Après ma rencontre avec les deux lieutenants, je dû attendre quelques jours avant de pouvoir prendre des nouvelles de ma mère. J’avais su par mon frère, qui m’a appeler Furax, que notre père se soit fait arrêter la veille, il ne comprenait pas pourquoi. Pour lui, c’était la victime surtout après ce qu’il s’était passé à Oma-Oma. J’en concluais donc que ma mère n’avait rien dit à Ilan.

Je ne voulais cependant tout de même pas remettre les pieds à la demeure familiale. J’avais fait parvenir un message à ma mère de me retrouver au Parc Naturel à Atara. Rien de mieux qu’un bon bol d’air frais pour discuter ouvertement. Le temps était clément et il y avait aussi beaucoup moins de monde et donc d’oreilles indiscrètes. Sinon, je lui aurais proposé de se promener dans le quartier des arts comme la dernière fois.

J’attendais à l’entrée, j’espérais seulement qu’elle allait faire l’effort de venir me rejoindre, on a beaucoup à se dire. Elle n’avait pas répondu à mon invitation, mais j’espérais tout de même.

 

Ma crainte s’estompe finalement lorsque je vois finalement ma mère arriver. Accompagné de deux gardes du corps… Je prends un grande inspiration en la voyant. Qu’est-ce qu’elle peut bien craindre? Je m’avance vers elle, je tente de mon mieux de garder la tête haute, alors que je ressens de la culpabilité? Je ne sais pas. En m’approchant, je remarque qu’elle a des petits yeux et qu’elle a des cernes mal dissimulé sous son maquillage.

« Mère… Je suis ravie de vous revoir après tout ce temps. » Finalement, je fini par baisser les yeux, ma main attrapant mon bras opposé. Verbalement, j’ai aussi gardé une certaine distance mentale, comme avant, avant qu’on ne mette les points sur les ‘’i’’, il y a un peu plus de 1 an.

Je ne suis d’ailleurs pas la seule à garder cette ‘’distance’’. « Ma fille… J’ai hésité à venir, je l’admets… Tu veux qu’on parle, mais je ne vois pas de quoi on pourrait bien parler. Alors vas-y, je t’écoute. »

Elle a le regard si vide… Je me demande bien à quoi elle pense. Je l’ai fait venir et maintenant, j’ai peur d’aborder le sujet, le sujet de mon père, son mari, notre relation… J’ai la gorge sèche, mais je fini tout de même par articuler quelque chose. « Et si on se promenait un peu… » Les mots viendront peut-être tout seul en marchant sans se fixer dans le blanc des yeux.

 

Ma mère pousse un soupir lorsque je demande à nous promener un peu, mais elle entame tout de même la marche. Je suis devant et elle me suit en silence, ses gardes du corps derrière elle. J’aurais aimé être seule avec elle, mais je dois me coltiner deux colosses en plus qui n’ont rien à voir avec nous. Je me decide à dire quelque chose, mais pas sur le sujet que j’aimerais aborder. « J’imagine que c’est Ilan qui a insisté pour les gardes du corps? » Lui demandais-je en me retournant de moitié vers elle, en jetant un coup d’œil vers eux.

Elle jete aussi un regard vers eux avant de se retourner vers moi et me répondre. « Il pense que tu es derrière l’enlèvement de ton père à Oma-Oma et à ce qui lui est arrivé entre les jambes depuis qu’il sait la raison de son arrestation. Il craint que tu ne tente quelque chose moi maintenant. Je ne t’ai pas non plus infligé de très bon traitement quand tu n’étais encore qu’une enfant. »

« Ce que lui m’infligeait et ce que vous m’infligiez n’ont rien à voir. Oma-Oma, ce n’était qu’un heureux hasard pour moi. Il récolte ce qu’il a semé. Puis, mère, il me semble qu’on a déjà discuté de ça, je vous aie pardonné sur le sujet. » J’avais l’impression d’être de retour à la case départ avec elle. Que nos deux années de réconciliations venaient de partir en fumée.

