une perte de temps, en tout cas, dans le monde universitaire. Je l’avais vite compris en entrant à l’Académie Uxie. Certes, ma santé n‘était pas au top… Mais bon ! J’avais pu obtenir un poste grâce à mes résultats ! Il faut dire que les efforts, ça finit toujours par payer… Même si je dois dire que c’est également beaucoup de chance.

Mes yeux s’étaient arrêtés sur un Poichigeon. Dès qu’il vit Kleis… Une véritable rap battle commença sans que je m’y attende. Les deux Pokémons semblaient en pleine joute verbale. Comme je n’y comprenais rien, je passais mon chemin, entendant de la musique un peu plus loin. Probablement une danse traditionnelle ? Je ne devais pas rater ça !

Alors que je courais en direction de la musique, je manquais de trébucher en évitant un Feunnec qui était sur le passage. Perdant l’équilibre, j’avais failli finir sur le sol. Fort heureusement, j’avais un peu appris à tenir sur mes deux jambes depuis le temps… Parce que j’étais une catastrophe ambulante, par moment.

Kleis qui avait fini par gagner la joute verbale contre le Poichigeon, finit par me rejoindre d’un air fier, ayant ramené pour trophée quelques plumes de son adversaire.

Le Feunnec sur lequel j’avais failli tomber me sauta dessus, comme pour m’achever et me mettre au sol. Ce qu’il réussit sans trop de mal. Ensuite, le renardeau resta posé sur mon torse en appuyant bien fort comme le ferait un Miaouss, sachant que ça pouvait faire mal. Plutôt impuissant, je ne fis rien. Il avait fini par repartir la queue haute vers un sanctuaire de toute façon.

Kleis avait d’ailleurs failli le poursuivre, mais je l’avais attrapé par une clef en me relevant, afin qu’il reste proche de moi et ne sème pas d’autres troubles.

“Je n’ai rien, laissons-le tranquille ! J’ai dû lui faire peur.”

Ainsi, je continuais ma route vers le spectacle de danse qui se trouvait le plus au Nord du temple, devant le bâtiment principal et le plus important. Je me demandais si des Pokémons étaient intégrés à la chorégraphie.

Toujours et encore sur le chemin qui menait aux danseurs et danseuses, un Pokémon nous arrêta. Imposant. Lugubre. Un autre Soporifik qui semblait de mèche avec le premier que nous avions vu un peu plus tôt. Un Pokémon lié aux rêves et qui les mangeait. Surtout ceux des enfants. Comme je n’étais plus un enfant, je ne risquais rien, pas vrai ? Quoique s’il a vraiment la dalle, je suis dans de beaux draps. Ils peuvent manger de tout en étant affamés, c’est bien connu…

Le voyant particulièrement belliqueux, je décidai de réveiller Prince en le faisant sortir de sa Pokéball. M’observant d’un regard désapprobateur, puisqu’il aurait préféré avoir la paix plutôt que de combattre, il concentra sa frustration sur l’ennemi d’en face et lui lança un Vent Féérique critique pour retourner le plus tôt possible dans sa Pokéball.

Le Pokémon onirophage, bien sonné, retourna se cacher plus loin en espérant qu’on ne le poursuivrait pas plus loin. J’incitais tout de même le Ponyta pastel à marcher un peu pour ne pas se retrouver en mauvaise santé et incapable de se teir sur ses pattes… Parce qu’il était très fainéant depuis quelques temps. Je ne savais plus trop quoi faire. Pourtant il était si mignon quand il était plus jeune… Il reste très jeune, mais je m’entends.

Voilà ! Nous y étions ! Le spectacle de danse était heureusement loin d’être terminé, et on avait pu en profiter pleinement même sans être arrivé dès le début. En même temps, tous ces Pokémons qui nous avaient barré la route… Quelles plaies. Aucune trace de Zarbi, dans le lot, ce qui m’avait tout de même beaucoup étonné, puisque les lieux étaient justement réputés pour leur présence. Enfin, tant pis. J’en verrai sans doute une prochaine fois ! La journée était loin d’être terminée, donc je pourrais toujours repasser par ici au cas où ces derniers ne seraient pas matinaux…

Ding ding ding ding ding !!!

Encore un Eoko ? Décidément, ils sont bien en forme aujourd'hui. D’ailleurs, je crois bien qu’il s’agit du même qui est parti en courant (flottant ?) en voyant Kleis de près, tout à l’heure. Qu’avait-il, à sonner de cette façon ? En tout cas, Kleis prit cela pour un défi et fit tinter toutes ses clefs entre elles afin de produire un véritable boucan encore plus sonore que celui de l’Eoko.

Assourdi par tout ce bordel, et c’est le cas de le dire, le Pokémon carillon s’énerva un bon coup et frappa le trousseau de clefs de sa queue avant de repartir, courroucé.