Je ne m’attendis donc pas à ce qu’elle congédie ces deux colosses d’un signe de la main. Ils partirent sans un mot. Je ne m’attendais pas non plus à ce que ce soit elle qui ouvre le sujet non plus. « Je ressens de nouveau de la culpabilité tu sais… J’aurais dû le voir… J’ai été sous le choc lorsque tu m’as donné tout ce tas de documents incriminant ton père. J’ai honte de l’admettre, mais je n’ai rien lu de ce qu’il t’a fais. J’aurais aimé l’entendre de toi, pas par des papiers que tu m’as donné, pas par les policiers qui sont venus l’arrêter. Je croyais que l’on s’était assez rapprocher pour que tu… me fasses confiance. »

 

\\Tw// Mention inceste //!\\

Je secouais négativement de la tête. Elle me détestait trop à l’époque pour voir quoique ce sois. Puis, évidemment qu’elle était sous le choc. Quand même bien qu’elle voulait que je lui dise par moi-même, j’étais terrifiée qu’elle m’accuse que l’inceste de mon père soit de ma faute, j’avais peur que son ancienne jalousie ne reprenne le dessus sur ma relation avec mon père. J’avais peur de plein de chose, ça m’a paralysé et empêcher de lui dire comme elle l’aurait voulu. « Et pourtant, ça ne t’a pas empêche de me dire de faire mes valises et de partir. Tu m’as littéralement chassé de la maison!!! » Tempêtais-je

« Pour te protéger Dahlia! Que voulais-tu que je fasse? Ton père allait arriver d’une minute à l’autre de l’hôpital! Le chasser, lui? »

« Exactement!! » Je serrais les poings, mes yeux sont larmoyants. Elle n’a pas idée à quel point je me suis senti seule et abandonné. Livrée à moi-même avec toute les procédures judiciaires, les rencontres avec les policiers, les lieutenants, mon avocate… Heureusement, j’ai eue le soutien de Lysandre et d’un autre ami, mais avoir celui de ma mère… C’est celui que j’aurais aimé le plus avoir. « Je me suis senti si… seule. Comme si je comptais moins, que je ne suis pas assez bien pour être ta fille. Et j’ai essayé… »

« Oh, Dahlia… » Sa voix est emprunt de tristesse. Son geste spontané de venir me prendre dans ses bras me surprend. Son coté tactile et chaleureux me surprend toujours, je n’y ai tellement pas été habitué venant d’elle. Cependant, je la laisse faire, j’entoure également mes bras autour de son corps, elle resserre son étreinte. « Je suis tellement désolée, tellement! Si tu savais! J’étais sous le choc, je n’ai pas pris la bonne décision. » Je tremble juste avant de finalement me laisser aller. J’éclate en sanglots dans les bras de ma mère pour la première fois en 25 ans…

« Je suis là maintenant! Chuuut ~~ Tout va bien maintenant.» Sa voix, c’est la première fois qu’elle est aussi douce, si maternelle. Sa main caresse tout doucement mes cheveux sur le dessus de ma tête.

 

!!!TW !!! Mention inceste

POV: Rose Anton

J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Ma fille qui m’annonce que son père lui fait toutes ces choses… Je suis sous le choc, je ne peux pas y croire… Je ne veux pas y croire… Je l’ai cruellement chassé et je me suis occupé de la rééducation de mon mari à la place. Je sais que j’ai eu tord. Je ne savais pas quoi faire. J’ai n’ai pu que la protéger en la jetant dehors.

Plusieurs jours, plusieurs semaines ce sont écouler. Pas de nouvelle de ma fille, ni celle des autorités. Elle aurait menti? Sa plainte n’a pas abouti faute de preuves? Pourtant, elle m’en a remis une panoplie que j’ai mise à brûlée sans rien lire. Comment aurai-je pu. Toute ces horreurs que l’homme que j’aime, père de mes trois enfants aurait fait? Je suis démoli, je me voile la face.

Je me voile la face jusqu’à ce que les autorités compétentes se présente et arrêtent Antoine pour toute les choses que Dahlia m’avait listé et plus encore, complot contre l’organisation de Trismesgis et détournement de fonds… J’ai fais une crise de panique. Heureusement, Ilan, mon premier fils était là pour me calmer. Je l’ai entendu au téléphone s’engueuler avec sa sœur, l’accusant de n’être qu’une menteuse et manipulatrice… Il l’accuse d’avoir foutu toute la famille à l’envers… Je vais me recoucher, j’en ai assez, je veux me réveiller de ce cauchemar.

Et pas longtemps après, je reçois une invitation de Dahlia a profité de l’air frais à Atara, au parc Naturel. Sortir… Je suis dans un état lamentable. Je n’ai pas envie d’y aller et pourtant, je veux voir ma fille. C’est la première fois que j’ai des nouvelles d’elle en plusieurs semaines depuis. Je me demande comment elle va, mieux que moi, je l’espère.

Mon fils s’oppose à ce que j’y aille, à la rigueur, il voulait m’accompagner, mais il a trop de travail à faire depuis l’arrestation d’Antoine. Alors il insiste pour que j’y aille avec des gardes du corps.

Et finalement, je la vois. Elle a l’air en forme… J’aimerais lui dire à quel point je suis désolée, mais je n’arrive pas à sortir du mur que je viens d’ériger autour de moi pour protéger mon mental. Brisé la glace, ce n’est facile pour aucune de nous deux. Elle aussi s’est érigé un mur de glace autour d’elle. Elle est sur la défensive. Je peux la comprendre de ne pas trop savoir comment interagir avec moi. Bien que notre relation ce soit améliore. J’ai toujours été une bien piètre mère.

Elle fini par rompre le silence et propose que nous marchions. Je me déteste, je suis détestable avec elle. Je ne la mérite pas comme fille et pourtant, elle cherche à me pardonner. Par ses gestes, ses paroles, ses hésitations, je ne le mérite pas et pourtant je craque comme elle craque. Jamais elle ne s’était laissé à pleurer de la sorte dans mes bras. « Je suis contente d’être venue. Ma fille, ma fille! Je suis tellement désolée. » Je fini par pleurer à mon tour en l’a maintenant contre moi, alors que j’essayais d’apaiser ses pleures.

 

Ça fait étrange de pleurer dans les bras de ma mère et encore plus quand elle aussi fond en larme. C’est une facette d’elle que je n’aurais jamais cru voir un jour. Elle aussi, il semblerait qu’elle entretien l’image de la femme forte que rien n’ébranle. Je pleure si souvent quand je me retrouve seule ou quand je me réveille de cauchemar. Je me sens apaisée quand Lysandre est avec moi, je me demande si ce n’était pas la même chose pour elle avec mon père… Je viens de tout lui enlever... Je fini par sécher mes larmes, on reprend contenance toute les deux. Je ne peux m’empêcher de m’excuser. « Je te demande pardon… »

« Mais pourquoi dont? C’est plutôt à moi de m’excuser. » Son regard est pleine d’interrogation, de culpabilité et d’inquiétude. J’ai toujours du mal à me faire à l’idée de cette image d’elle. J’ai toujours celle de la femme froide et sévère de mon enfance. Ce visage que rien ne semble pouvoir l’ébranler.

« J’ai foutu notre famille en l’air… Je l’ai complètement brisée… » J’ai toujours les yeux rivés au sol. Je n’ai pas la force de la regarder dans les yeux. Je me sens honteuse d’avoir pleuré et encore plus d’avoir foutu le bordel dans la famille.

« Dahlia… » Je la sens qui relève mon menton de son doigt, elle m’oblige à la regarder dans les yeux. Elle a repris son regard sévère et dur. J’ai peur, c’est probablement de la peur qu’elle voit dans mon regard. Je me sens si petite et impuissante, faible et trouillarde. « Tu n’y est pour rien… Tu sais… j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, penser, mettre de l’ordre dans mes idées… Et en aucun cas tu n’es responsable pour les actes de ton père. »

 

Je ne suis pas responsable? Pourtant, j’ai l’impression que si, mais c’est peut-être a cause des paroles que mon père m’a répété si souvent que ce sentiment de culpabilité est bien encrée en moi. Au moins, je sais maintenant qu’elle ne m’en veut pas et qu’elle va me soutenir durant le procès. «Est-ce que…» Mes mots se coincent sans ma gorge, dans mon esprit. Ma mère, elle attend patiemment que je termine ma question. «Est-ce que tu vas témoigner contre lui?»

Mon regard repose à nouveau au sol… Et de ses mains sur mes joues, elle relève à nouveau la tête vers moi. «Je ferais ce qu’il faut, même si je dois dire que aveugler par ma jalousie j’ai été une très mauvaise mère. Je plaiderais même coupable si tu veux me poursuivre pour maltraitance. Je suis prête à tout assumé.» Son regard est si franc… Elle me fait presque peur.

Je recule, je me défais de ses mains qui me retiennent sans aucune résistance. Je secoue négativement de la tête. « Je ne ferais pas ça. J’ai encore besoins de toi…» Oui, j’ai toujours besoins de ma mère. Je voudrais pouvoir à nouveau l’occasion qu’elle me prenne dans ses bras quand j’en ai de besoins pour pleurer.

Ma mère me souris, elle m’attrape doucement la main et elle y referme la sienne. On se remet à marcher en silence profitant de ce moment de calme. Un calme qui ne dure pas longtemps, on ne s’est pas encore tout dit. «Je t’ai dit que j’avais brûlé les documents que tu m’avais remis. J’aimerais savoir, maintenant, je me sens prête. Qu’est-ce qu’il t’a infligé? Je ne veux pas juste le découvrir lors du procès, ni le lire. Je sais que c’est difficile, mais je veux l’entendre de toi.»

«D’accord…» Je prends une grande inspiration et je lui raconte tout depuis le début. Je n’omets absolument rien. Dans mon récit, j’arrive à garder un recul, à supprimer mes émotions en décrivant tout… J’ai bien dû parler pendant plus d’une heure sans m’arrêter, ma mère ne m’a pas interrompu non plus. Main dans la main, je la sentais serrer la mienne plus fortement, je la sentais trembler et je l’entendais sangloter, renifler et ravaler ses larmes.

«Comment il a pu… c’est pire que ce que je croyais… Comment tu fais? Comment tu as fait? À ta place je…» Elle ne fini pas sa phrase, mais je sais ce qu’elle veut dire.

«Je ne sais pas, je ne sais juste pas. L’amnésie partielle peut-être…» Dire que cette drogue m’aura sauvé en quelque sorte. À ce propos, je dois aussi lui demander à ma mère. Est qu’elle est impliquée? «Est-ce que tu as un lien avec la Jaspe?»

 

Dans mon ‘’récit’’, si on peut appeler ça comme ça. J’ai volontairement émis de parler de la Jaspe, que mon père m’y amenait avec lui. Tout simplement parce que j’ignore si ma mère sait pour ses manigances.

« Arrêtez pour trahison envers l’organisation… Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire. Ne me dit pas… » Ma mère a les yeux ronds. Elle est étonnée, sous le choc. « Mais comment a-t’il pu…? Est-ce qu’il t’on fait quelque chose? Dahlia? » Elle vient de me saisir les épaules et ses yeux se plante dans les miens. Elle a peur visiblement. La Jaspe lui inspire la peur… Non, elle n’a rien à voir avec eux. Je soupir soulager. « Dahlia? » Elle s’inquiète de mon soupir.

« Ils ne m’ont rien fait, du moins physiquement? Ma perte de mémoire me vient d’eux. Des pilules qui font oublier la mémoire à court terme. À chaque visite quand j’accompagnais père… »

Elle aussi soupir, voir presque soulagé, puis elle me lâche les épaules pour ensuite venir les entourer de mes bras. Décidément ma mère est vraiment tactile. À notre première journée mère/fille il y a presque deux ans, je l’avais remarqué, mais aujourd’hui c’est un tout autre niveau. « Ça explique certaine chose. Mais à quoi ton père pouvait bien penser?! »

« Je ne sais pas, mais ça n’allègera pas sa peine. »

« Non, en effet… »

Nous continuons de marcher toute les deux un peu perdu dans nos pensées. Moi, a ressassé tout ce que j’ai pu lui dire. Je la regarde, à quoi peut-elle penser maintenant?

 

Nous restons un moment en silence chacune perdu dans nos pensées après de telles révélations choc, ou plutôt après les explications de ces nouvelles dure à encaisser. Ça aura prit tout de même plusieurs semaines. Il s’en est passé des choses. Je me suis mise en couple avec Lysandre entre temps et aussi rencontré sa famille. J’ai même eux le temps d’aller aux funérailles de sa mère, malheureusement. Environ deux semaines après l’avoir rencontré, ça été un choc ça aussi. Et la semaine d’après la rencontre avec les lieutenants de Trismegis. La semaine suivante, je suis retourné à Tokan pour travailler et Lysandre m’a accompagner. Donc disons, un, deux mois depuis qu’elle m’a jeté dehors avant de ce revoir. Il s’est passé beaucoup de chose.

«Dahlia?» Elle rompt le silence. J’étais rendu loin dans ma tête.
«Oui mère?»

«Comment tu vas? Depuis que tu es partie de la maison? Tu as pu t’entourer de bonnes personnes? Tu n’a pas eu à vivre tout ça toute seule du moins?»

Je vois, c’est donc ça qui l’inquiétait. Je souris doucement et je lui prends la main apposant la seconde par-dessus. Je pense qu’elle serait heureusement de l’apprendre que j’ai un copain maintenant.